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Elevage Pastoral en Ariège : Vulnérabilité des animaux au pâturage, évolutions des systèmes d'élevage, adaptations aux mesures d'accompagnement du plan du réintroduction et de conservation de l'ours brun (Ursus artos) dans les Pyrénées françaises 2006-2009.

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par Eric Duplex ZOUKEKANG
INPT/ENSAT/ENFA - Master AgroBioSciences: The Agro Food Chain 2008
  

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1.1.8 Le contexte de la prédation par L'ours brun

L'inaccessibilité des terres marginales a permis la survie d'espèces éliminées en zone de forte densité agricole. Par conséquent, il y a une pression sur les gouvernements de déclarer ces régions comme zones protégées, à la fois en raison de la pression du lobby de conservation et les potentiels « revenus du tourisme ». Ces zones, qui étaient jusqu'à lors les domaines des pasteurs sont de plus en plus transformées en réserves de biodiversité. Ajouté à ce désir de reconquête de la nature, les incertitudes sur l'occupation des terres par l'activité pastorale rendent inefficaces les revendications des éleveurs. Dans l'ère pré-moderne, la prédation sur les troupeaux a été une préoccupation majeure de la quasi-totalité des éleveurs et une demande constante de la main d'oeuvre en élevage. L'expansion de l'agriculture et la propagation des armes modernes au début du XXe siècle ont largement éliminé les prédateurs dans l'ensemble des écosystèmes. Toutefois, des modifications extérieures ont des répercussions sur la perception de la prédation et donc les attitudes à l'égard de l'élimination des gros prédateurs. De nombreuses espèces, comme les loups, les ours et le léopard des neiges, sont maintenant considérées comme menacées et, par conséquent, font l'objet des efforts de conservation plutôt que comme une nuisance à éliminer (Göbel, 1997).

1.1.8.1 Considérations générales

Les grands prédateurs (Ours, Loups et Lynx) sont aujourd'hui totalement protégés. Concernant l'ours, la convention sur la diversité biologique (CBD), l'UICN, la Directive « Habitats », la Convention de Berne, la Convention de Washington, les résolutions du parlement européen (A2- 339/88, ABL C 69/201, 20.3.1989 ; A2-0154/94, ABL C 128/427, 09.05.1994, les Recommandations du conseil de l'Europe (Recommandation n° 10, 1988 ; Recommandation n° 43, 1995), la Réglementation nationale (CNPN) interdisent toute activité pouvant mettre en danger la vie de cette espèce (Ministère de l'écologie, 2006). Du fait de ce statut de protégé, les éleveurs ne peuvent que réclamer des expertises pour que les dégâts sur leur exploitation (animal mort ou blessé) soient imputés à l'ours. La difficulté de résolution du « problème » ours en montagne vient du fait que celui-ci est considéré comme espèce parapluie et espèce emblématique (générateur de revenus à travers le tourisme). Ceci veut dire que si avéré, l'ours garantirait le plein fonctionnement des écosystèmes de montagne et serait donc bénéfique à la fois au pastoralisme et à la population riveraine. En d'autres termes, l'ours améliorerait la biodiversité et la multifonctionnalité des territoires de montagne donc s'associerait au pastoralisme pour rendre la montagne plus productive et assurer une production plus durable. Sauf que dans le contexte des Pyrénées, les éleveurs, ne voyant pas immédiatement le bien fondé de l'ours mais son contraire, de part ses interventions négatives sur leur survie, la méthode essai-erreur ne peut les rassurer car c'est de leur avenir dont il est question. Aussi, ils acceptent mal que les externalités négatives sur l'environnement de l'agriculture intensive soient « ignorées » et eux, avec une activité multifonctionnelle et productrice d'externalité positives indexés.

La propriété de l'Etat sur laquelle est fondée une certaine spécificité ariégeoise est grevée de droits d'usage au profit des éleveurs des communes usagères. Ces droits sont tout à la fois individuels (chaque exploitant de la commune) et collectifs (l'ensemble des exploitants de la commune). Ils équivalaient dans l'esprit de leurs prétendants à un véritable droit de propriété. Par ailleurs, ces vacants domaniaux ont été considérés de tous temps comme des dépendances de la forêt de l'Etat, et, à ce titre, sont soumis au régime forestier. C'est ainsi que les prescriptions du Code Forestier relatives aux droits d'usage dans les bois de l'Etat leur sont appliquées. Cette divergence de point de vue entre le régime juridique et la nature physique de ces biens est certainement à l'origine de nombreux conflits dans l'usage de ces fonds. Cela a engendré depuis le XIIIe siècle un climat d'opposition plus ou moins systématique entre l'Administration des Eaux et Forêts d'une part, les éleveurs et les élus d'autre part.

L'ours renforcerait la multifonctionnalité des territoires de montagne, il génèrerait une activité touristique, il produirait plus de biodiversité et donc améliorerait les fonctions des écosystèmes de montagne et par ricochet les services rendus au pastoralisme (à démontrer). Le pastoralisme confère un statut multifonctionnel aux territoires de montagne, il génère une activité touristique (création des merveilleux paysages, ouverture des milieux...), il produit la biodiversité et donc améliore les fonctions des écosystèmes de montagne et par ricochet les services rendus à l'ours. Ours et pastoralisme amélioreraient simultanément leur existence si ces considérations étaient avérées pour l'ours. Dans ce sens une cohabitation Ours - Pastoralisme serait très productive !

La réintroduction de l'ours brun dans les Pyrénées françaises (1996, 2006) modifie la perception d'un élevage globalement favorable à l'environnement. La place que l'on souhaite attribuer à cet élevage dans la protection des espaces naturels est l'objet de prises de positions très contrastées et la présence de l'ours engendre des modifications de pratiques d'élevage susceptibles de remettre en cause la contribution de l'élevage à la gestion des espaces « naturels ». Les scientifiques concernés savent bien que les pertes sur les troupeaux peuvent être beaucoup plus importantes. Mais sur le terrain, on s'aperçoit que la tendance est de considérer que c'est plutôt exceptionnellement. Implicitement, tout se passe comme s'il y avait un objectif « d'innocenter » le prédateur, en mettant en avant les chiens errants, et en cause les pratiques de l'éleveur, voire sa bonne foi. Le risque d'attaque pèse sur le troupeau jour et nuit, tout au long de la présence en estive. Les questions des pertes indirectes et encore plus celles des animaux non retrouvés sont cruciales (Garde, 2001). Se rapportant aux travaux de Garde (2006) sur le loup, si l'ours n'est vraiment que le bouc émissaire des autres difficultés de la profession ovine, c'est une perte de temps que de travailler à la protection des troupeaux ; si à l'inverse, l'ours est une question technique nouvelle appelant de gros efforts d'adaptation de la part des éleveurs et des bergers, c'est une perte de temps que de vouloir expliquer l'opposition des éleveurs par des considérations historiques, psychologiques, voire mythiques. Au début des années 1990, le dernier ours des Pyrénées centrales disparaissait laissant seulement 7 à 8 individus du noyau occidental. En 2005, la population d'ours brun des Pyrénées était de 14 à 18 individus. Ce nombre, insuffisant pour sauver l'espèce, un nouveau programme de renforcement a été mis en oeuvre et 5 ours relâchés dans les Pyrénées centrales en 2006 (Ferrus, 2007). Pour le Ministère de l'écologie (2006) et Ferrus (2007), l'ours n'est pas seulement considéré dans ce programme comme une espèce emblématique, mais aussi une espèce parapluie qui offre de nombreuses retombées économiques (tourisme) et écologiques (conservation de la biodiversité).

1.1.8.2 Ecologie de l'ours brun

L'Ours bruns se trouve dans de nombreux biotopes, de la périphérie des déserts à des forêts de
montagne et zones de glace. En Europe, l'ours brun est le plus souvent trouvé dans les forêts de

montagne, en Sibérie, il réside principalement dans les forêts tandis qu'en Amérique du Nord, ils préfèrent la toundra, les prairies alpines et les côtes. Les principales exigences de cette espèce sont des zones à forte densité de couvert dans lequel ils peuvent s'abriter le jour (Ministère de l'écologie, 2006).

1.1.8.3 Structure sociale de l'ours

Bien que le plus souvent solitaires, les ours se regroupent parfois sur une zone importante de leur

ressource alimentaire et forment un groupe familial de « pâture ». Dans ces cas, une hiérarchie de dominance impliquant l'agression est établie. Même si c'est le mâle adulte le plus costaud qui est le plus respecté, les animaux les plus agressifs sont les femelles allaitantes.

1.1.8.4 Cycle de vie de l'ours

Les ours naissent vulnérables, étant aveugles, nus et avec un poids de 340 à 680 grammes

seulement. Les oursons croissent rapidement pour atteindre 25 kg à 6 mois, et continuent à téter pendant 18 à 30 mois en mangeant une variété d'aliments. Les Oursons restent généralement avec la mère jusqu'à la troisième ou quatrième année de leur vie. Dans la nature, l'ours brun peut atteindre 20 à 30 ans (Ministère de l'écologie, op. cit.).

1.1.8.5 Reproduction de l'ours

Parfois, les mâles luttent avec les femmes avant l'accouplement, et une fois qu'ils ont dominé, ils

ont tendance à les protéger de 1 à 3 semaines. L'Ours brun s'accouple de Mai à Juillet, et l'ourse a une gestation de 180 à 266 jours. Les naissances ont lieu de Janvier à Mars, alors que généralement la femelle est encore en hibernation. Elle met bat généralement deux à trois oursons avec un intervalle entre mises bas de 2 à 4 ans.

1.1.8.6 Ration alimentaire de l'ours

L'ours brun est omnivore et son régime alimentaire varie avec la saison : de l'herbe et des pousses

au printemps aux baies et petits fruits en été, noix et prunes en automne. Toute l'année il mange les racines, les insectes, les mammifères, des reptiles, et bien sûr, le miel et le bétail.

1.1.8.7 Conflit Homme - Ours ou Homme - Prédateur

L'ours est un problème par l'angoisse qu'il génère, les menaces concrètes qu'il fait peser sur les

troupeaux, mais aussi pour une raison plus profonde : l'ours est devenu le moyen, pour les « institutions et écologistes », de s'approprier la gestion d'un espace en lieu et place de ceux qui y maintiennent une biodiversité agricole et ordinaire très riche, à partir de races rustiques et de pratiques pastorales adaptées. C'est effectivement d'un choix de civilisation23 qu'il s'agit : continuer, en l'adaptant au nouveau millénaire, cette très ancienne civilisation pastorale qui a construit à la fois des hommes, des cheptels, des milieux.

23 Nous voulons savoir réellement quels choix de société sont effectués avec l'ensauvagement de la montagne (LACUBE Philippe, Entretien. Mai, 2008)

Les ours sont parfois connus pour leurs attaques sur le bétail et les canalisations d'eau, leur incursion dans les vergers et les ruchers, la fouille des poubelles et à l'occasion des entrepôts de nourriture. L'homme est naturellement effrayé par ces grands prédateurs et la première réaction est de les attaquer ou les tirer. Toutefois, les attaques sur l'homme ne semblent pas être le résultat d'un comportement prédateur, mais plutôt un résultat de défense de ses petits ou d'une carcasse contre l'homme. La présence d'un ours blessé est la situation la plus dangereuse (Ministère de l'écologie, 2006 ; Ferrus et WWF, 200824).

L'histoire de l'irréversible décadence d'un peuple ougandais, les Iks, anéantis par la décision prise en 1962 par I'Etat colonial de consacrer leur territoire à la « protection de la nature » en l'érigeant en parc national sans que la gestion de ces ressources en ait été améliorée. Le destin des Iks illustrait jusqu'à l`absurde la problématique élémentaire des effets sociaux d'une politique de préservation du milieu naturel décidée par un pouvoir central sociologiquement et culturellement extérieur à la société locale (Constantin, 2008).

L'analyse des conflits Homme - Prédateur est encombrée par un ensemble de mythes entretenant une approche émotionnelle dans toute une partie de l`opinion publique, en particulier l`opinion euro-américaine invitée à faire pression sur les décideurs nationaux et internationaux. Cette mythologie mêle souvenirs d'enfance et quête du paradis perdu, de l'harmonie oubliée entre l'Homme et la Nature, harmonie que romantisme et aventurisme ont cru trouver dans ces confins du monde connu sur lesquels surfe aujourd'hui avec talent Nicolas Hulot. L'honnête et sincère téléspectateur euro-américain qui applaudit l'interdiction de chasser l'éléphant après le bébé phoque est aussi bouleversé devant le corps sans âge d'adolescents sous-alimentés (...). En tout état de cause, imposer aux indésirables les mesures indispensables pour rétablir et entretenir les équilibres naturels définis à Washington, Paris ou Gland (Suisse), (...), peut consister à obtenir leur déguerpissement ; la politique de gestion des ressources naturelles a aussi ses intégristes, inspirés par les grands humanistes dont les « solutions finales » s'appuient sur des certitudes scientifiques (Constantin, op. cit.).

1.1.8.8 Dynamique de l'expansion de l'ours dans les zones d'élevage

Si les territoires occupés par le loup sont précisément les mêmes que ceux mis en valeur par le pastoralisme méditerranéen montagnard, et en particulier concernant les ovins (Garde, 2002), ceux occupés par l'ours devraient être beaucoup plus étendus en raison de leur alimentation et leur aire de vie.

24 http://www.panda.org/about wwf/what we do/species/problems/human animal conflict/human bears wolves conflict.cfm

1.1.8.9 Etendue des dommages liés à l'ours

La prédation sur le bétail produit des dommages directs et indirects à l'exploitation et augmente la charge de travail du berger ou de l'éleveur. Ainsi, la présence de l'ours est censée mettre en cause la durabilité du pastoralisme et la présence des troupeaux en montagne. Ceci parce que la logique actuelle de l'exploitation pastorale exige de plus en plus d'animaux par troupeau (cours de viande en baisse constante), la limitation des charges supplémentaires et la vente aux périodes ciblées. L'ensemble des situations concernées par la prédation sur le bétail donne lieu à une crise sociale aiguë (MAUZ, 2002) liées aux difficultés techniques ainsi qu'aux stratégies de déni du rôle des prédateurs dans ces difficultés, véhiculées par ses défenseurs (Garde, 2000). Malgré les efforts des éleveurs de se défendre contre l'arrivée des prédateurs, les systèmes de protection classiques ont de nombreuses limites, et ne sauraient constituer une solution durable pour la cohabitation. Les contraintes de la prédation, en plus des faibles revenus de l'élevage, découragent l'installation des jeunes agriculteurs (Anonyme, 2007a).

La conséquence ultérieure de la présence de grands prédateurs est l'abandon des activités d'élevage, en montagne comme en fond de vallée. Sont concernés, en premier lieu, les petits propriétaires d'exploitations agropastorales familiales de montagne. Ils se sentent dans l'impossibilité et l'incapacité totales de gérer cette situation nouvelle et difficile, qui compromet le maintien d'une double activité (en montagne comme en fond de vallée). De plus, cela met en péril tout le travail de soutien aux éleveurs. Les effets concomitants de toutes les modifications de la conduite des troupeaux sont de nature à provoquer l'apparition d'un transfert dangereux de fertilité depuis les secteurs les plus éloignés jusqu'aux parcs de nuit de protection placés à côté des bergeries, ainsi qu'un appauvrissement progressif des sommets des aires pâturables à proximité des cols et des crêtes (Dubost, 1981 ; Sato, 1982 ; Cugno, 2002 ; Garde et al., 2006). La totalité des déjections animales déchargées pendant la nuit sera alors accumulée de façon excessive à l'intérieur des enclos, créant ainsi une situation difficile à gérer, aux répercussions négatives, aussi bien du point de vue écologique qu'agronomique (Lombardi, 1997 cité par Cugno, 2002 ; Garde et al., 2006).

En péril, la nature et la vie sur Terre sont actuellement victimes d'un mode de société. Le système capitaliste, largement dominant dans le monde occidental, connaît une extension planétaire : la mondialisation. L'agriculture intensive a généré trop d 'externalités négatives à l'environnement. Aujourd'hui, la « fabrique » d'une nouvelle agriculture qui a débouché sur le concept de multifonctionnalité des exploitations est beaucoup plus portée par des systèmes extensifs. Les grands prédateurs (loup, ours...) espèces parapluie et/ou clé de voûte de la majorité des écosystèmes du nord de la planète, mettent-ils en lumière ce rejet de la nature (Moriamé, 2004) ou sont-ils victimes de la « perfection des moyens et la confusion des fins » de ce siècle ? Aujourd'hui,

ce n'est peut-être plus la peur qui pousse à éliminer le prédateur. L'intérêt économique qui accompagne l'élevage, le profit et, plus généralement, la croissance économique, sont devenus les objectifs majeurs de l'humanité. Aux dépens de la nature, malheureusement, et de l'homme, finalement. Tout devient marchandise, ce qui n'est pas nécessairement scandaleux : tout travail mérite salaire et créer la beauté d'un paysage ou d'un bâtiment est un même travail ... restent à déterminer les valeurs et les équivalences! Pour la valeur paysage, c'est presque mission impossible à lire les travaux des économistes : comment fixer un équivalent monétaire aux paysages, quelle cotation, quel CAC 40, quels actionnaires, quelle loi de l'offre et de la demande ?

1.1 Problématique

Les arguments d'ordre techniques et économiques actuels de l'élevage pastoral, la représentation que les éleveurs pastoraux ont de leur savoir-faire et de l'estive, n'offrent pas une sécurité pour la cohabitation pastorale. Par conséquent, du fait de la vulnérabilité des animaux au pâturage liée à la prédation par l'ours dans un système d'élevage en équilibre instable et fragile, l'anxiété pour l'avenir entraîne des considérations uniquement négatives du prédateur et menace sa survie. Dans ce contexte, parler de maximisation de la production, de durabilité et de biodiversité en rapport au prédateur génère beaucoup de malentendus. Aussi, les acteurs ruraux ne retrouvant pas la préservation des « acquis » culturels, sociaux et techniques de leur élevage pastoral acceptent mal la préservation de l'ours brun en l'installant confortablement dans « leurs » estives et zones de montagne.

Nous avons réalisé une étude sur la compatibilité de l'application des mesures d'accompagnement du plan ours avec les configurations techniques, sociales, culturelles et économiques du système pastoral en Ariège et principalement sa répercussion sur la conduite dans les estives et donc la perturbation du fonctionnement général. Nous présenterons les principaux enjeux des relations élevage - environnement et ours - environnement, les transformations des élevages en lien à la présence de l'ours dans les résultats. Nous discuterons ensuite si possible les conséquences de ces modifications et l'accompagnement des transformations de ces élevages pour assurer leur pérennité et leur contribution à la gestion des espaces.

1.1.1 Question de recherche

Pour ce travail, considérant les aspects biophysiques, biologiques et physiologiques liés au milieu, à la ressource et au bétail, les aspects socio-professionnels et technico-culturels liés au pastoralisme et enfin les aspects pratiques préconisées par le plan ours lié à la conservation, notre recherche s'est articulée autour de la question suivante : L'usage fait des estives en Ariège est-il compatible avec la mise en pratique des mesures d'accompagnement du plan de réintroduction de l'ours brun dans les

Pyrénées françaises ? Pour répondre à cette question, nous avons formulé des hypothèses pour l'orientation de nos investigations.

1.1.2 Hypothèses de recherche

Trois hypothèses majeures découlent de nos objectifs pour répondre à la question formulée. Il s'agit de :

1. La présence de l'ours brun induit des réorganisations du système d'exploitation non rentable pour l'élevage pastoral.

2. Le système pratiqué permet une certaine capacité d'adaptation.

3. La diversification des exploitations est une réponse à leur sensibilité et une mesure alternative.

1.1.3 Objectifs d'étude

Nous avions voulu initialement traiter de la vulnérabilité de tous les animaux au pâturage mais en nous rendant compte à la suite des entretiens que les bovins, équins et caprins25 étaient moins concernés, nous avons trouvé plus judicieux de recentrer nos propos sur les ovins principalement. L'objectif de ce travail est de s'informer et de comprendre le fonctionnement du système agraire en Ariège, d'analyser le système d'élevage d'un point de vue zootechnique, économique et socioculturel et d'interpréter comment l'ours brun et ses mesures d'accompagnement influencent tout cela. Cela permettra de vérifier si toute modification sans tenir compte de ces historiques sociotechniques et, des données topographiques est de nature zoohygiénique et préjudiciable pour la durabilité du système ou non. Enfin, ce travail vise à déterminer les alternatives et les perspectives de l'élevage pastoral en Ariège dans ce contexte particulier.

25 L'élevage caprin ici étant pour la production de fromage, la conduite est moins extensive et moins dépendante de l'estive ou tout au moins, la garde est plus serrée ; les animaux devant être traits en fin de journée.

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault