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La SADC ( Communauté de Développement de l'Afrique australe )et l'intégration des économies. Enjeux et défis congolais

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par Guy MBO KOMANGO
Université de Kinshasa RDC - Licence en relations internationales 2009
  

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§3.Aspect économique et humain

L'économie de la République démocratique du Congo (RDC) serait l'une des économies les moins compétitives d'Afrique63, la RDC faisant partie des pays les moins avancés (PMA), étant classé en 2006 parmi les dix pays les plus pauvres du monde. Sa structure économique est comparable à celle des autres pays de l'Afrique centrale, mais son économie est handicapée par une guerre civile larvée et un des niveaux de corruption les plus élevés de la planète64. La RDC, un des pays les plus vastes et les plus peuplés du continent africain, n'a pas le niveau de vie qui devrait correspondre à ses immenses ressources naturelles (minerais, bois précieux, produits agricoles, etc.).Les inégalités y sont très marquées. Environ 80 % de la population vivait en dessous du seuil de pauvreté fixé à 2 dollars par jour. Près de 44 % des femmes et environ 22 % des hommes n'ont aucun revenu.

Les disparités régionales sont très fortes, avec un taux de chômage très élevé avoisinant les 40 %, des salaires et des prestations sociales dérisoires dans tout le pays. Elle occupe, en 2008 selon la Banque mondiale, la 178e position, c'est-à-dire la dernière place sur la liste des pays du monde considérés d'après leurs capacités à offrir de réelles facilités de faire des affaires65. Avec une croissance de 8,2% en 2008 et de 2,7% en 2009, elle a ensuite été l'un des pays d'Afrique les plus touchés par la crise de 2008-2009 5. L'agriculture reste le principal secteur de l'économie, représentant 57,9 % du PIB en 1997, et occupait 66 % de la population active .

En 2006, le bétail comprenait 20 millions de volailles, 4,02 millions de caprins, 757 000 bovins, 900 000 moutons et 960 000 porcs. L'élevage bovin est concentré sur les hauteurs, en raison de la forte présence de la mouche tsé-tsé dans les

63 Selon le Forum économique mondial sur l'Afrique qui s'est tenu du 13 au 15 juin 2007 : Rankings 2007

64 Le classement 2005 de Transparency International de l'indice de perception de la corruption le classait 6e sur 158 pays évalués.

65 Ben Clet, « Climat d'affaires », in Journal Le Potentiel, n°4289 du 7 avril 2008. Rapport 2008 de la Banque mondiale sur le Climat d'affaire.

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plaines. La pêche, pratiquée surtout en eau douce, fournit une partie importante de l'alimentation. En 2006, la production de bois était de 75,8 millions de m3, principalement utilisés comme combustible domestique, l'acheminement du bois vers la côte étant extrêmement difficile. 15 % de la population active travaille dans les secteurs miniers et industriels, qui contribuaient pour 27,7 % au PIB en 2006. Les ressources minières constituent la principale richesse du pays, qui détient la moitié des réserves mondiales de cobalt et l'une des plus importantes réserves mondiales de cuivre.

A. Structure économique

Les exportations agricoles ne représentent qu'environ 10 % du PIB en 2006, contre 40 % en 1960. Jadis florissant, avec une production plus réduite, le secteur agricole aujourd'hui de la RDC -totalement paralysé- connaît une asthénie de productivité conduisant 73 % de la population congolaise à vivre en insécurité alimentaire, les importations de denrées alimentaires (produits de première nécessité) augmentent et les exportations des produits de rente baissent. La production s'est en effet réduite depuis quelques années à des activités de subsistance malgré des conditions naturelles favorables (environ 97 % des terres arables bénéficient d'une saison culturale de plus de huit mois dans l'année. De plus, 34 % du territoire national sont de terres agricoles dont 10 % seulement sont mises en valeur).

Ce problème sectoriel, partiellement lié à la faiblesse de la productivité, relève de problèmes d'accès au marché, d'évacuation des produits, de conservation, de la perte de main-d'oeuvre agricole (suite aux conflits et aux maladies endémiques) et des semences de qualité, de l'utilisation de techniques inappropriées, et du manque d'instruments de travail adéquats. Cependant, l'agriculture reste le principal secteur de l'économie, représentant 57,9 % du PIB en 1997. Les principales productions exportées sont le café, l'huile de palme, le caoutchouc, le coton, le sucre, le thé, et le cacao tandis les cultures vivrières concernent essentiellement le manioc, la banane plantain, le maïs, l'arachide, et le riz.

1. Elevage

L'élevage, dont les capacités potentielles varient entre 30 et 40 millions de bovins avec une charge bétail de 1/6 à 1/12 pendant toute l'année, n'est pas encore la priorité du gouvernement66. Il est peu développé en République démocratique du Congo, en partie en raison des conditions naturelles qui ne sont pas favorables à l'élevage du gros bétail, sur une grande partie du territoire. La forêt dense n'a pas de pâturages et la trypanosomiase, véhiculée par la mouche tsé-tsé, sévit à l'état endémique dans la plupart des régions basses du pays. Les régions montagneuses de

66 Programme National de Relance du secteur agricole, Kinshasa le 27 février 1997, p.87

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l'est et du sud-est (Kivu) sont, en revanche, propices à l'élevage. Le bétail y aurait été introduit par des populations tutsies venant des pays voisins. Cet élevage est pratiqué par des populations de pasteurs spécialisées ou par quelques rares ranches modernes. Les techniques d'élevage restent cependant rudimentaires chez les éleveurs traditionnels et les soins vétérinaires sont peu pratiqués.

1. Industrie

Le secteur industriel n'a contribué pour 5,6 % au PIB en 2003. Autrefois important, il est actuellement composé de quelques petites usines dans le textile, l'agroalimentaire, la chimie et le secteur des biens d'équipement. Toutes les branches de production ont souffert de la crise qui frappa le pays. Les industries manufacturières ont été coupées de leurs sources d'approvisionnement en matières premières et de leurs débouchés en produits finis; elles n'utiliseraient qu'entre 15 et 17 % des capacités productives installées67. Le pays ne compte pas seulement une industrie minière, les grandes villes comptent aussi des industries alimentaires, textile, chimique, de montage (chanimetal) et des chantiers navals. L'industrie des télécommunications sans fil était d'abord sous le monopole de la compagnie Télécel. Depuis la libéralisation, elle se partage entre des sociétés comme Starcel Congo, Vodacom, Celtel(Zain), SAIT Telecom (Oasis), Congo Chine Télécoms, Sogetel, Supercell, Tigo, etc68.

Le secteur secondaire est très peu développé et caractérisé par une forte présence de l'État, marginalisant ainsi le secteur privé. La plupart des sociétés sont publiques ou à participation mixte, avec souvent une participation majoritaire de l'État. Malgré le processus de privatisation en cours (programme PMPTR), l'État reste le principal opérateur dans la plupart des secteurs économiques comme l'énergie, les mines, les forêts, l'hydraulique, le transport et le bâtiment.

2. Services

Le secteur des services est dominé par les transports et les télécommunications. Timidement, il a commencé à attirer des investisseurs. Le secteur tertiaire a représenté 27,9 % du PIB en 2005 et affiché un taux de croissance réel de 7,8 %, essentiellement dû aux bonnes performances des transports, des télécommunications et des services financiers69. Si le conflit a fortement détérioré la qualité des infrastructures routières, fluviales et ferroviaires, la reprise amorcée en 2003/04 a soutenu la demande de transports en commun dans les grandes villes ainsi que les différents travaux d'aménagement des routes de dessert agricoles entamés par les Entreprises Chinoises à travers le pays.

67 OCDE, Perspectives économiques en Afrique 2005, 2006 RDC

68 Idem

69 Ibidem

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3. Secteur informel

L'économie de la République Démocratique du Congo est aujourd'hui bien plus pauvre qu'elle ne l'était à l'indépendance. La désorganisation de l'offre et l'érosion presque continue de la demande l'ont entraînée depuis les années 1970 dans une spirale négative, provoquant l'informatisation de secteurs entiers, voire leur « criminalisation », jusqu'à ce que le pays s'installe dans une économie de guerre à la fin des années 199070.

Selon les statistiques du BIT la population oeuvrant dans l'économie informelle est estimée à 19 871 347 personnes soit 72 % de la population en âge actif. La part de l'économie informelle dans la création d'emplois s'est accrue continuellement au point de devenir le « secteur dominant » de la République Démocratique du Congo. L'économie informelle en République démocratique du Congo revêt plusieurs formes. Bien que le volume de production de ce secteur a grandement augmenté, le secteur informel congolais ne joue pas un rôle essentiel dans l'économie nationale, fournissant des revenus minimum à ses employés. Et pose le problème de comptabilisation dans les indicateurs économiques.

4. Secteur privé

Le secteur privé a évolué, depuis environ trois décennies, dans un environnement particulièrement difficile. En effet, depuis les années 1970, les effets conjugués de l'effondrement des cours de cuivre et du crash pétrolier sur l'économie, les mesures suicidaires de Zaïrianisation et de la radicalisation, ainsi que des grèves régulières et un climat d'insécurité généralisé des années 1990 ont contribué à briser l'essor des secteurs productifs, en installant un climat de méfiance, particulièrement auprès des opérateurs économiques expatriés, entraînant ainsi la fuite de capitaux.

Les pillages de 1991 et 1993 ainsi que les guerres de 1996 et 1998 ainsi que les conflits armés ont également conduit à la destruction de l'outil de production et ont eu comme corollaire le découragement des investisseurs étrangers et le tarissement de l'aide publique au développement, principale source de financement de l'investissement public. L'on constate à la même période un recul de l'investissement de 13 % en 1990 à 4,4 % en 2000. Il en résulte la perte d'emplois et la baisse des revenus, suite à la fermeture d'un nombre important d'entreprises accentuant ainsi le chômage et la pauvreté dans le pays. En 2005, le taux d'activité s'est situé à 63,1 % au niveau national dont 50,8 % en milieu urbain et 68,1 % en milieu rural. La prédominance des emplois dans la petite entreprise familiale agricole met en exergue la fragilité du marché du travail et les difficultés des conditions de vie des ménages71.

70 Congo 1965-1999 : Les espoirs déçus du « Brésil africain » ,

71 RDC, Document de la stratégie de croissance et de la réduction de pauvreté, juillet 2006

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Les Petites et moyennes entreprises sont confrontées à un environnement politique et économique défavorable ainsi qu'à un cadre réglementaire inadapté et mal appliqué. Cette situation les a mises dans un état d'essoufflement et a conduit à une forte baisse de leur activité. La plupart des PME et PMI ont été crées dans le but d'exploiter les opportunités que présente un environnement protectionniste72. Par ailleurs, depuis déjà des années, le patronat congolais regroupé au sein de la Fédération des Entreprises du Congo se présente comme l'institution représentant le secteur privé congolais a fait savoir dans un Mémorandum adressé au Premier Ministre et président de l'état de climat des affaires en RDC climat qui, pour elle(FEC) ne favorise l'émergence et le développement du secteur privé73.

B. Politiques macro-économiques

La récession économique mondiale a exercé de fortes pressions sur le cadre macro-économique en réduisant les revenus tirés des exportations minières, en entraînant une forte dépréciation du franc congolais par rapport au dollar américain et en nourrissant l'inflation. Durant l'année 2009, le gouvernement s'est attelé à remettre l'économie sur les rails et à stabiliser le cadre macro-économique pour atténuer les effets de la crise sur le niveau de vie de la population. Il a mené des politiques budgétaire et monétaire restrictives, mais sans résultats probants vu le contexte défavorable. Le gouvernement a aussi fait des efforts pour bénéficier de l'allègement de la dette dans le cadre de l'initiative PPTE et améliorer le climat des affaires. En 2009, le pays a connu une augmentation de l'aide publique au développement, notamment des institutions financières internationales.

