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Le projet du nouveau système comptable financier algérien, anticiper et préparer le passage du PCN 1975 aux normes IFRS

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par Samir Merouani
Ecole Superieure du Commerce Alger - Magister 2007
  

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SECTION 3 : L'APPLICATION DES NORMES IFRS DANS LE MONDE

Au cours de la dernière décennie, l'accélération de l'internationalisation des économie puis leur mondialisation et donc la globalisation des marchés de capitaux qui en a résulté, ainsi que le poids croissant de l'épargne institutionnelle, ont placé la comptabilité au coeur du fonctionnement des marchés financiers.

1. les normes IFRS dans le monde

En 2006 les normes IFRS sont obligatoires pour les entreprises locales cotés de quelque trente-cinq pays dans le monde et permises dans trente-sept autres1. Si, aujourd'hui, les normes IFRS sont surtout appliquées dans des pays qui n'ont pas de référentiel comptable national, c'est-àdire des pays en développement et des pays économiquement << neufs *, et si très peu de pays industrialisés permettent les IFRS, leur adoption par l'union européenne devrait largement contribuer à étendre l'influence internationale de ce référentiel comptable.

En effet, l'adhésion ou la convergence vers les IFRS est devenue un phénomène globale qui touche de plus en plus de pays, on peut cités comme exemple ; l'Union Européen, l'Australie, la Nouvelle Zélande, la Russie, la Chine et plusieurs autres pays du Moyen Orient et de l'Afrique qui ont décidé de passer aux IFRS. Mais aussi ; la Turquie, les USA, l'Afrique du Sud, le Singapore, et la Malaisie qui se sont engagé à faire converger leurs normes nationales vers les IFRS2.

Une étude intitulée << GAAP convergence 2002 *3, réalisée par les six principaux cabinets comptables au monde, à savoir ; BDO, Deloitte & Touche, Ernest & Young, Grant Thornton, KPMG et Price Water House Coopers, met en évidence vers un langage comptable international. Selon cette étude, << la convergence mondiale des normes est sur la bonne voie * puisque sur un total de 59 pays interrogés. 90% ont l'intention de passer aux IFRS et 72% de ces mêmes pays ont mis en place une politique à cet effet même si celle-ci ne concerne, pour la plupart des pays, que pour les sociétés cotées en bourse, notons aussi, toujours selon cette même étude, que parmi les pays ayant l'intention de converger :

- 58% sont prêts à remplacer leurs normes locales par les IFRS pour toutes les sociétés cotées en bourse ;

- 22% ont opté pour une adoption sélective des IFRS ;

- et 20% se sont engagés à éliminer les divergences qui existent entre leurs normes nationales et les normes IFRS.

Précisément, devant l'urgence du besoin et n'ayant donc ni les moyens, ni le temps de construire son propre référentiel comptable, l'Europe a préféré choisir un référentiel existant qui, même s'il est perfectible, a le mérite d'exister et de compter dans ces instances quelques

1 www.IASB.com

2 Voir l'annexe n° 1.3.

3 KPMG, Convergence to international Financial Reporting standards on the cadre from one than 90 percent of countries, publié le 12 février 2003.

européens. On comprend également, bien sur, que l'Europe ait, pour des raisons politiques, préféré les IFRS aux US GAAP, même si les IFRS sont un système anglo-saxon privé, c'est bien évidemment une opportunité unique d'avoir l'Europe comme « client ».

2. L'application dans l'Europe

Le règlement CE 1606/2002 du 19 juillet 2002 oblige les sociétés de l'Union européenne, dont les titres sont admis à la négociation sur un marché réglementé à établir et publier leurs comptes consolidés selon les IFRS pour les exercices ouverts à compter du 1er janvier 2005. Cette obligation a été reportée au 1er janvier 2007 pour les sociétés dont seuls les titres de créances sont admis aux négociations sur un marché réglementé1. Les autres sociétés peuvent également, sur option, établir leurs comptes consolidés selon le référentiel IFRS. Les comptes consolidés ou combinés des mutuelles peuvent être également établis et publiés en IFRS en lieu et place des normes comptables nationales2.

2.1 Processus européen

Le 17 mai 2000, linternational organization of securities commissions (IOSCO), organisme réunissant les commissions et les autorités de marchés de valeurs mobilières, des principaux pays a homologué le référentiel IFRS et recommandé à ses membres d'autoriser son utilisation. En juin 2000, la commission européenne a émis une recommandation posant le principe du passage obligatoire aux normes comptables internationales pour les comptes consolidés des groupes cotés d1ci à 20053.

Le 13 février 2001, un objet de règlement européen reprenait les termes de la recommandation de juin 2000 et prévoyait que toutes les sociétés cotées établies en Europe devraient appliquer le référentiel IFRS au plus tard en 2005. Les objectifs de la réforme tels qu'ils ont été définis par le Conseil européen en 2000 sont d'une part, de créer un marché financier européen performant et liquide et, d'autre part, de faciliter l'évaluation des entreprises par une meilleure transparence financière.

Le 15 février 2001, le rapport Lamfalussy, commandé par le conseil des ministres des finances (Ecofin), était rendu public. Il définissait des priorités et des recommandations en matière de réglementation et de régulation des marchés financiers européens. Puis, en mai 2001, la directive juste valeur a été adoptée. Elle introduisait, a titre optionnel, la juste valeur dans le système comptable européennes d'appliquer les normes IFRS.

2.2. Publication d'une réglementation adaptée en Europe

Le parlement européen entérinait le 7 juin 2002, par un vote massif (492 pour, 5 contre, 29 abstentions), le règlement qui allait contraindre prés de 7000 sociétés européennes cotées à publier leurs comptes consolidés, conformément aux normes de l'IASB, pour les exercices ouverts à

compter du 10 janvier 2005 avec comparatif sur l'année 2004. Le règlement sur le passage aux normes internationales a été publié au journal officiel des communautés européennes le 11 septembre 20021.

Contrairement aux directives, le règlement ne nécessite pas de transposition dans les lois nationales. S'il est obligatoirement appliqué, à partir de 2005, à toutes les sociétés faisant appel public à l'épargne, le règlement IAS ouvre cependant certaines options aux états membres.

Tout d'abord, les Etats membres peuvent prévoir, par dérogation, de reporter cette date au premier janvier 2007. Ce report est possible pour les sociétés dont seules les obligations sont cotées, ce qui est le cas par exemple de groupes publics (EDF, SNCF, RATP, la poste, etc.), et pour celles qui sont cotées sur une place boursière tiers et qui utilisent également des normes acceptées au plan international, ce qui est le cas notamment des groupes cotés aux Etats-Unis et publiant leurs comptes en US GAAP. L'Allemagne a durement négocié cette option de report car beaucoup de groupes allemands sont en effet concernés. S'il est vrai que l'application des IFRS qu'à partir de 2007 par nombre de groupes allemands n'est pas forcément optimal pour la comptabilité des émetteurs dans le marché unique des capitaux en Europe, le travail de convergence mené par l'IASB et le normalisateur américain, le FASB, devrait être en grande partie achevé, d'ici 2007, ce qui leur facilitera une transition aux IFRS à moindre coût2.

Dans la série des options ouvertes par le Règlement, il est également prévu que les Etats membres peuvent autoriser ou exiger l'application des normes de l'IASB pour l'élaboration des comptes individuels (ou comptes sociaux) des sociétés cotées, ceux servant à l'établissement de l'impôt sur les sociétés, ainsi que pour les comptes individuels et consolidés des sociétés non cotées.

Á ce jour, quelque pays n'ont pas encore décidé s'ils allaient ou non ouvrir ces options. La difficulté est que, dans nombre de pays, notamment la France et l'Allemagne, il y a une très forte connexion entre la comptabilité et la fiscalité. Pour l'heure, seuls quatre pays, la Grèce, l'Italie, l'Espagne et le Lichtenstein ont adopté une loi définitive, la Grèce et l'Italie rendent obligatoire d'application des IFRS aux comptes individuels des sociétés cotées (sauf les compagnies d'assurance italiennes qui publient des comptes consolidés), tandis que le Lichtenstein la rend optionnelle et l'Espagne exige de continuer à utiliser les normes locales.

Pour les sociétés non cotées, l'utilisation des IFRS est autorisée en Grèce, à condition que les comptes soient certifiés par les auditeurs. En Italie (sauf pour les établissements financiers et les compagnies d'assurance pour lesquelles les IFRS sont obligatoires et non optionnelles) et au Lichtenstein, à la fois pour les comptes individuels et consolidés. Ainsi qu'en Espagne (seulement pour les comptes consolidés), par ailleurs, ces quatre pays n'autoriseront pas le report à 2007 ni pour les groupes dont seules les obligation sont cotées, hormis l'Espagne pour les entreprises du secteur bancaire, ni pour les groupes cotés aux Etats-Unis et utilisant les US GAAP. Enfin, la Grèce

autorise l'application des IFRS en anticipation, avec un an d'avance (exercice débutant le 10 janvier 2004) ; le Lichtenstein fait de même à partir de l'exercice 2003.

Pour les autres états membres, les propositions et les consultations sont en cours. A priori, l'utilisation des IFRS par les sociétés cotées pour leurs comptes individuels serait obligatoire au Portugal et autorisée en Finlande, en Irlande, en Island, aux Pays-Bas, en Suède, en Grande-Bretagne et au Danemark. Au Danemark, il pourrait être décide officiellement qu'elle serait même obligatoire à partir de 2009. Dans les autres pays, les comptes individuels vont sans doute continuer à être élaborés en normes locales. La Belgique, la France et le Luxembourg ont néanmoins annoncé leur intention de résoudre les questions fiscales afin de pouvoir passer un jour en IFRS. Mais le calendrier ne sera pas précisément fixé.

En ce qui concerne les sociétés non cotées, tout les pays ouvrent l'option sur la possibilité de publier les comptes consolidés en IFRS, qui pourraient même être obligatoires pour le secteur financier à partir de 2006 en suède, les établissement de crédit belges et les entreprises allemandes qui ont enregistré un dossier d'introduction en bourse. Les comptes sociaux pourraient également être publiés en normes IFRS dans la plupart des pays, sauf en Autriche, en France, en Norvège, en Allemagne et, probablement jusqu'en 2007, au Luxembourg et en Belgique.

Par ailleurs, pour les groupes qui n'émettent que des obligations, l'option de report en 2007 devrait être ouverte par une majorité d'états. A priori, le report ne sera pas possible aux Pays-Bas, Portugal, en Grande-Bretagne et en Irlande. De même, le report en 2007 pour les groupes cotés outre-Atlantique et utilisant les US GAAP ne sera pas autorisé dans ces pays, ainsi qu'en Suède, au Danemark, en Finlande et en France. Seules l'Autriche, l'Allemagne, la Belgique et la Norvège l'autoriseront proba blement1.

2.3. Application du règlement IFRS : mise à jour de certains textes comptables européens

Le règlement IFRS s'accompagne d'une mise à jour de certains textes ayant trait au droit des sociétés et à l'information comptable et financière. Elle concerne notamment les 40 et 70 directives européennes, également appelées « directives comptables », respectivement sur les comptes sociaux et les comptes consolidés, ainsi que la directive sur les comptes des banques et autres établissements financiers et la directive sur les comptes des entreprises d'assurance, afin que les normes IFRS soient compatibles avec le droit comptable en vigueur dans chaque pays. Une directive ayant pour objet cette modernisation a été définitivement adoptée en mai 2003 par le conseil des ministres de l'union européen, après être passée devant le parlement en janvier 2003.

Les modifications alignent les normes communautaires sur les meilleures pratiques en vigueur, tout en complétant le règlement IFRS de juin 2002. Mais sur tout, elles permettent aux états membres, qui n'appliquent pas les IFRS à toutes les entreprises, d'aller dans le sens d'une information financière analogue de grande qualité : comme pour les directives comptables auxquelles ces modifications se rattachent, ce sont toutes les entreprises, soit quelque cinq

millions, appliquant ou devant appliquer ou non les IFRS, qui sont concernées. L'objectif est que les candidates à la cotation en bourse soient ainsi bien préparées et à égalité avec celles déjà cotées.

Enfin, ces modifications permettent également une comptabilisation appropriée des structures à usage spécifique « special purpose vehicles », améliorent la déclaration des risques et des incertitudes en encourageant la publicité des aspects sociaux et environnementaux, au-delà des stricts aspects financiers, et renforcent l'homogénéité des rapport d'audit dans toute l'union européen en précisant le contenu obligatoire de ces rapports.

2.4. Dispositif européen pour faire appliquer les normes IFRS

Pour le passage aux normes comptables internationales, l'Europe s'est dotée d'un dispositif particulier. Celui-ci permet, d'une part, de peser de tout son poids dans l'élaboration de l'agenda, des normes et des textes d'interprétation et des révisions de l'IASB et, d'autre part, d'endosser et d'intégrer les normes actuelles et futures, qui, rappelons-le, sont produites par un organisme privé, dans la réglementation européenne et les faire appliquer1.

Ainsi, la commission européenne a créé trois comités : le comité de contrat qui concerne les directive comptables ; les deux autres comités, Comité réglementaire comptable (ARC2) et Comité comptable technique (EFRAG3), sont directement liés au processus d'approbation des normes IFRS.

C'est ainsi que, sur avis favorable du ARC et de l'EFRAG, la commission a, dans la foulée de la modernisation des directives comptables, publié un règlement, en date du 29 septembre 2003, portant adoption de la plupart des normes comptables internationales.

Pour les futures normes ou futures révisions, le ARC discutera et validera les normes une à une, il en a été ainsi des normes révisées en décembre 2003 et des deux nouvelles IFRS - IFRS 6 et IFRS 7. Après d'âpres négociations avec les autorités européennes et les professionnels sur certains points techniques.

Schémas n° 3 : mécanisme d'adoption d'une normes par l'Union Européenne.
Avis consultatif par l'EFRAG (niveau technique)

Décision d'approbation par l'ARC (niveau politique)
Décision de la commission européenne
Traduction dans les langues officielles
Publication au JO de l'union européenne

Source: Stephan Brun, Op.cit .p.31.

3. Les Pays en Voie de Développement et les IFRS

Des précautions doivent être prises dans le processus de la reforme comptable, elles se rapportent au choix du PVD et aux difficultés qui peuvent croiser le chemin de cette opération.

3.1. Les pays en voie de développement et l'organisme IASB

L'utilisation des IFRS diffère d'un pays à un autre. Les IFRS sont utilisées et utilisables soit comme des normes nationales, si elles sont pertinentes à leur environnement, soit comme une base de référence pour les normes nationales. Le choix de l'Algérie et les PVD doit prendre en considération l'organisation et la composition de l'IASB parce qu'elles ont une influence sur les normes elles-mêmes.

3.1.1. La présentation des PVD dans l'IASB:

L'organe chargé de la normalisation (le conseil) est constitué en majorité de pays développés d'occident ayant un marché boursier actif, alors que les PVD ne sont pas vraiment présentés. Malgré la réorganisation de l'IASC, le nouvel organe de normalisation l'IASB a la même organisation que son prédécesseur. La représentation des PVD reste faible, étant donné que l'assemblée des administrateurs qui nomme les membres de l'IASB est constituée en majorité de représentants des pays développés.

Lors de la réunion du groupe de travail intergouvernemental d'expert des normes internationales de comptabilité1, quelques experts ont émis des doutes sur l'un des objectifs de l'IASC qui empêcher la prépondérance d'intérêts régionaux ou professionnels, ils ont constaté que les PVD sont sous-représentés au sien de l' IASC, qui considéré comme un club de riches. Une étude 2 a analysé la participation des PVD de 1989 à 1995 en tant que membre du conseil, membre du comité consultatif, répondant à l'exposé-sondage et donateur. Les résultats de l'étude montrent que la représentation des PVD n'a pas augmenté aussi bien au Conseil qu'au Comité (être membre de ces deux organes est le moyen direct de participation au processus d'élaboration des normes). Nous signalons que les donations des PVD sont aussi limitées.

3.1.2. La participation des PVD dans le commentaire de l'exposé-sondage

Les sujets de normes, en général, sont proposés par les représentants des pays développés, ces sujets soulèvent des problèmes rencontrés par les entreprises de ses pays. Apres l'acceptation du sujet de la norme et sa soumission au Conseil, l'exposé-sondage est fait en anglais, ce qui pose problèmes aux représentants des PVD pour faire des commentaires, des remarques ou demander des explications relatives au projet de norme. En plus le sujet traité par la norme ne s'occupe pas de leurs préoccupations, le Conseil ne reçoit pas beaucoup de commentaires sur l'exposé-sondage de la part des PVD. La conclusion de l'étude3 menée sur la participation des PVD évoquée précédemment fait ressortir que la participation des PVD est de 5% à 22% et constituée principalement de pays anglophones, conduisant à l'adaptation des normes répondant à un certain environnement.

3.1.3. Les besoins d'un PVD comme l'Algérie

L'IASB a pris conscience de la nécessité de prendre en compte la satisfaction des besoins des PVD. Malgré cette préoccupation, peu de choses sont faites, parce que ces pays présentent des cas spécifiques.

L'IASB est dominé par les pays développés avec les Etats-Unis d'Amérique et la Grande-Bretagne qui jouent un grand rôle. Une étude1 est menée sur l'influence anglo-americainne sur les normes de l'IASC, la comparaison de quelques normes de l'IASC avec celles de la Grande-Bretagne et des Etats-Unis révèle une influence significative de ces deux pays. Cette influence peut s'expliquer, selon l'auteur, par la grande indifférence des autres pays membres, les efforts et les ressources fournis par ces pays.

Les IFRS sont produites dans l'environnement économique de ces pays, ou les décisions d'investissement sont prises par les institutions financières et les investisseurs privés ou les marchés sont organisés. Le marché financier efficient et les décisions d'allocation résultent des forces du marché. Le cadre conceptuel de l'IASB reconnaît que les états financiers ne peuvent pas satisfaire tous les besoins des différents utilisateurs, mais il y a des besoins communs. Selon l'IASB, la satisfaction des besoins des investisseurs, utilisateurs privilégiés, va satisfaire la plupart des besoins des auteurs utilisateurs. Un PVD comme l'Algérie a d'autres besoins que le risque du capital, il a besoin d'information pour la gestion de l'entreprise et, au second plan, pour la gestion de la nation et pour les tiers, ce qui peut rendre les IFRS pas nécessairement pertinentes pour les PVD.

L'IASB est critiqué parce que qu'il ne fournit pas effort pour satisfaire les besoins des PVD, par exemple l'IAS 41 sur l'agriculture est réalisée grâce au soutien d'une subvention de la Banque Mondiale pour répondre à certaines sollicitations des PVD. Selon l'IASB, ces critiques ne sont pas fondées, parce que les PVD adoptant les IAS doivent les adapter à leur environnement2.

3.2 Aspects relatifs aux choix des IFRS

3.2.1. Les IFRS et les petites et moyennes entreprises :

Lors de la même réunion du groupe de travail, le représentant de l'IASB a fait le point sur les activités du comité3 en précisant que les normes comptables internationales visent les sociétés pressentes sur les marchés financiers mondiaux, qui ne sont pas, bien entendu, les petite et moyennes entreprises. Mêmes si certaines règles sont applicables à ce type d'entreprises, d'autres ne le sont pas, par exemple IAS14 et IAS19. Donc ces entreprises ne peuvent pas appliquer en totalité les IAS/IFRS. Le représentant de l'IASB souligne que l'organisme international de normalisation n'envisage pas d'élaborer des normes pour les petites et moyennes entreprises dans un proche avenir.

3.2.2. Les éléments du cadre conceptuel :

Le cadre conceptuel de l'IASB prévoit son application aux entreprises commerciales, industrielles et autres du secteur public ou du secteur privé. Mais il tente de satisfaire, en priorité, les investisseurs qui opèrent dans le secteur privé, ce qui est contraire à la définition de son champ d'application. La deuxième considération du cadre conceptuel de l'IASB, qui considère que les besoins des investisseurs satisferont les besoins des autres utilisateurs est aussi contradictoire. Les besoins des investisseurs et des salariés, pas exemple, sont très différents. Même les investisseurs ont des besoins différents, étant donné qu'ils ont des comportements différent, il y a ceux qui s'intéressent au rendement dans un délai minimum et d'autres qui cherchent un rendement moindre s'il en résulte une stabilité permettant à l'entreprise une continuité d'exploitation.

3.2.3. Le niveau de divulgation

Les IFRS exigent un niveau élevé de divulgation ; toute information nécessaire à la prise de décision d'investissement est divulguée. Alors que les entreprises du PVD ont une tradition du secret et de limitation de divulgation. Ce niveau élevé de divulgation sera-t-il accepté sans résistance de la part des entreprises algériennes ?

3.2.4. Liberté offerte par les IFRS

Les PVD sont heurte au manque d'organismes professionnels actifs, de compétences pour élaborer ses propres ses propres normes et de documentation. Les IFRS donnent beaucoup d'opportunités de jugement et interprétation avec ses différentes options, mêmes si l'IASB s'engage à réduire ses options à deux seulement pour ses nouvelles normes et pour les normes révisées. Les premières normes du PVD ne doivent pas laisser beaucoup d'opportunités d'interprétation.

3.3 Aspects d'ordre général

Une structure réglementaire solide ne garantit pas le succès d'une réforme comptable, la comptabilité dans une période en transition est confrontée aux difficultés suivantes :

- les anciens objectifs de la comptabilité sont ancrés dans les mentalités et les habitudes des comptables, nécessitant du temps pour tout changement ;

- le manque de personnel qualifié et d'une profession développée. La profession comptable surtout exerçant à titre libéral n'est pas organisée et les organisations professionnelles ne sont pas vraiment impliquées dans le processus de normalisation et de développement de la comptabilité. Dans ce cas, le personnel comptable et la profession comptable s'engageant pas dans la réforme peuvent constituer des éléments de résistance au changement ;

- la formation du personnel, le message est-t-il passé ? les comptables vont-ils approfondir leurs connaissances ? vont-il monopoliser leur savoir ?;

- le changement des mentalités, la comptabilité est considérée comme une liste de comptes et non pas comme une pratique avec des objectifs, principes et conventions ;

- la rupture du lien entre la comptabilité et la fiscalité, cette connexion se justifie par le désir du contrôle de l'entreprise pour éviter les évasions fiscales et l'importance de la fiscalité comme source de financement ;

- la définition des entités et les régulations comptables appliquées aux différentes entités : fautt-il avoir un même système pour toutes les entreprises ou distinguer entre les petites, grandes entreprises, comptes individuels et comptes consolidés ;

- les problèmes dans le domaine de la formation et de l'enseignement : manque de fonds, classe surchargée, manque de moyens pédagogiques, émergence du secteur privé attirant le staff académicien ;

- la fidélisation et la motivation des académiciens à leurs postes ;

- l'existence d'une résistance au changement, qui va être long et générer des coûts et des efforts dont l'économie ne peut supporter, par les agents économiques, les académiciens et les professionnels ;

- la difficulté d'être à jour dans le domaine de la comptabilité générale et analytique vu le manque de documentation.

Ces difficultés sont des facteurs qui influencent et entravent le changement dans les pays en transition. Ces facteurs qui doivent être pris en considération par le CNC algérien, parce qu'ils peuvent se rencontrer lors de la mise en application le nouveau système comptable financier.

Tous les pays engagés dans la réforme comptable ont voulu concilier entre leurs traditions et les IFRS, mais cette tentative de conciliation d'une philosophie comptable basée sur les formalités légales et dominance fiscale de la comptabilité avec un caractère pragmatique des IFRS crée des conflits. Comment concilier la substance économique avec la forme légale ? Comment donner une substance économique avec la notion de patrimoine ? Comment les exigences fiscales vont permettre-elles l'exercice du jugement professionnel exigé par les IFRS ? Il faut donc faire attention à toute tentative de conciliation.

Conclusion du chapitre 1

Le paysage comptable que nous vivons aujourd'hui est le fruit de tout un historique riche en événements et en exploit ; ce parcours n'avait d'autre moyen que de subvenir aux besoins de son environnement et aux différentes idéologies et courants de pensée qui lui ont été contempora ins.

Ainsi, dans une époque de capitalisme marquée par une globalisation plus triomphante que jamais, le besoin de faire converger les pratiques de la comptabilité financière se faisait sentir ; cet historique a été ponctué par l'apparition de plusieurs expériences d'harmonisation comptable. Mais le besoin de convergence se transformait en un besoin d'uniformité et d'harmonisation qui ne suffisait plus évoluait vers une normalisation qu'il fallait confier à un organisme internationalement reconnu, à savoir l'IASB.

Dans le souci de répondre à des exigences économiques d'ordre mondial, l'UE a adhéré en 2001 aux IFRS. Mais l'UE mises à part d'autres pays, développées ou en voie de développement, y ont également adhéré et l'on assiste à une réelle tendance générale vers le référentiel international.

Tous les pays, comme l'Algérie, engagés dans la réforme comptable ont voulu concilier entre leurs traditions et les IFRS, mais cette tentative de conciliation d'une philosophie comptable basée sur les formalités légales et dominance fiscale de la comptabilité avec un caractère pragmatique des IFRS crée des conflits. Comment concilier la substance économique avec la forme légale ? Comment donner une substance économique avec la notion de patrimoine ? Comment les exigences fiscales vont permettre-elles l'exercice du jugement professionnel exigé par les IFRS ? Il faut donc faire attention à toute tentative de conciliation.

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"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway