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La production imprimée à  Angers pendant la période révolutionnaire, 1787-1799


par Cédric Pichot
Université d'Angers - Maà®trise d'histoire du livre 2002
  

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C- Les états généraux de 1788 :

A la fin de l'été 1788, Louis XVI annonce la convocation des Etats généraux. Cependant, dès le 5 juillet 1788, un arrêt du conseil convie les personnes les plus instruites << à adresser à M. le garde des Sceaux tous les renseignements et mémoires sur les objets >> qui doivent faire l'objet de débats aux Etats généraux. Une nuée d'imprimés se répand alors sur le territoire français : tous les problèmes du droit public sont débattus par tous. Des textes éphémères vulgarisent, pour se faire entendre du peuple, les principes philosophiques et encyclopédiques. En tête des réformes que l'on préconise pour marquer l'avènement de temps nouveaux figure la liberté de la presse, << la liberté sans laquelle les autres ne seront jamais

acquises >>12.

Comme Richelieu lors des derniers Etats généraux, ceux de 161413, les personnes qui ont la possibilité financière de faire publier des pamphlets tentent de répandre leur opinion, afin de la voir triompher. Dès le mois de juillet 1788 et l'annonce de la convocation prochaine des états généraux, de nombreux libelles viennent influencer les esprits pour la rédaction des cahiers de doléances. Le 19 mai 1789, la pression de l'opinion et l'abondance des textes sont telles que les autorités doivent se résigner à laisser se diffuser ces libelles14. En moins d'un an, entre juillet 1788 et juin 1789, la censure disparaît complètement.

A Angers, dès 1788, on voit apparaître des textes qui s'immiscent dans le débat public et national qui s'instaure au sujet de l'Etat. Ainsi, dès cette année, quatre documents sur 12, soit un tiers, ont pour sujet principal les Etats généraux : ce sont les textes n° 1215, 1416, 1917 et 2218. Ils donnent diverses opinions sur la légitimité des Etats provinciaux et généraux et sur les modalités selon lesquelles ils doivent être convoqués, ainsi que des débuts de doléances. Mais le Roi est en partie responsable du débat qui s'instaure, puisqu'il a demandé des avis

9 Arrêté de l'ordre des avocats du présidial d'Angers (...) ayant pour titre : Mémoire pour le rétablissement des états particuliers de la province, Pavie, 1788

10 Extrait du procès-verbal de l'Assemblée générale de la ville d'Angers, du 24 décembre 1788, Mame, 1788.

11 Avis au Tiers-Etat de la province d'Anjou, s.i., 1789.

12 Selon l'expression de Mirabeau.

13 MARTIN, Henri-Jean, Le livre français sous l'Ancien Régime, 1987, Promodis, p. 143.

14 ALBERT, Pierre, Histoire de la presse, P.U.F., Que sais-je ?, 1970, 9ème éd., 2000.

15 Arrêté ... : Mémoire pour le rétablissement des états particuliers de la province. (21 novembre), Pavie, 1788.

16 Assemblée générale pour avis sur formation ou rétablissement des Etats particuliers de cette province, Mame, 1788.

17 Analyse de la brochure intitulée : Des conditions nécessaires à la légalité des Etats-Généraux, Mame, 1788.

18 Des conditions nécessaires à la légalité des Etats Généraux, Mame, 1788.

pour savoir si une assemblée provinciale d'Anjou devait être rétablie. Le texte n° 14 est une réponse directe à cette question. Ainsi, ce n'est plus le Roi qui rappelle les conditions de convocation des états généraux, puisque le peuple s'accapare véritablement du débat et espère faire reconnaître ses droits. A Angers, le débat sur la réforme de l'Etat est instauré dès 1788.

Cependant, la censure existe toujours en théorie et c'est à la Révolution de la faire disparaître. Mais le pouvoir politique s'y accroche fermement, afin de conserver un contrôle sur les modes de pensée. Ainsi, à partir des Affiches d'Angers19, on constate que le lieutenant général de police prétend conserver une certaine vérification du journal. Du premier numéro de 1787, daté du 5 janvier, jusqu'au mardi 4 août 1789, les Affiches comportent la marque << Vu, permis d'imprimer, CLAVEAU, Maire & lieutenant général de police. >> Cependant, la mention << Avec privilège du Roi >> ne disparaît qu'en mai 1790, en même temps que la mention << vu, permis d'imprimer >>. Cette mesure est certainement prise pour laisser la situation dans l'ambiguïté, afin de laisser croire qu'une certaine vérification est toujours présente, pour que l'on ne profite pas excessivement de la liberté d'imprimer.

19 Document n° 774.

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