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La maintenance des aménagements hydroagricoles dans le delta du fleuve Sénégal: Le cas du périmêtre de Boundoum

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par Ousseynou Diéle
Université Gaston Berger de Saint Louis - Maitrise 2006
  

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1) B- Les travaux d'entretien et la redevance hydraulique

1- Les travaux d'entretien

L'entretien du réseau est une condition sine qua non quant à la circulation normale de l'eau. Avant le transfert, c'était la SAED qui assurait toutes ces fonctions. Désormais c'est l'union qui s'en charge à travers sa commission aménagement et matériel. C'est cette commission qui fait chaque année, avec notamment l'appui de la SAED, le recensement des besoins en termes de maintenance. Elle valorise ces besoins, les propose au bureau exécutif. Le bureau exécutif, à son tour, les propose au conseil d'administration pour validation. Si ce dernier valide le programme, la commission aménagement et matériel avec la SEAD lancent un appel d'offres pour la réalisation des travaux d'entretien. Après dépouillement, les entreprises qui seront retenues commencent à exécuter les travaux en présence des membres de la commission et d'un technicien de la SAED pour le suivi et le contrôle des travaux.

Parmi les entreprises qui intervenaient pour le compte de l'Union dans le cadre de la maintenance nous pouvons citer RAZEL, GIE Mamadou Bâ (Ross Béthio), Entreprise Africaine (Boundoum Barrage), etc.

Selon la date d'intervention, nous pouvons distinguer deux types d'entretien ou de maintenance. Il s'agit de l'entretien préventif et de l'entretien curatif.

1.1) L'entretien préventif 

L'entretien préventif a lieu avant la campagne et comme son nom l'indique, il consiste à maintenir en état les canaux d'irrigation (primaires, secondaires et tertiaires) et les chenaux des eaux de drainage et cela se fait chaque année. Quand les talus sont affaissés ou bien quand ils ont subi des déformations, on fait intervenir des engins lourds comme graders pour le réprofilage. Du fait de la déflation, éolienne les canaux sont ensablés. Pour corriger cela, on fait recours à une technique dénommée curage. Le curage peut se faire soit avec une pelle mécanique pour les grands canaux soit avec un camion ou grader pour les petits canaux.

Il convient de souligner que toutes ces opérations se font en fonction des besoins exprimés par l'union locale.

1.2) L'entretien curatif 

L'entretien curatif se déroule durant la campagne et surtout en cas d'urgence. Par exemple, l'excès d'eau dans les canaux peut causer des fissures ou débordements. Il peut également arriver que les canaux d'irrigation ou drains soient envahis par des herbes (enherbement) pouvant porter atteinte à la bonne circulation de l'eau dans le réseau. La technique utilisée par les exploitants pour faire face à l'enherbement est le faucardage manuel. On l'appelle faucardage manuel parce qu'ils utilisent des faucilles pour arracher l'herbe.

Parfois, chaque exploitant est sous l'obligation de nettoyer la partie du canal correspondant à sa parcelle. Dans ce cas, l'union effectue des visites régulières sur chaque secteur hydraulique et une amande de l'ordre 50 000 FCA est infligée aux Récalcitrants.

Il y a aussi le faucardage mécanique si on utilise des engins lourds, et à cette occasion, les SV expriment leurs besoins à l'union qui, à son tour, fait appel à des prestataires mécanisés.

Pour les stations de pompage, que ce soit l'irrigation ou l'exhaure, chaque année, la SAED, sur la base d'un contrat de maintenance, fait une descente et vérifie les équipements électromécaniques. Pour ce faire, elle procède à des contrôles systématiques des appareils électriques et hydromécaniques une fois dans l'année. Pour les appareils mécaniques, le contrôle systématique se fait deux (2) fois par an. Il convient cependant de retenir que le contrôle est assuré conjointement par la SAED et l'union. A la demande de l'Union, la SAED effectue les dépannages électriques et les réparations d'ordre électrique ou mécanique.

Le tableau ci-dessous résume l'opération de maintenance dans le casier.

Tableau 9 : La maintenance des infrastructures du périmètre de Boundoum

Intervention

Ouvrages concernés

Fréquence

Prestataire

Faucardage

Canaux d'irrigation, drains

Par campagne

Exploitants

Curage, ré profilage, rechargement cavaliers, planage

Canaux d'irrigation, drains, diguettes, parcelles

Annuelle

Prestataires spécialisés par consultation ou appel d'offres

Ouvrages hydromécaniques, ouvrages génie civil

Ouvrages sur réseaux d'irrigation et drainage ou de pistes

Selon la nécessite

idem

Equipements électromécaniques des stations de pompage

Station d'irrigation de Diawar, station d'exhaure de Gaéla

*1 fois par an pour le contrôle systématique des appareils électriques.

