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Etude des conséquences immédiates et à  terme des phénomènes associés à  un événement El Nino


par Florent Demoraes
Université de Savoie - DEA Interface Nature / Sociétés 1999
  

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2 / - Les répercussions sur le continent ibéro-américain : entre excès et

déficit hydriques

Une des incidences premières d'une phase ENOA est le bouleversement des régimes

pluviométriques (fortement excédentaires ou à l'opposé fortement déficitaires). En outre, on

observe toute une série de modifications climatiques telles que des changements significatifs

de la température de l'air, des taux d'humidité et de la direction des vents.

Si l'Indonésie et l'Australie connaissent des situations globalement plus sèches qu'à

l'ordinaire (voir infra), à l'inverse, l'Amérique du Sud quant à elle enregistre davantage de

précipitations au niveau de l'Equateur, au niveau des territoires nord-péruviens et nordargentins

et enfin en Uruguay et au Paraguay (figure n°7). A l'opposé, des secteurs comme le

NE brésilien connaissent des sécheresses sévères et la province Rio Grande do Sul voit se

développer des vagues de chaleur. Dans l'hémisphère nord, la Californie reçoit plus de pluies

et l'on note dans les états du sud des Etats-Unis des conditions plus humides et des

températures plus fraîches (air dense et froid des AMP boréaux renforcés).

Figure n°7 - Les incidences climatiques du phénomène El Niño en Amérique Latine,

le plus souvent observés entre décembre de l'année t 0 et février de l'année t+1.

D'après http://nic.fb4.noaa.gov/products/analysis_monitoring/impacts/warm.gif

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Ces modifications des régimes hydro-météorologiques habituels vont être à leur tour à

l'origine d'une première série d'aléas (tels que les inondations et les sécheresses) comme le

montre la figure suivante (figure n°8).

Figure n°8 - Carte de localisation des secteurs affectés par les inondations et sécheresses

en Amérique Latine lors du phénomène El Niño de 1983-83, in CLASCO52, 1985.

Plus spécifiquement, au niveau de la façade pacifique nord du sous-continent, on

constate une augmentation généralisée des précipitations alors qu'en arrière pays, l'influence

des épisodes chauds n'est pas significative et l'on y mesure même fréquemment une baisse

des hauteurs d'eau précipitées (figure n°9).

52 COMISION de DESAROLLO URBANO y REGIONAL de CLACSO, (1985), Desastres naturales y sociedad

en América Latina, Vol. 4, 260p.

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Figure n°9 - Limite de l'influence (augmentation des précipitations supérieure à 20 et à 40 % par rapport à la

normale) du phénomène El Niño au nord-ouest de l'Amérique du Sud, d'après Rossel F.53, 1997.

53 ROSSEL F., (1997), Influence du Niño sur les régimes pluviométriques de l'Equateur, 287 p. + annexes.

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Je propose désormais d'étudier au cas par cas les pays andins dans le sens où ils sont

régulièrement affectés très sérieusement par les aléas associés à l'arrivée d'une phase chaude

et ce, sur une vaste partie de leur territoire. Il s'agit ici d'analyser l'influence qu'exercent les

phénomènes El Niño et de visualiser l'étendue des premières répercussions physiques

directement associées à savoir les inondations et les sécheresses. L'accent sera plus

spécifiquement mis sur l'Equateur car ce territoire correspond au terrain d'étude que j'ai

choisi pour mon futur doctorat.

Ainsi, au niveau de l'Equateur, il apparaît que le positionnement de l'EMV, la

direction des vents et la température superficielle de la mer exercent un rôle déterminant sur le

régime pluviométrique.

«Lorsque la ZCIT se trouve au sud de l'équateur géographique54, les régions côtières

de l'Equateur se trouvent sous l'influence de masses d'air chaud et humide, en provenance du

nord-ouest, qui engendrent des pluies notables et une augmentation de la température de l'air.

(...) Les années à Niño, la TSM du bloc55 Niño 1+2 et de l'océan Pacifique oriental est

évidemment supérieure à la moyenne. (...) Les anomalies des vents sont maximums au nord

où l'affaiblissement des alizés se fait le plus sentir. Les valeurs mensuelles des vents montrent

que le déplacement vers le sud de la ZCIT est plus important de 5° de latitude que la normale.

(...) Au niveau du continent, l'analyse des vents dominants mensuels des années Niño montre

que ces vents sont d'ouest déviés vers le nord et le sud par la cordillère andine»(Rossel,

1997)56.

Figure n°10 - Situation des vents lors de deux événements El Niño (1983 et 1992) en Equateur,

une branche est déviée par la cordillère vers le nord, l'autre vers le sud, d'après Rossel, 1997.

«Ainsi, les excès pluviométriques observés les années Niño peuvent s'expliquer par le

réchauffement supérieur à la normale du Pacifique oriental» et par la venue inhabituelle de

vents marins d'ouest chargés en humidité qui apparaissent lorsque l'EM est établi dans

l'Hémisphère sud. «Ces anomalies favorisent la formation et le déplacement de masses

nuageuses vers le continent qui, en s'élevant à la rencontre de la montagne andine,

provoquent des précipitations»(Rossel, 1997).

54 Phase El Niño

55 Zone rectangulaire délimitée sur l'océan aux abords des côtes équatoriennes (0-10°S, 90-80°W)

56 ROSSEL F., (1997), Influence du Niño sur les régimes pluviométriques de l'Equateur, pp. 175 et 185.

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F. Rossel a en outre cartographié l'influence du phénomène EL Niño sur la

pluviométrie en Equateur (figure n°11). Il ressort que c'est évidemment la marge côtière qui

est la plus influencée alors que plus à l'est l'effet s'amoindrit. Le secteur à l'ouest de la

Cordillère est en conséquence touché par de sérieuses inondations.

Figure n°11 - Influence du phénomène El Niño sur les précipitations

annuelles en Equateur, d'après F. Rossel, 1997

28

En ce qui concerne le Pérou (figure n°12), les intempéries extrêmes qui surviennent en

phase ENOA diffèrent du nord au sud. La région septentrionale enregistre un excédent

pluviométrique marqué à l'origine des inondations. En contrepartie, le sud est atteint par de

graves sécheresses.

Figure n°12 - Carte de localisation des répercussions initiales directement associées aux événements hydrométéorologiques

extrêmes lors de la phase ENOA 1982-83 au Pérou, d'après CEPAL, 1983.

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En Bolivie, on observe lors des phases négatives de l'IOA, des déficits hydriques plus

ou moins prononcés sur l'Altiplano (figure n°13). Inversement, l'orient bolivien est touché

par des inondations notamment dans le département de Santa Cruz imputables au

débordement des rivières en crue compte tenu des hauteurs d'eau élevées précipitées.

Figure n°13 - Localisation des régions affectées par la sécheresse et les inondations survenues

en Bolivie en 1982-83, d'après CEPAL, 1983.

Cependant, même si elles ont une trame commune, les anomalies des régimes hydrométéorologiques

imputables aux ENOA ne se produisent pas systématiquement dans les

mêmes secteurs et avec la même intensité selon les épisodes El Niño.

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"Il existe une chose plus puissante que toutes les armées du monde, c'est une idée dont l'heure est venue"   Victor Hugo