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Evolutions des densités, pratiques et images des rives de la RD 992 à Colombes - Densification et évolution de l'espace vécu en petite couronne parisienne

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par Alexandre Laignel
Université Paris 1 - Panthéon Sorbonne - Magistère Aménagement et Urbanisme 2008
  

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3.2 Les limites de la trame commerciale à « faire ville », ou les freins au modèle de boulevard urbain commercial

Les conditions du mouvement et de ses arrêts sur le boulevard Charles de Gaulle ont permis de dessiner les nouvelles structures de la halte. L'analyse de l'évolution fonctionnelle des rives du boulevard en lien avec la voie apparaît aussi décisive pour appréhender la capacité future de la voie à « faire centre ».

Quel type de fonction va prédominer sur l'axe ? Va-t-on s'approcher du modèle de « boulevard urbain commercial », espace structuré par une offre commerciale diverse, apprécié par des chalands déambulant sur l'ensemble du boulevard. Ou bien cette évolution apparaît-elle en faite incertaine, donnant lieu à des espaces où la riveraineté resterait concentrée en des lieux précis ?

3.2.1 Un boulevard urbain à revitaliser

Aux centralités commerciales préexistantes (carrefour des quatre chemins) s'ajoutent d'autres espaces mis sous tension par des nouveaux types de commerces.

Le carrefour des quatre chemins, centralité commerciale structurée par le commerce ethnique

L'implantation de la station de tramway confirme la centralité du lieu, pôle de chalandise à dimension intercommunale. Néanmoins, la troisième phase de rénovation du boulevard ne concerne pour un premier pas les « quatre chemins ». Seul un étroit contact entre le carrefour des quatre chemins et le futur programme de la Marine, au nord du carrefour, inscrit la requalification du carrefour dans une démarche plus large de renouvellement urbain. On a vu précédemment que l'impact du parking de la Marine sur la fréquentation des commerces des quatre chemins était faible. Il apparaît toutefois que les nouveaux programmes (Marine, Lagravère Mancel) tendent à prolonger le carrefour dans une continuité commerciale et en équipements, grâce à la relocalisation du bureau de poste (opération « Lagravère Mancel »), à la relocalisation de la médiathèque (« Z.A.C Marine »), mais aussi avec la création d'une nouvelle école en coeur de l'îlot Marine (« Marcelin Berthelot »).

La rénovation des rives du carrefour des quatre chemins dans un horizon de 10 ans apparaît assez probable. Inscrite au programme électoral de la liste majoritaire au scrutin municipal de mars 2008 ("gauche rassemblée": PS, PCF, Les Verts, PRG, MDC), la "restructuration de la Place Aragon" s'appuiera sur le potentiel nouveau offert par la station de tramway "Victor Basch", qui servira de desserte à une partie des passagers qui descendaient alors à l'ancienne station de bus "Buffon". La préexistence d'un tissu commercial détermine aussi fortement la fonction future du lieu.

L'aménagement de la place peut s'appuyer ici sur deux bases: la mise en valeur des offres commerciales du carrefour à travers des aménagements de remodelage et de réhabilitation. En effet, la faible lisibilité et l'intélligibilité actuelle du carrefour des quatre chemins ne permettent actuellement pas d'identifier l'offre commerciale. Ensuite, la requalification des itinéraires pédestres entre les espaces publics (Place Aragon, Square Victor Basch) et les rives du boulevard vers le nord et vers le sud, apparaissent comme primordiale pour le projet de boulevard urbain. A ce titre, le trottoir situé sur le long de la façade du centre commercial au contact du boulevard pourrait être densifié par des mobiliers urbains ou des petits commerces, visant à atténuer la banalité du trajet infligé au piéton qui emprunte ce long passage.

Ces aménagements doivent également permettre de structurer les pratiques "d'agora" qui sont faites de la place Aragon et de l'îlot "Victor Basch" exposé au boulevard. Lieu de halte pédestre et de rencontres amicales, la survie de ces pratiques tient pour beaucoup au caractère circulatoire du carrefour et de ces espaces publics, qui offrent à l'observateur le théatre des chalands et des travailleurs pressés. Plutôt que de "fixer" le mouvement par des mobiliers urbains contraignants et rigides (bancs), le territoire pédestre du carrefour doit être au contraire aménagé par des formes urbaines laissant la place à des haltes "souples", spontanées et courtes: rebords, adossoirs... De même, les aménagements paysagers ne doivent pas être réalisés par des « blocs » de paysages trop rigides. Aménagée dans la passé avec une dominante minérale, le carrefour mériterait un traitement végétalisé. En réponse à un commerce à caractère exotique important, comme l'avait mis en évidence la typologie établie à partir de la classification de Guillon et de Taboada Leonetti, une composition paysagère par touche de végétations de type méditerranéenne pourrait agrémenter la place Aragon et la partie de la rue Gabriel Péri ouest en entrée du Petit-Nanterre. L'utilisation de graminées plantées de manière ponctuelle, « par touches », pourrait participer à constituer une ambiance chaude.

Illustration 41: Exemples de graminés

Le parking de la galerie commerciale Leclerc constitue le principal point de halte automobile du quartier. Néanmoins, étant étroitement lié à la seule pratique de la galerie, les chalands automobilistes ne sortent pas à pied du Leclerc. Le manque d'attractivité des espaces n'est pas seulement lié à la mauvaise image des espaces publics, associée à une automobilité perçue négativement (que la requalification du carrefour contribuera à gommer, on le verra dans un troisième temps), mais elle peut aussi être saisie du fait de la monofonctionnalité des types de commerces du carrefour. La diversification des commerces de la galerie commerciale, associée à l'ouverture d'enseignes comme « H&M », mériterait de s'étendre au-delà de la galerie ; par l'accueil d'autres enseignes afin de diversifier l'offre commerciale, et de manière saisonnière avec des évènements occupant la place Aragon comme un marché de Noël.

Le sud, un potentiel de nouveaux types de commerces

Illustration 42: Une trame commerciale génératrice de centralité

Cette partie du boulevard subit initialement le plus les impacts négatifs de l'automobilité (invasion des contre-allées par les voitures, activités commerciales de biens volumineux...). L'implantation de la station « Jacqueline Auriol », au croisement de la rue d'Estienne d'Orves et du boulevard Charles de Gaulle, renforcera les pratiques pédestres de cet espace. En lien avec cette requalification de la voie, le renouvellement de la trame commerciale identifiée précédemment devrait donner lieu à des activités plus attachées aux caractères tertiaires et résidentiels du lieu : librairie, papeterie, pub... De plus, la prévision de la construction d'un équipement public au périmètre d'étude de la frange sud-est, en lien avec une éventuelle sauvegarde des éléments faisant la qualité paysagère du quartier (coeurs d'îlots, éléments pavillonnaires remarquables), tendra à accroître les pratiques résidentielles du lieu, associé à des déplacements pédestres. Il reste que la diversification du tissu commercial n'est pas certaine, notamment sur le front urbain. L'implantation d'un magasin de vente-réparation de moto « Yamaha », sur le premier immeuble de logement construit sur la Z.A.C Charles de Gaulle (Avenue Aubenne), témoigne de la prégnance d'activités ne participant pas à la création de riveraineté. De plus, la zone d'ombre concernant l'aménagement d'espaces publics sur les rives sud du boulevard s'accorde mal avec la mise en valeur des circulations pédestres et cyclistes prévue à travers la requalification de la voie. Outre une mise en valeur du square Colbert envisagée avec la requalification d'un passage piéton en coeur d'îlot, il n'existe à ce jour pas de projet concernant les périmètres de coeurs d'îlots verts.

Le nord, un espace rigide à remettre sous tension

Marqué par un déficit important de commerces, la trame de commerces résidentiels du programme du rond-point se limite à un seul point de vente de « pain chaud », ainsi qu'à une auto école. Les rez-de-chaussées occupés par des logements sont de fait difficilement reconvertibles vers une destination commerciale. Pourtant, l'interconnexion T1/T2 augmentera la fréquentation de ce lieu, qui sera susceptible de générer une demande accrue de commerces.

Le problème de l'articulation entre les commerces et la halte automobile

Outre les dispositifs de haltes de type « dissociées-intégrés-dédiés », étendues à toutes les opérations récentes (logements et bureaux) et concernant en premier lieu les salariés et les riverains du quartier, le traitement des haltes de transit reste peu traité, pénalisant l'éventuelle attractivité des commerces pouvant se constituer sur les rives sud. Aussi, le maintien de petits espaces de stationnements de 6 à 8 places à intervalles réguliers donnerait la possibilité de faire halte avec sa voiture. La conservation et la requalification des contre-allées est ainsi à nouveau recommandée, pour vitaliser la trame commerciale à venir. Au cas contraire, le risque encouru est d'étendre à la rive est le type d'espace qui s'est formé sur les deux Z.A.C Champs Philippe, un territoire où la métrique automobile l'emporte sur les autres.

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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry