1.2. Aspects économiques du paludisme
Le paludisme affecte la santé et la richesse des pays
et des personnes. Aujourd'hui, en Afrique, on reconnaît que le paludisme
est à la fois une maladie due à la pauvreté et une cause
de pauvreté (RBM, 1999). Les économistes attribuent au paludisme
un déficit de croissance annuelle pouvant atteindre 1,3% dans certains
pays d'Afrique.
Le coût direct du paludisme recouvre les dépenses
individuelles et publiques pour la prévention et le traitement de la
maladie.
Les dépenses individuelles incluent les moustiquaires
imprégnées entre autre d'insecticide, les honoraires
médicaux, les antipaludiques, le transport jusqu'aux services de
santé, le soutien au malade et parfois à un membre de la famille
qui l'accompagne pendant son hospitalisation. Les dépenses publiques
incluent l'entretien des services de santé et des infrastructures
sanitaires, la lutte antivectorielle, l'éducation et la recherche
relevant du secteur public. Dans certains pays fortement impaludés, les
dépenses peuvent représenter jusqu'à 40% des
dépenses de santé publique, 30 à 50% des admissions
hospitalières et jusqu'à 50% des consultations externes (Jampy et
Badji, 2003).
Le coût indirect du paludisme inclut la perte de
productivité ou de revenu associée à la maladie ou au
décès. Il peut s'exprimer en termes de coût des
journées de travail perdues ou de l'absentéisme et de valeur du
travail non rémunéré accompli à domicile par les
hommes et par les femmes. En cas de décès, le coût indirect
comprend le revenu futur escompté du défunt. En Afrique, un
simple accès palustre occasionne 10 jours d'arrêt de travail ou
d'école. On peut estimer à 12 milliards de dollars le coût
imputable au paludisme dans les pays africains, soit 6000 milliards de F CFA
(RBM, 2005).
L'effet du paludisme sur les ressources humaines en Afrique ne
se limite pas à une simple perte de revenu. La douleur et les
souffrances humaines causées par la maladie sont un autre coût
indirect du paludisme, difficile à chiffrer en dollars. Le paludisme
entrave également la scolarisation et le développement social des
enfants en raison de l'absentéisme et des atteintes neurologiques
permanentes et autres conséquences des accès palustres graves.
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CHAPITRE II :
PRESENTATION DE
LA ZONE D'ETUDE
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2.1 Critères de choix
Les villages ont été sélectionnés
par l'équipe du CEMV en tenant compte de leur proximité
d'Abidjan, de leur accessibilité en toutes saisons et de l'absence de
centre de santé, de la prévalence élevée du
paludisme et de la disponibilité lors de la première visite de
prise de contact.
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