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Révision de la Constitution sénégalaise de 2001

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par Mahmoud Khamal Dine BAYOR
Université Cheikh Anta Diop de Dakar - Maîtrise de Droit des Relations Internationales 2007
  

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Paragraphe II

Portée juridique de cette procédure

La mise en branle de l'article 46, quoique ayant reçu l'avis favorable du Conseil Constitutionnel, ne devrait même pas sous-tendre une opération de révision constitutionnelle mineure, encore moins pour l'adoption d'une nouvelle Constitution, entendue au sens de loi fondamentale et suprême. En effet, même utilisé comme voie de révision de la Constitution, le recours à cette procédure demeure contestable du fait que la procédure normale de révision de la Constitution était expressément prévue au X et à l'article 89 de la Constitution intitulée « De la révision ». L'article litigieux avait pour pendant l'article 11 de la Constitution française de 1958. Ce dernier prévoit que « le Président de la République, sur proposition du Gouvernement pendant les sessions ou sur proposition conjointe des deux Assemblées, peut soumettre à l'approbation du peuple tout projet de loi portant sur l'organisation des pouvoirs publics, sur des réformes relatives à la politique économique ou sociale de la nation et aux services, ou tendant à autoriser la ratification des traités qui, sans être contraires à la Constitution, aurait des incidences sur le fonctionnement des institutions ». Un tel article a été utilisé avec succès par le Général de Gaulle pour réviser la Constitution française en 1962. Ce n'est qu'à la deuxième tentative de révision constitutionnelle sur la base d'une même disposition --celle de l'article 11 -- qu'une telle pratique manifestement irrégulière a rencontré un échec sans précédent.

Cette déconvenue devant le suffrage universel a été à l'origine de la démission du fondateur de la Ve République de la Présidence. A ce propos, la doctrine avait presque unanimement considéré que le recours à l'article 11 pour réviser la Constitution n'est qu' une forme de contournement de la procédure normale de révision de la Constitution. Ce point de vue fut confirmé par le Conseil d'Etat français, dans son arrêt Sarran du 30 octobre 1998.

Il est vrai que ni la doctrine, ni la jurisprudence française ne peuvent primer sur la décision d'une juridiction sénégalaise, en l'occurrence sur l'avis du Conseil Constitutionnel sénégalais (voir infra). Mais la seule situation de non-conformité du recours à l'article 46 avec la tradition devrait largement suffire pour déclarer cette pratique irrégulière et d'en tirer les conséquences qui s'en suivent : le non respect des lois régissant le genre fait subsister -- quant au fond -- la Constitution de 1963 ; la rupture ne s'étant véritablement réalisée que du point de vue de la forme.

Somme toute, pour répondre aux exigences du peuple, s'offrir un cadre juridique meilleur propice à l'exécution de son programme, ou s'assurer une réélection -- ce qui n'est plus à rechercher de nos jours, puisque cette reconduction de l'équipe présidentielle a été réalisée depuis Février 2007-- le personnel dirigeant issu de l'alternance du mars 2000 a initié un projet de Constitution qu'il soumit avec succès au peuple pour adoption. La nouvelle Constitution ainsi obtenue a pu se justifier aussi bien politiquement que par la procédure qui a sous-tendu son adoption. Mais, c'est aussi à ses importantes innovations que la nouvelle Constitution de 2001 doit son qualificatif.

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"I don't believe we shall ever have a good money again before we take the thing out of the hand of governments. We can't take it violently, out of the hands of governments, all we can do is by some sly roundabout way introduce something that they can't stop ..."   Friedrich Hayek (1899-1992) en 1984