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Première alternance politique au Sénégal en 2000: Regard sur la démocratie sénégalaise

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par Abdou Khadre LO
Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne - DEA Science Politique (Sociologie Politique) 2001
  

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C / LES CANDIDATS

1. Les principaux candidats

Huit candidats aux élections présidentielles du 27 février ont finalement été retenus, le 28 janvier, par le Conseil constitutionnel.

Le président sortant, Abdou DIOUF, 65 ans et au pouvoir depuis 1981, qui a remporté les précédentes élections de 1993, au premier tour, avec 58,4% des suffrages exprimés. Il bénéficiait du soutien du Parti socialiste et de deux autres petites formations, qui ont constitué une coalition, dite de la « convergence patriotique ». Le P.S., parti au pouvoir depuis l'indépendance, avait remporté les élections législatives de 1998 avec 50,19%, ce qui marquait un recul sensible (presque 10 points) de ses positions. La capacité de mobilisation du vieux parti créé par Senghor restait néanmoins grande, en particulier dans le milieu rural. Les observateurs s'interrogeaient sur les conséquences de l'homogénéité des votes socialistes, du départ du Parti Socialiste, en 1998 de Moustapha Niasse, Après Djibo KA, un autre haut responsable du parti, entré lui aussi auparavant en rébellion.

Son principal challenger était Abdoulaye WADE. Agé de 74 ans il était candidat à toutes les élections depuis 1978. Le leader du Parti Démocratique Sénégalais (PDS) avait réuni 32% des suffrages en 1993. Il a été soutenu, pour les présidentielles de 2000, par huit partis dans ce qu'ils ont appelé la Coalition Alternance 2000 (CA2000), dont les trois formations de ce que les sénégalais nomment le « pôle de gauche ». Un pôle qui réunit le Parti de l'Indépendance et du Travail (PIT) d'Amath Dansokho, ex-parti marxiste, la Ligue Démocratique/ Mouvement pour le Parti du Travail (LD/MPT) du professeur Abdoulaye Bathily, traditionnellement proche des milieux étudiants et de la contestation syndicale et « And-Jef »(travailler ensemble)/Parti Africain pour la Démocratie et le Socialisme (AJ/PADS) de Landing Savané.

Ces trois partis ont essentiellement animé avec le PDS, l'opposition sénégalaise depuis vingt ans. La popularité de Abdoulaye Wade, éternel opposant resté très pugnace, a encore une fois été démontré lors de son traditionnel « retour » au Sénégal, en Octobre 1999, après un an d'absence, tenté de jouer son « va-tout », car il s'agissait de sa dernière chance électorale. Abdoulaye Wade s'est déclaré vainqueur avant les élections, n'hésitant pas, comme nous l'avons vu plus haut, à lancer un appel à l'armée durant la campagne électorale. Mais il faut rappeler aussi que Wade est un pragmatique qui a su à plusieurs reprises négocier sa participation au gouvernement, pour éviter le chaos politique.

Moustapha NIASSE est, quant a lui, un nouveau venu dans l'opposition. Agé de 61 ans, l'ancien ministre des affaires était une figure importante du Parti socialiste. Entré en dissidence en 1999, il a lui aussi reçu, comme Wade, le soutien formel de huit partis ligués dans une Coalition De l'Espoir 2000 (CODE 2000), dont sa propre formation, l'Alliance des Forces de Progrès (AFP).

C'est un homme politique ayant occupé les plus hautes fonctions dans le gouvernement et dans le Parti socialiste. Il fut directeur de cabinet de Senghor et ministre des affaires étrangères. Lui même homme d'affaires prospère, Niasse est apprécié des milieux économiques, et est bien connu à l'extérieur du Sénégal où il bénéficie d'un excellent carnet d'adresse. Une donne qui n'était pas négligeable pour beaucoup de sénégalais qui voyaient en lui l'homme capable de faire venir plus facilement les investisseurs étrangers.

Cependant, l'inconnu résidait dans sa capacité ou non à détourner du PS les réseaux d'amitié et de clientèle politique qu'il a pu se construire tout au long des années, bien au-delà de la région (importante électoralement) de Kaolack (situé au centre du pays)23(*), où il est né et où il bénéficie de soutiens religieux non négligeables. Il semblait à la veille des élections que Niasse voulait surtout se positionner dans la perspective des futures présidentielles de 2007.

Cette perspective semblait également valable pour Djibo Leyti KA. Agé de 52 ans et autre « jeune » cacique du PS grâce auquel il a occupé, pendant une quinzaine d'année, plusieurs postes ministériels (dont ceux des Affaires étrangères, de l'Intérieur, de l'Education nationale ou encore de la Communication) avant de faire scission pour présenter des candidats aux législatives de 1998 sous l'étiquette de l'Union pour le Renouveau Démocratique. Son parti a réalisé à cette occasion, une belle performance en remportant 11 sièges de députés. Mais à la veille des présidentielles de 2000, la position médiane « ni PDS, ni PS » de Djibo KA, qui pouvait compter sur le soutien de la communauté peul, et dont les bases électorales se situent notamment dans la région du Fouta 24(*), pouvait être fragilisée par l'arrivée de Moustapha Niasse sur la scène ; ce dernier bénéficiant d'un très grand « capital sympathie » auprès des sénégalais.25(*)

* 23 Voir carte en annexe.

* 24 Idem.

* 25 Depuis l'anecdotique gifle (dans les années 80) qu'il avait assénée à Djibo Ka que beaucoup de sénégalais jugeaient trop arrogant.

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