*2fois par an pour le contrôle systématique des appareils mécaniques.

*1 fois par an pour le contrôle systématique des appareils hydromécaniques, dépannage selon nécessité.

SAED par contrat de maintenance

Source : Union de Boundoum.

La réalisation de tous ces travaux relatifs à la maintenance a nécessité des dépenses plus ou moins lourdes. Ainsi, de 1998 à 2005, le montant total que l'union des OP de Boundoum a consacré à la maintenance se chiffre à 214 836 917 FCFA. Mais 79% de cette somme est alloué à la maintenance préventive soit 170 516 919 FCFA. Cela s'explique par le fait que l'union ne souhaite qu'aucun problème ne soit rencontré au cours de la campagne.

Tableau 10 : Les dépenses effectuées sur la maintenance (en FCFA)

Année

Terrassement

maintenance préventive

Terrassement

maintenance. curative

Génie civil

Maintenance préventive

Faucardage

Manuel (maintenance. préventive)

Total

1998/1999

28 147 000

0

0

4 205 000

32 352 000

1999/2000

25 883 384

0

1 842 000

2 600 000

30 325 384

2000/2001

50 790 650

389 048

1 240 000

7 582 660

60 002 358

2001/2002

25 300 575

722 150

3 389 000

0

29 411 725

2002/2003

0

0

0

0

0

2003/2004

18 571 310

2 028 490

3 383 450

5 383 350

29 366 000

2004/2005

21 824 000

1 236 550

1 583 900

8 734 400

33 378 850

Total

170 516 919

4 376 238

11 438 350

28 505 410

214 836 917

Source : SAED

2- La redevance hydraulique 

C'est la somme que doit payer chaque paysan qui irrigue ou draine à partir des réseaux d'irrigation ou de drainage de l'aménagement. La redevance rémunère les efforts fournis par l'Union dans le cadre de la distribution de l'eau et lui permet de couvrir les frais suivants :

- Fonctionnement (salaires, indemnités, électricité, entretien véhicules, carburant, déplacements) ;

- Renouvellement et grosses réparations (DAT) ;

Entretien des parcelles, des canaux et des digues.

Suite à l'application de la nouvelle politique de maintenance en 2003/2004, le coût hydraulique sera revu à la hausse. En effet, le périmètre de Boundoum est assujetti au fonds de maintenance des adducteurs et de l'émissaire du Delta (FOMAED). Le montant de la redevance pour le service de drainage est de 16 000 FCFA par hectare et par an. Aujourd'hui la redevance hydraulique est de 75 000 FCFA par hectare.

Tableau 11 : La décomposition de la redevance hydraulique.

Elément

Montant à l'hectare (F.CFA)

Renouvellement et grosses réparations (DAT)

20 000

Réfection canaux par piste

10 000

Réfection parcelles

10 000

Fonctionnement (électricité, carburant, salaires, indemnités, déplacements)

19 000

FOMAED

16 000

TOTAL

75 000

Source : d'après entretien avec Abdoulaye Diop, comptable de l'union.

Il est à signaler que le coût hydraulique a beaucoup évolué au niveau du casier. Avant la concession, il était fixé à 41 000 FCFA par ha net. De 50 000 FCFA après le transfert, il sera porté à 60 000 FCFA avec la dévaluation du FCFA survenue en 1994.

De cette analyse, on peut retenir qu'à Boundoum, on consacre beaucoup d'efforts à la maintenance. Cependant cette dernière souffre de problèmes financiers pour être bien pratiquée. Selon M. Abou Ndao (Responsable de l'opération de Boundoum), les fonds destinés à l'entretien sont insuffisants et cela résulte du fait que l'union consomme plus dans la rubrique Fonctionnement au détriment des autres (exemple sur 50 000 000FCFA qu'elle devait verser sur DAT, elle n'a versé que 12 000 000FCFA. Donc le fonctionnement pèse lourd).

Face à cette situation, des mesures idoines sont à adopter dans l'immédiat afin d'assurer la préservation de l'aménagement et de la production. L'union doit dans un premier temps mettre l'accent sur le respect des principes normatifs (l'utilisation) de la redevance car c'est l'avenir de l'aménagement qui en jeu. Ensuite une importance doit être accordée à la pérennisation du périmètre.

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"L'imagination est plus importante que le savoir"   Albert Einstein