WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Les sujets de l'annonce de la parole de Dieu selon le code de droit canonique

( Télécharger le fichier original )
par Toussaint TSHINGOMBE ILUNGA
Université catholique d'Afrique Centrale - Maitrise 2008
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

2. La mission de l'Église peuple de Dieu

Bien qu'il soit difficile de tirer au clair les modalités de passage du pouvoir et de la mission du Christ à l'Église, il est indéniable que l'Église agit in nomine Christi. Depuis les premières heures de son institution, à dater de l'époque apostolique, l'Eglise fut dotée du pouvoir de poursuivre la mission salvifique du Christ. La fonction d'annoncer l'Evangile de Dieu à toutes les créations de la terre incombe à l'Eglise, par mandat divin. C'est ce dernier qui est le fondement de la fonction missionnaire de l'Eglise17(*).

De manière générale, la participation aux tria munera Christi revient à toute l'Eglise constituée en Peuple de Dieu. Avant de parler du rôle des individus ayant reçu en particulier la mission formelle d'assurer la charge officielle d'enseigner la Parole de Dieu au sein du Peuple de Dieu, il est logique de considérer une telle fonction comme ecclésiale, c'est-à-dire une fonction attribuée tout d'abord à l'Église, au Peuple de Dieu tout entier.

L'importance ministérielle irrécusable de l'Eglise la fait opérer en quantité de sujet général, primaire et universel de l'annonce de la Bonne Nouvelle. Mais, afin de mieux déterminer ce titulariat, il nous faut recourir à la pertinence juridique des questions relatives à l'autonomie des tria numere Christi, ainsi qu'au mécanisme qui sous-tend le pouvoir sacré qui, dans l'Eglise, pour être efficace, en tant que potestas ad actum expedita, présuppose tant l'ordination que le mandat canonique.

La préférence du titre De Ecclesiae munere docendi, par rapport à l'ancien De magistero Ecclesiae, certifie le désir d'une responsabilisation qui se veut collective, effective et subsidiaire. La nouvelle image de l'Église et son ecclésiologie de communion ont facilité l'application de la doctrine conciliaire où une des catégories doctrinales spécifique du Peuple de Dieu est justement celle de Christifidelis.

3. La mission des fidèles chrétiens

L'Eglise n'est pas une masse anonyme. Elle n'est pas qu'une institution, elle est une société qui s'incarne dans les personnes qui la constituent formellement par leur adhésion ou incorporation, par l'entremise du baptême perfectionné par la confirmation. Cette caractéristique n'est donc liée ni à une quelconque fonction, ni à un statut personnel particulier ; elle se réfère simplement à tous les membres du Peuple de Dieu munis de droits et devoirs fondamentaux communs et propres à leur condition canonique, en tant que marqués du sceau indélébile apposé dans l'âme de chacun d'eux. Cet acte formel d'incorporation octroie à cette catégorie commune des personnes le statut juridique de fidèles chrétiens18(*).

Ce statut juridique fondamental commun nous amène, comme Javier Hervada et Luis Felippe Navaro avant nous, à considérer comme sujets actifs tous les fidèles chrétiens19(*). En effet, les fidèles chrétiens jouissent, en qualité de membres du Peuple de Dieu, du droit innée et divin de prêcher la Parole de Dieu, individuellement ou en association. En outre, ils jouissent du droit d'écouter la parole de Dieu de la bouche des pasteurs. Toutefois, dans la fonction de prêcher, ils ne jouissent pas tous du même statut personnel ; ils ne remplissent pas tous des fonctions égales. Aux can. 204 et 208 le CIC de 1983 annexe sciemment l'incise lourde de portée juridico-canonique : « chacun selon sa condition ».

L'engagement des fidèles à la tâche fondamentale de diffuser l'Évangile ne peut amener à instaurer une idée fausse de planification des fonctions ecclésiales. De même que l'Église est structurée hiérarchiquement, le munus docendi est hiérarchique20(*). La compréhension d'une telle opinion présuppose un principe constitutif de l'Église, celui d'égalité-diversité. Un autre principe qui sert à délimiter la fonction de prédication des fidèles chrétiens est la distinction entre le sacerdoce commun et le sacerdoce ministériel, selon le n. 10 de Lumen Gentium. Ce même passage de la constitution conciliaire sur l'Église enseigne qu'il existe entre les deux sacerdoces, non seulement une différence de degré mais aussi d'essence et que l'un est ordonné à l'autre.

En d'autres mots, la fonction de prêcher dans l'Église implique la distinction des degrés divers du ministère de la Parole. La prédication de la Parole de Dieu suit donc le statut juridique et la fonction de chacun. D'où, un degré a la charge de prêcher comme sa fonction naturelle, première et propre et un autre y coopère. La bipartition ou la tripartition du Peuple de Dieu conduit à l'analyse du second point : les sujets proprement dits de la Parole de Dieu.

* 17 Cf. PAUL VI, enc. Evangelii nuntiandi..., (8 décembre 1975), Cité du Vatican, Typographie Polyglotte Vaticane, 1975, n. 59 ; voir aussi les constitutions Lumen Gentium, n.17 ; Ad Gentes, nn. 1, 2, 6, 3. Pour JEAN-PAUL II l'Eglise est par nature missionnaire : enc. Redemptoris missio (7/12/1990), Città del Vaticano, Libreria Editrice Vaticana, 1991, nn. 9 et 62. Cet aspect missionnaire de l'Eglise est également relevé par BÜHLMANN, W., La tierce église est là, Kinshasa, éditions Saint-Paul Afrique, 1978, p.230ss.

* 18 « C'est un droit qui ne provient ni d'une concession de la hiérarchie - bien qu'il s'exerce sous la juridiction général de l'autorité compétente - ni d'une mission confiée par elle, mais qui est reçu en vertu de la condition personnelle de membre du peuple de Dieu. Et puisqu'il provient du baptême, il s'agit d'un droit propre à tous les fidèles » DEL PORTILLO, A., Fidèles et laïcs dans l'église. Fondement de leurs statuts juridiques respectifs, (trad. fr.), Paris, SOS, 1980, p. 98-99 ; HERRANZ, J., Studi sulla nuova legislazione della Chiesa, Milano, Giuffrè Editore, 1990, p205-240.

* 19 Cf. HERVADA, J., Diritto costituzionale canonico Giuffrè Editore, 1989, p 65. voir aussi NAVARO, L.F., Il fedele laico, dans Il dirritto nel mistero della Chiesa, II, Roma, PUL, 1990, p. 142-147.

* 20 «L'impegno universale dei fedeli a cooperare alla dilatazione del Regno di Dio, non deve in noi ingerire l'idea che sia un munus pianificato: tale idea non può essere in alcun modo recepita in seno alla Chiesa cattolica, la quale è nella sua essenza a struttura gerarchizzata: anche il munus docendi è gerarchcamente ordinato» : DAMIZIA, G., Rapporto tra «munus docendi» e «munus sanctificandi», dans monitor Ecclesiasticus 109 (1989), p. 111.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Entre deux mots il faut choisir le moindre"   Paul Valery