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Transformation traditionnelle et commercialisation de l'huile de palmiste, cas de la région maritime

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par S. Adodo ABALO
Université de Lomé/ Ecole Supérieure d'Agronomie - Ingénieur Agro-économiste 2005
  

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DEUXIEME PARTIE :

PRESENTATION, ANALYSE ET DISCUSSION DES
RESULTATS

Chapitre 3 : Procédés traditionnels de transformation, qualité microbiologique et commercialisation de l'huile de palmiste dans la région maritime

Section 1 : Transformation traditionnelle des noix de palmiste en huile de palmiste et la qualité microbiologique de l'huile

1.1 Transformatrices

La transformation traditionnelle des noix de palmiste en huile de palmiste est une activité exclusivement réservée aux femmes. En effet soit 100% de nos enquêtées sont des femmes. Ces dernières ont appris le métier de la transformation auprès d'une parente : mère (60%), grand-mère (20%), ou une autre proche parente (20%). Elles ont une moyenne d'âge de 43,5 ans. Le taux de scolarisation de cette population est de 20% et ne dépasse pas le cours primaire. Les 80% restants n'ont jamais mis pied à l'école.

1.2 Technologie traditionnelle de transformation

Il existe sur le terrain une seule procédure traditionnelle de transformation. Les techniques de cette technologie diffèrent dans leur exécution par le degré de modernisation des moyens de production. L'étude actuelle est faite auprès des transformatrices disposant de moyens rudimentaires. Dans ce cas, l'extraction se fait par la cuisson d'une pâte d'amande à une température avoisinant les 100° C et les transformatrices ne possèdent même pas une presse artisanale. Avec ces moyens rudimentaires, la durée de la transformation varie de trois jours à une semaine et même plus en utilisant des noix de palmiste non concassées. Les étapes de la transformation sont : la réception, le séchage et le concassage des noix de palmiste, le triage des coques et des amandes, le lavage et le séchage des amandes, la torréfaction des amandes, la mouture, l'extraction proprement dite de l'huile. Il est à noter que le concassage n'est plus totalement la charge des transformatrices elles-mêmes. Il se vend de plus en plus des noix préalablement concassées par un groupe de personnes devenant incontournables dans le processus de transformation.

1.2.1 Réception et séchage des noix de palmiste

Les transformatrices affirment acheter leurs matières premières principales sous forme de noix (c'est-à-dire l'amande entourée d'une coque) ou sous forme d'amande (c'est-à-dire la noix débarrassée de sa coque). Quand il s'agit des noix, elles sont séchées pour permettre une diminution du taux d'humidité afin qu'elles soient facile à concasser.

Elles affirment aussi qu'une huile de bonne qualité doit provenir des amandes de qualité (amandes non blessées) lors du concassage. Les noix sont réceptionnées dans des sacs de jute ou des sacs d'engrais. Quand il s'agit plutôt des amandes, elles sont triées, lavées puis séchées avant de passer à la torréfaction. Le séchage des noix se fait à même le sol et celui des amandes sur des espaces protégés du sol (un terrain cimenté, une bâche étendue au sol, un panier,...) à la température ambiante. Dans le premier cas, il permet une diminution de l'humidité des amandes qui s'enlèvent plus facilement des coques. Ceci permet d'éviter des écorchures sur les amandes lors du concassage et d'avoir ainsi une huile de bonne qualité. Dans le second cas, le séchage permet l'assèchement des amandes humidifiées lors du lavage afin de minimiser la quantité d'énergie à utiliser pour la torréfaction.

1.2.2 Concassage des noix

Il s'agit d'une opération qui consiste à libérer l'amande de la coque. Elle peut se faire manuellement ou grâce à un concasseur. Dans le cas où elle se fait manuellement, la noix est déposée sur une pierre de taille plus ou moins grande et est cassée avec une autre pierre de taille plus ou moins petite. Lorsque la coque se casse et libère l'amande, l'exécutant de l'opération procède immédiatement au triage en séparant les coques des amandes. Cette opération est fastidieuse et requiert une grande patience à cause de sa longue durée (une ou plusieurs jours selon la quantité). Dans le cas où on utilise un concasseur moderne, l'opération se fait sous forme de service payant. Elle prend quelques minutes à quelques heures selon la quantité de noix à concasser. Quand on verse la noix dans la trémie du concasseur, il en sort des amandes mélangées à des débris de coques. Les transformatrices procèdent elles-mêmes au triage en versant de l'eau et du sable argileux sur le mélange de coques et d'amandes. Après quelques temps, les amandes flottent à la surface de l'eau alors que les coques restent dans le sable formant un dépôt au fond du contenant. Les femmes recueillent alors les amandes avec de petits paniers et les mettent à sécher à l'air libre. Lorsqu'elles deviennent sèches, elles sont torréfiées.

1.2.3 Torréfaction

Elle consiste à verser les amandes séchées dans une marmite portée au feu contenant une petite quantité d'huile (photos 2, 3). On tourne régulièrement les amandes dans l'huile pour éviter leur carbonisation. On entend en ce moment des sons provenant des éclatements d'amandes. Lorsque les amandes deviennent friables et prêtes à être utilisées pour la suite de l'opération, les sons d'éclatement ne se font plus entendre.

Elles sont alors recueillies grâce à un petit panier et mises en refroidissement à la température ambiante (photo 4). Il reste dans la marmite une huile de couleur noire qui est aussitôt récupérée dans une bassine. Cette huile est impropre à l'alimentation. Elle est utilisée par les tradithérapeutes dans la composition de nombreux médicaments.

Cependant certaines transformatrices la mélange à l'huile de palmiste obtenue à la fin de la transformation. Il s'agit essentiellement des cas où l'huile est destinée aux unités savonnières.

1.2.4 Mouture des amandes

Il s'agit de l'opération qui consiste à moudre les amandes torréfiées au moulin. En effet l'on verse les amandes torréfiées dans la trémie du moulin pour en tirer de la pâte de palmiste (photo 6). Cette dernière sert à l'extraction de l'huile proprement dite.

1.2.5 Extraction de l'huile

La pâte obtenue au moulin est mélangée avec de l'eau dans une marmite portée au feu (photo 7, 8). La transformatrice se met alors à tourner le mélange avec un bâton afin d'éviter la carbonisation de la pâte de palmiste. A la température d'ébullition de l'eau soit 100°C, l'huile commence par sortir des cellules de la pâte d'amande et flotter à la surface de l'eau. Après 40 à 50 minutes, il apparaît à la surface de l'huile des bulles de gaz permettant à la transformatrice de savoir que l'huile est prête pour être utilisée. Elle est alors écopée grâce à une petite assiette ou à une petite calebasse et recueillie dans une bassine (photo 5). Lorsque l'huile commence par se raréfier, il se retrouve au fond de la marmite une pâte boueuse. Cette dernière, séchée, constitue les tourteaux qui serviront soit à l'alimentation animale, soit à servir de combustible lors des prochaines transformations.

Photo 4 Photo 5 Photo 6

Photo 7 Photo 8 Photo 9

Photo 10 Photo 11 Photo 12

Photo 1 Photo 2 Photo 3

N B : Photo 1 : Amandes de palmiste dans le bol « Lomégban » ; Photo 2 : Amandes en torréfaction ; Photo 3 : Transformatrice procédant à la torréfaction des amandes ; Photo 4 : Amandes torréfiés et en refroidissement à l'air libre ; Photo 5 : Huile de palmiste noire obtenue à la torréfaction des amandes ; Photo 6 : Pâte de palmiste ; Photo7 : Foyer à trois pierres avec la marmite et le bâton qui sert à remuer le mélange ; Photo 8 : Une transformatrice remuant le mélange de pâte de palmiste et l'eau sur le feu ; Photo 9 : Quelques unités d'huile de palmiste destinées à l'analyse au laboratoire ; Photo 10,11 : Colonies de moisissures dans une boîte de Pétri ; Photos 12 : Colonies de levures dans des boîtes de Pétri

Méthode 1

Torréfaction des amandes
avec une faible quantité
d'huile (23< t° < 35°C)

Amandes friables séchées

Huile de couleur brunâtre

Pâte de palmiste (brune)

Cuisson à eau à t°>1 00°

Mouture des amandes

Huile (couleur noire)

Tourteaux

Huile de palmiste de blanche

Pâte de palmiste (blanche)

Mouture des amandes

Cuisson avec de l'eau à
t°>1 00°C

Méthode 2

Réception des noix de palmiste

Séchage des noix de palmiste à la température
ambiante (28°C) pendant 48 heures au moins

Concassage des noix de palmiste

Obtention d'un mélange d'amandes et de coques

Triage du mélange d'amande et de coques et lavage
des amandes

Amandes de palmiste obtenues au séchage à la
température ambiante (2 8°C) pendant quelques
heures

NB : La méthode 2 de la figure n'est plus utilisée car les meuniers refusent de moudre les amandes de palmiste non torréfiées à cause des dommages causés aux cylindres des moulins.

1.2.6 Efficacité de la transformation

Les transformatrices utilisent 25 bols d'amandes de palmiste pour obtenir 1 bidon d'huile de palmiste de 25 litres avec une marge d'erreur de 3 litres due à la qualité productrice des amandes de palmiste servant de matière première. Le bol utilisé pour la mesure des amandes de palmiste est celui du maïs de Lomé appelé couramment « Lomégban » (photo 12). Or le contenu de ce bol pèse 2,3 kg lorsqu'il est plein et 1 litre d'huile pèse 0,75 kg. Le rendement est de (0,75×100) / 2,3 soit 32%. Ainsi, il est utilisé 2,3 kg × 25 = 57,5 kg d'amandes de palmiste pour obtenir (25#177;3) × 0,75 kg = 18,75#177;2,25 kg d'huile de palmiste. Ces valeurs observées auprès des transformatrices permettent d'avoir un rendement de transformation de 32%. En outre, ces valeurs ont servi dans le calcul des comptes d'exploitation des unités de production rencontrées.

1.2.7 Conclusion partielle sur la transformation traditionnelle des noix de palmiste en huile de palmiste

Les résultats de l'étude montrent que les moyens utilisés dans la transformation traditionnelle des noix de palmiste en huile de palmiste restent toujours très rudimentaires dans la région Maritime. Cette situation peut s'expliquer par les difficultés d'approvisionnement en noix de palmiste dans la région. En effet il y a lieu de remarquer que NIOTO déploie de grands moyens pour la collecte des noix de palmiste dans la région afin d'assurer la rentabilité technique et économique de ses installations. NIOTO recrute des agents collecteurs de noix de palmiste dans les préfectures à forte présence de palmier à huile. Ces agents disposent suffisamment de moyens financiers leur permettant d'attirer par des prix intéressants les ramasseuses de noix de palmiste. Ces moyens qui manquent cruellement aux femmes transformatrices traditionnelles les obligent à rester à la traîne. En outre la plupart des champs de palmier à huile sont peuplés par des palmiers à huile naturels à faibles productions. Les propriétaires de ces champs ne sont pas aussi sujets à de grandes incitations pouvant les amener à mieux prendre soins des palmiers à huile afin d'augmenter leur production. Il y a donc un besoin urgent de stimuler l'industrie du palmier à huile à travers les planteurs de palmiers à huile afin de permettre une disponibilité des matières premières de cette industrie (cas des noix palmistes pour l'obtention de l'huile de palmiste).

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams