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Mise en exergue de la négociation au sein d'une ONG Congolaise : cas de SUECO

( Télécharger le fichier original )
par Emma Nathalie MANDZOUNGOU NTOUMPA
Institut Suprérieur de Management de Dakar - International Master in Business Administration 2008
  

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Section 2 : Objectif d'une négociation

1. Pourquoi négocier ?

La négociation fait partie de notre quotidien. Quelque soit le domaine où l'on se trouve, on ne cesse pas de négocier pour obtenir des autres ce que nous désirons.

Généralement, les différends sont réglés à l'issue d'une épreuve de force qui crée des risques de nouveaux conflits en instaurant un vainqueur et un vaincu.

Or, on négocie parce que tout ne peut s'obtenir par la force qui compromet les relations humaines. La négociation est la réponse à la question comment obtenir ce que l'on désire tout en conservant de bonnes relations.

2. Comment négocier ? 2.1 Traiter séparément les questions de personnes et le différend

Représentant d'une institution, d'une entreprise ou à titre personnel, un négociateur est d'abord un être humain doué de sens, donc, loin de l'abstraction. Aussi convient-il en négociant d'en tenir compte, de réaliser que la partie adverse réagira aux différentes tournures de la négociation. De ce fait, lors de la recherche d'un accord, il faut créer un climat psychologique propre à conduire vers une solution satisfaisante pour toutes les parties en présence, rester attentif du début à la fin de la négociation sur les questions de personnes.

Traiter séparément les questions de personnes et le différend revient à faire la différence entre les questions relatives aux relations humaines et celles qui portent sur le fond. Pour cela, il faut aborder sans détour les problèmes humains.

Veiller à conserver de bonnes relations avec ses adversaires est source de succès.

2.2 Se concentrer sur les intérêts en jeu et non sur les positions

Se concentrer sur les intérêts en jeu, c'est se focaliser sur les objectifs de la négociation non sur les positions individuelles.

Les intérêts en jeu sont les soucis, les désirs qui motivent ou qui sont à la base des négociations. Ce sont des propulseurs silencieux de l'action, par contre les positions sont les manifestations bruyantes de ces propulseurs. Elles traduisent les intérêts fondamentaux.

Il s'avère plus judicieux lors d'une négociation de concilier des intérêts plutôt que de trouver un compromis à des positions. La position est exprimée, elle est concrète ; les intérêts ne le sont pas, ils sont implicites. Pour les déterminer il faut poser des questions à l'exemple de : « pourquoi ? », se mettre à la place de l'adversaire et essayer de déterminer ce qui l'amène à adopter la position qui est la tienne.

La question « pourquoi pas ? » permet d'étudier le choix de l'adversaire. Et tenter de deviner la solution première de l'adversaire permet d'anticiper et d'examiner les raisons qui pourraient l'empêcher d'accepter.

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Présenté et soutenu par Mlle Emma Nathalie MANDZOUNGOU NTOUMPA pour l'obtention d'un International
Master in Business Administration (IMBA).

Commencer par identifier la personne responsable des décisions sur lesquelles on veut influer permet de connaître le point de vue de l'adversaire, mais aussi de l'analyser par la suite et de déterminer les conséquences d'un éventuel refus.

2.3 Imaginer des solutions procurant un bénéfice mutuel

L'une des erreurs commises lors des négociations est de penser que sa solution est la meilleure par excellence. Pour un meilleur résultat, il est souhaitable d'imaginer plusieurs solutions, d'en faire un étalage exhaustif. Pour ce faire, quatre points sont à respecter :

· Les jugements hâtifs

L'esprit critique inhibe l'imagination, la créativité. Il met l'accent sur les défauts des solutions trouvées. Le jugement freine l'imagination.

· L'idée qu'il existe une solution et une seule

Il est erroné de penser qu'il n'existe qu'une solution ou encore qu'il est inutile d'en imaginer plusieurs. Se focaliser sur une réponse a pour effet de réduire les possibilités de choix permettant de trouver une solution judicieuse.

· L'idée que le gâteau est limité par nature

L'idée selon laquelle une négociation comporte toujours un gagnant et un perdant est fausse et source d'échec. Elle empêche les négociateurs de chercher des solutions permettant aux deux parties en présence de tirer profit de ladite négociation.

· L'hypothèse selon laquelle les difficultés de l'adversaire ne concernent que l'adversaire seul

Se préoccuper de ses seuls intérêts ne permet pas d'être productif dans la recherche de solutions. Or, pour aboutir à un accord qui serve ses intérêts, il faut trouver un dénouement satisfaisant également les intérêts de la partie adverse.

De plus, cette hypothèse ne permet pas de se concentrer sur les intérêts mais plutôt sur les positions. Il est difficile, lorsque vous êtes touché personnellement par un point, de prendre le recul nécessaire pour le choix d'un accord.

Inventer des solutions originales peut obéir au cheminement suivant :

· Dissocier l'intervention et la décision c'est-à-dire commencer par imaginer des solutions et par la suite les critiquer pour ne choisir que la ou les plus judicieuses ; deux étapes différentes intervenant l'une à la suite de l'autre.

· Avoir une imagination fertile en l'orientant selon un canevas permettant une éclosion structurée des idées. Cela peut se manifester de la manière suivante : commencer par réfléchir sur le but de la négociation et faire par la suite un diagnostic de la situation existante en recherchant les causes, poursuivre en effectuant un examen général des mesures à prendre et finir en présentant des suggestions précises et réalisables.

Cela peut se résumer par le schéma ci-dessous :

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Source : Comment réussir une négociation1

· Rechercher un bénéfice mutuel est la solution adéquate pour les deux parties en présence.

· Aider l'adversaire à prendre une décision, c'est tenir compte de ses intérêts pour faire avancer les choses.

2.4 Exiger l'utilisation de critères objectifs

Il n'est pas aisé de négocier et encore moins de se départir de ses conceptions. Les critères constituent le référentiel à suivre afin de permettre aux adversaires de discuter à la lumière d'une base impartiale. Pour ce faire, ils doivent être désintéressés et réalisables.

Un critère objectif doit être indépendant de la volonté des parties en présence ; pour produire un accord judicieux, il devra être légitime, facile à mettre en pratique et accepté de tous.

3. Que faire quand la partie adverse refuse de jouer le jeu ?

Quelle qu'elle soit une méthode de négociation doit permettre dans un premier temps de conclure un accord que l'on souhaite et dans un second temps de profiter au mieux des privilèges que l'on peut avoir. Seulement, devant un adversaire puissant il n'est pas toujours aisé d'atteindre ce but.

1 Comment réussir une négociation. Roger Fisher, William Ury. Nouvelle édition. 1982, Edition du Seuil.

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3.1 La MESORE

La MESORE est la Meilleure Solution de Rechange en dehors de toute négociation. Elle permet de ne pas cautionner un accord que l'on n'aurait pas souhaité. C'est un outil d'évaluation qui possède une souplesse suffisante pour permettre d'envisager toutes sortes de variantes et de possibilités.

C'est un outil d'évaluation dans le sens ou au lieu de rejeter purement toutes les solutions qui ne correspondent pas au seuil non négociable que l'on s'est fixé à l'avance, on compare toutes les propositions avec sa MESORE et retenir celles qui se révèle plus profitables.

Une MESORE est une source de sécurité, la solution à appliquer en cas d'échec. Généralement, les solutions de rechanges sont évaluer en vrac, par excès d'optimisme. Cependant, il ne faut pas oublier qu'une négociation peut ou ne pas aboutir, d'où l'intérêt d'étudier de manière sérieuse sa MESORE.

Pour élaborer une MESORE acceptable il faut :

· Inventer des solutions de repli qui serviront en cas d'accord impossible.

· Approfondir les solutions les plus séduisantes pour les transformer en véritables propositions.

· Choisir la meilleure des solutions à appliquer en cas de désaccord.

Un négociateur en possession d'une MESORE est plus apte à conduire et à obtenir un accord minimum acceptable. Il est avantageux face à un adversaire plus puissant, de rechercher au préalable d'une négociation une MESORE.

3.2 La négociation jiu-jitsu

La méthode du jiu-jitsu consiste à ne pas répondre aux attaques de l'adversaire. C'est une technique qui imite les principes des armes martiales orientaux. Ne pas affronter l'adversaire de front mais plutôt concentrer son habileté à dévier sa force et l'orienter par la suite vers ses propres fins.

Elle se manifeste comme suit : lorsque l'adversaire expose son point de vue, il ne faut pas le rejeter ; quand il profère des attaques personnelles, il convient de ne pas contre-attaquer ; lorsqu'il attaque sur des positions, il ne faut pas les défendre. Répondre aux attaques de l'adversaire l'incite à progresser sur la même lancée, c'est-à-dire continuer à formuler des attaques, ce qui conduit à un cercle vicieux. La solution est de rompre le cercle en refusant de réagir. Au lieu de répondre aux attaques, il faut esquiver en les faisant dévier dans le sens de la question en cours.

Détourner les attaques de l'adversaire revient :

· d'abord à découvrir sur quoi repose la position de l'adversaire au lieu de l'attaquer, c'est-à-dire l'étudier comme si elle pouvait résoudre la question en cours, ne pas la rejeter ou l'accepter.

· Ensuite rechercher la critique et les conseils de la partie adverse sans défendre ses propres idées. Les critiques peuvent être constructives ; se mettre à la place de ceux d'en face permet de découvrir les raisons profondes qui les ont amenés à former des jugements négatifs. Cet effort permet de perfectionner ses propres idées.

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· Savoir ramener les attaques personnelles vers les questions de fond. Devant l'avalanche des attaques qui peut se présenter, la tentation de répondre reste grande mais ne constitue en rien la solution. Ecouter son adversaire et le comprendre ; détourner les attaques personnelles vers la question du différend constitue la solution.

· Poser des questions et attendre. La négociation jiu-jitsu dispose de deux armes : les questions et le silence. Poser des questions est préférable à faire des affirmations. Celui qui affirme devra faire face aux résistances qu'il engendrera ; par contre, celui qui pose des questions obtiendra des réponses. Les questions fournissent à l'adversaire l'occasion d'exposer son point de vue et à celui qui les pose l'occasion de les comprendre. Elles poussent l'adversaire à faire face à l'objet du litige. Le silence oblige l'adversaire à se remettre en question, il met les gens mal à l'aise. Après une question posée, mieux vaut se taire et laisser l'adversaire se compromettre plutôt que de le tirer d'embarras en posant une nouvelle question ou même en émettant un commentaire personnel.

3.3 Comment dompter un négociateur coriace

Pour arriver à leurs fins, certains négociateurs sont prêts à tout et n'hésite pas à tricher lors des négociations. Cette tricherie peut se manifester de différente manière, on l'appelle la négociation truquée.

La négociation truquée est l'ensemble des pratiques telles que le mensonge, les vexations calculées, les tactiques de pression et bien d'autres. Elles peuvent être illégales, immorales ou simplement désagréables. Ceux qui y ont recours ont pour objectif de disposer d'un avantage sur le fond de la négociation en favorisant un affrontement de volonté sans fondement objectif.

La plupart du temps, devant une telle situation on adopte deux positions : soit on se tait et on subit dans l'espoir qu'un changement agréable va s'opérer, soit on réagit en utilisant les mêmes armes que notre adversaire. Dans les deux cas, ce n'est pas la solution.

Pour pallier a une négociation truquée, il faut commencer par l'identifier et redéfinir avec l'adversaire de la procédure à adopter pour négocier. C'est-à-dire, en face d'un adversaire qui selon nos impressions triche, la solution consiste à identifier dans un premier temps sa tactique, la lui exprimer clairement et pour finir discuter de la procédure à suivre.

Dénoncer les manoeuvres employées lors d'une tricherie en diminue l'efficacité, l'adversaire peut se rendre compte qu'il risque de perdre tout crédit à nos yeux. En dénonçant ces pratiques de manière franche, on arrive à discuter des règles de la négociation. La discussion est alors recentrée sur la procédure au lieu de l'être sur l'objet du différend. Cependant, le but suivi reste le même, c'est-à-dire un accord judicieux, efficace et conclu à l'amiable.

En derniers recours, il faut se résoudre à mettre en place sa MESORE et quitter la négociation.

Les tactiques les plus utilisées sont :

· Le mensonge délibéré est le fait de donner des faux renseignements sur des faits, sur l'autorité dont on est investi...

· Les faux renseignements sont des déclarations mensongères faites en toute connaissance de cause.

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· L'autorité mal définie est le fait de faire croire à son adversaire que l'on a toute la latitude de prendre des engagements alors que ce n'est pas le cas.

· Les intentions sujettes à caution, ce sont des amendements que l'on met en place lorsqu'on n'est pas sure que l'adversaire respectera ses engagements.

Il ne faut cependant pas confondre le fait de tricher à celui de cacher une partie de son jeu. Un négociateur n'est pas obligé de dévoiler tout son jeu.

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius