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Situation actuelle et perspectives d'avenir des exploitations familiales face à  un développement rapide de l'agro-business: diagnostic agraire, canton de Quininde ( Equateur )

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par Romain JAVAUX
Ecole supérieure d'agro-développement international Cergy, France - Ingénieur agronome international 2009
  

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3.1.3.LA PALME AFRICAINE

Itinéraire Technique

Avant toute intervention, certains producteurs portent au laboratoire des échantillons de sol afin de connaitre précisément les carences en éléments nutritifs et de pouvoir les corriger. Avant l'installation du palmier à l'huile, il est nécessaire de réaliser certaines activités. Cela commence par un « dégrossissement» qui consiste à nettoyer la zone où les palmiers seront plantés (coupe des arbres), et ensuite à brûler les quelques mauvaises herbes présentes. On effectue ensuite le balisage, c'est-à-dire qu'on identifie les points où il faudra semer les plantules, ce qui est généralement effectué par une personne qualifiée pour ce travail, qui sera rémunéré par point identifié. Une personne peut réussir à baliser jusqu'à douze hectares par jour. Une fois le balisage fait, il est nécessaire de faire les trous dans le sol et la transplantation. Les plantes sont achetées auprès d'entreprises privées ou à l'institut national

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de recherche agricole, INIAP26. Le prix de la plante dépend de la variété et du stade de développement atteint (vendue de 3 à 12 mois si le producteur ne fait pas germer ces semences lui-même) ; le prix oscille entre 2,5 et 6,0 $/plant pour les espèce améliorées INIAP.

Bien que les plantes soient au stade de croissance, il est important de veiller au contrôle phytosanitaire (application d'intrants chimiques et biologiques), de contrôler le développement des racines et des mauvaises herbes, et de supprimer des premières fleurs. D'après les entrevues réalisées, le coût d'investissement est compris dans une fourchette allant de 1000 à 2200 $/ha.

Certains producteurs combinent souvent la culture du palmier avec la « Pueraria phaseoloides (Roxb.) Benth ». Il s'agit d'une légumineuse, qui permet donc de contribuer à l'apport d'azote, de maintenir l'humidité des sols, de contrôler les mauvaises herbes, et elle peut être utilisée comme aliment pour le bétail. Généralement, les bovins qui tirent avantage de cette plante sont ceux qui ont le plus grand besoin en élément nutritifs, comme les vaches qui viennent de mettre bas et les jeunes veaux.

La variété et l'âge de la palme sont des facteurs prédominants de la productivité d'une plantation de palmiers à huile. Cette productivité est déterminée par deux paramètres: la production de fruits et le pourcentage d'extraction d'huile à partir de ces mêmes fruits. Parmi les instituts et les entreprises qui ont la plus forte incidence dans la zone d'étude en ce qui concerne la fourniture de semences et de plantules certifiées sont INIAP, Palmera de los Andes (PDA) en collaboration avec le CIRAD27.

Remarque : quelque soit la variété choisie, ce palmier est très demandeur en eau, provocant donc en sein du canton de Quininde, une baisse moyenne du niveau des nappes phréatiques rendant son accès de plus en plus difficile pour les systèmes de cultures des économies paysannes voisines.

La plante commence à produire une fois qu'elle a atteint sa troisième année de vie. Il est clair que les premières années de production vont être peu significatives, atteignant une bonne production à partir de la septième année, valeur qui continuera à croitre dans le temps jusqu'à la 20ème année approximativement (cela dépendant également de la variété utilisée). Pour garder la plantation exempte d'agents pathogènes, un élagage fréquent est nécessaire ; les producteurs en réalisent généralement un à deux par an. La conduite de la culture est la suivante: chaque trois ou quatre mois est réalisé l'élagage, autrement dit le nettoyage manuel des mauvaises herbes autour des palmiers. La personne qui réalise ce travail, dans le cas d'une main d'oeuvre salariée, est rémunérée au nombre de plants nettoyés. En parallèle est effectué le nettoyage de la couronne (disque autour du tronc). Entre élagage et couronne, une personne peut nettoyer 70 à 80 plantes par jour de travail.

Les rachis coupés et vidés de leurs fruits (après avoir subi le processus d'extraction) sont placés au niveau de la couronne, puisque qu'ils jouent un rôle d'amendement organique des sols une fois décomposés. En fonction de la capacité économique du producteur, la

26 Institut Indépendant de Recherches Agronomiques

27 Centre de Coopération International en Recherche Agronomique pour le Développement

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fertilisation peut être réalisée de deux à quatre fois par an, avec des engrais simples ou complets, à la fois épandus sur le sol et sur les feuilles. De la même manière, le contrôle des ravageurs et des maladies, selon la façon dont ils se présentent, peut être fait tous les deux à trois semaines en hiver, ou tous les mois ou deux mois en été. Dans certains cas, une correction du pH à la hausse est réalisée avec l'incorporation de chaux agricole.

La récolte se fait habituellement tous les 15 jours, ce qui permet de générer un revenu permanent pour le producteur, bien que les rendements les plus élevés soient en hiver. Les personnes qui vont récolter doivent couper une ou plusieurs feuilles avant d'atteindre le régime de fruits, puis charge ce dernier dans une brouette, à dos de mule, sur un charriot glissant tracté par un boeuf, dans une remorque, ou encore sur un wagonnet. Les outils spécifiquement utilisés varient en fonction de l'âge des palmiers : machette jusqu'à 5-6 ans, faucille au-delà (avec manche étirable), et un bâton en fer pour ramasser les régimes coupés.

Une fois récoltés, les régimes sont immédiatement envoyés à l'usine d'extraction d'huile, située stratégiquement près des fermes, permettant ainsi de préserver une qualité de fruit la plus haute possible.

Graphique 14: Répartition des activités agricoles de la culture de Palme (étude SIPAE 2009)

Les différents systèmes de palme présents :

Il a été différencié deux sous-systèmes de culture du palmier à huile, distingués principalement par le niveau d'utilisation de main d'oeuvre salariale, la fertilisation et la lutte contre les maladies, ce qui dénote une distinction sur le niveau de production atteint :

Système de Palme africaine 1 (SP1): ce système est caractérisé par une utilisation largement majoritaire de produits chimiques pour la fertilisation, le désherbage, les maladies et les ravageurs ; par l'utilisation de variétés importées et améliorées comme IRHO, HSD, Dehli x Lamé et Compacta, INIAP - Tenera. La plupart des producteurs compte sur un personnel allant des travailleurs permanents et occasionnels aux administrateurs, en passant par des chefs de groupe, des superviseurs et des secrétaires. Les rendements ont une moyenne de 17,46 t/ha/an dans la zone.

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Système de Palme Africaine 2 (SP2): ce système est caractérisé par des producteurs qui appliquent une gestion moins intensive et moins rigoureuse. Bien que toutes les activités réalisées soient à peu près semblables, l'injection de produits chimiques est mineure, ce qui se reflète par une baisse de la production, ayant une moyenne de 13,27 t/ha/an. Les activités d'élagage et de nettoyage des couronnes requièrent beaucoup de travail ; elles sont effectuées par des journaliers, alors que la fertilisation et l'application de produits phytosanitaires sont assurées par les producteurs eux-mêmes. Habituellement, ils utilisent les variétés INIAP (les moins chères du marché) et très peu de Deli x Lame.

Les producteurs qui exploitent ce système utilisent des intrants en fonction de leur capacité d'achat ; se sont généralement des engrais simples, ce qui ne suffit pas pour une nutrition adéquate des plantes, en tenant compte du fait que les besoins nutritionnels de la palme africaine sont élevés. De manière générale dans ce système, les producteurs ne disposent pas d'un véhicule personnel et sont donc amener à s'entraider entres producteurs ou à payer le service de transport.

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