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Mise en évidence d'échangeurs


par Vladimir DARIC
Université Paris 7 - Département des sciences de la nature et de la vie -  1998
  

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La branche large ascendante, mécanismes des transports ioniques

Introduction

Comme il a été dit précédemment, la branche ascendante large est le premier segment du néphron distal. Elle est située dans la médullaire externe et dans le cortex. Le rôle de la branche large ascendante est de réabsorber le NaCl, le NaHCO3, le calcium et le magnésium. Elle participe ainsi à la régulation du bilan de ces différentes substances. La branche large ascendante joue un rôle important dans le processus de dilution de l'urine en état de diurèse aqueuse4. Lorsque les apports hydriques sont importants, il est indispensable que l'excès d'eau soit éliminé sans modifier l'excrétion des autres solutés ( NaCl, K+ ... ) . Cependant en situation de restriction hydrique, l'urine émise doit être concentrée ( état d'antidiurèse ) grâce à une réabsorption d'eau pure. La branche large ascendante contribue à ces fonctions en absorbant du NaCl qui, accumulé dans l'interstitium par contre-courant, va contribuer à la constitution du gradient osmotique. Cette réabsorption de NaCl, du fait de la faible perméabilité à l'eau, permet de diminuer l'osmolarité du fluide tubulaire. Un fluide hypotonique au plasma est délivré au tube distal. L'ADH5, en modulant la perméabilité à l'eau du canal collecteur, règle l'équilibre osmotique entre l'interstitium et la lumière du canal collecteur et ainsi la réabsorption d'eau dans ce segment. En l'absence d'ADH, la perméabilité à l'eau est faible, l'urine est hypotonique, la diurèse élevé. En présence d'ADH l'osmolarité de l'urine est élevé, la diurèse est faible.

La branche large ascendante réabsorbe le chlorure de sodium à un débit très élevé. Le plus important système de transport actif de la branche large ascendante est la pompe Na+/K+ ATPase présente dans la membrane basolatérale. L'activité de cette pompe maintient une concentration intracellulaire de sodium basse et de potassium élevée. Du côte apical le cotransport électroneutre 1Na+/1K+(NH4+)/2Cl- assure la majeure partie du transport du NaCl. Les inhibiteurs spécifiques de cette protéine sont le furosémide et le bumétanide. Ce cotransport est secondairement activé par la concentration de sodium intracellulaire basse qui est établie par l'activité la Na+/K+-ATPase basolatérale. La réabsorption du NaCl dans la branche large ascendante permet une accumulation de solutés dans l'interstitium ce qui contribue à créer un gradient osmotique croissant du cortex vers la papille.

Une fonction importante des cellules de la branche large ascendante médullaire est d'absorber en quantités importantes l'ion bicarbonate. Cette réabsorption contribue également à la régulation du pH de l'interstitium qui contrôle l'acidification finale de l'urine par le biais des cellules du

4 Si la sécrétion d'ADH est supprimée (par exemple par des apports hydriques importants qui tendent à diminuer l'osmolarité sérique), la réabsorption d'eau sera supprimée et le rein excrétera beaucoup d'urine ( par exemple 15 L par 24 h) de faible

osmolarité (50 mOsm/L). On a alors une dilution maximale de l'urine et on parle de diurèse aqueuse.

Si au contraire la sécrétion d'ADH est stimulée de façon maximale (par exemple par une déshydratation qui tendrait à augmenter l'osmolarité sérique), la réabsorption d'eau sera stimulée et le rein excrétera peu d'urine (p. ex. 0,6 L/24 h) d'osmolarité élevée (1250 mOsm/L). On a alors une concentration maximale de l'urine et on parle d'antidiurèse.

5 ADH - Hormone antidiurétique

canal collecteur médullaire. Il est admis que la réabsorption des HCO3- à travers la membrane apicale se fait essentiellement via un échangeur Na+/H+ mais la voie d'efflux basolatérale n'est pas connue.

Enfin, les cellules de la branche large ascendante réabsorbent, grâce au cotransport Na+/K+ (NH4+)/2Cl-, la majorité du NH4+ ( qui est transporté à la place de K+ ), produit par la cellule du tubule proximal. En s'accumulant dans l'interstitium, le NH3 par le système de concentration à contre-courant peut diffuser dans la lumière du canal collecteur médullaire et permettre une sécrétion élevée d'H+ dans le canal collecteur médullaire externe et, donc, une acidification efficace de l'urine définitive.

Figure 4. Modèle classique des transferts de solutés dans la branche ascendante large de Henle.

De ce modèle, on pourrait conclure que les différentes fonctions, la régulation du bilan d'eau et de l'état acide-base, sont dépendantes. Cependant, les cellules de la branche large ascendante sont capables d'absorber une grande quantité de Na+ et de Cl- sans modification notable de l'état acide-base, c'est à dire sans modification apparente des réabsorptions de HCO3 et NH4+. Cette observation a amené à supposer l'existence d'un échangeur Cl-/HCO3- sur la membrane apicale. Deux équipes de l'unité INSERM U 356, celle de R-A. Podevin et celle de P. Houillier travaillent sur ce sujet en utilisant deux techniques d'approche différentes mais complémentaires. La technique de microperfusion in vitro est utilisé par P. Houillier. L'équipe de R-A. Podevin utilise les vésicules de membranes plasmiques luminales et basolatérales, hautement purifiées et séparées simultanément.

La microperfusion in vitro

Résumé

La technique de la microperfusion in vitro est faite sur des segments de tubule isolés du rein.

Lorsque, par la microdissection, le tubule est extrait du rein, il est fixé sur un dispositif permettant d'isoler le milieu intratubulaire du milieu extratubulaire, et de faire s'écouler par le tubule un liquide de composition connue. Il est possible de recueillir le liquide sortant du tubule à l'autre extrémité. La composition exacte de ce liquide peut être déterminée. Il est donc possible, en comparant la composition du liquide "de perfusion" et du liquide collecté, d'en déduire le flux de transport transépithèlial de différents solutés. Cette analyse peut être couplée avec les mesures du potentiel transépithèlial et/ou avec la technique de la fluorescence intracellulaire ( permettant de me-surer le pH intracellulaire ). Ainsi les renseignements plus complets sur les transporteurs ioniques peuvent être obtenus.

Les avantages et les limites de la méthode

Cette méthode est utilisée pour étudier précisément les activités de transport de certains segments du néphron. Contrairement aux techniques in vivo ( microperfusion et microponction ), les conditions expérimentales sont parfaitement contrôlables car le tubule n'est plus soumis aux différentes influences complexes, en particulier hormonales. L'importance de cette technique réside dans le fait qu'il est possible de mesurer sur un même tubule simultanément le flux ionique, la différence de potentiel transépithèliale et, dans certaines conditions, le potentiel transmembranaire des cellules et la conductance de l'épithélium. Il est ainsi possible d'étudier et de définir la régulation des mécanismes impliqués dans les transports tubulaires rénaux et, de ce fait la régulation de la composition du milieu intérieur.

Cependant le fait que cette méthode utilise un segment isolé in vitro représente une limite. En effet, dans le rein, de nombreuses fonctions demandent une action coordonnée de différents segments et sont soumis aux influences des hormones.

Le matériel et méthodes

Un microscope inversé est indispensable. Sa construction ( la source lumineuse est au des-sous de la chambre de perfusion et l'objectif est au-dessus ) permet de travailler sur un tubule en suspension et facilite l'accès des pipettes.

La chambre de perfusion ( plaque en matière plastique ) permet de garder le tubule dans un bain, et loge l'électrode et le thermomètre.

Le système de microperfusion est composé de deux blocs, l'un assurant la perfusion et l'autre la collection.

Figure 5. Le montage utilisé pour la microperfusion in vitro.

Le réservoir contenant le perfusât la pompe

la source de la lumière

le thermomètre

l'arrivé du carbogaz ( O2/CO2 à 5% )

le microscope inverse

et H. micromanipulateur et sa base

la base très stable

la chambre de perfusion

système de maintien des micropipettes permettant leur coulissement

A. Le système de perfusion :

B. C. Comporte quatre pipettes concentriques montées sur trois chariots

de façon qu'on puisse les déplacer les unes par rapport aux autres à l'aide de moteurs.

La pipette de soutien est connectée à une seringue ce qui permet d'aspirer le tubule et d'immobiliser ainsi une de ses extrémités.

La pipette de perfusion se trouve à l'intérieur de la pipette de soutien. Étant très fine, on la fait rentrer à l'intérieur du tubule lorsqu'il est maintenu par la pipette de soutien afin de faire s'écouler le liquide de perfusion par la lumière du tubule.

La pipette d'échange arrive jusqu'à la partie large de la pipette de perfusion et permet un changement rapide de liquide de perfusion.

La pipette de Sylgard est la plus grande, elle contient les autres pipettes. On la remplit de liquide de Sylgard pour assurer l'étanchéité une fois que le tubule est perfusé. De plus le liquide de Sylgard est un liquide diélectrique ce qui permet les mesures du potentiel transépithèlial.

Figure 6. Le système de

B. Le système de collection : est composé de trois pipettes montées de la même façon que celles du système de perfusion.

La pipette soutien-collection ressemble à la soutien-perfusion, elle est également connectée à une seringue permettant de placer le tubule à l'intérieur de la pipette et de l'immobiliser.

La pipette de Sylgard identique à la Sylgard-perfusion; l'importance de l'étanchéité y est encore plus grande que du coté de la pipette de perfusion.

La pipette de collection très fine, amovible; a une constriction à proximité de l'ouverture ce qui permet de faire des prélèvements ayant toujours un volume identique. Ceci permet de calculer le débit, tout simplement en mesurant le temps nécessaire pour que ce volume se remplisse.

Figure 7. Système de collection

 

Sur les deux systèmes c'est la pipette de soutien qui est fixe, les deux autres peuvent coulis-

ser, donc s'éloigner ou s'approcher de celle-ci. Dans le système de perfusion la pipette de perfusion et la pipette échange sont solidaires.

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld