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Analyse de l'offre et de la demande du jus de bissap au Bénin:étude du cas de la ville de Cotonou.

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par Kouakou Steve HODA
Université d'Abomey-Calavi (Bénin) - Maitrise en sciences économiques 2009
  

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2. Déterminants de l'offre des produits agricoles

Koffi-Tessio (1997) dans son étude sur l'estimation économétrique de l'offre de coton et de café au Togo souligne que le débat sur les incitations de l'offre agricole est partagé entre deux courants de pensée : les défenseurs des facteurs-prix (Pricistes) les défenseurs des facteurs autres que le prix (Structuralistes).

Les "Pricistes" pensent que l'accroissement des prix au producteur et la dévaluation constituent des mesures incitatives à l'offre. Lipton (1987, cité par Koffi-Tessio, op.cit) est l'un des "Pricistes" qui pensent que cette politique est une solution à la crise agraire en Afrique. Il affirme par ailleurs que : « Les petits agriculteurs réagissent de manière significative aux prix (même aux taux de change) fixés par l'État. Ainsi, des prix au producteur plus élevés augmenteraient le Produit National Brut (PNB) de chaque pays en développement et pour tous les pays...» (P.326).

Samlaba (1992) affirme que des prix agricoles très bas ne permettent pas une incitation et une motivation des agriculteurs à produire davantage. Selon cet auteur, les producteurs réagissent plutôt à une augmentation des prix. De plus, une étude de la FAO fait remarquer qu'en 1983, lorsque le gouvernement ougandais a doublé les prix des denrées alimentaires, l'on a observé un accroissement de 400 % de la production des denrées (Kintché, op.cit.).

Koffi-Tessio (1997) souligne par ailleurs que de manière générale, « les élasticités de l'offre des produits agricoles par rapport à leur prix relatif sont significatives» ; , il précise que réponse de l'offre par rapport au prix est faible en utilisant les données chronologiques que les données en coupe transversales. Ce fait a été démontré par Peterson (1979, cité par Kintché, 2005) qui en utilisant des données chronologiques a montré que la réponse de l'offre agricole par rapport au prix est faible. Koffi- Tessio (citant Peterson, 1979) affirme que cette différence de réponse s'explique par le fait que l'utilisation des données en coupe instantanée présente des limites puisqu'elles ne permettent pas de prendre en compte les facteurs d'offre spécifiques à chaque pays et que les élasticités obtenues reflètent l'effet de différents facteurs et non uniquement des prix.

D'une manière générale, Koffi-Tessio (1997) pense que « l'élasticité-prix de l'offre agricole agrégée» est faible et ne permet pas de soutenir la thèse selon laquelle les prix élevés entraînent une réaction positive de l'offre agricole. Aussi, certaines études montrent que les élasticités-prix de la fonction de réaction de l'offre globale sont généralement faibles, variant entre 0,2 et 0,4 (Beynon, 1989). D'autres études indiquent que les élasticités de l'offre globale aux incitations prix varient entre 0,3 et 0,9 et sont plus faibles que les élasticités des autres variables incorporées dans le modèle (Bruce, 1980 ; Bond, 1983 ; Cleaver, 1985 ; Biswanger et al, 1987 ; Chibber, 1988 ; Shapiro 4et Berg, 1988 ; Rao, 1989 ; Pravin, 1992 ; cité par Koffi-Tessio, op.cit.).

Une revue des travaux réalisés dans les pays africains au sud du Sahara met en doute l'efficacité des politiques des prix et des réformes de commercialisation de la production agricole (Smith, 1989). La raison fondamentale est que les mécanismes de prix fonctionnent efficacement lorsque d'une part, toutes les ressources et les biens sont échangés à travers des marchés bien intégrés et concurrentiels, et d'autre part lorsque les pays africains concernés ont la capacité administrative et organisationnelle d'intervention efficiente. Dans tels cas les reformes de prix de l'offre entraînent un accroissement des prix aux producteurs et éliminent les subventions aux prix alimentaires (Koffi-Tessio, op.cit).

Les « structuralistes » pensent quant à eux que la faible réaction de l'offre est due principalement aux retards technologiques et structurels.

D'après Koffi-Tessio (1997), cette école de pensée a été résumée par Delgado et Mellor (1987) de la manière suivante : « ... La croissance de la production dépendra de l'innovation technologique qui réduit les coûts unitaires de production. Il convient donc de mettre en place des systèmes de distribution des intrants, des infrastructures rurales et systèmes de vulgarisation et de recherche efficace. Sans cela, les variations de prix produiraient un effet limité et faible sur l'offre»' (pp.667-668).

Selon certains auteurs, en l'absence des variables structurelles les incitations par les prix auront des résultats limités (Delgado et Mellor, 1987 ; Beynon, 1988 ; Bonjean, 1990).

Au moins huit contraintes ont été identifiées comme étant responsables de la faible performance de la production agricole : imperfection des marchés, rareté des biens de consommation, faiblesse du capital humain, difficultés d'accès à la terre, limitation de la main d'oeuvre et de capitaux, niveau technologique archaïque et infrastructures rurales inappropriées. Ces variables sont considérées par les structuralistes comme plus significatives que les variables prix pour la relance de la production agricole (Koffi-Tessio, op.cit).

Parmi les économistes structuralistes, Delgado et Mellor (1987) ont démontré que les investissements dans les infrastructures rurales accroissent directement la production agricole, en réduisant les coûts moyens de production tout comme en améliorant l'efficacité des marchés et la réaction aux incitations par les prix. Des études au Burkina Faso ont montré que des changements technologiques dans le secteur cotonnier ont entraîné une amélioration du profit du producteur ; de plus, la supériorité de l'effet positif de l'irrigation par rapport à celui du prix sur l'offre du blé a été démontrée au Punjab (Ranate, Gha et Delgado, 1988, cité par Koffi-Tessio, 1997).

Selon Ogbu et Gbetibouo (1990) ; Savadogo et al (1995) ; peu d'études économétriques ont incorporé à la fois les facteurs-prix et les facteurs non-prix dans les fonctions de réaction de l'offre agricole dans les pays africains au sud du Sahara. Mais aujourd'hui, Lele et al (1989), Erickson (1993) pensent qu'il faut se rendre compte des facteurs non prix dans la détermination de l'offre agricole.

En incorporant une variable permettant de prendre en compte différents niveaux technologiques, dans l'étude de Peterson (1979), les élasticités obtenues sont réduites de 1,66 à 1,17. Chibber (1989) introduit une variable d'irrigation aux mêmes données et réduit l'élasticité à 0,9 alors que Biswanger (1987, cité par koffi-Tessio, 1997) arrive à une élasticité négative en introduisant différentes variables structurelles.

Aussi, l'influence des variables agro climatiques sur l'offre agricole n'est plus a démontrée. Selon une étude de la FAO (1995, cité par Kintché, 2005), l'estimation des paramètres de l'offre peut être biaisée et conduire à de fausses interprétations, lorsque la variable climat est négligée. Thompson (1969, cité par Abbey, 2002) a tenté de déterminer l'effet de la pluviométrie et de la température durant les périodes de semis, de croissance et de récolte sur le rendement du blé aux USA. Les résultats de l'analyse de régression multiple révèlent que ces facteurs expliquent entre 80 et 90 % des moyennes annuelles des états.

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld