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Activités rurales et patrimoine ligneux: implication des populations, enjeux et perspectives de gestion dans la communauté rurale de Koussanar (département de Tambacounda au Sénégal)

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par Elias THIAM
Université Gaston Berger de Saint-Louis Sénégal - Maitrise 2006
  

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II-2-2- L'agriculture en tant que facteur de destruction des forêts

L'agriculture se développe dans la communauté rurale grâce à la relative disponibilité des terres cultivables et à la pluviométrie plus ou moins bonne même s'il y a des nuances à souligner du point de vue de sa répartition dans le temps et dans l'espace. Elle occupe une place primordiale dans les activités économiques de la C.R.K. En effet, elle absorbe plus de 70% des emplois en saison pluvieuse. On y distingue des cultures de rente (arachide, coton) et des cultures vivrières (mil, sorgho, mais) complétées par un maraîchage encore très marginal dans les localités de Koussanar et Dawady. Par ailleurs, le riz est cultivé dans les « faro », dépressions inondées en saison des pluies le long de la piste Saré Birom, kalbirom, kouthiakoto, là où les cours d'eaux sont les plus concentrés.

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Le secteur agricole concerne surtout les wolofs, peuls et mandingues.

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Les premiers n'ont pas une grande tradition agraire. Ils sont originaires du Djolof, du Cayor et du Walo où leur organisation était davantage tournée vers des « entreprises politiques et militaires plutôt que vers le développement d'une civilisation paysanne soucieuse d'aménagement permanent du milieu et du progrès technique. » (Pelissier P., 1966, p.111). Mais, progressivement, avec la persistance des soucis matériels induits par les besoins liés à la spéculation, ils colonisent la zone des terres neuves et atteignent la communauté rurale de Koussanar par le sud. Leur principale spéculation est l'arachide et la caractéristique fondamentale de leur agriculture contemporaine est l'occupation presque entière de l'espace consécutivement à l'augmentation de la population. Partout, la brousse a désormais subi le passage des défrichements. Contrairement aux peuls, les wolofs disposent de peu de bétail et ne s'occupent pas trop de la restitution de la fertilité.

Les peuls cultivent des variétés vivrières et du coton que l'on associe à un peu d'arachide. C'est l'élevage bovin qui se range au premier plan de leurs activités. Ils sont dispersés dans tout l'arrondissement mais se concentrent surtout au nord et cohabitent rarement avec les mandingues, plus nombreux au sud.

Ces derniers, venus pour la plupart du Mali car étant très tôt touchés par le boom arachidier, sont parvenus à s'installer dans la zone à la recherche de devises que la pénétration des échanges rendait soudain indispensables (Pelissier P., 1966).

Globalement toute la population, de quelque appartenance que ce soit, se livre à l'agriculture. Elle est très extensive autrement dit qu'elle engage peu de moyens de production. Ils sont pour la plupart rudimentaires ou tout simplement inaccessibles à une population assez démunie. En plus, la Surface Agricole Utile (S.A.U) est mal valorisée du fait des défrichements qui participent considérablement à la dégradation des sols et de la végétation. Ils sont surtout motivés par les cultures sur brûlis ou agriculture nomade ou encore «shifting cultivation» que le Commonwealth Forest technology (1951) définit comme une méthode de culture périodique principalement utilisée en région tropicale, consistant « à abattre quelques arbres ou la totalité du peuplement, à brûler les bois abattus et à pratiquer des cultures agricoles pendant un ou deux ans, après quoi, le cultivateur passe à un autre endroit où il répète la même opération. »

Nos enquêtes et observations ont révélé que c'est une pratique très répandue dans la communauté rurale. Or, elle pose de véritables problèmes de régénération du fait des coupes peu

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espacées, ce qui serait en partie responsable de la baisse de la fertilité des sols et partant celle des rendements des cultures.

A ce sujet, Mr Seydou Ndiaye, responsable de projets d'agriculture et cultivateur expérimenté atteste « qu'à défaut de fertilisants, les rendements ne peuvent en aucun cas être bons. » Cependant, cette forme d'utilisation de l'espace semble s'adapter à la pauvreté et à la fragilité des sols.

Les pratiques paysannes sont très néfastes à la couverture végétale ligneuse dont l'intérêt est avéré sur le plan de la fertilisation des sols et par conséquent, de l'équilibre économique de la zone. En somme, l'agriculture n'a pas atteint un degré de satisfaction du fait :

- des traditions culturales (système très extensif) ;

- de la dégradation des sols ;

- des difficultés d'accès au crédit pour les intrants agricoles ;

- du sous équipement des paysans et de la vétusté du matériel agricole ;

- du manque de maîtrise des eaux de pluie ;

- des difficultés liées à la faible maîtrise des circuits de commercialisation.

Les agriculteurs étant les gardiens de la majeure partie des ressources naturelles, ils ont besoin d'assistance technique pour qu'on puisse efficacement faire face à l'accroissement démographique, à l'augmentation des besoins en numéraires et à l'introduction de nouvelles connaissances et techniques en matière agricole.

La pression exercée sur la végétation n'est pas seulement d'ordre agricole. Elle se mesure également aux dommages causés par les agissements liés à l'élevage.

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"Entre deux mots il faut choisir le moindre"   Paul Valery