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Production de domaines recombinants PRODH en vue de l'analyse structurale & Caractérisation de la région 51-160 de la protéine KIN17 humaine par RMN et Modélisation Moléculaire

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par Ludovic Carlier
Université de Rouen - Doctorat de biologie structurale 2006
  

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2) Description de la structure tridimensionnelle du domaine K2

Le bilan de l'analyse des écarts rmsd et des angles dièdres et montre une convergence des structures finales vers une structure unique dans la région F15 à L106. Par conséquent, nous avons choisi le modèle raffiné de plus basse énergie (ET = 196.1 kcal.mol-1) comme le plus représentatif de la structure du domaine K2 de la protéine KIN17 humaine.

2.1) Structure secondaire

Le calcul de la structure du domaine K2 par modélisation moléculaire confirme l'existence de l'ensemble des éléments de structure secondaire mis en évidence précédemment par l'analyse des paramètres RMN. K2 adopte un repliement de type á/â constitué de 4 hélices á (H1: F15-R34, H2: N42-I50, H3: L66-R75, H4: E98-E107), de 3 brins â (S1: R39-H41, S2: C79-T84, S3: G87-Y92), et d'un tour d'hélice 310 (H2.5: M58- A60) situé dans une large boucle entre H2 et H3 (Figure 4.9). La topologie du domaine est de

la forme H1-S1-H2-H2.5-H3-S2-S3-H4. La partie N-terminale de K2 est donc principalement hélicoïdale alors que la région C-terminale est dominée par 2 brins â anti-parallèles (S2 et S3)

reliés par un coude â de type I (T84-G87).

H2.5

N

H3

S3

S2 H2

H1

S1

C

H4

Figure 4.9 : Structure tridimensionnelle du domaine K2 de la protéine humaine KIN17

résolue par RMN et Modélisation Moléculaire. Les hélices sont représentées par des rubans

et les brins â par des flèches.

2.2) Les éléments qui composent le coeur hydrophobe

Les hélices H1, H2, et H3 constituent la zone centrale de la protéine. Elles forment un

« tonnelet orthogonal » compact où la valeur d'angle entre chacune d'entre elles est proche de

90°. Avec une longueur de 20 résidus, l'hélice H1 est l'élément de structure secondaire le plus imposant du domaine K2. Elle contient 5 tours réguliers d'hélice á, soit deux fois plus que les hélices H2 et H3 (respectivement 9 et 10 résidus, soit environ 2.5 tours). Chacune de ces hélices est stabilisée par un réseau régulier de liaisons hydrogène qui se forment entre l'oxygène du CO d'un résidu i et le proton amide d'un résidu i+4. Ces 3 hélices canoniques présentent un caractère amphipatique : elles projettent la quasi-totalité de leurs chaînes latérales polaires vers l'extérieur du domaine et la majorité de leurs chaînes latérales hydrophobes sont orientées vers l'intérieur et définissent ainsi une poche hydrophobe qui stabilise le tonnelet. Cette poche dense et riche en acides aminés aromatiques est composé des résidus M16, F23, F27, L28, L30, et L31 de H1, des résidus V45, Y46, et Y49 de H2, et des

résidus L66, F69, W72, et L73 de H3 (Figure 4.10).

L66 H3

F69

W72 M16

Y46

L73

H2

Y49

V45

L30

F27

L31

F23

L28

H1

Figure 4.10 : Description de la poche hydrophobe du tonnelet orthogonal du domaine K2.

Les chaînes latérales des résidus qui forment cette poche sont représentées par des sticks violets pour l'hélice H1, bleus pour l'hélice H2, et verts pour l'hélice H3.

Les 3 brins S1, S2, et S3 forment un feuillet â anti-parallèle à la périphérie du tonnelet orthogonal dans lequel le brin central S3 est stabilisé par 8 liaisons hydrogène régulières de type COi - HNj. Le brin S1 qui ne compte que 3 résidus est principalement maintenu au feuillet â via le résidu V40 qui forme 2 liaisons hydrogène et plusieurs contacts hydrophobes

avec l'isoleucine 90 de S3. Le brin S2 est relié à l'hélice H3 par un coude â de type I entre les

résidus G74 et G77. L'analyse de cette région du domaine fait également apparaître une seconde interface d'interactions hydrophobes entre les brins S2 et S3, et les hélices du tonnelet. Cette interface est principalement constituée des résidus F27, L28 et L31 de H1, et des résidus L66, T70, L73, et G74 de H3 qui établissent des contacts avec la face hydrophobe

du feuillet â (C79, et V81 de S2, et W88, I90, et Y92 de S3) (Figure 4.11).

S2

W88

S3

T70

V81

L66

H3

G74

I90

Y92

C79

F27

L73

L28

L31

H1

Figure 4.11 : Description de la seconde interface hydrophobe du domaine K2. Les chaînes

latérales des résidus qui forment cette interface sont représentées par des sticks violets pour l'hélice H1, verts pour l'hélice H3, et oranges pour les brins S2 et S3.

Les valeurs de nOe hétéronucléaire 1H-15N obtenues au niveau des brins â et des hélices du tonnelet sont pour la plupart des résidus proches de 0.8 (Figure 4.2 du paragraphe

1.2.1). Cet ordre de grandeur montre que le feuillet â et le tonnelet orthogonal constituent un ensemble rigide et stable au sein du domaine K2.

2.3) La boucle entre les hélices H2 et H3

A l'opposé du feuillet â anti-parallèle, le domaine K2 présente une large boucle de 15 acides aminés (S51-T65) située entre les hélices H2 et H3. Cette région peu encombrée est très exposée au solvant, ce qui explique probablement la faible intensité des pics de corrélation 1H-15N des résidus I56, H57, M58, N59, et E64 due à un échange rapide de leur proton amide avec l'eau. Aussi, le proton amide du résidu R53, dont le pic de corrélation est absent sur l'HSQC 15N-1H, est orienté vers l'extérieur de la protéine et se situe dans une zone

très fortement exposée. La boucle S51-T65 n'est pas dénuée de structure secondaire. Elle

comporte en effet un tour d'hélice 310 canonique de 3 résidus (H2.5) stabilisée par une liaison

hydrogène entre le proton amide de A60 et l'oxygène du carbonyle de H57. La thréonine T61

joue un rôle majeur dans le maintien de cette hélice via le groupement OãH de sa chaîne latérale qui forme 2 liaisons hydrogène avec le proton HN de W63 et l'oxygène du CO de M58 (Figure 4.12). L'existence de ce réseau de liaisons hydrogène est en accord avec les résultats de l'étude par RMN où le proton du groupement OãH de T61 est observable sur le spectre 15N-NOESY-HSQC à un déplacement chimique caractéristique de 5.6 ppm. Les chaînes latérales hydrophobes des résidus I56, M58, et W63 sont orientées vers l'intérieur de

la protéine et établissent des contacts avec plusieurs acides aminés du coeur hydrophobe (F23, L66, et F69). Ces 3 résidus contribuent ainsi au positionnement de l'hélice 310 H2.5 à proximité du tonnelet orthogonal.

H2.5

M58

H2

T61

W63

H3

H1

Figure 4.12 : Rôle de la thréonine T61 dans la stabilisation de l'hélice 310 H2.5. Les atomes

et liaisons des résidus M58, T61, et W63 sont respectivement représentés par des sticks

jaunes, verts, et roses. Les hétéroatomes O, N, et S sont différenciés et sont respectivement représentés en rouge, bleu, et orange. Les liaisons hydrogène apparaissent en pointillés.

L'analyse de la structure tridimensionnelle de K2 par l'algorithme Stride (Frishman & Argos, 1995) met également en évidence la présence de 2 coudes â de type IV et VIII (respectivement I50-R53 et W63-L66) au niveau des extrémités de la boucle S51-T65. Ces 2 coudes ne présentent pas de liaison hydrogène de type CO-HN entre le résidu i et le résidu i+3, ce qui est fréquemment observé dans ces types de coude non classiques (Hutchinson & Thornton, 1994). Il apparaît cependant 2 liaisons hydrogène dans la région Y49-H55 qui semblent stabiliser le motif I50-R53. La première implique l'oxygène du CO de E54 et le proton du groupement OH de chaîne latérale de Y49, et la seconde relie l'oxygène du CO de

R53 au proton amide de H55.

Le bilan de l'analyse des structures secondaires de la région S51-T65 fait apparaître un

bon niveau de structuration de cette boucle avec la présence d'un coude de type IV entre I50

et R53, d'une hélice 310 entre M58 et T60, et d'un coude de type VIII entre W63 et L66. De plus, le nOe homonucléaire 1H correspondant à une moyenne de l'espace conformationnel en solution, les nombreux effets observés entre les résidus I56, M58, T61, et W63 et plusieurs résidus participant au coeur hydrophobe de la protéine suggèrent une faible flexibilité de la boucle S51-T65. Ainsi, dans le cas de l'isoleucine I56 située entre le coude I50-R53 et l'hélice 310, près d'une quinzaine de nOe de moyenne intensité témoignent de la proximité des protons de sa chaîne latérale avec les protons du résidu F23 impliqué dans la poche hydrophobe du domaine K2. De manière intéressante, les valeurs de nOe hétéronucléaire

1H-15N relevées dans la région S51-T65 sont globalement comprises entre 0.7 et 0.85. Ces valeurs caractéristiques de régions rigides sont tout à fait comparables à celles obtenues dans

les hélices du tonnelet orthogonal et dans les brins â. Ces résultats indiquent donc que la région S51-T65 incorpore le corps rigide de la protéine.

2.4) L'hélice C-terminale H4

L'hélice H4 C-terminale s'étend du résidu E98 à E107. Elle est constituée de 9 résidus, soit environ 2.5 tours d'hélice á régulière, et présente un réseau régulier de liaisons hydrogène qui contribuent à sa stabilité. Dans la structure de K2, l'hélice H4 se positionne à

la périphérie du domaine au niveau de l'extrémité C-terminale de l'hélice H1 et de manière quasi perpendiculaire à H1. L'interface d'interactions entre H4 et le tonnelet orthogonal est constituée des résidus I100, Q103, et L104 de H4, des résidus R32 et R33 de H1, et du résidu G36 de la boucle entre H1 et S1 (Figure 4.13). Cette interface exclusivement hydrophobe apparaît comme relativement fragile en raison du faible nombre de contacts observés entre ces acides aminés. De plus, sur les spectres NOESY-HSQC, seule une dizaine d'effets à longue distance de faible ou moyenne intensité ont été collectés dans la région E98-E107. Avec ce faible nombre de nOe, le programme d'attribution automatique a rencontré quelques difficultés pour attribuer de manière reproductible les nOe longue distance de l'hélice H4 au

fil des itérations. Ainsi, ce n'est que lors des derniers processus itératifs que l'hélice H4 dans

les modèles générés a adopté une position préférentielle unique autour de la partie C- terminale de H1.

S2 S3 S1 H2

G36 H1

R33

R32

I100

L104

H4

Q103

Figure 4.13 : Description de l'interface d'interactions entre l'hélice H4 et l'hélice H1. Les

résidus impliqués sont représentés par des sticks rouges pour l'hélice H4, roses pour l'hélice H1, et verts pour la boucle entre H1 et S1. Les noyaux azote des chaînes latérales sont différenciés et apparaissent en bleu.

De manière intéressante, les valeurs de nOe hétéronucléaire 1H-15N relevées dans la région E98-E107 sont globalement comprises entre 0.4 et 0.5 (Figure 4.2 du paragraphe

1.2.1). Ces valeurs mettent en évidence des mouvements rapides (sur une échelle de temps de

la picoseconde à la nanoseconde) au niveau de l'hélice H4 et suggèrent un équilibre conformationnel entre une forme structurée et une forme déstructurée autour d'une conformation moyenne. Les valeurs de déplacements chimiques secondaires CSD dans cette région sont globalement inférieures à celles rencontrées au niveau des hélices du tonnelet orthogonal. Ceci confirme l'hypothèse de l'existence d'un échange conformationnel rapide et explique probablement le peu de nOe 1H longue distance observés dans cette région. Par conséquent, l'hélice H4 du domaine K2 présente un caractère flexible et n'intègre pas le corps rigide de la protéine.

Chapitre 5 : Relations structure-activité : quel est le rôle du domaine K2 de KIN17 humaine ?

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