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Les sujets de l'annonce de la parole de Dieu selon le code de droit canonique

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par Toussaint TSHINGOMBE ILUNGA
Université catholique d'Afrique Centrale - Maitrise 2008
  

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CHAPITRE II : DONNÉES ECCLÉSIOLOGIQUES

1. L'annonce de la parole de Dieu selon le concile Vatican II

L'annonce de l'évangile se veut pour notre Église d'aujourd'hui, en buttes aux incertitudes et en proie au désarroi, une préoccupation, disons, un devoir fondamental. C'est dire en d'autres termes que l'annonce de l'évangile relève de la mission première de l'Église. En effet, au numéro 2 de l'exhortation apostolique Evangelii Nuntiandi du pape Paul VI, il est dit que annoncer l'évangile pour l'Église, c'est accomplir son office de messagère de la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ proclamée à partir de deux consignes fondamentales : à savoir, « Revêtez l'homme nouveau » (Ep. 4, 24 ; 2, 15) et « Laissez-vous réconcilier avec Dieu » (2Co. 5, 20). C'est une mission dont il faut s'acquitter avec diligence.

Toutefois, si l'annonce de l'évangile se veut un devoir pour l'Église il n'en demeure pas moins que les dimensions de cette annonce se doivent aussi d'être révisées pour apporter des éléments de réponses aux multiples interrogations qui hantent notre monde moderne. C'est pourquoi le Concile Vatican II s'est donné le devoir de réfléchir sur certaines questions en rapport avec l'annonce de l'évangile dont deux d'entre elles méritent d'être retenues ici.

La première revient à se demander, comment faire arriver à l'homme moderne le message chrétien dans lequel il peut trouver la réponse à ses interrogations et la force pour son engagement de solidarité humaine ? Autrement dit, comment actualiser le message chrétien pour le rendre assimilable par la modernité et que par ce fait il parvienne à susciter des renouvellements intérieurs ?

La deuxième question pendante à la première revêt une dimension méthodologique qui peut se résumer en ces termes. Suivant quelles méthodes faut-il proclamer l'Evangile pour que sa puissance soit efficace ?

Ainsi ces deux questions, pouvons-nous dire, vont servir de canevas au renouvellement méthodologique, ou disons à la révision des méthodes de l'annonce de l'évangile au monde moderne. Mais à ces deux questions, le deuxième Concile du Vatican se donne deux devoirs pouvant aider à mieux canaliser ces renouvellements méthodologiques et cette recentralisation du message évangélique :

Selon le premier devoir, il s'agit de préserver dans sa pureté intangible le message évangélique. En d'autres termes il s'agit d'éviter la prostitution de l'évangile, c'est-à-dire y faire entrer subrepticement toute sorte de choses pouvant dénaturer le message chrétien proclamé par le Christ.

Selon le deuxième devoir, il consiste à présenter aux hommes de notre temps, autant que possible, le message évangélique de manière compréhensive et persuasive. Ici deux dimensions méritent d'être relevées : la première est de l'ordre de la compréhension, c'est-à-dire comment faire pour que le message évangélique soit accessible à l'entendement de tous les hommes quelque soit leur culture intellectuel. Ici intervient le souci du ciblage de son auditoire et de l'adaptation du message. La deuxième est de l'ordre de la persuasion, c'est-à-dire comment rendre le message chrétien efficace. Cette visée est de l'ordre de l'efficacité et de l'efficience.

Ceci revient à dire que l'annonce de la Bonne Nouvelle aujourd'hui exige de l'Eglise la conviction, la liberté d'esprit et l'efficacité. Pour parvenir à sa fin l'axe central de l'annonce de l'évangile pour l'Église passe par trois considérations : la fidélité au message évangélique, se sentir serviteur de ce message et le transmettre intact et vivant. Intact, c'est-à-dire dans sa pureté originelle ; vivant, c'est-à-dire toujours d'actualité.

Nonobstant les dimensions de l'annonce de l'évangile susmentionnées, il importe tout de même de s'arrêter un temps soit peu pour saisir la portée significative de l'annonce de l'évangile. Il s'agit en d'autres termes, de saisir le sens de l'expression annoncer l'évangile ou tout simplement la teneur conceptuelle du terme évangéliser.

En effet, annoncer l'évangile pour l'Eglise, c'est porter la Bonne Nouvelle dans tous les milieux humains, et par son impact, transformer du dedans, rénover (renouveler) l'humanité elle-même. Il s'agit aussi comme le souligne Gaudium et Spes au numéro 53, d'évangéliser la culture et les cultures. Mais la dimension verbale en elle même ne saurait suffire pour aboutir à l'efficacité et la persuasion que vise cette annonce. C'est pourquoi le témoignage de vie se veut un élément primordial à la fructuosité de l'annonce de la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ. Il s'agit là certes d'une proclamation silencieuse mais très forte et efficace de la Bonne Nouvelle selon Evangelica Nuntiandi au numéro 21. Le témoignage de vie revêt de ce point de vue une place capitale dans l'évangélisation.

Toutefois, au témoignage de vie il s'avère nécessaire d'adjoindre l'annonce de Jésus-Christ par la parole, c'est-à-dire l'annonce explicite, annonce claire de la parole de vie. La parole de Dieu se doit d'être proclamée au-delà d'être témoignée par le vécu des porteurs de ce message, ceux que l'on appelle les messagers de la Bonne Nouvelle.

Cependant, l'annonce de la parole ne se limite pas à faire connaître les mystères du Christ, mais elle acquiert toute sa plénitude quand elle conduit à une adhésion du coeur et à une transformation de vie. De sorte qu'elle devient un facteur de libération et de conversion. L'annonce de l'évangile a une dimension libératrice et transformatrice. C'est même là un devoir, disons un mandat que l'Église a reçu du Seigneur, afin que les hommes puissent croire et être sauvés. Cette mission de l'Église n'est pas facultative, c'est un devoir qui relève d'un impératif catégorique. C'est pourquoi il faut s'acquitter à la perfection de ce ministère. Â ce propos l'apôtre Paul disait déjà « malheur à moi si je n'annonce pas l'évangile». Ainsi, il ne s'agit aucunement d'un titre de gloire, mais d'une obligation.

De plus, l'annonce de la parole de Dieu selon le Concile relève de la triple fonction d'enseigner, de sanctifier et de gouverner que l'Eglise a reçu du Christ qui est prêtre, roi et prophète. C'est pourquoi annoncer l'évangile c'est se faire un alter christus.

Par ailleurs, évangéliser c'est annoncer que le règne de Dieu est parvenu jusqu'à nous ; or ce règne est un déjà là qui n'est pas encore là. C'est pourquoi il importe de le rechercher, de le construire et de le vivre, une tâche grandiose qui incombe à toute la chrétienté. C'est aussi l'annonce du salut avec pour objet premier la libération de ce qui opprime l'homme à savoir le péché, le malin.

En somme il parait plus aisé pour nous de conclure en disant que l'annonce de l'évangile est en même temps une grâce et une vocation qui nous identifie au Christ fondateur de l'Église à qui il a laissé le mandat de poursuivre cette oeuvre gigantesque qui consiste à ramener dans la bergerie du Seigneur toutes les brebis dispersées.

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