WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Etude comparative SYSCOHADA et IFRS

( Télécharger le fichier original )
par Mohamed Deen TOURE
ISCAE Guinée - Maitrise finance comptabilité 2008
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

PARTIE I LES EFFORTS D'HARMONISATION A TRAVERS UNE ETUDE

COMPARATIVE AU NIVEAU DU FONDEMENT THEORIQUE

Nous allons tenter de voir si le système comptable ouest africain des entreprises est en harmonie avec le référentiel internationale. Nous allons commencer par étudier la norme des normes qui est la constitution ou le cadre conceptuel et ceci avant de passer à la comparaison des normes IAS avec les articles de l'OHADA. En effet, si le cadre conceptuel contient des divergences substantielles avec le cadre internationale on s'attendra à des normes divergentes. Nous voulons étudier à travers ce chapitre la racine, voir l'essence des divergences qui peuvent exister entre les normes comptables ouest africaines et internationales.

Le système comptable OHADA avait certainement pour ambition de construire une théorie générale de la comptabilité financière. Cette ambition a même devancé la logique mondiale car les premières applications des normes internationales n'ont eu lieu qu'en 2005 alors que le système OHADA est appliqué depuis 1998. Ce chapitre est divisé en trois sections. La première va s'intéresser à l'étude des divergences au niveau des objectifs du cadre conceptuel et aux utilisateurs de l'information financière. Dans une deuxième section nous nous intéresserons à l'étude comparative au niveau des caractéristiques de l'information financière, les principes comptables d'élaboration des états financiers et leurs éléments. La troisième section traitera des conditions de prise en compte et d'évaluation des éléments des états financiers et la notion de capital. (Voir Annexes) (ART 11, 13, 25)

Nous allons toutefois noté que les IFRS parlent d'un cadre conceptuel alors que l'OHADA ne définisse pas de cadre conceptuel.

1. ETUDE COMPARATIVE AU NIVEAU DES OBJECTIFS ET AU NIVEAU DES

UTILISATEURS

L'étude du cadre conceptuel doit passer obligatoirement par l'étude de ses objectifs pour passer par la suite à identifier les utilisateurs des états financiers et les objectifs de l'élaboration de ces états financiers ce qui nous amène à consacrer pour chaque idée une sous section.

1.1) Objectifs du cadre conceptuel

A travers ce paragraphe nous essayons de répondre à la question pourquoi un cadre

conceptuel ?

Les objectifs du cadre conceptuel du système comptable Ohada peuvent être identifié comme suit : constituer un cadre général pour l'élaboration de nouvelles normes, arbitrer entre deux normes en cas de divergence, interpréter les états financiers et résoudre des questions comptables n'ayant pas été traité par les normes, aider les préparateurs des états financiers à appliquer les normes comptables (art 14 ohada).

En général, l'Ohada qui n'est pas seulement un cadre économique ou comptable a pour objectif avoué :

-trouver des solutions juridiques les meilleures et les mettre à la disposition de tous les pays quelles que soient leurs ressources humaines ;

- instaurer la sécurité juridique ;

- restaurer la sécurité judiciaire ;

- encourager la délocalisation vers l'Afrique de certaines grandes entreprises ; - rétablir la confiance des chefs d'entreprises et des investisseurs ;

- développer l'arbitrage en Afrique ;

- faciliter l'intégration économique sur le continent ;

- renforcer l'unité africaine

Les objectifs du cadre de préparation et de présentation des états financiers (cadre

conceptuel) de l'IASB sont plus larges que ceux définis par le référentiel comptable ohada. ils consistent en effet à : servir de base pour l'élaboration de normes comptables cohérentes et réviser les normes existantes ; harmoniser les réglementations, les normes comptables et les procédures liées à la présentation des états financiers ; aider les organismes nationaux à

développer des normes nationales ; aider les préparateurs des états financiers à appliquer les normes comptables ; aider les auditeurs à se faire une opinion sur la conformité des états financiers avec les normes internationales ; fournir des informations sur l'approche d'élaboration des normes suivie par l'IASB ; préciser les objectifs des états financiers ; définir les éléments essentiels des états financiers et les principes comptables servant de base pour la comptabilité (En cas de conflit entre une norme et le cadre conceptuel les dispositions de la norme qui prévalent) et finalement, aider les utilisateurs à interpréter les états financiers.

1.2) Les utilisateurs des états financiers

Le système comptable OHADA distingue entre les utilisateurs internes et les utilisateurs externes.

Les utilisateurs internes sont : les dirigeants, les organes d'administration et les différentes structures internes de l'entreprise.

Les utilisateurs externes sont : les fournisseurs de capitaux qui sont les investisseurs, les prêteurs et ceux qui accordent des subventions ; l'administration, et autres institutions Dotées de pouvoirs de réglementations et de contrôle ; les autres partenaires de l'entreprise

telles que les salariés et leurs syndicats, les fournisseurs et autres créanciers ainsi que les clients et autres bénéficiaires des biens et services produits par l'entreprise et enfin, les autres groupes d'intérêt telles que les organismes professionnels et de défense d'intérêt, la presse spécialisée et les médias, les chercheurs, les divers organes et associations et le public en général.

On peut souligner que le système comptable OHADA considère les investisseurs et les bailleurs de fonds comme des utilisateurs privilégiés des états financiers.

Le cadre conceptuel de l'IASB distingue quant à lui sept utilisateurs des états financiers :

- les investisseurs actuels et potentiels qui sont concernés par le risque et la rentabilité de leurs investissements (Ils souhaitent des informations qui les aident à prendre des décisions éclairées et réfléchies soit acheter ou vendre soit conserver les actions de l'entreprise) ;

- les salariés qui s'intéressent à la rentabilité de leur employeur pour choisir soit changer d'emplois, soit le conserver pour voire son salaire s'améliorer ;

- les prêteurs qui s'intéressent particulièrement à la solvabilité de leur débiteur pour savoir si les montants qui leurs sont dus (intérêt et principal) seront remboursés à échéance ;

- les fournisseurs et autres créditeurs ; intéressés par la solvabilité de leur de leur client (pouvoir de paiement à l'échéance) et aussi par la pérennité de l'entreprise surtout si elle est un client majeur

- les clients se préoccupent surtout de la continuité de l'exploitation de leur fournisseur ;

- l'Etat et les organismes publics : cette couche s'intéresse à la répartition des ressources, au respect des règles comptables et fiscales

- le Public, cette partie est intéressée par la contribution à l'économie locale et tendances et évolutions récentes de la prospérité de l'entreprise et sur l'étendue de ses activités.

Comme le système comptable OHADA, le cadre conceptuel de l'IASB considère l'investisseur

comme l'utilisateur privilégié des états financiers et en répondant aux besoins de ce dernier, qui a des moyens et des sources d'informations limités, elle satisfera systématiquement les besoins des autres utilisateurs.

1.3) Les Objectifs des états financiers

Le système comptable OHADA distingue plusieurs objectifs des états financiers. Le premier objectif, c'est de fournir des informations utiles à la prise de décision et au crédit. Le deuxième, c'est de donner des informations pour estimer la probabilité de réalisation de flux futurs. Enfin, renseigner sur la situation financière de l'entreprise particulièrement sur les ressources qu'elle contrôle et sur ses obligations ; renseigner sur la performance financière de l'entreprise ; renseigner sur la manière dont l'entreprise a obtenu et dépensé ses

liquidités ; fournir des informations sur le degré de réalisation des objectifs par les dirigeants et sur le degré de conformité aux lois en vigueur.

Il y a des besoins divergents et communs à tous les utilisateurs comme l'affirme le postulat de base (cadre conceptuel) qui dit : « Comme les investisseurs sont les apporteurs de capitaux à risque de l'entreprise, la fourniture d'états financiers qui répondent à leurs besoins répondra également à la plupart des besoins des autres utilisateurs susceptibles d'être satisfaits par des états financiers ».

Pour l'IASB, l'objectif en général des états financiers consiste à fournir des informations sur la situation financière de l'entreprise et son évolution, en premier lieu, et qui est présentée par le bilan. En second lieu, renseigner sur la performance de l'entreprise et en particulier sur sa rentabilité. En troisième lieu, renseigner sur la variation de la situation financière de l'entité et sur sa capacité à générer des liquidités, puisqu'elle permet d'apprécier les activités d'investissement, de financement et opérationnelle au cours de l'exercice. Ceci étant, l'information sur la variation de situation financière peut être donnée dans un état séparé. Le cadre conceptuel signale à la fin que les composantes des états financiers constituent des éléments interdépendants.

2. ETUDE COMPARATIVE AU NIVEAU DES CARACTERISTIQUES DE L'INFORMATION FINANCIERE, AU NIVEAU DES PRINCIPES ET AU NIVEAU DES ELEMENTS DES ETATS FINANCIERS

Cette section va traiter des caractéristiques de l'information financière dans le cadre d'une première sous section, puis elle va présenter les principes comptables dans une deuxième sous section et enfin, les éléments des états financiers feront l'objet d'une troisième sous section.

2.1 Les caractéristiques qualitatives de l'information financière

Sont les attributs que doit revêtir l'information financière qui rendent utile pour les utilisateurs, l'information fournie dans les états financiers. Elles sont au nombre de quatre. La première caractéristique c'est l'INTELLIGIBILITE (U N DERSTAN DABI LITY) : selon l'OHADA, l'intelligibilité veut dire que l'information fournie par les états financiers doit être compréhensible par les utilisateurs. Donc il suppose implicitement que les utilisateurs aient une connaissance raisonnable des affaires et de la comptabilité. Néanmoins, le cadre de l'IASB ajoute qu'une information complexe, qui doit être incluse dans les états financiers du fait de sa pertinence, ne doit pas être exclue au seul motif qu'elle serait trop difficile à comprendre pour certains utilisateurs.

En ce qui concerne la deuxième caractéristique qui est la PERTINENCE (RELEVANCE), une information est dite pertinente lorsqu'elle est de nature à influencer les décisions économiques des utilisateurs en les aidant à évaluer les évènements passés, présents et futurs ou en confirmant ou corrigeant leurs évaluations antérieures. En effet, une information pertinente doit avoir trois qualités : une valeur prédictive (c'est à dire qui aidera les utilisateurs à prévoir les résultats et des événements futurs), une valeur rétrospective ou de confirmation (C'est que l'information peut être utilisée pour comprendre ou corriger des résultats, des événements et des prédictions antérieures) et la rapidité de divulgation (toute information doit être divulguée au moment où elle est susceptible d'être utile à la prise de décision). Mais, le cadre conceptuel de l'IASB ajoute la notion d'importance relative (MATERIAL) qui peut être définie ainsi : une information d'importance relative est une information dont l'absence ou l'inexactitude est susceptible d'influencer les décisions des utilisateurs. (art 33 ohada)

Pour le système comptable OHADA, l'importance relative est considérée comme un seuil ou un critère de séparation plus qu'une caractéristique qualitative.

Enfin, pour la rapidité de divulgation (appelé la célérité de l'information), le cadre conceptuel la présente au niveau des contraintes à respecter pour garantir la fiabilité et la pertinence de l'information.

Concernant la caractéristique FIABILITE (RELIABILITY) de l'information financière, une information fiable est une information fidèle, neutre et vérifiable et n'inclue pas d'erreurs ou de biais. Le système comptable OHADA prône trois critères pour qu'une information soit fiable : la représentation fidèle (c'est la correspondance entre la mesure ou la description et les faits et les transactions qu'elles sont censées traduire), la neutralité (l'information comptable est neutre si elle est dépourvue que possible de subjectivité) et la vérifiabilité (elle est matérialisée par des pièces justificatives qui peuvent être contrôlées à tout moment).

L'IASB définit une information fiable comme étant une information exempte d'erreur et de biais significatifs. Il distingue cinq critères d'une information fiable : l'image fidèle (FAITHFUL REPRESENTATION) des transactions et autres évènement que l'information vise à représenter, la neutralité (NEUTRAL) puisqu' il ne faut pas que l'information comptable oriente l'utilisateur dans un sens prédéterminé à l'avance, la prééminence du fond sur la forme (SUBSTANCE OVER FORM) qui veut dire que les transactions et événements comptabilisés doivent refléter l'aspect économique des transactions de l'entreprise et non l'aspect juridique, la prudence qui est définie comme la prise en compte d'un certain degré de précaution dans l'exercice des jugements nécessaires aux estimations afin d'éviter que les actifs ou les produits soient surévalués et les passifs ou les charges sous évalués (Cependant,

ceci ne doit pas conduire à constituer des réserves occultes) et enfin, l'exhaustivité (COMPLETE) qui stipule que l'information contenue dans les états financiers doit être exhaustive et complète autant que le permet le souci de l'importance relative.(ART 8 OHADA)

Parfois, fiabilité et pertinence s'opposent, d'où un compromis est nécessaire.

En ce qui concerne la COMPARABILITE (COMPARABILITY) de l'information financière, le système OHADA exige que l'information soit comparable d'un exercice à un autre afin de suivre l'évolution de la situation financière de l'entreprise ceci pour la comparabilité dans le temps. En ce qui concerne la comparabilité dans l'espace elle est obtenue en comparant deux entreprises (nécessité d'indiquer les chiffres de l'exercice précédent et aussi l'utilisation des mêmes méthodes comptables). Le cadre conceptuel de l'IASB stipule la même chose, néanmoins, il ajoute que : Le principe de comparabilité ne doit pas conduire à une uniformité pure dans les méthodes comptables, en effet lorsqu'une nouvelle méthode aboutie à une information plus pertinente et une meilleure image fidèle, elle doit être adoptée cependant une mention de ce changement et de son impact doit être portée dans les notes annexes. (Voir art 33, 8,9,10 ohada)

Le système comptable OHADA prescrit que les caractéristiques qualitatives de l'information doivent être appliquées en tenant compte de deux contraintes ou limites qui sont l'équilibre avantage / coût (les avantages procurés par l'information doivent être supérieurs au coût de sa production ou de sa divulgation) et l'Importance relative de l'information (qui a été traité au niveau des contraintes à prendre en compte et sa définition est similaire à celle de l'IASB). La notion de rapidité de divulgation a été traitée au niveau de la pertinence de l'information comptable. Quant à lui, le cadre de l'IASB distingue deux contraintes à respecter pour que l'information soit pertinente et fiable l'équilibre avantage/coût (La notion de l'importance relative a été traitée au niveau de la pertinence) et la célérité.

C'est vrai que l'information financière doit être pourvue de caractéristiques qualitatives importantes, mais, savoir aussi la base sur laquelle ces états financiers ont été élaborés n'est pas d'une importance moindre.

2.2) LES CONVENTIONS COMPTABLES

Ce sont des règles et des conventions qu'il y a lieu de respecter lors de l'élaboration des états financiers.

OHADA dispose de huit 8 CONVENTIONS COMPTABLES DE BASE Fondements de l'analyse comptable et de la préparation des états financiers. Les autres conventions comptables de base ne sont généralement pas mentionnées expressément. Leur acceptation et leur

utilisation sont supposées, et c'est dans l'hypothèse de dérogation à ces conventions que mention doit être faite, appuyée de justification, dans l'État annexé.

· la prudence ;

· la permanence des méthodes ;

· la correspondance entre bilan d'ouverture et bilan de clôture ;

· la spécialisation des exercices ;

· le coût historique ;

· la continuité d'exploitation ;

· la transparence ;

· l'importance significative On peut énumérer d'autres conventions comptables : convention de l'entité, convention de

l'unité monétaire, convention de la périodicité (voir art 17), convention de la réalisation du revenu, convention de rattachement des charges aux produits, convention de l'objectivité, convention de l'information complète, convention de la prééminence du fond sur la forme (voir art 35,36 OHADA). Le coût historique (valeur d'origine) sert de base pour la

comptabilisation des postes d'actifs et de passif de l'entreprise. (VOIR ART35,36 OHADA) Le coût historique constitue la principale convention comptable de base adoptée pour la préparation des états financiers. Cependant, les IFRS admettent la réévaluation des

immobilisations incorporelles, des immobilisations corporelles ainsi que les immobilisations financières. Les IFRS requièrent l'évaluation de certaines catégories d'instruments financiers à la juste valeur. L'OHADA n'est pas explicite sur la question. D'une part, on trouve dans la nomenclature comptable un compte appelé réserve pour réévaluation, d'autre part la consécration de certaines évaluations à l'inventaire à la juste valeur pour quelques instruments financiers qui sont des arguments en faveur de la réévaluation alors qu'on trouve la convention de coût historique comme une convention de base pour l'élaboration des états financiers qui est bien sur un argument contre la réévaluation. L'I.A.S.C. reconnaît comme conventions comptables de base, les trois premiers principes comptables fondamentaux du SYSTÈME COMPTABLE OHADA à savoir. (VOIR ARTICLE 16)

· la continuité de l'exploitation ;

· la permanence des méthodes ;

· l'indépendance des exercices

Aussi, l'IASB n'a pas énuméré les conventions comptables. Toutefois, ils peuvent être tirés des normes comptables, du cadre conceptuel et surtout de l'IAS 1 relative à la présentation des états financiers. On cite quelques unes : convention de la permanence des méthodes, convention de l'importance relative, convention de la périodicité, convention de la juste valeur ou de la valeur récupérable, la convention de l'information complète retenue comme une composante de la fiabilité de l'information, de même pour la convention de prudence et celle de prééminence du fond économique sur la forme juridique et la présentation fidèle.

Selon les IFRS, une entité ne peut s'écarter d'une norme, que dans des circonstances extrêmement rares et cela toutes les fois que la direction considère que le fait de se conformer à une des dispositions d'une norme ou d'une interprétation serait tellement trompeur au point d'être en conflit avec les attentes des utilisateurs privilégiés. Ce qui va induire l'utilisateur en erreur ou il va affecter la fiabilité et la sincérité des états financiers. La nature, la raison et surtout l'impact de cette non-conformité doivent être explicité dans les notes aux états financiers.

En ce qui concerne les hypothèses sous jacentes à l'élaboration des états financiers et qui sont au nombre de deux. La première, c'est la comptabilité d'engagement (ACCRUAL BASIS) c'est-à-dire qu'il y a lieu de comptabiliser les transactions dès qu'ils se produisent et non au moment de l'encaissement ou du décaissement. C'est-à-dire qu'une vente est comptabilisée comme telle au moment du transfert des risques attachés à la propriété du bien objet de la vente et non au moment de l'encaissement du produit de la vente conformément aux dispositions de l'IAS 18. La deuxième hypothèse sous jacente, c'est la continuité d'exploitation (GOING CONCERN) veut dire que les états financiers sont préparés sous l'hypothèse que l'entreprise poursuivra ses activités dans un avenir prévisible et qu'elle n'a ni l'obligation ni l'intention de mettre fin à ses activités ou de réduire de façon importante la taille de son exploitation. Si par contre cette hypothèse n'est plus vérifiée les éléments des états financiers seront évalués sur une base différente et ceci doit faire l'objet d'une mention dans l'annexe. (Voir art 39,40, 41, 42)

Ces dispositions sont similaires à ce qui a été prévu par l'OHADA. Nous avons tenu à les mentionner vu leur importance capitale dans l'élaboration des états financiers.

Après avoir étudié les principes comptables sur lesquels se base l'élaboration des états financiers nous allons passer à l'étude des éléments des états financiers.

2.3) Les éléments des états financiers

L'OHADA distingue sept éléments des états financiers : les actifs, les passifs, les capitaux propres, les revenus (produits), les gains, les charges et les pertes.

Le cadre conceptuel de l'IASB distingue cinq éléments des états financiers. Le premier élément à considérer c'est les actifs (ASSETS) :( provides future economic benefits). La définition d'un actif donnée par le « Framework » de l'IASB est similaire à celle donnée par l'OHADA sauf que celui de l'IASB précise que la forme physique et le droit de propriété ne sont pas déterminants pour inscrire l'élément en actif à l'exemple de l'IAS 17 qui traite du leasing. En effet, les biens faisant l'objet de contrat de location financement sont comptabilisés à l'actif du locataire sans pour autant être sa propriété. Le cadre de l'IASB fournit en plus des exemples d'utilisation d'actif : production de biens ou de services (c'est le

cas des immobilisations et des stocks), échangé contre d'autre actifs, régler un passif (liquidités) et distribué aux propriétaires de l'entreprise (liquidités)

Le deuxième élément, c'est Les passifs (LIABILITIES). La définition donnée par le cadre conceptuel de l'IASB est similaire à celle donnée par l'OHADA, toutefois le cadre de l'IASB ajoute des précisions quant à la différence existante entre l'obligation actuelle et engagement futur. Pour qu'une obligation soit prise en compte comme un passif il faut qu'elle soit actuelle. Ainsi, la décision d'acquérir un actif ne donne pas, en elle-même, lieu à la constitution d'un passif donc l'obligation ne naîtra que lorsque l'actif est livré ou que l'engagement a un caractère irrévocable. Le cadre de l'IASB présente en plus les façons d'éteindre une obligation : un paiement en espèce, un transfert d'autres actifs, une fourniture de services, le remplacement de cette obligation par une autre obligation, la conversion de l'obligation en part du capital.

Dans la définition de l'élément les capitaux propres (EQUITY) il y a une grande similitude entre les deux cadres conceptuels.

Par la suite, on a les produits (INCOME) et enfin, on a les charges (EXPENSES).

Le système comptable OHADA distingue entre les revenus et les gains d'une part et qui sont présenté comme deux éléments des états financiers distincts. D'autre part, il distingue les charges et les pertes.

Le cadre conceptuel de l'IASB définit les produits (comprennent les produits des activités courantes et les gains) comme suit : les produits sont les accroissements d'avantages économiques sous forme d'accroissements d'actifs ou, de diminutions de passifs et qui ont induit une augmentation des capitaux propres autrement que par de nouveaux apports en capital. C'est-à-dire un produit tout accroissement des capitaux propres autres qu'une augmentation de capital.

Le cadre conceptuel de l'IASB présente d'une part les produits des activités ordinaires et les gains comme un seul élément des états financiers. D'autre part il exige qu'ils soient présentés séparément dans l'état de résultat.

Ici on note la précision du système comptable OHADA en ce point par rapport à celui de l'IASB en effet, l'OHADA définit les revenus comme soit les rentrées de fonds ou autre augmentation de l'actif d'une entreprise, soit le règlement des dettes de l'entreprise, soit les deux. Et qui résultent de la livraison ou de la fabrication de marchandises, de la prestation de services ou la réalisation d'autres opérations qui s'inscrivent dans le cadre des activités principales ou centrales de l'entreprise.

Le système comptable OHADA définit les gains ainsi : "les gains sont les accroissements des capitaux propres résultant de transactions périphériques ou incidentes ainsi que de toutes

autres transactions, évènements et circonstances affectant l'entreprise à l'exception de ceux résultant des revenus ou des apports des propriétaires sur capital".

Les charges tels que définit par le système comptable OHADA sont, "soit les sorties de fonds ou autres formes d'utilisation des éléments actifs, soit la constitution de passifs, soit les deux. Et qui résultent de la livraison ou de la fabrication de marchandises, de la prestation de services ou la réalisation d'autres opérations qui s'inscrivent dans le cadre des activités principales ou centrales de l'entreprise".

Les pertes sont définies par le système comptable OHADA ainsi : "elles sont des diminutions des capitaux propres résultant des transactions périphériques ou incidentes ainsi que de toutes autres transactions et autres événements et circonstances affectant l'entreprise à l'exception de ceux résultant des charges ou des distributions aux propriétaires du capital". Le cadre conceptuel de l'IASB regroupe les charges provenant des activités ordinaires de l'entreprise et les pertes en donnant une définition aux charges qui se présentent comme suit : comme des diminutions d'avantages économiques futures apparues au cours de l'exercice sous forme de diminution d'actifs ou d'accroissement de passifs. Et qui ont induit une diminution dans les capitaux propres autrement que par des distributions aux propriétaires du capital.

3. ETUDE COMPARATIVE AU NIVEAU DES CONDITIONS DE PRISE EN COMPTE ET D'EVALUATION DES ELEMENTS DES ETATS FINANCIERS

Cette section va s'intéresser à l'examen des conditions de prise en compte des éléments des états financiers en premier lieu pour passer par la suite à l'étude de l'évaluation de ces éléments. La troisième sous section traitera de la notion de capital.

3.1) Les conditions de prise en compte des éléments des états financiers La prise en compte d'un élément des états financiers

Le cadre de l'IASB définit «THE RECOGNITION» comme le processus consistant à incorporer dans le bilan ou dans le compte de résultat un élément des états financiers. En effet, il pose un principe général selon lequel un article (item) qui satisfait à la définition d'un élément des états financiers doit être comptabilisé : d'abord, s'il est probable qu'un avantage économique futur, apprécié au moment de la préparation des états financiers, qui lui est lié viendra influer, en plus ou en moins sur l'entreprise. Et ensuite, si le dit article a un coût ou une valeur qui peut être évalué avec fiabilité.

La possibilité de déterminer un coût ou une valeur à un article n'est pas une condition à sa comptabilisation, il convient même une estimation raisonnable pour qu'il soit pris en compte et assurer de la sorte la fiabilité de l'information.

La prise en compte d'un actif

Un actif est pris en compte dans le bilan lorsqu'il est probable que des avantages économiques futurs bénéficieront à l'entreprise et que l'actif a un coût ou une valeur qui peut être mesuré d'une façon fiable.

Cette définition est la même donnée par les deux référentiels mais le cadre conceptuel de l'IASB ajoute que lorsqu'il est improbable qu'une dépense procure à l'entreprise des avantages économiques futures au-delà de l'exercice en cours, cette dernière n'est pas prise en compte car elle serait une charge et elle sera comptabilisée en tant que telle dans le compte de résultat.

La prise en compte d'un passif

Un passif est pris en compte dans le bilan lorsqu'il est probable qu'un transfert de ressources économiques résultera du règlement de l'obligation à la charge de l'entreprise et lorsque le montant de ce règlement peut être mesuré de façon fiable. C'est la même définition donnée par les deux référentiels.

La prise en compte des produits et des charges

Selon le cadre conceptuel OHADA, les revenus sont pris en compte lorsqu'une augmentation des avantages économiques futurs liée à une augmentation d'actif ou à une diminution de passifs s'est produite et lorsque, ces revenus peuvent être mesurés de façon fiable. Les gains sont pris en compte lors de leur réalisation et lorsque leur montant peut être déterminé avec un degré suffisant de certitude.

Tandis que le cadre conceptuel de l'IASB stipule que le produit est pris en compte lorsqu' un accroissement d'avantages économiques futurs lié à une augmentation des d'actifs ou à une diminution de passif s'est produit et lorsque ces produits peuvent être évalués de façon fiable.

Le système comptable OHADA définit les charges et les pertes comme suit : D'un coté les charges sont prises en compte lorsqu' une diminution d'avantages économiques futurs, liée à la diminution d'un actif ou à l'augmentation d'un passif s'est produite et lorsque la charge peut être mesurée de façon fiable. D'un autre coté les pertes sont prises en compte lorsqu'une diminution d'actif ou une augmentation de passif est probable et lorsque le montant de la perte peut être déterminé avec un certain degré de précision.

