WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Aspects parasito-cliniques de l'épidémiologie du paludisme dans les districts sanitaires d'Adzopé et de Grand- Bassam en Côte d'Ivoire avant et après distribution de moustiquaires imprégnées

( Télécharger le fichier original )
par Léonce KOUADIO
Université Alassane Ouattara de Bouaké - Diplôme d'études approfondies (DEA ) d'entomologie médicale et vétérinaire 2012
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

1.1.5. Moyens de lutte contre le paludisme

L'objectif de la lutte est d'éviter la mortalité, de réduire la morbidité et les pertes socio-économiques dues au paludisme. Elle consiste à empêcher la transmission du parasite du vecteur à l'homme en luttant contre le vecteur d'une part, et d'empêcher le développement du parasite chez l'homme infesté d'autre part.

1.1.5.1. Lutte contre le parasite

On utilise à cet effet des médicaments actifs sur le Plasmodium en chimioprophylaxie ou en traitement curatif.

a. Chimioprophylaxie

Elle consiste à prendre un antipaludique pour prévenir l'expression clinique de la maladie ou ses conséquences graves chez un individu qui pourrait être infesté. Elle est réservée en zone d'endémie aux groupes à risques notamment les femmes enceintes et les sujets non immunisés provenant des zones indemnes (Mouchet et Carnevale, 1991a).

b. Traitement curatif ou Chimiothérapie

Il vise à éviter la létalité paludéenne. La stratégie préconisée est le traitement du paludisme-maladie, ce qui suppose un diagnostic de certitude de la présence du Plasmodium dans le sang humain avant le traitement. Il utilise des antipaludiques actifs contre les stades sanguins asexués du parasite.

Actuellement, le traitement des accès palustres simples passe par l'utilisation des combinaisons thérapeutiques à base d'artémisinine (CTA).

32

34

En Côte d'Ivoire, les CTA préconisées sont l'association artésunate plus amodiaquine en première intention et l'association artéméther plus luméfantrine en deuxième intention.

Pour le paludisme grave, le traitement se fait à base de quinine ou d'Artéméther injectable.

1.1.5.2. Lutte contre les vecteurs

Elle est essentiellement préventive et a pour objectif de réduire la densité de la population vectrice à un niveau très bas ou de limiter le contact homme-vecteur (Robert, 1984 ; Carnevale et Mouchet, 1990). Elle peut se faire soit au stade aquatique soit au stade de la vie adulte du moustique.

Les stratégies et les méthodes employées doivent tenir compte de l'épidémiologie de la maladie, de la biologie des vecteurs, de la qualification du personnel et des moyens logistiques disponibles. La lutte antivectorielle fait appel aux méthodes physiques, chimiques, physico-chimiques et biologiques (Mouchet et al., 2004).

a. Méthodes physiques

Les méthodes physiques sont basées sur l'aménagement de l'environnement, la construction des habitats loin des gîtes larvaires, l'interposition de barrières mécaniques (grillages aux portes et fenêtres) entre l'homme et les vecteurs, l'hygiène péri-domestique, etc (Warrell, 1993).

b. Méthodes chimiques

Elles consistent à utiliser des insecticides chimiques pour le traitement des gîtes larvaires et les pulvérisations intradomiciliaires. Ces pulvérisations sont réservées aux habitations qui se trouvent là où le risque de transmission est maximal, par exemple, à proximité des grands gîtes larvaires. Dans ce cas, il faudrait que les vecteurs soient endophiles, sensibles à l'insecticide choisi et que les surfaces des murs soient facilement traitables. On peut aussi avoir recours à l'utilisation de bombes insecticides, de serpentins et de répulsifs.

c. Méthodes physico-chimiques

Elles se résument essentiellement en l'utilisation de moustiquaires imprégnées d'insecticides (MII) qui restent actuellement le moyen le plus répandu pour prévenir la transmission du paludisme (OMS, 2006). Des études menées par l'OMS confirment que les MII peuvent réduire la mortalité infantile jusqu'au tiers dans les régions impaludées d'Afrique

(RBM, 2006). La mise sur le marché de moustiquaires imprégnées de longue durée d'action (MILDA) avec un insecticide efficace pendant 3 à 5 ans a permis de régler les contraintes liées à la ré-imprégnation des MII. Leur faible prix de revient par rapport aux autres moyens de lutte permet leur utilisation à grande échelle. Les contraintes demeurent son acceptation par certaines populations et le risque de développement de la résistance aux pyréthrinoïdes chez certaines populations d'An. gambiae (Akogbeto et Yacoubou, 1999).

+ Historique

Le mot moustiquaire n'est apparu qu'au XIXe siècle, mais la moustiquaire est d'un usage très ancien. Elle était déjà connue des Egyptiens qui la fabriquaient à partir de filet de pêche et l'utilisaient pour se protéger contre les mouches. Sans doute préfiguraient-elles les moustiquaires imprégnées d'aujourd'hui, du moins dans leur composante répulsive. Cléopâtre, dit-on, dormait et sans doute même voyageait sous moustiquaire. Des récits chinois attestent de son utilisation régulière, du moins chez les riches, sous la dynastie Jin au IIIe siècle après Jésus-Christ (Darriet, 2007).

