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Le FMI et la crise financière internationale depuis les années 80

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par Jean Bruno RAKOTOMALALA
Université Montesquieu Bordeaux IV - DEA 2004
  

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Section II : Les résurgences multiples des crises financières internationales depuis les années quatre vingt dix.

Si la crise d'endettement des années 1980 trouve principalement sa source dans les recyclages des pétrodollars, la politique monétaire américaine et le second choc pétrolier, les crises multiformes des années quatre vingt dix s'expliquent en grande partie par la financiarisation à rythme effréné de l'économie. D'une part, la volatilité des mouvements de capitaux, l'encrage nominal, et le déséquilibre macroéconomiques sont les éléments déclencheurs de ces crises.

D'autre part, la montée en puissance des titres obligataires et la venue en masse des nouveaux débiteurs et créanciers a changé les structures d'endettement des PED.

I- Typologie des crises financières depuis les années 1990 :

La libéralisation des mouvements de capitaux a transformé l'économie mondiale en économie de rente. C'est ainsi que la sphère financière exerce sa force sur l'économie réelle. Mais comme le soulève l'Américain GALBRAITH dans son oeuvre intitulé « Pour une société meilleure, le capitalisme est instable par nature surtout dans sa prime jeunesse.

Les crises mexicaines de 1994, asiatique de 1997, russe de 1998, Argentine de 2001 montrent l'instabilité de la sphère financière, indice du limite du capitalisme financier

1 . La crise mexicaine de 1994 (crise Tequilla) :

Depuis 1988, le Mexique avait engagé de profondes réformes de l'économie et avait renoué avec des perspectives de croissance dans un contexte de l'inflation et de taux de change stable. Ils connaissaient des entrées de capitaux massifs, pour financer à la fois des investissements à rendement attractifs et des importations elles aussi croissante en volume[Daniel Cohen et Richard Portes, 2003, p. 108]

Cette situation s'est dégradée à partir de 1994 lorsque l'horizon politique s'est détérioré, avec respectivement la révolte des populations du Chiapas en janvier, l'assassinat du candidat PRI à la présidence en mars, puis l'assassinat du secrétaire général du PRI en septembre.

De ce fait, les investissements de portefeuille connurent un net retournement à la fin un second semestre de 1994, chutant de 8,7 milliards de dollars à 1, 6 milliards ( cf. Tableau 6)

Tableau 6 : Quelques indicateurs du Mexique 1990-1994( en milliards de dollars)

 

1990

1991

1992

1993

1994

Importations

Balance courante

(en % du PNB)

Inv portefeuille

Inv Direct

63,5

-2,93

10,72

2,55

72,7

-4,87

13,34

4,74

86,1

-6,89

16,88

4,39

91,1

-5,98

29,48

4,39

108

-7,28

8,8

10,97

Graphique 2 : Quelques indicateurs du Mexique (1990-1994)

( en milliards de dollars)

En même temps, l'accroissement du crédit avait provoqué un effondrement de l'épargne privée dont le taux était passé de 16% à 9% du PIB entre 1989 et 1993. L'appréciation réelle de Peso et l'emballement de la demande extérieure expliquent le creusement du déficit courant de 3% à 8% pendant la même période. Dans ce contexte, l'état eut plus de mal à financer ses besoins (paiements d'intérêt, remboursement, déficits) sur le marché et décide d'émettre des bons du trésor à court terme (de 3 mois à un an) indexés sur le dollars ( tesobonas) à un taux plus faible(20 %) étant donné que les anticipations de dévaluation étaient encore quasi nulles. Ce faisant, néanmoins, les autorités mexicaines s'exposaient largement au risque de change, et ce d'autant que ces tesobonas étaient détenus à 80% par des non-résidents.

Contre les pressions à la baisse sur le peso induite par les retraits de capitaux, le gouvernement défendit sa monnaie en puisant dans sa réserve de change, mais sans parvenir à restaurer la confiance des investisseurs. Peu après les élections, le 20 décembre 1994, la nouvelle équipe au pouvoir décide de dévaluer le peso de 15%. Cette décision, qui révèle au monde l'ampleur de la crise financière de Mexique provoque une crise de confiance et de sortie des capitaux. En quelques jours, après le 20 décembre 1994, les réserves de change furent ramenées de 29 à 6 milliards de dollars. Rapidement le peso chute de plus de 50 % passant de 3,44 pesos à 7,66 pour un dollar et la bourse du Mexique s'effondre.

Dès lors la crise de change débouchait sur la possibilité d'une crise de dette auto-réalisatrice. Par effet de contagion de nombreux autres pays en développement d'Amérique latine subissent également des soties de capitaux. La crise s'aggrave encore lorsque le congrès américain refuse d'approuver le soutien financier de 40 milliards de dollars, envisagé par l'administration CLINTON.

En réponse à un appel pressant du trésor américain, le FMI accepte d'apporter au Mexique 18 milliards de dollars en complément d'un prêt de 20 milliards de dollars par les Etats-Unis [Patrick Lenain , 2004, p.37].

En tout, les montants financiers engagés par le plan du sauvetage international furent sans précédent , 50 milliards de dollar afin de garantir tous les créanciers étrangers.En contre partie, le gouvernement mexicain annonce le programme d'ajustement réduisant le déficit de la balance courante de 8 % à 1% du PIB, en une seule année. Ce plan a fait reculer le PIB de 7% en 1995. Ce qui montre l'ampleur sociale et l'inarticulation des politiques économiques appliquées.

La crise mexicaine ne va pas tarder à répercuter d'autres économies émergentes. Tel a été le cas en juillet 1997 lorsque la crise asiatique s'éclate.

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