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Le droit à la guerre préventive: essai de réflexion sur la légalité et la légitimité du concept

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par Tohouindji G. Christian HESSOU
Université d'ABOMEY CALAVI - Cycle I de l'ENAM 2005
  

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Paragraphe 2 : Les suites de la guerre d'Irak

Jusqu'à présent on ne peut pas affirmer sans gêne que la guerre irakienne est réellement terminée. Elle continue par ses nombreuses conséquences dont un risque de plus

en plus élevé de voir la région se déstabiliser (A). Hormis ce risque pour le moins probable, une vive polémique a actuellement cours sur l'existence réelle des armes de destruction massive (B).

A- Un après-guerre sombre : le risque de déstabilisation d'une région fragile

Le renversement du régime de Saddam Hussein a eu de nombreux inconvénients sur la

stabilité de l'Irak et risque à long terme de déstabiliser toute la région du Moyen Orient. Pour mieux comprendre ces inconvénients et leurs effets sur la stabilité, il nous faudra faire un détour dans l'histoire ethno confessionnelle de l'Irak.

En effet la composition de la population irakienne est très complexe. Après l'effondrement de l'empire Ottoman qui s'appuyait, pour son administration, sur les éléments

1Encyclopédie Wikipédia. Guerre en Irak (2oo3-2005). [En ligne]. Disponible sur :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_en_Iraq_%282003-2005%29 (page consultée le 28 octobre 2005)

sunnites, l'Irak a été créé par les britanniques à partir de trois provinces. La première province, Bassora, est peuplée de chiites de rite jafârite qui représentait 55% de la population totale. La deuxième province est Bagdad. Elle est essentiellement peuplée -sauf la capitale qui

est mixte- de sunnites de rite hanafite qui représentent 20% de la population totale. Enfin, Mossoul la troisième province, est essentiellement peuplée de kurdes qui représentent 20% de

la population totale. Ces derniers sont sunnites de rite châfite dans leur ensemble. Au total, les

75% de la population sont arabes. Plus de 95% sont musulmans. Les minorités ethniques sont composées de Turkmènes (environ 500 000) et de minorités religieuses comprenant les chrétiens (Assyriens, Chaldéens, plus nombreux que les précédents) et les Yésidis, une secte dualiste kurde.1 Notons aussi que les kurdes sont répartis dans toute l'Asie de l'ouest. On les retrouve en Turquie, en Iran, en Irak, en Syrie, en Arménie et en Azerbaïdjan.

A leur départ d'Irak, les Britanniques confièrent le pouvoir aux sunnites alors que la majorité était chiite. Une telle situation alimentait déjà beaucoup de rancoeurs internes. Mais c'est le renversement de Saddam Hussein (un sunnite) par la coalition en 2003 qui a déclenché encore une fois les rivalités2. Ces rivalités se sont accélérées à cause de l'impréparation de la coalition à l'après guerre. Cette impréparation à gérer les affrontements interethniques pouvant découler de la guerre, démontre que la coalition américaine n'avait pas

pris la mesure du risque que cette intervention comportait. Cette erreur expose l'Irak et tout le

Proche-Orient à des lendemains qui oscillent entre le chaos, la guerre civile et l'éclatement.

L'insécurité augmente sans cesse (pillages, attaques terroristes, agressions, meurtres, prises d'otages...). Les divisions ethniques et religieuses constituent la cause principale de cette instabilité qui règne actuellement. De toute façon, les désaccords entre ces différentes

communautés sont loin de se terminer3.

1 Gérard Chaliand. D'une guerre d'Irak à l'autre : violence et politique au Moyen-Orient 1991-2004. Paris : Métaillé, 2004,

Pp. 199-200

2 Numériquement majoritaires, les chiites considèrent qu'ils ont été lésés depuis la création de l'Irak par le pouvoir central qui, depuis lors, a été toujours détenu par les Sunnites. Ils se mobilisent donc autour du pouvoir sans vouloir le partager encore avec les sunnites qui l'ont eu jusque ici. Or ces derniers n'entendent pas laisser faire cela. C'est ainsi que le climat de terreur s'installe notamment avec les assassinats et attentats que les deux camps perpètrent l'un contre l'autre

3 Le régime sera-t-il ou non fédéral ? Comment, surtout, la rente pétrolière sera-t-elle partagée ? Quel poids aura la charia, la

loi islamique ? Même le nom du pays a posé problème. Les Kurdes réclamaient la référence à son caractère «fédéral». Les chiites demandaient l'inclusion du mot «islamique». Faute de mieux, chacun devrait se contenter du nom actuel : république

d'Irak.

L'autonomie du Kurdistan, qui existe de facto depuis maintenant treize ans, demeure une des principales pierres d'achoppement. Plus encore que ses pouvoirs, ce sont ses contours qui divisent les négociateurs. Sous le régime baasiste, la protection des Occidentaux, qui s'arrêtait au 36e parallèle, tenait lieu de frontière. Les Kurdes veulent aujourd'hui étendre leur

province jusqu'à Kirkuk, ville dont ils ont été chassés par dizaines de milliers du temps de Saddam Hussein et qui est entourée d'immenses gisements de pétrole. Or Ankara n'a jamais cessé de répéter, depuis le début de la crise irakienne, que le

Tout départ précipité des forces de la coalition entraînera une guerre civile à coup sûr. Qu'elles le veuillent ou non, les forces de la coalition risquent d'en avoir encore pour longtemps en Irak. Elles ont maintenant l'obligation d'y rester, même si entre temps, une vive polémique s'est déclenchée au sujet des raisons évoquées pour justifier une intervention préventive aussi périlleuse.

B- Polémique à propos des armes de destruction massive

Aux Etats-Unis et au Royaume-Uni, plusieurs enquêtes ont eu lieu et sont encore en

cours afin de déterminer les responsabilités à propos de fausses informations sur la présence d'armes de destruction massive en Irak, raison qu'avaient invoquée les Etats-Unis et le Royaume-Uni pour justifier leur intervention armée.

Courant juillet 2003, différentes commissions ont été ouvertes, au Royaume Uni et aux Etats-Unis à propos des faux documents sur la présence d'armes de destruction massive, soumis par ces gouvernements à leur population. La CIA est remise en cause. Quelques uns

de ses experts avaient alors été envoyés pour retrouver ces armes.

Le 23 janvier 2004, David Kay, chargé de la recherche des armes de destruction massive en Irak par le gouvernement des Etats-Unis, démissionne et proclame qu'il n'y a pas

eu d'armes de destruction massive produites depuis la fin de la première Guerre du Golfe.Un remplaçant a été nommé à sa place pour continuer la recherche. Colin Powell confirme également qu'il y a peu de chance pour qu'il y ait eu des armes de destruction massive en Irak1.

Le 1er mars 2004, l'Australie lance à son tour une enquête indépendante sur une possible exagération de la menace que représentaient les ADM. Le 18 mars, le Président polonais Aleksander Kwasniewski déclare que son pays « a été mené en bateau » sur

l'existence d'armes de destruction massive en Irak2.

contrôle par les Kurdes de cette ville, serait un motif d'intervention de l'armée turque. Cette position s'explique par une

crainte essentielle : « en prenant le contrôle des puits de pétrole, les kurdes se donnent les moyens d'une politique indépendantiste dont les conséquences pourraient se faire sentir dans les provinces turques à majorité kurde où une rébellion sanglante, entre 1984 et 1999, a fait plus de 36 000 morts », notent les observateurs de la région.

1Encyclopédie Wikipédia. Guerre en Irak (2oo3-2005). [En ligne]. Disponible sur :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_en_Iraq_%282003-2005%29 (page consultée le 28 octobre 2005)

2Radio France. Armes de destruction massive en Irak : plus d'un an de polémique. [en ligne]. Disponible sur :

http://www.radiofrance.fr/reportage/dossiers/irak/reperes.php?i_id=15000008 (page consultée le 28 octobre 2005)

Aux fils des révélations de l'actualité internationale, il apparaît de plus en plus clair

que l'existence présumée d'ADM ayant justifié une intervention préventive en Irak, n'a jamais été vérifiée. Les Etats-Unis ont en effet renoncé depuis peu à la recherche de telles armes après plus de deux ans de quêtes infructueuses. A ce sujet Georges Bush déclara : « Je pensais que nous trouverions des armes de destruction massive. Beaucoup ici aux Etats-Unis, beaucoup dans le monde, les Nations unies, pensaient qu'il (Saddam Hussein) avait des armes

de destruction massive et nous devons trouver ce qui a cloché dans la collecte de renseignements. » Cependant, le Président américain a aussi indiqué qu'il ne regrettait "absolument" pas d'avoir envahi l'Irak en mars 2003, même s'il n'y a pas trouvé d'armes de destruction massive. Selon lui, « Saddam était dangereux et le monde est un endroit plus sûr

maintenant qu'il n'est plus au pouvoir »1.

S'agirait-il donc d'une manipulation pure et simple de l'opinion publique à propos de

ces fameuses ADM ? Si c'est le cas, il y a toutes les raisons de penser que d'autres mobiles ou enjeux de taille ont motivé le renversement du régime baasiste. Il nous revient dès lors, d'essayer de faire ressortir les probables mobiles ou enjeux qui auraient pu pousser les Etats- Unis à envahir l'Irak sous le prétexte d'une menace imminente.

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"Il existe une chose plus puissante que toutes les armées du monde, c'est une idée dont l'heure est venue"   Victor Hugo