En Afrique, probablement importée par les Arabes au XIe siècle, la moustiquaire semble également être utilisée depuis longtemps, du moins par une élite. Dans le rituel songhaï du XVIe siècle, l'intronisation du roi, qui durait huit jours, se déroulait sous une moustiquaire. Le coeur de ce royaume se situait dans le delta intérieur du Niger, justement réputé pour l'agressivité de ses insectes. Les moustiquaires imprégnées d'une substance toxique pour les insectes ont été essayées dès 1930 avec, semble-t-il, un succès partiel. Des moustiquaires imprégnées de DDT furent utilisées à une relative grande échelle par les troupes de la marine américaine pendant la guerre du pacifique, à la fin de la seconde guerre mondiale.

Les Chinois reproduisirent cette tentative au cours des années 1960, toujours avec du DDT. C'est à la fin des années 1970 que l'OMS, sous l'impulsion de deux chercheurs de l'Orstom, Jacques Hamon et Guy Quelennec, recommanda de remplacer le DDT par un pyréthrinoïde de synthèse, groupe de substances nouvellement découvertes comme insecticide utilisable en santé publique. A l'inverse du DDT, les pyréthrinoïdes présentent l'avantage d'être peu toxiques pour les mammifères, ce qui favorise leur emploi à l'intérieur des maisons tout en conservant une grande efficacité contre les arthropodes et une bonne rémanence.

Dès 1975, des essais expérimentaux d'imprégnation de tissus entrant dans la confection des moustiquaires ont été effectués, d'abord avec des organophosphorés et un carbamate puis avec des pyréthrinoïdes. Avec l'appui financier de l'OMS, plusieurs essais de terrain ont été réalisés en Afrique, en Amérique latine et en Asie. Les tout premiers résultats entomologiques après imprégnation par trempage de moustiquaires intactes et trouées, d'emblée probants,

furent obtenus dans une station expérimentale du Centre Muraz OCCGE (Organisation de Coopération et de Coordination pour la lutte contre les Grandes Endémies en Afrique de l'Ouest) en 1983 en Haute-Volta (le Burkina Faso actuel) par une équipe de l'Orstom dirigée par Pierre Carnevale dont le nom reste incontestablement lié à la découverte de l'efficacité des moustiquaires imprégnées. Simultanément, des résultats cliniques positifs ont été obtenus au Mali. Les premiers résultats parasitologiques positifs ont été obtenus peu après en Gambie, Chine, Tanzanie, au Burkina Faso etc (Darriet, 2007).

+ Moustiquaires Imprégnées d'Insecticide à Longue Durée d'action (MILDA)

Selon l'OMS, une moustiquaire imprégnée d'insecticide à longue durée d'action (MILDA) est une moustiquaire traitée en usine et fabriquée à partir d'un matériau tissé qui prévoit l'incorporation d'un insecticide dans les fibres ou sa liaison autour desdites fibres. La moustiquaire doit conserver son action biologique effective sans nouveau traitement à la suite d'au moins 20 lavages standards OMS dans les conditions de laboratoire et après trois ans d'usage conforme aux recommandations d'utilisation dans des conditions de terrain (OMS, 2009 a).

PermaNet® est une moustiquaire prétraitée à la deltamethrine à effet prolongé. Son procédé d'imprégnation est appliqué sur des moustiquaires en polyester, parfaitement conformes aux spécifications et aux exigences des organisations internationales dont le domaine d'action est l'aide et la santé. Elle a été conçue par un laboratoire de référence internationale appliquant les protocoles de l'OMS. Grâce aux produits antisalissures appliqués, PermaNet® n'a pas besoin d'être lavée aussi souvent que d'autres moustiquaires. C'est une moustiquaire peu polluante puisque la dilution de l'insecticide dans l'eau est réduite au minimum. Elle est résistante à l'usure, solide et ininflammable.

d. Méthodes biologiques

La lutte biologique consiste à utiliser les germes pathogènes, les parasites et / ou les ennemis naturels des larves de moustiques dans les gîtes de reproduction de ceux-ci, ou des moustiques mâles stériles (Darriet, 1998). Les poissons larvivores tels que Gambusia affinis se sont révélés efficaces dans les foyers circonscrits en zone de paludisme instable où les gîtes sont limités et facilement repérables.

Outre les poissons larvivores, on peut évoquer l'utilisation avec succès d'insectes prédateurs
de moustiques (Toxorynchites, Odonates, Notonectes), de nématodes parasites

(Romanomermis culicivorax), de champignons, de virus et de bactéries (Bacillus sphaericus et Bacillus thuringiensis) (Darriet, 1998).

Des lâchers de mâles stériles dans la nature ont été entrepris mais sans succès (Mouchet et Carnevale, 1991b).

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"I don't believe we shall ever have a good money again before we take the thing out of the hand of governments. We can't take it violently, out of the hands of governments, all we can do is by some sly roundabout way introduce something that they can't stop ..."   Friedrich Hayek (1899-1992) en 1984