La convention sino-congolaise, qui s'inscrit dans le programme de reconstruction des infrastructures du pays, a été amendée en octobre 2009 pour respecter les exigences de la viabilité de la dette74. L'accord triennal signé en décembre 2009 avec le FMI, au titre de la FEC, devrait déboucher sur le point d'achèvement de l'initiative PPTE en juin 2010.

1. Politique budgétaire

En 2009, la part des recettes publiques dans le PIB a augmenté à 27.3 %, à la suite de l'accroissement des appuis extérieurs (9.4 % du PIB) et aux pas-de-porte chinois (2.3 % du PIB). Les recettes courantes dans le PIB ont représenté 18 % et les appuis budgétaires 2.7 %. Les dépenses ont constitué 28.9 % du PIB et le solde a été de -1.6 %, contre -2.4 % en 2008. En 2009, les dépenses urgentes ont

72 ENYIMO Martin, « La FEC et le ministère de tutelle se penchent sur la relance du tourisme » in Journal le Potentiel, n°4245 du 15 février 2008

73 Mémorandum de la FEC au Premier Ministre le 10 Aout 2010, Kinshasa, 2010, pp.2-7

74 BRAECKMAN C., « Le Congo et ses amis chinois » , in Le Monde diplomatique, 10 septembre 2009

75 www.fmi.org

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représenté 52.2 % du total des dépenses, les rémunérations 34 %, les frais de fonctionnement 7.9 %, les dépenses en capital 2.5 %, et la dette publique 1.7 %.

L'accord triennal signé en décembre 2009 avec le FMI au titre de la FEC devrait déboucher sur le point d'achèvement de l'initiative PPTE en juin 2010. Ses objectifs : revigorer la croissance, réduire l'inflation, renforcer la gestion des finances publiques, accroître les réserves officielles et limiter le déficit du compte courant. Il comporte des réformes axées sur une meilleure mobilisation des ressources intérieures, l'élargissement de l'assiette fiscale, l'amélioration de la préparation et de l'exécution du budget, le développement du secteur privé par la réforme des entreprises publiques et la rationalisation du cadre réglementaire des entreprises75.

2. Politique monétaire

Le recours de l'État aux avances de la BCC en décembre 2008 a créé un déséquilibre sur le marché monétaire dont les effets se sont propagés en 2009. Ce déséquilibre s'est accentué en mars 2009 (échéance fiscale en RDC) à cause de l'expansion des liquidités intérieures, via l'accroissement des avoirs extérieurs nets de 76.7 milliards de francs congolais (CDF), confortés par l'apport de 200 millions USD du FMI au titre de la facilité pour la réduction des chocs exogènes (FPCE). Avec le repli de la croissance, l'évolution de la masse monétaire a provoqué une forte inflation qui a réduit le pouvoir d'achat de la population et rendu négatifs les taux d'intérêt réels. La politique monétaire a ainsi perdu de son efficacité par manque d'attrait des billets de trésorerie (BTR). Pour réduire les pressions sur le marché de change, la BCC a vendu à plusieurs reprises des devises par voie d'adjudication. En août 2009, ces ventes ont totalisé 85.3 millions USD, mais avec un impact assez limité à cause de la volatilité du solde consolidé du secteur public (Trésor et BCC). Fin juillet 2009, le déficit cumulé de la BCC était de 34.17 milliards CDF, contre une cible annuelle de 20 milliards.

La réapparition d'importants déficits publics à partir de juin 2009 a conduit au développement de la liquidité bancaire. Conséquence : l'augmentation, de juin à août 2009, de l'encours des BTR (de 35.9 à 46 milliards CDF). Une situation qui a renchéri le coût de la politique monétaire. En octobre, la BCC a revu à la hausse son taux directeur, passé de 65 % à 70 %, de même que le coefficient de réserve, passé de 5 % à 7 %. L'inflation a été de près de 44 % en moyenne en 2009. Elle est due à la hausse des prix de l'alimentation (54 %), du logement et de l'énergie (11.8 %) et des transports (7.8 %). La masse monétaire s'est principalement composée de la quasi-monnaie. Les dépôts en devises ont représenté 66 % de la masse monétaire, contre

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58.2 % en 2008. Ils traduisent une aggravation de la dollarisation de l'économie congolaise76.

3. Position extérieure

La récession mondiale a entraîné une baisse considérable des cours de plusieurs produits d'exportation, notamment le cuivre, le cobalt et le diamant qui représentent près de 80 % d'exportations de la RDC. La contraction des recettes d'exportation et la baisse de l'afflux des capitaux étrangers ont affecté la position extérieure nette du pays. Le déficit du compte courant s'est creusé en 2009 et a représenté 16.4 % du PIB. En 2009, les exportations ont représenté 45.4 % du PIB. Elles se composaient des minerais, du pétrole et des produits agricoles. Les importations ont constitué près de 59 % du PIB et incluaient principalement des produits alimentaires, manufacturés et des matières premières. Après un début d'année difficile, la hausse des cours des minerais et du baril de pétrole en 2009 a permis d'améliorer le niveau des exportations. Cette tendance devrait se poursuivre en 2010, d'autant que des efforts sont en cours pour renforcer le réseau des transports et bonifier le climat des affaires.

Les projets d'infrastructure mis en oeuvre au cours de 2009 ont nécessité une hausse des importations de biens d'équipement et de produit manufacturés. L'augmentation devrait continuer en 2010. Les réserves internationales, qui représentaient 1.1 semaine d'importation en octobre 2008, ne constituaient plus que 0.26 semaine d'importation en février 2009. Cette baisse des réserves de devises a affecté le volume des transactions sur le marché de change. Fin 2009, les réserves de change se sont élevées à 11.3 semaines d'importation grâce aux appuis extérieurs et aux pas-de-porte chinois. De décembre 2008 à décembre 2009, le CDF s'est déprécié de près de 45.2 % par rapport à l'USD.

La RDC a reçu 1.5 milliard USD d'aide publique au développement (APD) en 2009, soit un accroissement de 48.4 % par rapport à l'année précédente. Cette aide a été déboursée dans le cadre de mesures d'urgence, d'appuis budgétaires, de projets d'infrastructure, d'allègement de la dette extérieure, pour faire face aux différentes crises que traverse le pays. Le stock de la dette extérieure est passé de 13.5 milliards USD en 2008 à 13.7 milliards en 2009, à la suite de la recapitalisation des intérêts moratoires envers le Club de Paris. Le service de la dette a été faiblement exécuté en 2009, représentant un montant de 2.9 % du PIB, contre 2.6 % en 2008. Le service exécuté correspond à 36.4 % des prévisions gouvernementales et concerne principalement le FMI (71.5 %). Celui-ci a conclu, en décembre 2009, un accord triennal avec la RDC au titre de la FEC de 551 millions USD et une aide intérimaire de

76 Ministères des Finances, Rapport sur la reddition des comptes du budget pour l'exercice 2008, Kinshasa, Octobre 2009, pp.19-47

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73 millions, soit au total 624 millions USD. L'aboutissement satisfaisant de la première revue du nouveau programme devrait permettre d'atteindre le point d'achèvement de l'initiative PPTE au premier semestre 2010 et de bénéficier de l'IADM. Les allègements obtenus en 2009 ont représenté 2.5 % du PIB contre 0.8 % en 2008.

Tableau 4 : Comptes courants (en pourcentage du PIB)

 

2001

2006

2007

2008

2009

2010

2011

Balance commerciale

3.8

0.4

8.9

-1.1

-13.6

-12.1

-10.1

Exportations de biens (f.o.b.)

19.8

33.3

61.6

56.8

45.4

43.6

42.6

Importations de biens (f.o.b.)

16.0

32.9

52.7

57.9

59.0

55.7

52.7

Services

-3.5

-5.2

-12.3

-14.0

-10.9

-11.2

-11.4

Revenu des facteurs

-0.8

-5.3

-6.4

-11.4

-6.6

-5.7

-5.1

Transferts courants

5.4

8.1

8.2

10.6

14.8

24.2

18.7

Solde des comptes courants

5.0

-2.1

-1.5

-15.9

-16.4

-4.8

-8.0

Sources : Ministère des Finances, Rapport de la BCC 2008, p. 2009 : estimations; 2010 et années suivantes : prévisions.

1. Mobilisation des ressources publiques

De 2001 à 2009, les recettes de l'État ont enregistré une hausse considérable, passant de 6.5 % à 27.3 % du PIB. Elle résulte de l'augmentation des recettes fiscales, à la suite de la normalisation de la situation politique et sécuritaire, et des efforts engagés pour la reconstruction. Plusieurs réformes avaient été initiées en 2002 pour améliorer les revenus de l'État. À quoi s'ajoute le retour de l'aide grâce à la reprise de la coopération. Les recettes fiscales ont représenté près de 11.8 % du PIB en 2009 grâce au retour de la croissance et aux performances des régies financières. Certes, ces revenus sont bien en deçà des dépenses publiques et des recettes fiscales que le gouvernement pourrait mobiliser.

Actuellement, le secteur des télécommunications est le principal pourvoyeur de recettes fiscales. Il a durement ressenti le poids de la pression fiscale avec la baisse de son niveau d'activité affecté par la crise économique mondiale. Le secteur privé formel a, dans son ensemble, subi le même phénomène. Dans la plupart des cas, les exonérations fiscales sont accordées à l'État : gouvernement, collectivités et établissements publics, ainsi qu'aux associations sans but lucratif : Églises, institutions philanthropiques, et aux établissements d'utilité publique. Le code des investissements de 2002 précise les catégories d'investissements privés pouvant faire l'objet d'exonération. Le code minier de 2002 confère aux investisseurs du secteur des mines des avantages certains. Ainsi, contrairement au code de 1967, il établit que les droits découlant des concessions minières sont distincts de ceux des concessions foncières. Un concessionnaire foncier ne peut donc se prévaloir de son titre pour

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revendiquer un droit de propriété quelconque sur les substances minérales contenues dans le sous-sol77.

Tableau N°3 : Commerce extérieur de la RDC

Commerce extérieur

Exportations

 

346 milliards de dollars

 
 
 

Biens exportés

 

Cuivre, Cobalt, Coltan, Diamant, Electricité...

 
 
 
 
 
 

Principaux clients

 

Belgique 42,5 %, Finlande 17,8 %, Zimbabwe 12,2 %, Chine 6,5 % (2004)

 
 
 

Importations

 

1,417 millions de dollars (2002)

 
 
 

Biens importés

 

Biens de consommation, Biens d'équipements,...

 
 
 

Principaux fournisseurs

 

Afrique du Sud 18,5 %, Belgique 15,6 %, France 10,9 %, États-Unis 6,2 %, Allemagne 5,9 %, Kenya 4,9 %

Source : Ministère du Commerce extérieur, Rapport 2008.

C. Contexte social et développement des ressources humaines

La situation sociale s'est fortement détériorée avec le durcissement de la récession. Le ralentissement de l'activité économique amorcé au troisième trimestre 2008 s'est accompagné, en 2009, d'un accroissement du chômage dans le secteur privé, particulièrement dans les mines et les télécommunications. La Miba a mis 3 000 personnes en congé technique et a restreint le nombre de ses directions. Plusieurs entreprises de télécommunications ont également réduit leurs effectifs. Le taux de chômage s'est chiffré à 58 %, contre 53.2 % en 2008. Cette situation, conjuguée à l'inflation des prix des denrées alimentaires, a conduit à une forte détérioration du niveau de vie de la population.

D. Questions structurelles 1. Développement du secteur privé

Depuis deux ans, la RDC demeure au dernier rang des 182 pays évalués dans le rapport Doing Business de la Banque mondiale. Pour 2010, le gouvernement s'est donc fixé comme objectif d'améliorer son classement de dix places. Il a entrepris, pour cela, un ensemble d'actions afin d'assainir le climat des affaires. Le comité de pilotage Doing business, créé en 2009, bénéficiera du concours aussi bien technique que financier de la Société financière internationale. Il devra mettre en oeuvre les dix mesures prioritaires proposées par la Fédération des entreprises du Congo et par les intervenants de la table ronde économique organisée en 2008.

77 Le Code minier de 2002, RDC.

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- 43 -

Au niveau juridique, le projet de loi sur le commerce est en préparation. Par ailleurs, le processus d'accession de la RDC à l'Ohada a beaucoup avancé et devrait se conclure au cours du premier trimestre 2010. Le guichet unique, créé pour faciliter le commerce extérieur, connaît d'importants dysfonctionnements. Cela est dû, notamment, à l'absence de franche collaboration entre les principales parties prenantes. Pour améliorer son efficacité, le gouvernement compte instituer une structure autonome qui devrait fédérer les différentes opérations liées au dédouanement.

Le système financier congolais, qui a subi les effets de la crise économique mondiale, est encore plus fragilisé. Le repli de la croissance en 2009 a entraîné une diminution des versements en banques des recettes des entreprises. Les dépôts et crédits bancaires en devises ont représenté respectivement 90 % et 95 % de la totalité des dépôts et crédits en 2008. Depuis janvier 2009, ils affichent une tendance baissière due à la faiblesse des exportations. De plus, les messageries financières ont vu leur activité diminuer considérablement.

Au cours de l'année 2009, la dollarisation de l'économie de la RDC s'est accentuée, notamment du fait des perturbations au niveau du taux de change et de l'inflation. Le système bancaire demeure très vulnérable. Pour réduire les risques, la BCC a décidé de durcir les conditions de création de banques dans le pays.

2. Autres développements récents

Conformément aux lois sur la réforme des entreprises publiques votées en 2008, le Premier ministre a signé un décret concernant la transformation de ces dernières en 2009. Quelques-unes doivent changer de statut, d'autres être privatisées à terme. La libéralisation, par l'abolition des monopoles d'État, de certains secteurs - comme celui des assurances - devrait intervenir en 2010. Dans le secteur de la construction, le gouvernement a décidé en juin 2009 de céder 41 % de ses actions dans la Cimenterie nationale (Cinat).

Tableau 5 : Résultats sommaires

 

2001

2002

2003

2004

2005

2006

2007

2008

2009

2010

2011

Taux de croissance du
PIB en volume (incl.Stk)

-2.1

3.5

5.8

6.6

7.9

5.6

6.3

6.2

2.6

6.3

8.7

Inflation IPC

357.3

25.3

12.8

4.0

21.4

13.2

16.7

18.0

44.2

25.0

18.4

PIB (échelle $)

1408.0

1456.8

1541.2

1643.5

1773.1

1872.1

1989.3

2111.6

2158.1

2273.8

2442.4

PIB en volume

5.2

5.5

5.7

6.6

7.2

8.8

10.0

11.6

10.9

13.3

15.5

Taux de change

273.0

347.0

404.7

397.8

474.4

468.3

516.0

563.2

783.9

852.8

949.8

Sources : Rapport Ministère des Finances (RDC) 2008, pp4-8 (e) et les prévisions (p).2009 : estimations; 2010 et années suivantes : prévisions.

78 www.sadc.net.

MBO KOMANGO Guy La SADC et l'intégration des économies. Enjeux et défis congolais

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"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci