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Diagnostic agraire du Bajo Andarax, Almería (Agriculture intensive sous serre et travail des immigrés)

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par Sarah Dauvergne
AgroParisTech - DAA 2007
  

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C. Une agriculture (péri-) urbaine

 

Figure 43 : les serres se trouvent au milieu des chantiers de constructions

Le Bajo Andarax se fait grignoter peu à peu par l'extension de la ville d'Almeria. Tout en dépendant de l'activité agricole, la ville possède ses activités propres et est en pleine explosion démographique. La construction et la transformation des terres agricoles en terres urbaines se font très rapidement.

L'urbanisation provoque une augmentation du prix des terres (aujourd'hui les terres atteignent un prix de 35 €/m2, le prix a triplé durant les 20 dernières années), d'autant plus que les zones de vega urbanisables sont les plus fertiles et que le Bajo Andarax est considérée comme la meilleure zone pour la production de tomates. Il arrive que les terres agricoles urbanisables soient abandonnées, mais en général l'activité agricole se poursuit jusqu'au dernier moment car ce sont les meilleurs terres qui sont urbanisées.

On peut voir un gradient entre les zones déjà urbanisées où les seuls agriculteurs qui restent sont ceux d'un âge avancé, les zones de vega urbanisables dans peu de temps où l'activité agricole bat encore son plein, et où on peut voir beaucoup d'exploitations familiales et les zones non urbanisables avant un laps de temps assez long et où les jeunes s'installent.

Une des conséquences de l'urbanisation est le déplacement des agriculteurs vers Nijar. S'ils changent de zones, les agriculteurs venant du Bajo Andarax continuent de produire des tomates, avec des petites différences techniques qui leur permettent d'éviter le gel. Cela montre qu'il y a une stratégie dans la culture de tomates (beaucoup de travail sur de petites surfaces) qu'on ne retrouve pas dans les autres cultures et que la spécialisation dans la tomate n'est pas seulement une question d'avantages comparatifs naturels.

Il y a très peu d'intervention étatique et à long terme c'est la différence de rentabilité entre la culture de tomates et la construction de logement qui décidera de l'avenir de la zone.

D. Une non - durabilité environnementale

Les problèmes de pollution

* L'utilisation de produits phytosanitaires en grande quantité met en danger la santé des travailleurs en contact avec ces produits.

* Les produits phytosanitaires persistent dans le sol et l'eau et ont des effets sur la flore naturelle de ces éléments.

* Les engrais salinisent l'eau et provoquent une pollution par les nitrates.

Les problèmes de renouvellement de ressources rares

* L'utilisation de grandes quantités d'eau souterraine a provoqué la baisse du niveau d'eau et la salinisation des nappes phréatiques.

* Beaucoup de ressources indispensables deviennent rares et donc chère : les terrains, le sol, le sable, le fumier, l'eau et les produits phytosanitaires.

* L'utilisation de l'énergie fossile pour produire les engrais rend l'activité agricole dépendante d'une ressource limitée.

Les problèmes de type phytosanitaire : l'absence de rotation et la concentration des parcelles rendent les cultures très sensibles aux maladies, avec comme solution privilégiée, l'utilisation de produits toxiques pour la santé humaine et pour l'environnement.

L'aplanissement des terrains pour l'installation des serres peut provoquer des inondations.

Beaucoup de nouvelles techniques sont favorables à l'environnement : la plus importante est l'utilisation du sable, qui évite la salinisation des sols et économise l'eau, c'est une pratique durable qui permet de diminuer les couts énergétiques de la production, la fertilisation par le système d'irrigation au goutte à goutte permet d'économiser les produits phytosanitaires, la lutte intégrée et l'utilisation d'insectes, de plantes dans le lutte contre les maladies prend de l'importance, les greffes également permettent de lutter contre les maladies du sol sans recourir à des produits chimiques. La lutte intégrée ne peut être efficace qu'avec un matériel moderne, qui permet de contrôler parfaitement la ventilation et l'entrée et la sortie des insectes (ce qui n'est pas possible avec les serres planes dont le plafond est troué pour laisser entrer l'eau) et si les agriculteurs l'appliquent de manière uniforme, les produits phytosanitaires utilisés par le voisin détruisent les insectes utilisés dans la lutte biologique.

Le problème de l'eau a été anticipé dans une certaine mesure par l'utilisation des eaux résiduelles de la ville d'Almeria et par l'installation d'usine desalinisante très couteuse en énergie électrique. Le faible cout de l'eau, qui ne reflète pas sa rareté, n'incite pas les agriculteurs à l'économiser.

Si la commercialisation le permettait, il pourrait être possible d'effectuer des rotations entre différents produits horticoles ou des associations permettant de lutter contre les maladies. Pour cela, il faudrait qu'un tel changement ne diminue pas le revenu des agriculteurs.

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