1. 2. 2 .La problématique de l'utilisation services
de C D V du V I H
Dans notre revue de la littérature relative à
l'utilisation des services de C D V, nous nous sommes
référés aux travaux traitant de la fréquentation
des services de CDV tant dans le monde qu'au Burkina en ce sens qu'ils
constituent des variantes du concept à l'étude.
Ainsi nous essayerons tout d'abord d'appréhender les
définitions du concept de conseil dépistage, de décrire
les étapes de C D V, et donner les avantages du CDV. Nous terminerons
par l'examen des facteurs qui ont constitué des obstacles à
l'utilisation des services de CDV du VIH tel que décrits par certains
auteurs.
1. 2. 2.1. Définitions des concepts.
a).Le Conseil :
Pour Peter PIOT et al., le conseil consiste en un face
à face au cours duquel, une personne en aide une autre à prendre
des décisions et à agir en conséquences.
Dans le cadre de la lutte contre le VIH/SIDA, le conseil
consiste à donner des renseignements qui permettent à l'individu
de prendre des décisions susceptibles de réduire le risque de
transmission. Il peut ainsi s'adresser au conjoint, à la famille, aux
amis et à tous ceux qui s'occupent de la personne infectée, qu'il
s'agisse de séropositifs ou de personnes qui s'estiment exposées
au risque d'infection. (1)
b).Le dépistage :
Selon le dictionnaire de médecine Flammarion(1992), le
dépistage est une recherche systématique chez un sujet ou au sein
d'une collectivité, d'une affection latente au moyen de techniques
simples et peu coûteuses, mais suffisamment fiables.
Ici c'est le fait de rechercher l'infection à VIH.
c).Le consentement :
Il correspond à la notion de libre choix et signifie
que le test ne doit être fait sans l'accord de la personne
concernée à qui toutes les informations sur les avantages et les
possibles inconvénients du dépistage doivent être
exposés. (3)
d).Le principe du volontariat :
Il signifie que tout individu a le droit de refuser de se
soumettre au test sans que l'on ne puisse l'y obliger. Tout test de
dépistage doit être précédé par le
consentement éclairé de la personne, lequel doit être
valide aux yeux de la loi. C'est donc dire que seuls les clients ayant atteint
l'âge de la majorité devant la loi peuvent donner un consentement
éclairé. Pour les autres, il faudra une autorisation parentale ou
des tuteurs légaux. En général, les personnes ayant au
moins 18 ans sont considérées comme majeures aux yeux de la loi.
(3)
e).La confidentialité :
C'est le fait de garder un secret, et dans le cas particulier du
conseil dépistage, de garantir le caractère intime et personnel
des entretiens.
Dans la relation d'aide, elle traduit le fait qu'une personne
plaçant sa confiance en une autre susceptible de l'aider lui confie son
secret. Cette dernière se trouve dans l'interdiction de le divulguer
sans consentement.
La confidentialité est valable aussi bien en interne
entre collègues qu'en externe avec d'autres personnes. Elle ne peut
être levée qu'en cas de référence et lorsque cela
s'inscrit dans l'intérêt du client. Dans ce cas, son avis est
indispensable à la levée de la confidentialité. (3)
f).Le principe de l'anonymat :
L'anonymat est un modèle d'organisation mis en place dans
les centres de CDV pour renforcer la confidentialité.
Le nom du client est remplacé par un numéro de
code qu'il garde tout au long du processus de découverte de sa
sérologie. Seul le conseiller a accès au résultat et au
client lui-même. Cela permet donc d'exclure les autres acteurs dans la
gestion de la confidentialité des résultats, puisse qu'ils ne
peuvent connaître le numéro de code et la personne à la
fois. (3)
g).Le conseil dépistage volontaire :
Pour Michel CARTOUX, cité dans l'étude sur
l'organisation du C D V dans la ville de Ouagadougou par
Jean-François SOME et Athanase ZAGARE ; la
notion du CDV renvoie à celle de « relation et de
dialogue entre deux personnes visant à :
- révéler un statut sérologique,
- prévenir la transmission de l'infection à VIH,
- fournir un soutien psychosocial aux sujets infectés,
à leurs partenaires et à leurs familles,
- organiser leur prise en charge psychosociale et médicale
». (19)
Pour Alice DESCLAUX et al, (1997), le CDV est un « acte
de prévention qui permet de personnaliser l'information pour que chaque
personne conseillée puisse adopter un changement de comportement et
prenne la décision de se soumettre en toute connaissance de cause et
soit bien informée des conséquences personnelles,
médicales et sociales en cas de résultat positif ». (23)
En somme, le conseil dépistage consiste en un dialogue
confidentiel entre un consultant et un conseiller en vue de permettre au
consultant de surmonter le stress lié au test de dépistage et de
prendre des décisions personnelles en rapport avec le VIH/SIDA. Le
processus du conseil englobe l'évaluation du risque personnel de
transmission du VIH et la discussion sur les modes de prévention. Il
aborde en particulier les problèmes d'ordre affectif et social
liés à une infection à VIH éventuelle ou
réelle et au SIDA.
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