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Evolutions des densités, pratiques et images des rives de la RD 992 à Colombes - Densification et évolution de l'espace vécu en petite couronne parisienne

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par Alexandre Laignel
Université Paris 1 - Panthéon Sorbonne - Magistère Aménagement et Urbanisme 2008
  

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Les formes urbaines du Petit-Colombes nord, un quartier résidentiel

Les années 1930 sont marquées par la construction d'habitations à loyers modérés sur le nord de l'axe à l'intiative de l'office public H.L.M. du département de la Seine. Rue de Metz, deux ensembles de logements sont construits, équipés selon les normes de confort alors portées par Henri Sellier (dont WC individuels et douches). Cette expérience ne se généralise pas dans le quartier, et il faut attendre la fin de la seconde guerre mondiale pour que prenne vraiment forme un quartier à dominante résidentielle. Les années 1965 ouvrent une période de rénovation importante. Les bidonvilles situés au nord des rives du boulevard Charles de Gaulle, dont le "lotissement des Côtes d'Auty", bidonville situé entre la rue de Metz et l'Avenue Galliéni, sont détruits. Conduite à l'échelle de la commune, c'est la SONACOTRA qui est chargée de la reconstruction de cités d'urgence, grâce aux allocation familiales non-versées aux travailleurs. Les habitants sont relogés dans les 120 logements de la cité de transit des Côtes d'Auty (1967), et dans 157 logements de l'ensemble "Résidence Charles de Gaulle" (1956) en accession à la propriété. Viennent compléter cette offre résidentielle d'autres ensembles: en 1959, construction des H.L.M aux 5 à 21 rue de Metz; construction des SCIC Côtes d'Auty en 1965, puis des LOGIREP en 1968 à la place des bidonvilles. Cette première période de construction de logements se termine par l'édification des tours H.L.M. des Canibouts en 1974, puis du grand ensemble des Grèves (le nom fait référence à l'ancienne activité d'extraction de pierre), décomposé en 2 ensembles: les Grèves 1 terminé en 1971, et les Grèves 2 en 1974.

Illustration 7: Les espaces publics de la cité des Grèves: une conception minimaliste - Source: CNV 1958

Ces ensembles sont pour la totalité éloignés des rives du boulevard, étant donnée l'incertitude demeurant quant à l'avenir des façades du boulevard jusqu'en 1977. De plus, ces ensembles se localisent pour la plupart sur la partie nord du boulevard, confortant la vocation résidentielle du quartier, et divisant de fait l'ensemble Charles de Gaulle selon des quartiers spécialisés dans différentes fonctions. Cette localisation nord du logement collectif s'explique par le foncier alors disponible, la frange sud-ouest du boulevard étant occupée par l'industrie, et la frange sud-est ayant été urbanisée par l'habitat individuel.

Inspirés par une conception fonctionnaliste héritée de la Charte d'Athènes, ces ensembles se caractérisent par un plan masse détaché de la trame viaire, rompant le rapport à la rue qui prévalait jusque là. L'espace libéré au sol par la verticalisation du logement est destiné au stationnement automobile, à quelques espaces de jeux pour enfants, et à des "espaces verts" (ce terme d'"espace" rappelle une production peu élaborée et minimaliste des aménagements paysagers). La localisation des équipements se veut homogène sur le territoire: le centre médicosocial de Seine est construit au croisement des rues "Gros Grès" et "Canibouts", à côté du groupe scolaire "Buffon"; le marché est situé au croisement des deux axes structurants "Charles de Gaulle" et "Gabriel Péri"; l'école maternelle des Côtes d'Auty est construite rue "Champy" au nord, et le C.E.S Henri Dunant à l'intérieur de la zone pavillonnaire entre les rues "Henri Dunant" et "Bellevue". La frange sud-est du boulevard, peu dense en habitants, n'est pas dotée d'infrastructures d'équipements collectifs. La production des rives nord du

Illustration 8: Les îlots issus du remembrement du parcellaire agricole des rives nord du boulevard Charles de Gaulle au 20ème siècle

boulevard est donc très largement spécialisée dans la fonction résidentielle, les formes urbaines s'inspirant des principes modernistes et fonctionnalistes de la Charte d'Athènes.

Cette première partie a permis de décrire les formes de l'urbanisation qui s'est constituée à l'écart du boulevard Charles de Gaulle. Elle inscrit une conception fonctionnaliste de l'aménagement à plusieurs échelles: un urbanisme détaché de la rue, où chacune des fonctions est séparée de l'autre. La localisation d'activités consommatrices d'espaces tend à fragmenter l'espace, en favorisant les métriques automobiles. Ecarté de cette 1ère phase du renouvellement urbain du Petit-Colombes, les façades du boulevard présentent une histoire originale étroitement attachée aux enjeux régionaux de l'aménagement du territoire francilien, alors dirigé par l'acteur étatique. La production de cet espace résultera d'une conception cloisonnée entre deux acteurs de l'aménagement.

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault