IV) FACTEURS LIES A LA COMMUNAUTE.
L'existence de la stigmatisation/discrimination
associées au VIH.
Notre étude a abouti à un résultat selon
lequel au cours de l'année 2003, la population d'étude a
rencontré des personnes qui ont été rejetées
à cause de leur sérologie VIH positive. En effet, ce sont 41% des
personnes exerçant dans le petit commerce et 83,33% des responsables des
centres de dépistage qui ont eu à les rencontrer. La
majorité des personnes à l'origine du rejet appartiennent
à la famille qui pourtant doit être le premier soutien de la
personne infectée.
Les raisons de la persistance de ce phénomène
sont nombreuses. En sus de l'absence de traitement curatif de l'infection
à VIH, elles sont nombreuses les enquêtées à
considérer que la personne séropositive est l'épouse
infidèle, le mari client des prostituées, l'enfant qui
n'écoute pas les conseils des parents. Bref celui ou celle qui est la
honte de la famille.
Par crainte d'avoir à subir le rejet, les personnes
exerçant dans le petit commerce refusent de connaître leur statut
VIH. Ainsi, elles sont 92,72 % à refuser le test même offert
gratuitement par peur d'être séropositif et mourir.
Le même résultat a été obtenu par
BAGGALEY et al. en 1998 en Zambie dans une étude où sur 465
jeunes interrogés sur leur intérêt à faire le test,
la majorité d'entre eux ne tenaient pas à se décider pour
le test par crainte d'être séropositifs. (13)
Nous pensons que des campagnes de sensibilisation touchant
toutes les couches socioprofessionnelles de la communauté en vue de leur
permettre de comprendre le VIH /SIDA (voies de transmission, évolution,
moyens de prévention etc.) sont indispensables pour vaincre ce
phénomène.
En sus de cela, il est capital d'élargir l'accès
à des soins et à des traitements efficaces, si l'on veut briser
le cercle vicieux de la stigmatisation et de la discrimination.
Notre hypothèse selon laquelle « L'existence de la
stigmatisation/discrimination associées au VIH dans la communauté
est à la base de la faible utilisation de ces services par les personnes
exerçant dans le petit commerce» est ainsi
vérifiée.
SYNTHESE DES RESULTATS
|