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Efficacite des Privatisations camerounaises : une analyse à travers la théorie de la Gouvernance partenariale

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par Jean Biwolé Fouda
Université de Douala - D.E.A de Sciences de Gestion 2004
  

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LE CADRE CONCEPTUEL DE LA PRIVATISATION

Dans toute économie organisée, il existe un secteur public et un secteur privée.

Le premier est caractérisé par un fort engagement de l'Etat dans l'activité économique alors que dans le second, sont les particuliers réunis en groupes ou individuellement

qui interviennent. On parlera par exemple d'entreprise publique (dans laquelle l'Etat détient la majorité du capital) par opposition à l'entreprise privée. Le passage d'un secteur à un autre est une opération sous-tendue soit par une volonté politique, soit par une exigence des bailleurs de fonds internationaux qui l'introduisent dans un grand ensemble appelé programme d'ajustement structurel. En effet, la transition secteur privé secteur public porte le nom de nationalisation. Son contraire, la dénationalisation entendez privatisation, plus fréquente de nos jours est une politique libérale visant à désengager l'Etat du secteur productif. Quel est le véritable visage de la privatisation aujourd'hui ? Quels sont ses fondements théoriques ? Que pouvons nous retenir des études empiriques sur le phénomène ? Ce sont là les questions auxquelles ce chapitre tentera d'apporter une réponse. Il est structuré en deux sections. La première nous donnera une idée sur le contenu et les objectifs des privatisations. La deuxième section quant à elle reviendra sur les va-et-vient entre prédictions théoriques et observations empiriques et essayera d'en tirer les leçons qui s'imposent.

Section 1 : Privatisation : définitions et objectifs

Le concept de privatisation c'est très souvent vu attribuer un contenu différent selon les auteurs. Traditionnellement, la privatisation est définie comme un transfert d'actifs détenus par les agents publics au profit des agents privés (BÖS 1991). L'Etat

qui détient la propriété d'une entreprise, se désengage progressivement ou en bloc en cédant les droits de propriété à des particuliers qui deviennent alors les nouveaux propriétaires. Pour exercer efficacement le contrôle de l'entreprise, le nouveau

propriétaire doit pouvoir détenir la majorité du capital. Ce qui fait dire à certains

auteurs que la privatisation est la cession par l'Etat de plus de la moitié du capital aux

privés. C'est donc un transfert du contrôle de l'entreprise à des agents privés.

Cette conception du phénomène de privatisation justifie l'analyse faite par de nombreuses recherches sur les effets du transfert de propriété sur la performance de la firme. En effet pour la majorité d'entre elles, l'accroissement de performance attendue après chaque privatisation est dû au seul changement de propriétaire (public/privé). Mais seulement, les résultats de ces recherches amènent à penser que la privatisation

ne saurait se limiter à la seule nature de la propriété mais qu'elle est d'avantage à l'origine d'un changement organisationnel plus complexe.

1.1. La Privatisation comme modification de l'architecture organisationnelle

En analysant l'intérieur de la « boîte noire », on se rend compte que la privatisation engendre des modifications organisationnelles profondes. Ces Changements s'opèrent principalement à trois niveaux :

- Le processus organisationnel ;

- Le système de gouvernance ;

- Le niveau de valeur appropriable par les partenaires de l'entreprise

(Chatelin 2001)

Williamson (1992) affirme à cet effet que la privatisation consiste à placer la coopération sous la gouvernance du marché financier privé. Elle engendre des modifications au niveau organisationnel permettant à la firme de passer d'une gouvernance de la forme fonctionnelle (F-Form) à une gouvernance de la forme multidivisionnelle (M-Form). Nous reviendrons en profondeur sur ces relations entre privatisation et gouvernance dans la suite. Le moins que l'on puisse dire à ce niveau

est qu'en analysant les modifications organisationnelles internes consécutives à la privatisation, sa conception traditionnelle du seul changement de propriété est dépassée. En ce sens, elle constitue également un transfert des droits décisionnels, et

une modification du système de gouvernance.

1.2. Privatisation comme déréglementation de l'activité

A un troisième niveau, la privatisation pourrait être considérée comme l'ouverture à la concurrence, la déréglementation d'un secteur. Celle-ci se manifeste

par la disparition des monopoles publics et l'entrée de nouveaux opérateurs dans le secteur. Ici ni le contrôle, ni la direction de l'entreprise, encore moins l'architecture organisationnelle ne sont modifiés. La seule manifestation visible de cette forme de privatisation est l'accroissement de l'offre du service ou du bien produit par l'entreprise.

1.3. Les Objectifs des Privatisations

Les objectifs des programmes de privatisations diffèrent selon que ceux-ci s'opèrent dans un pays développé ou non. Cette distinction naît de celle qui existe dans les raisons qui amènent à la privatisation. En effet dans les pays développés, comme le Japon, la privatisation va répondre à une logique de vitalité, à un souci d'impulser une nouvelle forme de dynamisme à l'économie du pays. En France, la privatisation répond à trois soucis majeurs : la réduction de la fiscalité, celle-ci étant devenue trop pressante pour la classe moyenne la réduction des déficits, la résolution

du problème de sous capitalisation des entreprises publiques par le développement de l'actionnariat populaire. Par contre dans les pays en voie de développement, on privatise pour entrer dans la mouvance du libéralisme, se pliant ainsi à une des exigences des bailleurs de fonds qui ne sont disposés à n'aider que ceux qui s'engagent

à désengager l'Etat dans l'économie. Ainsi les objectifs assignés à la privatisation sont fonction du niveau de développement de chaque pays.

1.3.1. Les Objectifs des privatisations dans les Pays développés.

Dans les pays développés, les privatisations sont une volonté politique réelle et font partie des programmes électoraux des partis politiques. Ce sont des instruments de politique économique qui sont décidés par les gouvernements de manière autonome. Elles ont pour objectifs :

- D'assouplir les contraintes budgétaires ;

- De développer l'actionnariat populaire ;

- De promouvoir la participation des salariés au capital des entreprises ;

- De réduire le poids de l'Etat dans l'économie et restaurer les mécanismes de marché afin d'accroître l'efficacité du système économique global ;

- De remédier à la sous capitalisation de certaines grandes entreprises publiques...

Pour atteindre ces objectifs, il existe des structures d'accueils, un secteur privée dynamique et attractif, une épargne privée, des repreneurs, des marchés financiers développes, un cadre institutionnel adapté, et des informations disponibles.

1.3.2. Les Objectifs des Privatisations dans les Pays en voie de développement

Dans ces pays la volonté politique est non réelle. La privatisation fait partie des politiques d'ajustement structurel et devient même une des conditionnalités pour l'octroi des prêts par les bailleurs de fonds internationaux. Olivier C., Campbell et Anita (1998) mentionnent que les pays africains ont privatisé pour les raisons

suivantes :

- Changement politique ;

- Un besoin d'octroi d'aide financière de la Banque mondiale, du FMI

et d'autres donneurs ;

- La nécessité de mobiliser des fonds en vendant des entreprises ;

- L'état précaire de certaines entreprises publiques ;

- L'impératif de maintenir les niveaux d'emploi ;

- Parfois, la nécessité de satisfaire des intérêts spéciaux.

Au Cameroun par exemple, le cadre légal des privatisations est défini conjointement par le décret n° 89/010 du 04 janvier 1989 portant élargissement des attributions de la mission de réhabilitation des entreprises du Secteur Public et Parapublic, et par l'ordonnance n° 90/004 du 22 juin 1990 relative à la privatisation des entreprises publiques et parapubliques. Dans l'article 2 de ce dernier texte, nous pouvons lire que « la privatisation à pour objectifs essentiels :

l'assainissement des finances publiques, la stabilisation des initiatives privées, la

promotion des investissements, la restauration des mécanismes de marché, et la

mobilisation de l'épargne nationale vers des investissements productifs ».

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"L'imagination est plus importante que le savoir"   Albert Einstein