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La protection du contribuable de bonne foi

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par Rania TRIMECHE
FSJPST - Mastere de recherches en droit des affaires 2008
  

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B- La restitution des sommes indûment payées

En principe, le contribuable qui a été imposé sur la base d'une assiette excessive est fondée à demander la restitution dès lors qu'une erreur a été commise, de son propre fait ou de celui de l'administration fiscale. Conformément à l'article 31 du C.D.P.F., la restitution des sommes perçues en trop ne peut être accordée qu'au contribuable ayant déposé toutes ses déclarations fiscales échues et non prescrites à la date du dépôt de la demande en restitution. « Ainsi, non seulement le bénéfice du prétendu droit de restitution est conditionné par le dépôt d'une demande préalable, mais encore, la restitution n'est accordée qu'au contribuable ayant déposé ses déclarations fiscales. Une charge supplémentaire pèsera sans doute sur le contribuable celle d'apporter la preuve qu'il a effectivement déposé toutes ses déclarations fiscales »160. Or, en exigeant le dépôt de toutes les déclarations fiscales comme une condition de restitution, le législateur considère que la demande en restitution est une occasion d'exiger du contribuable de régulariser sa situation fiscale161. Il semblerait que cette situation conduise à établir une sorte de présomption de fraude chez le contribuable pouvant le dissuader de demander la restitution162. En effet, « la précarité du droit à la restitution porte un grave préjudice au contribuable honnête. Ce dernier est pénalisé. Il adopte la transparence et au même temps, il s'expose aux aléas du fisc »163. Or, « Comment peut -on revendiquer le civisme fiscal sans accorder au contribuable l'un des droits les plus élémentaires à savoir le droit à restitution ? »164.

160 KTATA (Aïda) et DRIRA (Tarek) : « La restitution de l'impôt », Revue tunisienne de fiscalité, n°7, 2007, p.417.

161 MTIR (Mahmoud) : « Le droit de restitution des sommes perçues en trop : Une législation diverse, une procédure unifiée», Revue comptable et financière, n° 61, 3e trimestre 2003, p.51.

162 En effet, « le conditionnement de la restitution par un contrôle conduit à établir une sorte de présomption de fraude », FAKHFAKH (Emna) : « La restitution de l'impôt », mémoire de D.E.A. en droit public et financier, Faculté de droit de Sfax, 2000-2001, p.71.

163 FAKHFAKH (Emna) : « La restitution de l'impôt », mémoire précité, p.108.

164 KTATA (Aïda) et DRIRA (Tarek) : « La restitution de l'impôt », article précité, p.423.

Ne serait-il pas judicieux que l'administration puisse, soit spontanément, soit à la demande des contribuables, prononcer d'office le dégrèvement ou la restitution des impositions ou fractions d'impositions formant surtaxe. Cette procédure permettrait d'éviter une réclamation contentieuse lorsque l'erreur reprochée est évidente ? Autrement, le contribuable doit introduire l'action en restitution des sommes perçues en trop au moyen d'une demande écrite motivée à déposer contre récépissé, auprès des services compétents de l'administration fiscale et ce «(...) dans un délai maximum de trois ans à compter de la date à laquelle l'impôt est devenu restituable conformément à la législation fiscale et au plus tard, dans un délai de cinq ans à compter de la date du recouvrement. Toutefois, le délai de cinq ans n'est pas applicable lorsque l'impôt est devenu restituable en vertu d'un jugement ou d'un arrêt de justice »165.

Malgré ces imperfections, le législateur semble conscient que l'amélioration du rendement de l'impôt passe nécessairement par la fidélisation des contribuables qui se plient de bonne foi à leurs obligations fiscales, ce qui a justifié l'exclusion des contribuables de mauvaise foi du bénéfice de certaines mesures favorables.

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