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Microfinance et développement: une mise en évidence théorique et empirique de la relation

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par Hermann-Didier TEBILI
Université Paul Cézanne Aix en Provence Faculté d'économie Appliquée - Master Institutions et Développement 2008
  

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Section 2: Propositions destinées à améliorer l'efficacité de la microfinance

Ainsi, la phase de développement de la microfinance révèle de nouveaux besoins plus complexes et diversifiés. Ces besoins sont importants et ont attrait aussi bien à l'insertion de la microfinance dans le secteur financier, au financement de la croissance du secteur qu'à sa diversification ainsi qu'un accroissement de son impact. Cela se traduit sur le plan financier par un besoin de ressources financières accru, plus longues et plus stables et sur le plan technique par des compétences et des outils de plus en plus sophistiqués.

Les interrogations qui s'imposent sont celles du refinancement aussi bien sur le marché bancaire que financier. Or nous savons que ces institutions sont soumises à des contraintes fortes d'accès et que ces contraintes résulteraient d'une part à l'appréciation du risque de l'institution par le marché et d'autre part des aspects juridiques liés à son statut. Bien qu'il existe de nombreux cas de refinancement par les banques, toutefois très peu d'institutions remplissent les critères d'accès aux marchés financiers. Ces derniers, pourtant ont l'avantage de pouvoir apporter des ressources longues et théoriquement à moindre coût.

Le développement des offres de garanties externes peu être une réponse intéressante mais onéreuse. En outre, les marchés financiers ont le souci de préserver leurs investisseurs. Cependant d'autres pistes existent tels la mise en place de notations comparées (rating) des institutions par un organisme indépendant et crédible, la prise de participation par une institution tiers plus à même de répondre aux critères d'accès aux marchés ou encore l'ouverture de l'institution à des investisseurs extérieures susceptibles d'apporter des garanties financières et la réputation attendues par les marchés. La principale difficulté pour les institutions est le coût des transactions, renchéri par celui des intermédiaires et des garanties. Sans une réflexion globale

pour atténuer ce coût, ce type de transactions risque de rester marginal. Cependant, la problématique la plus importante posée aux institutions de microfinance demeure l'accès à des ressources stables. Cette question devient cruciale au fur et à mesure du développement de l'institution c'est-à-dire l'effet taille joue considérable dans le besoin en refinancement de l'IMF. En effet, l'augmentation de la taille de l'institution affecte plus particulièrement sur la structure financière et de coût. Les normes employées dans le secteur bancaire correspondent à un niveau de ressources stables constitué par le ratio fonds propres sur le bilan situé entre 6 et 8%48 du bilan. Ces normes correspondent d'une part au taux planché, souvent réglementaire, permettant de garantir une structure financière adaptée au risque du secteur. S'agissant des normes de risque, il serait plus judicieux de mettre en oeuvre une réglementation adaptée aux réalités du secteur de la microfinance. Le type de clientèle, la géographie d'intervention, l'organisation de la microfinance pourrait sans doute permettre à établir des normes de ressources stables plus élevées que celles du secteur bancaire. De manière empirique, on constate que certaines institutions maintiennent des niveaux de ressources stables de l'ordre de 20 à 30% du total de leur bilan.

Notre étude empirique montre que les systèmes financiers de microfinance parviennent généralement à maîtriser l'interface entre eux et les clients, de manière générale, enregistrant des taux de participation et de remboursement honorable. Toutefois, lorsque leur taille augmente, ils ne peuvent rester hors du cadre réglementaire c'est-à-dire à la frontière de l'informel. Par conséquent, la question de la régulation du secteur ne se pose pas en termes macroéconomique compte tenu de la part minime qu'ils représentent, au niveau des agrégats économiques. Cependant, il n'en reste pas moins nécessaire d'assurer la protection des déposants et de l'offre de services financiers durables aux populations exclues des systèmes financiers classiques. Donc les questions les plus importantes devraient être portées sur la place de ces systèmes de proximité et leur institutionnalisation. Cette notion institutionnalisation est large et porte à la fois à l'adaptation à l'environnement économique, politique et juridique, la maîtrise des coûts de l'institution, la viabilité sociale et l'établissement de relations stables avec les différents partenaires [Doligez, 1996]. De manière générale, la principale difficulté dans les PED réside dans la gestion de l'extension de ces systèmes à une échelle significative pour le développement et dans leur intégration à la finance globale.

48Ce ratio constitue le ratio de solvabilité dans le cadre la réglementation de bale, elle a une dimension universelle : la norme minimale de 8% s'est rapidement imposée comme la référence centrale en matière de mesure et de contrôle du risque de crédit, non seulement pour les autorités de contrôle bancaire nationales et les établissements de crédit, mais aussi pour les investisseurs, les agences de notation et plus globalement l'ensemble des acteurs financiers.

La question de l'intégration au système financier globale se décline à la fois en termes de durabilité et d'adaptation à un environnement institutionnel formalisé [Gloser, 1994]. Cette durabilité outre la maîtrise des coûts repose sur la recherche d'un équilibre financier indispensable. Celui-ci passe par la maîtrise des coûts de fonctionnement et de la ressource financière. Cependant, cette augmentation des ressources nécessite souvent des arbitrages entre le ciblage de la population pauvre et la rentabilité de l'institution à moyen terme.

CONCLUSION DU CHAPITRE 3

Au terme de ce bilan, on doit reconnaître que des efforts impressionnants ont été réalisés dans le secteur de la microfinance. Toutefois, il faut souligner qu'une infinité d'organisations de microfinance existantes sont susceptibles de répondre aux demandes exprimées tout en s'inscrivant dans un schéma de pérennité. En outre, si le nombre de micro-entrepreneurs appuyés par ce dispositif est sans cesse en augmentation, le taux de couverture demeure toujours faible dans la plupart des pays. En effet, l'accessibilité dans les zones peu densément peuplées reste encore nettement insuffisante. Il s'agit entre autre des zones rurales où les populations ont encore difficilement accès à la ressource. Il y aussi la problématique des taux d'intérêt qui demeurent encore élevés et ne permettent pas aux micro-entrepreneurs d'entrée dans une phase d'accumulation. Cependant on ne peut nier les avancées importantes réalisées par le secteur de la microfinance. Que ce soit en matière de gestion opérationnelle ou de développement institutionnel, les IMF du secteur continuent sans cesse de se professionnaliser en améliorant non seulement leur gestion financière mais aussi l'ensemble de leurs pratiques et outils de gestion. Il y a aussi une panoplie d'actions menées en parallèle qui favorise le développement du secteur et contribue à son renforcement. Les agences de notation, les fonds de placements et associations professionnelles contribuent énormément au renforcement du secteur. Les gouvernements jouent également un rôle clé en se montrant de plus en plus disposé à la nécessité de penser et de mettre en place des cadres légaux et institutionnels adaptés. Nous étudierons plus loin la nécessité d'une mise en place d'un environnement favorable au développement de la microfinance et la part de l'État dans l'approfondissement de ce cadre.

Enfin, même si certains échecs existent, qu'il ne faut sous évaluer il apparaît nettement que la microfinance à toute sa place dans les politiques d'appui aux micro-entrepreneurs des PED.

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille