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Situation actuelle et perspectives d'avenir des exploitations familiales face à  un développement rapide de l'agro-business: diagnostic agraire, canton de Quininde ( Equateur )

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par Romain JAVAUX
Ecole supérieure d'agro-développement international Cergy, France - Ingénieur agronome international 2009
  

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3.2.2.TYPOLOGIE DE PRODUCTEURS

Organisation des Unités de Production (UP)

Les UP familiales se définissent principalement par des exploitations diversifiées, qui ont tendance à concentrer la force de travail familiale et à valoriser leur terre au maximum du fait de leur faible accès au foncier.

Au contraire, les UP d'agro-entrepreneurs ont des salariés permanents et journaliers sur leurs grandes propriétés; ces grandes entreprises ou grands propriétaires cherchent à maximiser leur taux de profit donc leur la rentabilité financière; ce qui va s'en dire minimiser la rémunération et le nombre des salariés. Cela se traduit dans le canton de Quininde, par des systèmes extensifs et/ou capitalistes (apport de beaucoup d'intrants).

Les différents types de producteurs sont regroupés à partir des critères principaux suivants : l'emplacement dans la zone, leur tendance productive, leur SAU et l'utilisation de main-d'oeuvre familiale et embauchée.

Les types de producteurs les plus représentatifs de la zone d'étude sont représentés ci-dessous :

Typologie

Producteur

Zone

Paysan sans terre

Paysan sans terre

1 et 2

Producteur diversifié

Paysan Semi-prolétaire

1 et 2

Moyen Diversifié

2

Grand Diversifié

2

Eleveur

Eleveur Traditionnel

2

Eleveur Semi-technicisé

1 et 2

Palmiculteur éleveur

Petit Producteur

1

Grand Patronal

1

Palmiculteur

Moyen Capitaliste

1

Grand Capitaliste

1

Tableau 7: Typologie des producteurs (étude SIPAE, 2009)

78

ISTOM 2010 Mémoire de fin d'études Cycle INGENIEUR

Pourcentage de la SAU pour chaque type de producteur rencontré :

Tableau 8: Pourcentage de la SAU pour chaque type de producteur rencontré (étude SIPAE, 2009)

Type de producteurs*

Systèmes de culture et d'élevage

Total

Agroforestier

Palme

Fruit de la
Passion

Autres

Elevage

ha

% ha % ha % ha % ha % ha %

Paysans sans terre

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

100

Paysan Semi-prolétaire

3

80

0

0

0

0

1

20

0

0

3

100

Moyen Diversifié

5

58

0

0

0,5

1

1

9

2

25

9

100

Petit Producteur

2

12

10

60

1

3

2

10

1

3

17

100

Grand Diversifié

14

74

0

0

0,6

2

0

0

5

24

19

100

Eleveur Traditionnel

6

13

0

0

1

1

2

3

36

81

44

100

Moyen Capitaliste

0

0

76

100

0

0

0

0

0

0

76

100

Eleveur Semi-technicisé

0,3

0

4

3

0

0

0

0

150

97

155

100

Grand Patronal

1

0

89

53

0

0

0

0

79

47

168

100

Grand Capitaliste

0

0

500

100

0

0

0

0

0

0

500

100

* Pour expliquer l'organisation du tableau : les types de producteurs ont été classés selon la taille de l'unité agricole.

Les producteurs qui ont accès à des superficies comprises entre 3 et 44 ha ont des exploitations ayant le plus de diversité de système de culture et/ou élevage. A l'exception des Petit Producteurs (PP) et de l'Eleveur Traditionnel (ET), la majeure partie de la superficie est occupée par des systèmes agroforestiers. Ces cultures servent principalement à garantir une sécurité alimentaire pour la famille.

Le Petit Producteur (PP), consacrent 60% de sa superficie totale au palmier à huile. Ceci montrant que la palme pourrait être la valeur de rente la plus appréciée pour ce type de producteur.

Concernant les producteurs disposants de superficies supérieures à 44 ha, on observe que la diversification des cultures est quasiment nulle. Il existe des cas où la surface se répartie entre la palme et les pâturages. Cela indique que ces types de producteurs consacrent leurs grandes surfaces à des cultures rentières qui présentent une sécurité et une fréquence de paiement supérieures ou égale à des systèmes extensifs, comme la palme, où la production permanente permet d'avoir un flux constant de capitaux.

79

80

ISTOM 2010 Mémoire de fin d'études Cycle INGENIEUR

Utilité de la main d'oeuvre :

Le recours à de la main d'oeuvre salariale dépend des principales activités nécessaires à chaque système de production, ainsi que la capacité du capital à investir dans la main d'oeuvre.

Répartition de la main d'oeuvre familiale et salariale selon les types d'exploitations

Tableau 9: Répartition de la main d'oeuvre par typologie de producteur (étude SIPAE, 2009)

Typologie

Producteur

MOF*

MOC**

MO Total

Superficie

J

total/ha

Jour

%

Jour

%

Jour

%

ha

$

Paysan sans terre

Paysan sans terre

11

100

0

0

11

100

0

0

Producteur
diversifié

Paysan Semi-prolétaire

331

98

9

2

338

100

3

113

Moyen Diversifié

506

87

76

13

582

100

9

65

Grand Diversifié

1325

93

100

7

1425

100

19

75

Eleveur

Eleveur Traditionnel

904

79

240

21

1144

100

44

26

Eleveur Semi-technicisé

36

3

1164

97

1200

100

155

8

Palmiculteur
éleveur

Petit Producteur

492

45

601

55

1093

100

17

64

Grand Patronal

266

4

6377

96

6643

100

168

40

Palmiculteur

Moyen Capitaliste

0

0

5548

100

5548

100

76

73

Grand Capitaliste

0

0

36500

100

36500

100

500

73

* MOF = Main d'oeuvre familiale sur l'exploitation ** MOC = Main-d'oeuvre salariée sur l'exploitation

Dans l'ensemble, ce sont les exploitations des Producteurs Diversifiés (PD) qui sont le plus demandeur de jours de travail par hectare (jusqu'à 113 J /ha pour les paysans n'ayant que 3 ha de terre). Elles occupent le travail familiale de 87% à 98% de l'effectif total de main d'oeuvre des UPA.

Pour les Eleveurs, les besoins en main d'oeuvre par unité de surface sont faibles; ils varient de 8 à 26 J total/ha. La différence fondamentale entre ces deux systèmes est que dans le cas de l'Elevage Traditionnel, la famille représente la part la plus grande de l'offre de main d'oeuvre, tandis que c'est le contraire pour l'Elevage Semi-technicisé (ES). En effet, le budget dédié à la main d'oeuvre salariale est de 97% pour l'ES.

De part une diversification de ces systèmes de culture et d'élevage, le Petit Producteur a besoin de 64 journées de travail à l'hectare, pour une exploitation moyenne de 17 ha. Ce type de producteur a un bon équilibre, autant au niveau d'occuper sa famille au sein de son exploitation, que de créer de la main d'oeuvre salariale (55%) et donc de pouvoir s'occuper à d'autres activités.

Dans le cas du Grand Patronal (GP), leurs exploitations combinent la palme et l'élevage mis en en association. C'est pourquoi elles génèrent 40 J total/ha en moyenne, valeur entre les éleveurs et les palmiculteurs. La part dédiée à la main d'oeuvre représente 96% du total.

81

ISTOM 2010 Mémoire de fin d'études Cycle INGENIEUR

Ces producteurs disposent de travailleurs permanents qui réalisent toutes les activités dans l'exploitation. Le propriétaire intervient seulement dans les activités de contrôle et d'administration.

Les exploitations des Grands Palmiculteurs (GP) sont caractérisées par leur absentéisme ; ils disposent de travailleurs permanents, allant de la manoeuvre à l'administrateur en passant par la secrétaire. Autrement dit, le fonctionnement est celui d'une micro-entreprise, dans laquelle le propriétaire n'est que peu ou pas présent sur ses plantations. Il est en contact direct avec le comptable et l'administrateur. Ces systèmes se basent sur un équilibre entre la valorisation de la terre et la superficie de celle-ci.

Lorsque les exploitants travaillent eux-mêmes sur leur propriété (Producteur diversifié), leur intérêt est avant tout de valoriser au mieux leur force de travail à l'hectare du fait de leur faible accès au foncier. Et donc, de choisir les systèmes de culture assurant une production de richesse élevée au regard du travail requis.

Cependant, les palmiculteurs, qui ont un important accès à la terre, génèrent de l'emploi. En effet, leur force de travail (73 J total/ha) est presque équivalente à celle des exploitations familiales.

Il est important de savoir à ce point de l'étude, si les exploitations de ces types de producteurs suffisent pour subvenir à leurs besoins ou s'ils doivent vendre aussi leur force de travail à l'extérieur, impliquant donc les problèmes d'exode rural, de pauvreté, accès aux services publiques, etc.

3.2.3.RICHESSE PRODUITE AU SEIN DES SYSTEMES DE PRODUCTION

Tableau 10: Cumul des VAB selon les différents types d'exploitations (étude SIPAE, 2009)

* Pour une explication de l'organisation du tableau : les types de producteurs ont été classés selon la richesse produite par an, exprimée en termes de Valeur Ajoutée Brute (VAB).

ISTOM 2010 Mémoire de fin d'études Cycle INGENIEUR

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On observe que la VAB totale produite par exploitation varie de 338$ à 712 000$. Cette fourchette est large et peut s'expliquer par: l'accès à la terre, le capital à investir, le choix des cultures, ses itinéraires techniques, le prix de vente, le temps de travail disponible par surface, etc.

Les Grand Patronaux ou les Capitalistes disposent de petites habitations pour les travailleurs permanents (Paysan sans terre) et leur laissent exploiter une petite surface tel que l'aviculture, et c'est pour cela que la richesse de la terre produite est minime. Ces paysans sont d'anciens producteurs (notamment type Semi prolétaire) ayant du partir par manque de moyens financiers (décapitalisation des cultures), de pressions foncières (pas de titre de propriété) et/ou sociales (pression démographique, fragmentation des terres).

Les producteurs dont la superficie est inférieure à 44 ha, sont les Agriculteurs Semi-prolétaires aux Grand Diversifiés (GD). La richesse totale produite peut atteindre jusqu'à 32879 $/an. On se rend compte que la richesse brute des systèmes d'agroforesterie augmente avec la superficie de ces producteurs (elle passe de SA2 à SA1). Ce système de culture peut être un réel atout pour l'économie paysanne: le fait d'être en SA1 permet d'amoindrir le temps consacré à travailler ce système tout en optimisant sa production. De plus, il permet réellement de créer de la richesse pour ces populations rurales.

Remarque : le fruit de la passion apparaît comme une entrée d'argent supplémentaire pour les moyens et grands diversifiés ayant rendu leur système agroforestiers efficients (SA1).

L'éleveur traditionnel ne reçoit que 39% de richesse totale produite avec son élevage prenant plus de 81% de sa SAU. Bien que ce système d'élevage lui assure une revenu régulier, et lui assure une caisse d'épargne pour les moments d'urgence, ce sont les systèmes d'agroforesterie ainsi que du fruit de la passion qui lui génèrent en plus grande partie sa VAB totale.

Les petits producteurs, étant situés en zone 1, ont profité de leur situation (grâce à des crédits par les extracteurs ou autres) pour remplacer leur système agroforestier par celui de la palme dans leur système de production. Ceci leur a permis, de part un travail à la journée moindre, de se diversifier réellement en termes de systèmes de culture tout en ayant une entrée d'argent hebdomadaire garantie par la palme (57% de leur VAB totale).

Remarque : les prêts sont essentiels pour ces types de producteurs. En effet, durant les quatre premières années de croissance de la palme, il n'y a pas de production ni d'association possible. Ils n'avaient donc que leurs autres systèmes de culture pour vivre et investir dans la plantation de palmiers africains, ce qui n'est que pas possible.

La VAB totale des Eleveurs Semi-technicisés (ES) jusqu'aux Grands Capitalistes (GC), dépasse facilement les 36 000 $/an. Ces producteurs/éleveurs ont les capitaux pour investir dans les techniques agricoles modernes, intrants chimiques et ont un grand accès à la terre, aux ressources naturelles, aux infrastructures, services tels que les crédits (ils ont tous leur titre de propriété et une garantie financière), etc.

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"Des chercheurs qui cherchent on en trouve, des chercheurs qui trouvent, on en cherche !"   Charles de Gaulle