Le cadre conceptuel de l'IASB, néanmoins, définit et fournit les conditions de prise en compte uniquement des charges. Ces derniers sont comptabilisés lorsqu' une diminution d'avantages économiques futurs, lié à la diminution des actifs ou à une augmentation des passifs s'est produite et lorsque la charge peut être mesurée de façon fiable.

Les charges doivent être comptabilisées en respectant le principe de rattachement des charges aux produits (MATCHING PRINCIPLE). En effet, à partir du moment où un produit est comptabilisé, toutes les charges ayant concourus à l'obtention de ce produit doivent l'être aussi. Après avoir pris connaissance des divergences au niveau des conditions de prise en compte nous allons nous focaliser sur l'évaluation des ces éléments.

3.2) L'évaluation des éléments des états financiers

La mesure des éléments financiers consiste à déterminer la valeur à laquelle ces éléments seront comptabilisés. Elle implique le choix d'une base d'évaluation

Le Système comptable OHADA distingue trois bases de mesures. Ces bases sont les mêmes que celles préconisées par l'IASB : le coût historique (HISTORICAL COST), le coût actuel (CURRENT COST), et la valeur actualisée (PRESENT VALUE). (voir article 36, 42, chap 7 term). Les IAS ajoutent la valeur de réalisation (REALISABLE VALUE) mais aussi et surtout la JUSTE VALEUR

Le coût historique demeure la base de mesure la plus utilisée pour préparer les états financiers ; il est défini par le système comptable OHADA comme étant le montant de liquidité versé ou reçus pour acquérir un élément, habituellement combiné avec d'autres systèmes comme la VRN pour les stocks.

Le cadre conceptuel de l'IASB dispose que les actifs sont enregistrés pour le montant de liquidités payé ou pour la valeur vénale de la contrepartie donnée lors de leur acquisition et que les passifs sont enregistrés pour le montant de liquidités reçu en échange de l'obligation ou (dans le cas de provision pour risque et charge) pour le montant de liquidités qu'on s'attend à verser pour régler l'obligation dans le cours normal de l'exploitation.

Le coût actuel tel que définit par le système comptable OHADA est le montant qui serait nécessaire aujourd'hui pour acquérir un élément. Pour définir la notion de coût actuel le cadre conceptuel de l'IASB dispose que les actifs figurent pour le montant de liquidités qu'il faudrait payer si le même actif ou un actif équivalent était acquis actuellement et les passifs figurent pour le montant non actualisé de liquidités qui serait nécessaire pour régler l'obligation actuellement.

L'OHADA définit La Valeur actualisée comme suit : c'est le montant qu'un acquéreur de l'entreprise accepterait de payer pour le bien, dans le cadre de la continuité d'exploitation. En revanche, le cadre conceptuel de l'IASB en donne la définition suivante : les actifs figurent pour la valeur actualisée des flux nets de liquidités que l'élément est supposé générer dans le cours normal de l'exploitation. Après avoir évalué les différents éléments des états financiers on doit évaluer le capital de l'entreprise.

La Valeur de réalisation (REALISABLE VALUE), le cadre conceptuel de l'IASB prévoit qu'en cas d'utilisation de cette méthode comme base pour l'évaluation, les actifs sont évalués au montant de liquidités qui pourrait être obtenu actuellement en les vendant lors d'une cession non liquidative de l'entreprise. Les passifs figurent au bilan pour leur valeur de

règlement, c'est-à-dire pour les montants non actualisés de liquidités que l'on s'attendrait à payer pour régler les obligations correspondantes dans le cours normal de l'exploitation.

La juste valeur, c'est le montant pour lequel un actif pourrait être échangé ou un passif éteint entre parties bien informées, consentantes et agissant dans des conditions de concurrence normale. On a notamment la valeur de marché et la valeur d'utilité.

3.3) les mécanismes de communication de l'information financière

Cette sous section va s'intéresser à la manière de prise en compte et d'évaluation des différents éléments des états financiers. L'information financière est prête pour être exploiter il nous reste de savoir sur quelle forme.

Les états financiers constituent le principal mécanisme de communication de l'information financière.

L'OHADA énumère les états financiers suivant :

Un Bilan, Il décrit séparément les éléments actifs et les éléments passifs et fait apparaître de façon distincte les capitaux propres de l'entreprise.

Le bilan permet d'apprécier le patrimoine économique de l'entreprise qu'il décrit, à une date donnée, dans sa «situation » et non en termes de flux (rôle du compte de résultat et du

TAFI RE)

Un Compte de résultat, Etat financier de synthèse récapitulant les charges et les produits intervenus dans la formation du résultat net de l'exercice et mettant en évidence des soldes significatifs de gestion.

Un tableau financier des ressources et emplois (TAFIRE) État financier de synthèse faisant partie des états financiers annuels. Il retrace les flux de ressources et les flux d'emplois de l'exercice. Le TAFIRE fait apparaître, pour l'exercice, les flux d'investissement et de financement, les autres emplois et ressources financiers et la variation de la trésorerie

Les Etats annexés : L'Etat annexé complète, explicite et commente, pour autant que de besoin, les éléments fournis par les trois (ou les deux) autres états. Il fait mention des méthodes particulières utilisées, le cas échéant, et de tous les éléments d'ordre comptable ou financier contribuant à améliorer l'obtention d'une image fidèle.

Les entreprises sont encouragées à fournir d'autres informations qui se rapportent aux éléments (VOIR ART 26 ET SVT) aussi le S.I.G n'a pas été prévu par l'IAS 1.

Il est aussi appliqué au sein de l'OHADA un système normal, un système allégé et le système minimal de trésorerie pour les toutes petites entreprises (articles 11, 12, 13 et 25, 26 à 28)

Avec l'OHADA, le compte de résultat a la primauté avec des principes comme le Rattachement des charges aux produits, les comptes de régularisation, étalement de la comptabilisation de certaines charges (retraites, écart de change, charges différées)

Pour l'IASB, les états financiers se composent :

Un Bilan, il décrit la situation de l'entreprise à un instant t ; il décrit la situation des ressources contrôlées, la structure financière et ce selon l'ordre de liquidité et d'exigibilité. En ce qui concerne, le bilan a clairement la primauté avec un cadre basé sur la définition des actifs et actifs ou seuls les vrais actifs et passifs peuvent être comptabilisés et la définition des produits et charges est basée sur les actifs et passifs.

Un Compte de résultat, décrit la performance de l'entreprise notamment sa Capacité à générer des flux de trésorerie sur la base des ressources existantes et l'Évaluation de l'efficacité avec laquelle l'entreprise peut employer des ressources supplémentaires.

Un tableau de variations des capitaux propres, c'est la Représentation de l'augmentation ou de la diminution de l'actif net ou de la richesse au cours d'un exercice

Un Tableau de flux de trésorerie (TFT), c'est la Vision dynamique de la situation financière d'une année à l'autre par type d'activité (exploitation, investissement et financement)

Un Tableau de variation des capitaux propres, c'est le reflet des informations sur l'augmentation ou de la diminution de l'actif net ou de la richesse de l'entreprise compte tenu des principes adoptés et décrits dans les états financiers.

Les notes explicatives qui doivent mentionner entre autre les méthodes comptables adoptées par l'entreprise et les bases d'établissement des états financiers

Les autres informations qui peuvent être fournies sont : un rapport de gestion sur la performance financière et la situation financière de l'entreprise ainsi que sur les incertitudes auxquelles elle est confrontée et un rapport sur l'environnement et sur la valeur ajoutée.

Le cadre conceptuel exprime l'intérêt de divulguer d'autres informations qui concernent les prévisions, les ressources humaines, l'environnement et la technologie, que les IAS ne les prévoient pas.

En ce qui concerne les IFRS, ces derniers exigent en principe une application rétrospective intégrale de toutes les normes IFRS et ceci à compter du premier exercice de publication des états financiers sauf quelques exceptions qui concernent : les immobilisations corporelles et autres actifs ainsi que le regroupement d'entreprises et les engagements de retraites et avantages assimilés. En plus des informations comparatives doivent être préparées et présentées selon les IFRS. Pour l'IASB des états financiers ne peuvent être qualifiés de conformes aux normes internationales qu'à condition qu'elles respectent intégralement les exigences de chaque norme et de chaque interprétation publiée.

L'adoption des normes comptables OHADA pour la première fois nécessite de retraiter les éléments des états financiers relatifs à l'exercice précédent.

En définitive, nous pouvons conclure que les divergences entre l'OHADA et celui international ne sont pas nombreuses puisque les deux référentiels adoptent plus ou moins les mêmes concepts. Donc, pour affirmer que le normalisateur comptable OHADA a bien réussit à forger un cadre conceptuel en harmonie avec celui internationale on doit vérifier ce fait empiriquement.

CONCLUSION

En guise de conclusion pour cette première partie nous pouvons affirmer que le normalisateur ouest africain a bien voulu tendre vers une harmonisation de la pratique comptable OHADA avec les normes internationales. Cette initiative a débuté par une réforme comptable qui a été sans précédent. Cette volonté s'est concrétisée aussi par l'adoption d'un cadre conceptuel qui ne connaît pas beaucoup de divergence par rapport au cadre conceptuel international.

On a étudié les divergences au niveau de la base théorique. Qu'en est-il au niveau des autres normes et des articles?

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote