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Elevage Pastoral en Ariège : Vulnérabilité des animaux au pâturage, évolutions des systèmes d'élevage, adaptations aux mesures d'accompagnement du plan du réintroduction et de conservation de l'ours brun (Ursus artos) dans les Pyrénées françaises 2006-2009.

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par Eric Duplex ZOUKEKANG
INPT/ENSAT/ENFA - Master AgroBioSciences: The Agro Food Chain 2008
  

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2.2 Collecte des données

Une trame d'enquête sur la gestion technico-économique et socio-culturelle de l'exploitation a été conçue à la suite bibliographique. Bien que n'adaptée en partie aux éleveurs pro-ours, elle a inspiré les entretiens avec ces derniers. Voulant éviter les réponses du genre : Je n'ai pas encore été prédaté et ne sais quels dommages l'ours crée au système ; Je n'ai pas encore réfléchi sur les alternatives au contraintes liées à l'ours ; Je ne saurai mettre en application les mesures de protection alors que mon troupeau ne souffre pas de prédation..., j'ai réalisé un premier entretien avec les responsables de l'ASPAP pour cibler les communes à fort enjeu lié à la prédation ainsi que les éleveurs qui ont subi les dégâts d'ours sur leurs exploitations et ceux avoisinants. Ceci m'a permis de choisir mes interlocuteurs compte tenu des aspects matériels et temporels de ce stage.

2.2.1 Une approche bibliographique pour définir l'état des travaux sur le sujet

La documentation sur le système d'élevage pastoral est aussi « difficile » à trouver que le système est complexe à gérer. Il est fréquemment rencontré des données sur le nomadisme et la transhumance en milieux tropicaux, et dans d'autres pays du Sud où la logique de fonctionnement de l'exploitation n'est pas tout à fait la même que dans les pays du Nord. La plupart du temps, le système tel qu'il est présenté fait allusion à la technique d'il y a 500 à 600 ans. Concernant le pastoralisme dans les Pyrénées, les archives montrent que, dans les années 1400 à 1500, le rassemblement des animaux se faisait seulement à la maison le soir. Elles montrent, cependant quoi éviter dans ce système : les bergers envahi avaient légalement le droit de saisir le bétail jusqu'à paiement d'une pénalité. Ce système a demeuré en « escabot » entre l'an 1500 et 1900, pas de véritables troupeaux, moins de 150 animaux à la charge d'un berger. C'est une forme de pâturage, à

la fois fragmenté mais couvrant l'ensemble du territoire, très ancienne (plus d'un demi-millénaire), qui a véritablement "créé" l'éco-agrosystème que sont les montagnes Pyrénéennes et la richesse de leur végétation jusqu'à haute altitude. Introduire des changements, par d'autres moyens de garder les bêtes détruirait la façon dont cet environnement a été établi et maintenu (...) voire détruirait cet environnement (B. Besche-Commenge, 2008). Toutefois, s'il s'avérait nécessaire de changer les pratiques pour favoriser la cohabitation pastorale, il faudrait au préalable former et accompagner les exploitants sur cette nouvelle façon sous peine de transformer cohabitation pastorale en exclusion pastorale.

2.2.2 Enquêtes de terrain

L'Ariège étant divisé en trois arrondissements et, seuls deux véritablement concernés par les problématiques ours (Foix et Saint-Girons), j 'ai sélectionné quelques exploitants de ces arrondissements en plus de quelques éleveurs des communes de Melles (commune de la Haute Garonne ayant mis en place les mesures d'accompagnement suite à la prédation excessive) et d'Arbas (commune de la Haute Garonne théâtre du premier lâcher). Du fait de la limitation du temps et des moyens, les entretiens semi conversationnels se sont déroulés par téléphone, au domicile de l'exploitant ou sur l'exploitation. Lors de ces entretiens, le fait de ne pas prendre parti a dû limiter les réponses des exploitants au point où j 'ai dû prendre le même parti que celui enquêté à chaque fois pour que celui-ci soit plus confiant. Ceci a ses avantages et ses inconvénients. L'avantage étant que l'exploitant se « lâche » complètement dans les réponses qui confortent sa position. L'inconvénient est qu'une question ou remarque à l'opposé de leurs champs d'intérêts génère le plus souvent une réponse très courte, avec des propos du genre : vous-même vous savez que... et là vous êtes impuissant de dire je n'en sais rien (pour rester cohérent).

Les approches compréhensives des pratiques développées dans le domaine de la socioanthropologie montrent que le sens de ces pratiques est ambigu et non donné a priori. La collecte d'informations directement ou par l'intermédiaire d'enquêtes sur la réalisation physique d'une pratique (ici l'élevage) ne conduit pas à identifier la signification des choses. Mais il est possible d'obtenir le sens, à travers l'analyse de ce que les pratiquants disent. Cette signification peut être déduite de la description des agriculteurs, car en eux, « ils ne disent pas la vérité des choses, mais la vérité de leur relation aux choses » (Darré, 1999). Ainsi, afin de caractériser le sens de la diversité et la transformation des pratiques paysannes, il est important de recenser les concepts dans leurs actions/mouvements et de ne pas isoler les concepts d'un agriculteur dans sa position sociale (...). Afin d'avoir des points de vue, des alternatives aux contraintes et des perspectives de production diversifiés, j'ai interrogé les éleveurs de plateau, de montagne, de haute montagne, de coteaux, ceux pour et ceux contre la cohabitation pastorale avec la préférence à l'élevage ovin qui est plus sensible

St Girons

Soueix

Note: Pas d'Estive dans les villes soulignées

= Le Pays Couserans

= Le Pays des Pyrénées Cathares

= Le Pays des Portes d'Ariège-Pyrénées = Le Pays de Foix Haute Ariège

+ = Sor

++ = Barjac

= Larcat = Verdun

= Ascou

= Les Cabannes

Figure 3 Dispersion géographique des éleveurs enquêtés

(adapté de la carte des villages de l'Ariège. Préfecture de l'Ariège)

à la prédation. Même si dans la réalité, plus de 90% des éleveurs sont opposés à la cohabitation, j'ai interrogé 7 éleveurs contre la cohabitation, 6 éleveurs en faveur, 2 bergers et 2 gestionnaires de GP.

2.2.3 Analyse des structures et des systèmes d'élevage

J'ai pensé que le statut juridique de l'exploitation aurait une certaine influence sur les systèmes de

production et par conséquent amoindrir la vulnérabilité des troupeaux. J'ai ensuite recueilli des informations sur l'agriculture, l'élevage, la reproduction et le système fourrager. Afin d'avoir un large spectre de situations, j'ai enquêté avec un échantillon dispersé les éleveurs des deux arrondissements concernés directement par la prédation (voir figure 3 ci-contre).

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