II) LES FACTEURS LIES AUX PETITS COMMERCANTS
1) Connaissances sur le VIH/SIDA et le test de
dépistage
Les voies de transmission ne sont pas toutes connues des
personnes enquêtées. Seule la voie sexuelle est plus connue par
les enquêtées (99%).
Il en est de même des signes et les moyens de
prévention dont seuls la diarrhée et le port du
préservatif sont le plus connus par les enquêtées
(respectivement 56% et 70% d'entre elles les ont ressorties).
Cela peut s'expliquer par le fait que la voie sexuelle est la
principale voie de transmission, la diarrhée l'un des principaux signes
du SIDA, le préservatif le principal moyen de prévention.
Quant au test de dépistage, la presque totalité
(97%) des personnes enquêtées sont au courant de son existence.
Cependant, les lieux de sa réalisation, ses avantages ne sont connus que
par une minorité des personnes enquêtées. En effet, ce sont
seulement 39% et 25% des enquêtées qui savent respectivement que
le test volontaire se réalise dans un centre de dépistage et
à savoir qu'il permet de se protéger et de commencer les soins
à temps. Pour la majorité d'entre elles (57,31%), les avantages
du test se résument à « savoir son état de
santé ».
Cette situation peut être due à l'insuffisance et
à l'inégale répartition des centres de dépistage
d'une part et à l'insuffisance de la promotion du test.
Tout cela constitue des facteurs pouvant influencer
négativement l'utilisation des services de dépistage comme le
confirment certaines études.
En effet, BOHMER et al. en 1997 dans une étude
réalisée auprès d'adolescents ougandais, a montré
que la localisation des services était un des obstacles à la
fréquentation des services de CDV. (13)
D'autre part, Family Health International dans le cadre de la
mise en oeuvre d'un projet de prévention et de soins, a montré
que l'un des obstacles au CDV dans les pays en développement est
l'ignorance des avantages du test par les clients potentiels. (11)
Nous pensons que la création des centres de
dépistage intégrés aux services de santé et
l'organisation des campagnes de sensibilisation sur le VIH/SIDA et le test de
dépistage permettront de mieux connaître ceux-ci et
d'améliorer l'accessibilité et l'acceptabilité du test de
dépistage.
Notre hypothèse selon laquelle « l'insuffisance de
connaissance sur le VIH/SIDA et le test de dépistage explique la faible
utilisation de ces services par les personnes exerçant dans le petit
commerce» est ainsi vérifiée.
ATTITUDE FACE AU TEST DE DEPISTAGE
La majorité des enquêtées soit 75% sont
disposées à accepter le test s'il leur était
proposé. Ce résultat confirme ceux obtenus par des études
antérieures.
Ainsi, Odette ROUAMBA, en 1994 dans son étude
intitulée : « Dépistage volontaire et remise des
résultats » réalisée auprès des femmes
enceintes à Bobo, a montré que 90,8% des femmes étaient
disposées à accepter le test s'il leur était
proposé. (22)
Il en est de même de l'étude
réalisée en 2000 par SANOU Marie Joseph Habiba Ben Rhomdane
auprès des étudiants de l'université de Ouagadougou dans
laquelle 73,7% des étudiants sont prêts à accepter le test.
(23)
Enfin, Jean Noël SAWADOGO, dans son étude
réalisée en 2003 sur les connaissances, attitudes et pratiques
des jeunes de Kaya sur le CDV du VIH, a montré que 80% d'entre eux sont
disposés à faire le test de dépistage. (23)
Cependant cette disposition à faire le test ne va pas
toujours de paire avec l'engagement réel vers celui-ci.
Ainsi, une étude réalisée en Zambie par
ROSENSVARD et al. en 1998 sur l'intérêt porté à
l'utilisation des services de dépistage offerts sur 4 812 participants
provenant des zones rurales et urbaines, a montré qu'initialement 37%
ont indiqué leur intérêt à utiliser les services,
seulement 3,6% se sont présentés au CDV. (13)
Ce résultat reflète un intérêt
abstrait pour le test qui ne se traduirait pas immédiatement par une
demande effective si les services étaient proposés.
Il souligne la nécessité de promouvoir
activement par des sensibilisations, le test de dépistage afin que les
avantages soient connus et que les intentions des clients potentiels se
traduisent en faits concrets.
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