WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Mécanisme optimal d'attribution des marchés publics pour une éfficacité des entreprises du Bâtiment et des Travaux Publics: Cas des marchés de travaux en Côte d'Ivoire

( Télécharger le fichier original )
par Klonanourou Alphonse COULIBALY
Université d'Abidjan-Cocody - DEA-PTCI 2005
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

1.1.2.1.2- Hypothèse d'hostilité au risque des offreurs

Sous l'hypothèse que tous les offreurs sont risquophobes, l'équivalence du prix escompté n'est plus vérifiée. Cela peut, en effet, se comprendre intuitivement. Dans les procédures au second prix, la stratégie optimale consiste toujours à annoncer son vrai coût, que les entreprises soient neutres ou non. En revanche, dans l'appel d'offres au premier prix, l'arbitrage entre la maximisation du profit quand on gagne et celle de la probabilité se gagner se modifie de telle sorte que le « mark up » est réduit pour accroître celle-ci. Le prix proposé lorsque tous les offreurs sont hostiles au risque est donc plus bas que le prix proposé en cas de neutralité. Il en résulte que le prix du vainqueur est plus bas en moyenne que celui du vainqueur de l'appel d'offres au second prix, qui est égal au prix en cas de neutralité. Dès lors, si l'acheteur ignore si les offreurs sont tous neutres ou tous hostiles au risque, il a intérêt à choisir l'appel d'offres au premier prix qui lui donne un résultat équivalent ou meilleur.

Lorsque tous les offreurs sont caractérisés par la même attitude vis-à-vis du risque, le « mark up » décroît quand le degré d'aversion augmente. Par suite, l'offre de chaque agent diminue et par conséquent l'espérance mathématique du prix d'achat : plus les offreurs sont risquophobes, plus le prix payé par l'administration est bas. Ce facteur est d'autant plus important que les entreprises concernées dépendent des marchés publics pour une part importante de leur chiffre d'affaire.

1.1.2.2- Comparaison dans un cadre asymétrique

L'hypothèse de symétrie adoptée jusqu'ici implique que l'ensemble des fournisseurs soit homogène tant en ce qui concerne la répartition des coûts a priori que l'attitude vis-à-vis du risque. Or l'hétérogénéité des agents est fréquente. Pour ce qui est des coûts, la disparité des coûts d'opportunité, le recours à des techniques de production différentes, la localisation ou la taille des entreprises des facteurs susceptibles d'engendrer des disparités a priori des croyances sur les coûts. Ces facteurs sont également susceptibles de conduire à des attitudes différentes vis-à-vis du risque, les entreprises ayant peu de commandes faisant preuve, par exemple, de plus d'aversion vis-à-vis du risque que celles dont les capacités sont saturées. Que deviennent alors les stratégies mises en évidence lorsque les entreprises sont a priori hétérogènes ?

En ce qui concerne les asymétries de coûts, Griesmer et al. (1967), Maskin et Riley (1986), Benilan et al. (1996) ont mis en évidence un ensemble de résultats complexes. D'une part, le théorème d'équivalence du prix escompté est invalidé. D'autre part, le système d'équations différentielles caractérisant les stratégies optimales n'a pas de solution analytique générale. Des solutions particulières peuvent être obtenues dans des contextes spécifiques (duopole, groupe d'agents homogènes, lois particulières). Elles montrent que les stratégies optimales en asymétrie dans l'appel d'offres au premier prix sont conditionnées par les relations entre les lois de probabilité (dominance stochastique) et qu'il est impossible de définir une règle simple à portée générale. Les stratégies sont ainsi plus (respectivement moins) agressives que dans le cas symétrique selon que les entreprises appartiennent a priori au groupe le moins (respectivement le plus) performant : un « mark up » dû à l'asymétrie, traduit cette modification des stratégies mais varie suivant la nature de l'asymétrie.

Pour la différenciation de l'attitude vis-à-vis du risque, les travaux de Cox et al. (1982) et de Mougeot et Naegelen (1991) ont révélé les effets similaires : absence de solution analytiques générale des équations différentielles, invalidation du théorème d'équivalence du coût, différenciation des stratégies selon le degré d'aversion vis-à-vis du risque. L'hétérogénéité des offreurs limite donc le résultat précédent lorsque des agents différents sont traités de la même manière. L'acheteur peut cependant exploiter cette hétérogénéité à son avantage en adaptant la règle d'attribution.

En outre, Eklöf (2003) a mis en évidence les coûts sociaux liés à une allocation inefficace des marchés à travers la procédure d'appel d'offres au premier prix en présence d'agents asymétriques. Cette asymétrie implique que l'appel d'offres au premier prix est à la base de la sélection adverse observée lors de la passation. Selon cet auteur, cette procédure est inefficace et entraîne des coûts sociaux non négligeables. Il recommande donc, à l'acheteur, le recours à l'enchère au second prix qui demeure efficace en pareille circonstance.

Après que la présente section ait mis en évidence l'efficacité relative de la mise en concurrence, de la négociation et différentes procédures d'appel d'offres, il s'avère important d'analyser le phénomène de la collusion dont la récurrence dans les marchés publics est indéniable.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"L'imagination est plus importante que le savoir"   Albert Einstein