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Evolutions des densités, pratiques et images des rives de la RD 992 à Colombes - Densification et évolution de l'espace vécu en petite couronne parisienne

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par Alexandre Laignel
Université Paris 1 - Panthéon Sorbonne - Magistère Aménagement et Urbanisme 2008
  

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1.3 Les conditions urbanistiques du boulevard urbain

1.3.1 Les premières approches cloisonnées entre voie et îlots

"La caractérisation des multiples combinaisons entre réseau et milieu a été abordée à travers des notions diverses, qui illustrent le plus souvent les préoccupations de champs professionnels distincts" (Bres, 2005)

Les principes associés à l'urbanisation du Petit-Colombes sont pour parties associés à une conception duale entre la production de la voie d'une part, et la production de ses rives d'autre part. Historiquement, cette dualité se retrouve dans la lecture et la production de la ville initiées par les architectes et/ou urbanistes à l'origine des plans d'urbanisme sur lesquels s'est fondée par la suite la fabrique des espaces urbains. Idelfonso Cerda oppose les concepts de "mouvement" et de "séjour", à partir desquels il concevra le plan de la ville de Barcelone. Jacques Lévy utilisera lui les termes de "réseaux" et "territoires". Ces différentes approches de la production de la ville se retrouvent à travers les différents corps de métiers. L'ingénieur s'intéresse à la trame viaire pour ces performances techniques: la "rugosité" qu'il entraîne, son étalement et son accessibilité. Si les caractéristiques de la trame viaire intéressent l'ingénieur, celles du territoire qui l'entourent n'ont pas d'importance.

Incarnée à travers les différents acteurs de la production de la ville, cette dualité est sous-tendue par différentes approches mises en lumière par les architectes et urbanistes des différentes écoles. Cette dualité des approches a été à l'oeuvre sur la production du territoire du Petit-Colombes. Le retour sur ces différentes conceptions, et leurs dépassements réalisés dans la recherche urbaine, permettront d'établir les critères de lecture et d'analyse de l'évolution des espaces vécus du territoire.

La morphologie viaire comme support d'une certaine imagéabilité

Kévin Lynch étudiera, avec d'autres urbanistes et architectes, la capacité du réseau viaire à "faire image" à ces usagers, plus particulièrement aux usagers automobilistes. Il appuie ses propos sur le fait que les objets vus et perçus par l'individu en mouvement doivent lui permettre de pouvoir lire le territoire. Le parcours du réseau viaire permet de se construire une représentation de la ville, mais aussi de comprendre la structure du réseau et de savoir s'y orienter: "trouver son chemin est la fonction primordiale de l'image de l'environnement" (LYNCH, 1960). Plusieurs lieux stratégiques de l'espace urbain participent à "l'imagéabilité", à la "lisibilité" de la ville: les carrefours, les places, les voies... "Faire des repères", "faire des paysages"," introduire des rapports variables entre les voies et les lieux"... sont autant d'éléments contribuant à ce dessein. De plus, l'ensemble de critères permettant d'apprécier les caractéristiques du réseau participe à rendre la ville lisible: les propriétés et les spécificités géométriques (morphologie du maillage) et topologiques (continuités, discontinuités, rupture...), son "caractère" plus ou moins introverti suivant sa configuration centrifuge ou centripète qu'il présente. Cet ensemble de critères correspond à "l'identité réticulaire" (BRES, 1999). Avec l'essor de l'automobilité, la question de la lisibilité urbaine ne se limite plus au traitement plastique des composants du réseau. De nouvelles typologies viaires naissent de cette nouvelles pratique des voies (rond-point, boulevard plus ou moins "urbain"...), et la perception des paysages se fait de plus en plus depuis une automobile en mouvement.

D'autres auteurs ont approfondi certaines facettes de la réflexion de Lynch. Bill Hillier envisage le lien entre fonction et forme. Dans le cadre d'une approche ayant trait à l'ensemble de la trame viaire, cette qualité du lien entre fonction et forme se décline par le degré d'intégration, de connection des espaces qui le compose. On qualifiera un espace de bien intégré car il est relié à d'autres points par de nombreux accès, de qualité plus ou moins bonne en fonction de l'étendue et de la densité des champs visuels. Dans une approche similaire, Vaclav Stransky postule que "l'influence de la forme urbaine sur la vitesse pratiquée par l'automobiliste peut être isolée d'autres facteurs susceptibles de jouer, eux aussi, un rôle dans ce domaine". Ce thème intéresse directement les ingénieurs chargés des routes, dans la problématique de la sécurité routière, en justifiant certaines manières d'aménager (exemple: l'effet "paroi" a une incidence sur la vitesse des automobilistes). La caractérisation des voies étudiées se fait ainsi à partir de 11 variables différentes, dont plusieurs concernent l'espace riverain de la voie: largeur moyenne des parcelles donnant sur le tronçon; hauteur du bâti; densité des accès (portes cochères dans le secteur urbain), densité moyenne des vitrines.

Si cette approche du lien entre voie et îlot apporte une grille de lecture et d'analyse de la ville au regard d'un concept important, elle omet d'aborder la question de l'interface entre ces deux espaces. Affirmée en tant que telle en conclusion dans l'ouvrage de Lynch, la relation "cinétique" prime avant la relation de la transition entre ces espaces: "nous nous sommes préoccupés en priorité du phénomène de mouvement continu et nous sommes passés rapidement sur le problème de la transition" (LYNCH, 1960).

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