WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Les relations inter claniques chez les peuples Suundi de la République du Congo : héritage de Koongo dya Ntotila

( Télécharger le fichier original )
par Samuel KIDIBA
Université Marien Ngouabi - Doctorant en anthropologie culturelle 2006
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

2.2. Les noms des clans et des lieux

Lors de la traversée du fleuve, selon nos sources orales, les Kongolais, notamment ceux qui avaient pris la trajectoire de Nkuundi pour s'établir dans les districts de Boko-Songho et Londela Kayes, le chef du clan nsuundi, mfumu nsuundi devrait être leur guide. Le mfumu nsuundi encadrait et orientait les autres clans vers des terres encore vierges et inhabitées.

Ce fait expliquerait la présence territoriale du clan nsuundi, mansuundi dans les départements de la Bouenza, du Pool et du Niari. On a par exemple, dans les districts de Boko-Songho et Londela Kayes:

*nsuundi Munwaani

*nsuundi ya Miinga

*nsuundi ya Kayi (nom d'une forêt qui est celui d'un ancien mfumu dikaanda)

*nsuundi Mbaku Leemba

*nsuundi Muluundu

*nsuundi ya Lusiimba

*nsuundi ya Lowa (nom d'une rivière qui arrose une partie des districts de Boko-Songho et Londela Kayes)

*nsuundi ya Kayes Mbaku

*nsuundi ya Banda Kayes

*nsuundi ya Kindaamba

*Mabudi ma nsuundi, etc.

D'autres clans comme Lwaangu, Kibweende et Kingiimbi sont aussi présents un peu partout. Selon la souche mère, luvila, on a :

*Lwaangu lwa Malolo

*Lwaangu lwa Lusiimba

*Lwaangu lwa Busaamba

*Kingiimbi kya Mubeenga

*Kingiimbi kya Mikiindu

*KKingiimbi Kya Manzakala

Munwaani, Miinga, Kayi ou Kayes, Leemba, Lowa, Muluundu, Mankala, Kindaamba, Malolo, Lusiimba, Busaamba, tous ces noms qui complètent ceux des clans originels, indiquent soit des lieux, soit des personnes.

La cité urbaine de Nkuundi était donc le point de chute des Kongolais qui quittèrent Mbanza Koongo en désespoir de cause. Le déclin certain du Royaume les poussa à migrer vers d'autres cieux. Nos informateurs nous disent que le nom de Nkuundi, mukuundi, en koongo, ami, vient de kikuundi, amitié. Et que l'attribution de ce nom viendrait de l'hospitalité des lieux, de la localité de Nkuundi qui rassembla et accueillit des amis, bakuundi en provenance de Mbanza Koongo13(*).

Les ancêtres ont gardé le nom de départ de Mbanza Koongo, et du fait de la multiplication ou du développement des clans, chaque ngudi ou mfumu dikaanda a fini par être le nom diminutif même du clan.

Plusieurs localités portent encore le nom de Mbanza en pays Koongo de la République du Congo et en République Démocratique du Congo : Mbanza, Mbanza Mpudi, Mbanza Nguungu, Mbanza Kinyati, Mbanza Mankondi, Mbanza Luvizi, Mbanza Nkaka, Mbanza Nduunga etc. Certaines localités qui étaient des minis cités urbaines, s'étaient disloquées du fait de la maladie du sommeil et des plaies profondes en langue suundi nkudu14(*). Leur localisation aux bords des grandes rivières comme la Loudima15(*), lieux propices de propagation de la mouche tsé-tsé, en fut la cause principale. C'est le cas de Mbanza Luvizi qui a disparu et Mbanza Kinyati qui est réduit à un simple village.

Certains fugitifs de ces pandémies ont trouvé refuge de l'autre côté de la rivière où ils créèrent d'autres Mbanza et, naturellement, avec les mêmes clans qui, parfois, se disloquaient.

Aussi « les nombreuses guerres inter claniques, les maladies et autres calamités naturelles qui ont surgi à des périodes disproportionnées, ont été des faits décisifs de plusieurs séparations claniques et lignagères. Selon la tradition orale, la trypanosomiase avait amplifié le mouvement permanent des populations à l'intérieur de l'actuel district de Boko-Songho, à la fin du XIXè siècle. Dans ce déferlement inhabituel, les vaincus ont quitté les lieux pour s'implanter plus loin. Ainsi, chaque lignage s'activait à occuper un espace pour lequel il n'était pas forcément le premier occupant. Aucun espace n'était resté vide, sans maître. D'ailleurs, l'occupation totale des terres n'est pas imputable aux seuls Kongo qui sont à Boko-Songho. Dans ses investigations relatives aux Pays du Niari, Gilles Sautter (1993:95) qui cite R P.Van Wing affirme l'inexistence d'une seule parcelle de terrain à laquelle on peut appliquer le sens propre du terme de terre vacante. »16(*)

* 13 Oscar MILANDU, Enquête orale du 02 septembre 2007

* 14 Le nkudu est une maladie qui était très redoutée comme la maladie du sommeil en pays suundi

* 15 La Loudima est une rivière qui arrose le département de la Bouenza, notamment les districts de Boko-Songho et de Loudima. Elle est une frontière naturelle entre les départements de la Bouenza et le Niari à certains endroits. Elle se jette dans le fleuve Bouenza - Niari

* 16 J. F. YEKOKA, Droit foncier et retour au domaine dans le « pays de Boko-Songho » (fin XIXe-début XXIe Siècle.), communication inédite.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway