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Facteurs limitant le traitement du matériel réutilisable en anesthésie au bloc opératoire du Centre Médical avec Antenne chirurgicale de Bogodogo Ouagadougou

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par Moussa Babahire Wandjagabou
Ecole nationale de la santé publique de Ouagadougou -  Diplôme d'état d'infirmier anesthésiste 2008
  

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6.1. Limites de l'étude

- La subjectivité des réponses et notre présence au bloc opératoire sont tant de facteurs pouvant influencer nos résultats.

- Le bref séjour dans le bloc ne nous permet pas de déceler tout le comportement en matière de traitement du matériel réutilisable en anesthésie.

- En plus, chaque ISAR n'a été observé qu'une seule fois. Ce qui ne permet pas d'apprécier les connaissances réelles des ISAR en matière de traitement du matériel réutilisable en anesthésie.

- De plus tous les 12 ISAR n'ont pas participé à l'enquête alors que leur contribution pouvait probablement modifier nos résultats.

6.2.Résultats issus du questionnaire adressé aux ISAR

· Le sexe

L'étude montre que 62% des infirmiers anesthésistes enquêtés sont de sexe féminin contre (38%) de sexe masculin.

Le personnel ISAR est constitué en majorité d'hommes.Le ratio H/F=3/5. Cependant nous émettons des réserves quant à l'incidence du sexe sur la qualité du traitement du matériel réutilisable en anesthésie au bloc opératoire du CMA du district de Bogodogo.

· L'âge

Les participants à notre enquête par questionnaire au bloc opératoire du CMAont une moyenne d'âge calculée de 42 ans. Ces résultats sont similaires à ceux de ALLATCHI Y29(*). qui a trouvé une moyenne d'âge calculée de 43 ans dans son étude intitulée « étude des facteurs influençant l'entretien et la désinfection des dispositifs médicaux réutilisable en anesthésie au niveau de bloc opératoire central de l'hôpital Ibn Sina de Rabat ».

Ceci laisse penser qu'il s'agit de professionnels ayant acquis une grande expérience professionnelle au niveau du bloc opératoire en leur qualité d'infirmiers anesthésistes. Mais nous émettons quelques réserves quant à l'impact de l'âge sur la qualité du traitement, car l'âge n'est pas corolaire à l'expérience professionnelle.

· L'ancienneté professionnelle dans le service et dans le corps.

L'ancienneté professionnelle est une caractéristique essentielle car elle constitue un indicateur permettant de juger de la maturité et de l'expérience acquise dans l'exercice d'une fonction. Se référant à la théorie de P.BENER(cité par Zouré)30(*)parlant du processus de développement des capacités selon le temps, l'étude révèle que :

- 12,5% des infirmiers anesthésistes enquêtés ont entre 1 à 2 ans d'ancienneté ; ils sont plus ou moins à l'aise dans les prestations des soins (maîtrise niveau 2)

- 25 % des enquêtés ont entre 3 à 4 ans d'ancienneté, ils sont à l'aise dans les prestations des soins (maîtrise niveau 3)

- Seulement 62,5% d'entre eux ont 5 ans et plus d'ancienneté, ce sont des experts, (maîtrise totale)

Ces résultats traduisent la réalité des services de santé caractérisée par la mobilité du personnel vers la capitale. Nonobstant les répercussions sur la qualité des prestations, ils peuvent constituer des avantages pour le service en permettant un partage d'expérience, de savoirs et de responsabilité ; ceux qui ont plus d'expérience (50%) serviront d'encadreurs aux débutants qui pourront à leur tour contribuer àrehausser le niveau de la pratique du traitement du matériel réutilisable en ce sens qu'ils sont nouvellement venus des ENSP où ils ont encore en formation.

Ces résultats comparés à ceux deALLATCHI Y. comportent des similitudes.En effet, dans une étude au Maroc, il a trouvé que56% des infirmiers anesthésistes du bloc opératoire central de l'hôpital Ibn Sina avait une ancienneté professionnelle moyenne calculée de 8 ans3(*)1.

Cependant, nous émettons des réserves quant à l'impact de l'expérience professionnelle sur le traitement du matériel car l'expérience peut conduire souvent à la routine.

· De la connaissance des normes (température et durée) sur le traitement du matériel réutilisable

Il ressort de notre étude que six (6) sur les 8 ISAR enquêtés soit 75% ne connaissent pas les normes sur le traitement du matériel réutilisable et 25% restant n'ont pas non plus donné de bonne réponse.

Ceconstat s'explique par le fait que les ISAR travaillant au bloc opératoire du CMA du district de Bogodogo ne sont pas bien motivés par manque de formation.

La conséquence de cette situation est le mauvais traitement du matériel réutilisable en anesthésie qui pourra entraîner une augmentation de la fréquence des infections nosocomiales.

· De la connaissance des étapes

Les ISAR du bloc opératoire du CMA affirment connaître les étapes sur le traitement du matériel réutilisable en anesthésie.

La majorité des infirmiers soit 8 ISAR sur les 10 observés immergent lematériel après l'utilisation, mais il apparaît que beaucoup d'efforts restent à fournir pour l'utilisation des appareils de stérilisation.

Ainsi, on relève à travers le tableau XIII(p.64)que les ISAR n'utilisent ni le poupinel ni l'autoclave.A propos de l'application des protocoles sur la stérilisation,il est nécessaire de recourir à la formation continue et la mise à leurs dispositions des protocoles validés par le CLIN, car l'innocuité d'un matériel réutilisable dépend de la qualité du traitement après utilisation.

· De la connaissance du matérielutilisé pour le traitement du matériel réutilisable

Des résultats relatifs aux connaissances du personnel ISAR, il ressort que :

- Sur les 8 ISAR enquêtés 5 soit 62,5% n'ont pas donné de bonnes réponses sur le matériel nécessaire pour le traitement du matériel réutilisable au bloc opératoire du CMA du district sanitaire de Bogodogo.

- Tous les 8 ISAR soit 100% des enquêtésn'ont pas donné de bonnes réponses concernant la durée et la température utilisées pour la stérilisation à la chaleur humide et à la chaleur sèche.

- 62,5% des prestataires enquêtés affirment ne pas connaître les normes sur le traitement du matériel

Ces insuffisances de connaissances sur le matériel nécessaire à la pratique du traitement et les étapes du traitement du matériel pourraient entraîner un mauvais traitement du matériel réutilisable en anesthésie.

La méconnaissance des paramètres de la stérilisation à la chaleur humide et la chaleur sèche utilisés constitue un facteur limitant dans la pratique du traitement du matériel en anesthésie.

THIOMBIANO S.T.A. dans son étude, avait également trouvé que l'insuffisance de connaissance sur la PI était un facteur limitant la bonne pratique de la PI2(*)5.

Aussi la méconnaissance de l'utilisation de l'autoclave et du poupinel constitue un facteur limitant qui pourrait influencer la qualité du traitement du matériel réutilisable.

Concernant les étapes de traitement du matériel, 62,5% n'ont pas pu énumérer de façon exhaustive les différentes étapes du traitement du matériel réutilisable. Ce qui montre que les prestataires n'ont pas une bonne connaissance des étapes du traitement du matériel réutilisable.

Nos résultats sont similaires aux résultats de l'étude faite par KINDA. S. G.sur les risques d'accident d'exposition au sang lié à la profession infirmière. Selon lui, 40% des infirmiers n'avaient pas pu énumérer les différentes étapes de désinfection et de l'entretien du matériel réutilisable. 31(*)

Ces résultats ne sont pas encourageant, car il ne rassure pas sur la qualité du traitement du matériel réutilisable en anesthésie.

En effet, selon DU MARTIN dans son étude sur les règles de décontamination et de désinfection du matériel médico-technique, la réutilisation du matériel expose au risque d'infection nosocomiale si des mesures efficaces ne sont pas mises en oeuvre pour assurer la qualité microbiologique de ce matériel.32(*)

· De la connaissance des appareils

Alors que 37,5% ne connaissent pas l'utilisation de l'autoclave et du poupinel.Ces résultats montrent que les infirmiers anesthésistes ont une connaissance en matière d'utilisation des appareils, qui contraste avec les résultats sur le terrain.

· Formations et supervisions reçues

Par rapport à la disponibilité des protocoles relative au traitement du matériel d'anesthésie réutilisable par les infirmiers anesthésistes, tous les ISAR soit 100% des enquêtés, déclarent n'avoir pas été formés, recyclés ou supervisés sur le traitement du matériel en général et le matériel réutilisable en anesthésie en particulier.

Selon PAYEN J.F., la supervision des soignants est indispensable pour améliorer leur connaissance afin de renforcer leur compétence 33(*) .La supervision des soins participe non seulement à la formation, mais aussi à la motivation du personnel.

De ces résultats, il ressort que l'absence de formation continue etde recyclage des ISAR sur le traitement du matériel réutilisable, demeure un problème pour la qualité du matériel à réutiliser.

En plus lasupervision permet de déceler les faiblesses des procédures d'entretien et incité les ISAR à l'amélioration et à la performance.

Le CLIN Sud-est, dans le guide de bonne pratique, a rapporté que la formation continue en hygiène est importante pour la maîtrise du risque infectieux parce que les agents infectieux évoluent et impliquent une adaptation des pratiques 34(*)

L'absence de formation continue pourrait donc être un facteur limitant dans la pratique du traitement du matériel réutilisable en anesthésie au bloc opératoire du CMA de Bogodogo.

· Des difficultés rencontrées sur le traitement du matériel réutilisable en anesthésie

L'ensemble du personnel ISAR affirme l'absence de protocole ou de guide de bonne pratique sur le traitement du matériel réutilisable en anesthésie dans le service. Or l'existence de protocole de soins permettrait sans doute d'améliorer la qualité de la pratique du traitement du matériel réutilisable.

Ces résultats sont superposables à l'étude de SAWADOGO E. en 2005, qui a trouvé que92% des agents avaient affirmé l'inexistence de protocole de soins35(*).

Pourtant la formation continue reste le meilleur moyen pour encourager, motiver et sensibiliser voir innover les pratiques et les connaissances du personnel.

* 29 YOUSSOUF A. Y. (2008) les facteurs influençant l'entretien et la désinfection des dispositifs médicaux réutilisable en anesthésie au niveau de bloc opératoire central de l'hôpital Ibn Sina de Rabat., Institut de formation aux carrières de santé de Rabat (Maroc), 101 Pages

* 30ZOURE S. (2003),Problématique de la pratique des soins infirmiers au CHU pédiatrique Charles De GAULLE de Ouagadougou, Burkina Faso, ENSP, Ouagadougou, 84 P.

* 31Idem, page 63

* 25Idem, page 28

* 31 KINDA S. Gaëtan (2OO4) :Etude des facteurs de risque liés à la profession infirmière au CHU-SS Burkina Faso, Bobo-Dioulasso. 101 P.

* 32 DUMARTIN C, BRUKER G. (1995) :étude sur les règles de décontamination et de désinfection du matériel médico-technique

* 33 PAYEN J. (2004) : « La douleur du traumatisé » in umvf.cochin.univ.paris.fr, consulté le 16 août 2010 à 23h15

* 34 CCLIN- SUD-EST, Guide de bonnes pratiques d'hygiène en Anesthésie, Zeneca Pharma, 1996, pages 21-24

* 35SAWADOGO E. (2005)  facteur limitant la prise en charge de la douleur post-traumatique  ENSP Ouagadougou, pages 81

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