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La dynamique associative dans le secteur de l'artisanat à Kandi: un enjeu de développement ?


par Hugues Tayé ADJOVI
Université d'Abomey-Calavi
Traductions: Original: fr Source:

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INTRODUCTION

Depuis l'aube des temps, les communautés humaines ont toujours pris à coeur les questions liées à leur développement. Au point où, les civilisations actuelles peuvent être perçues comme des produits améliorés d'une très vieille et progressive transformation de simples peuplades. Ce souci des hommes est encore plus prononcé à notre ère où on parle de développement planétaire, durable, technologique, communautaire etc. Autant d'expressions qui traduisent le progrès des sociétés humaines ou ce à quoi elles aspirent.

Cependant, il est à noter que toutes les sociétés humaines ne sont pas développées de la même manière. Il existe entre elles une énorme fracture que les plus développées tentent davantage de creuser et les moins développées de rattraper. Pays développés et en voie de développement sont des expressions qui traduisent le mieux cette fracture.

Le Bénin quant à lui appartient à la classe des pays en voie de développement. En effet, d'après une récente classification des Nations Unies, « le Bénin est classé 159ème sur les 175 pays figurant dans l'Indicateur de Développement Humain1(*) ». Cette place qu'occupe le Bénin montre qu'il fait partie des pays les plus pauvres et les moins développés du monde. Beaucoup d'indicateurs sociaux indiquent que le Bénin accuse encore un énorme retard notamment dans les domaines de la santé, de l'éducation, de l'emploi, de la sécurité et bien d'autres encore. Les faiblesses de l'économie béninoise illustrent davantage cette situation : l'insuffisance d'usines, la désaffection du secteur cotonnier, la corruption et les diverses difficultés liées aux initiatives de micro-entreprises sont autant de facteurs qui expliquent cet état de chose. Même si au cours des dix dernières années le Bénin a connu « une croissance économique annuelle de l'ordre de 5% »2(*), on ne note pas un réel décollage du pays. La stabilisation de l'économie a été une réussite, mais les réformes structurelles n'ont pas profité à l'agriculture qui demeure, jusqu'ici l'un des secteurs les plus pourvoyeurs de richesse.

Face à ce sinistre profil et sur l'initiative de la Banque Mondiale et du Fonds Monétaire International (FMI), le Bénin s'est lancé dans un processus de réduction de la pauvreté qui se traduit par l'opérationnalisation de plusieurs stratégies. L'élaboration du Document Stratégique de Réduction de la Pauvreté (DSRP) d'une part, et du Document national de perspective de développement à long terme d'autre part, aide le Bénin à se doter d'une vision en terme de développement. Le contenu de ces documents expose, eu égard au diagnostic fait, les différents enjeux ainsi que les politiques générales et sectorielles envisagées. Mais plus décisif encore est le processus de décentralisation enclenché par le Bénin depuis l'an 2004.

En effet, par la décentralisation, le Bénin renforce ses acquis démocratiques et confère à ses stratégies de réduction de la pauvreté un profil plus participatif. Les populations à la base peuvent désormais être davantage mises à contribution dans la gestion des ressources locales et même exiger des comptes rendus. Mais l'aspect le plus important de cette participation demeure la réelle capacité de ces populations à se prendre en charge et à s'auto-développer. Cela passe nécessairement par la mise en valeur des ressources naturelles locales, mais aussi par la formation des ressources humaines et leur dynamisation dans des cadres bien précis. L'avènement de la décentralisation aide le Bénin à renforcer l'exploitation de ses ressources locales et donc à être plus économiquement compétitif.

Les secteurs de l'éducation, de la santé, de la culture, du tourisme etc. sont des secteurs qui emploient beaucoup de main d'oeuvre et qui, compte tenu de leur importance, exigent des réformes appropriées.

Le secteur de l'artisanat est, par exemple, l'un des secteurs qui emploient le plus de personnes de par sa capacité de production tant sur le plan de la fabrication des produits artisanaux, de la transformation des produits alimentaires que celui des services. En effet, la couture, la teinture, la boulangerie, la vannerie, la mécanique, la menuiserie, la soudure, la coiffure etc. sont des activités ou professions dont nous avons presque quotidiennement besoin. Les acteurs de ces professions jouent ainsi un rôle prépondérant dans la satisfaction de certains besoins élémentaires. Ayant pour la plupart précocement abandonné les études, ils n'ont eu pour seul recours que de se lancer dans une activité artisanale. Activité qui, à l'ère de la mondialisation connaît une évolution qu'ils n'arrivent pas à rattraper faute de formations ou de perfectionnements complémentaires. Pourtant, ce secteur malgré son état actuel, contribue pour beaucoup à la croissance économique du pays de même qu'il crée beaucoup d'emplois.

Ces problèmes qui minent le secteur de l'artisanat connaissent depuis un certain nombre d'années des solutions grâce à la coopération multilatérale entre le Bénin et ses partenaires au développement. Des structures de Coopération internationales et nationales ont joué un rôle non négligeable dans le processus de dynamisation de ce secteur. Les différentes actions promotionnelles engagées par ces dernières ont permis, dans un certain sens, la mise sur pied et le suivi des Organisations Professionnelles d'Artisans (OPA) qui, à un niveau primaire, sont des cadres de  concertation, de dialogue, d'identification des problèmes qui minent le secteur et de recherche de propositions alternatives. Ces associations constituent également des outils de négociation et de lobbying, un creuset d'analyse et de réflexion. Par ailleurs, elles représentent des instances d'élaboration de stratégies communes d'apprentissage et d'application des principes démocratiques élémentaires et surtout de mise en oeuvre d'instruments de lutte contre la pauvreté.

Comme tout document scientifique rigoureusement établi, le présent mémoire est échafaudé par un plan. Ce plan permet de suivre la progression des idées, la succession des différentes parties et leur lien et enfin, la démarche utilisée pour aborder le sujet de recherche. Ainsi, sur la base des hypothèses et objectifs de recherche, de la question de recherche et du type de recherche, nous avons adopté le plan suivant pour ce travail :

· Dans une première partie, nous étudierons la participation des Organisations Professionnelles d'Artisans (OPA) au processus de développement à Kandi. Deux chapitres permettront d'aborder et de discuter cette question.

· Une deuxième partie sera consacrée aux limites de la participation des OPA au processus de développement social et économique à Kandi. A travers les deux chapitres de cette partie, nous étudierons les différents aspects révélant les limites de la participation des OPA au développement de la commune de Kandi.

· Enfin, une troisième partie nous permettra d'évaluer l'incidence de l'abandon des ateliers par les artisans en période de culture du coton sur le secteur de l'artisanat. Un seul chapitre nous permettra ici, d'explorer les méandres de cette question.

I- PROBLEMATIQUE

Vouloir étudier le phénomène associatif en milieu artisan, c'est poser et aborder de façon indirecte une partie de l'histoire et de la structure des associations de ce secteur. Au Bénin, le phénomène revêt un caractère tout particulier du fait même de l'environnement fragile où s'exercent les activités et métiers artisanaux. De fait, l'artisanat est devenu un secteur où la règle est l'auto-emploi. Car, les initiatives individuelles ont été insuffisantes en ce qu'elles n'ont pu apporter des solutions durables aux problèmes qui minent la corporation. La création des Organisations Professionnelles d'Artisans (OPA) était donc devenue une condition sine qua non. «Ces associations sont pour ces femmes et hommes de métier, des cadres de concertation, de dialogues et d'échanges, des moyens de sauvegarde et de défense de leurs intérêts ».3(*)

Historiquement, le mouvement associatif en milieu artisan au Bénin a connu deux périodes d'évolution. La première période s'étend de 1960 à 1989. Au cours de cette période, l'organisation des artisans en association n'avait point connu un développement florissant. La première initiative de regroupement des artisans au Bénin remonte aux années 1950 avec les tentatives de mise en association des photographes de Cotonou. C'est bien des années plus tard et précisément à partir des années 1980 que d'autres professions telles que les habilleurs, les coiffeurs et les électroniciens ont manifesté un intérêt à s'organiser en association. La deuxième période quant à elle s'étend de 1990 à nos jours.

En effet, le mouvement associatif en milieu artisan a connu un véritable essor seulement à partir de l'inédite Conférence des Forces Vives de la Nation. Les artisans ont dès lors éprouvé le besoin de tirer profit de l'ère démocratique pour organiser leur milieu de travail. Ainsi, en novembre 1992 naquit l'Union Nationale des Plombiers du Bénin (UNPB) suivie en 1993, de la Fédération Nationale des Artisans du Bénin (FeNAB). Par la suite, l'appui technique et financier dans le cadre de certains programmes et projets de coopération sur les plans bilatéral et multilatéral a permis au secteur de se structurer davantage. On a assisté dans la deuxième moitié des années 1990 à l'émergence de nombreuses associations d'artisans. Le droit à la liberté d'association que garantit la nouvelle constitution était largement exploité. «Déjà en 2000, le secteur de l'artisanat au Bénin comptait plus de 500 associations à but non lucratif ».4(*)

La Commune de Kandi qui est ici notre cadre d'étude n'est pas restée en marge de cette dynamique.

1. Le problème.

A Kandi, comme dans la plupart des autres communes du pays, les toutes premières initiatives de mise en association des artisans n'ont pas tenu compte de la séparation entre les corps de métiers. L'inexistence du code de l'artisanat faisant défaut. C'est plus tard, avec les contraintes afférentes à la défense des droits de certains corps de métiers et le besoin de visibilité au niveau de la gestion de la grande association commune que la création des organisations professionnelles spécifiques à chaque corps de métiers a été rendue possible.

La publication en 2001 du document sur la Nomenclature des corps de métiers du secteur artisanal au Bénin par la Direction Nationale de l'Artisanat (DNA) sous l'égide de l'Institut National de la Statistique et de l'Analyse Economique (INSAE), a également constitué un facteur concourant dans le processus d'individualisation des associations.

Ainsi, dans la commune de Kandi, les artisans, après être restés plusieurs années au sein de l'Association des Artisans de Kandi (AAK) créée en 1992, s'en sont séparés pour constituer leurs propres associations selon leur appartenance professionnelle. Plus tard en 1994 les électriciens créèrent l'Association des Electriciens et Rebobineurs de Kandi (ASERK). Ils seront suivis un an plus tard par les mécaniciens moto qui créèrent également leur propre association dénommée l'Union des Mécaniciens Moto de Kandi (UMMK). Ensuite vinrent l'Association des Couturiers, Couturières et Brodeurs de Kandi (ACCBK) créée en 2001, celle des Techniciens, Electroniciens et Informaticiens de Kandi (ATEIK) créée en 2004 etc.

Cependant, toutes ces associations créées dans diverses conditions sont confrontées à de nombreux problèmes liés notamment à un déficit en gestion et à un défaut d'exploitation des opportunités d'affaires et de coopération. L'analphabétisme est considéré comme un fléau dans l'ensemble du pays. Et au niveau des artisans, cet analphabétisme est un facteur limitant à la fois pour l'apprentissage de certains cours de perfectionnement technique et pour l'utilisation d'outils de gestion : cela justifie ce besoin d'un programme d'alphabétisation.

En effet, « les artisans associés sont mal préparés voire, mal outillés pour assumer les tâches qui leur incombent dans la gestion de leurs organisations. Ces acteurs souffrent à la fois d'un manque de maîtrise du processus de création des associations et aussi d'un déficit dans la gestion des Organisations Professionnelles d'Artisans »5(*). La plupart des responsables d'association s'étant adaptés aux fonctions de responsables sans un minimum de formation au préalable, gèrent très difficilement les ressources humaines qu'ils ont à leur charge.

De même, les projets de partenariat élaborés avec la collaboration de la mairie dans le cadre de la coopération décentralisée, faute de ressources humaines qualifiées et de moyens suffisants sont jusqu'à présent inexécutés. A cela, il faut ajouter l'impact prépondérant de la culture du coton sur l'économie de la région qui fait que beaucoup d'artisans en période de pluies ferment leurs ateliers, soit temporairement, soit définitivement pour aller cultiver la terre. Cela a une incidence non négligeable sur la durée et la qualité de l'apprentissage et modifie les calendriers des rencontres au sein des associations. Il se pose donc aux associations un problème à la fois d'autonomie et de professionnalisation lié à un conditionnement culturel et économique.

Au regard de tous ces constats, une question centrale se pose : la dynamique associative en milieu artisan dans un contexte de décentralisation constitue t-elle un enjeu de développement dans la commune de Kandi ?

Pour trouver une réponse à cette question, il s'impose à nous, avec la force de l'évidence méthodologique, la formulation de quelques hypothèses.

2. Les hypothèses.

Elles constituent des réponses anticipées à la question de recherche posée plus haut.

· Hypothèse globale :

Les associations d'artisans participent au processus de changement social et économique.

· Hypothèses spécifiques :

1- Les Organisations Professionnelles d'Artisans développent certaines initiatives qui accompagnent le développement local à Kandi.

2- Les conflits internes aux associations ne permettent pas aux artisans d'atteindre facilement les objectifs de développement qu'ils se sont fixés.

3- L'abandon des ateliers par les artisans en période de culture du coton constitue un frein pour une réelle dynamisation des OPA.

3. Les objectifs.

· Objectif global :

Etudier la participation des OPA au processus de développement local et les problèmes auxquels elles sont confrontées.

· Objectifs spécifiques :

1- Analyser les différentes initiatives que développent les OPA pour accompagner à la base le développement de la commune de Kandi.

2- Identifier les différents obstacles liés à la structure et au fonctionnement des OPA.

3- Déterminer les causes de l'abandon des ateliers par les artisans à certaines périodes de l'année et mesurer son incidence sur la dynamisation des OPA.

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4. Clarification conceptuelle.

La présente recherche s'articule autour de quelques concepts essentiels. La définition du contenu de ces concepts nous permet de mieux circonscrire leur cadre sémantique et ce faisant, d'éviter toutes équivoques. C'est donc à cet exercice que nous nous attellerons dans cette partie.

Le terme «dynamique associative« nous paraît très essentiel dans la compréhension de notre travail. Mais avant de définir à proprement parler ce terme, nous voudrions d'abord délimiter le cadre sémantique des concepts association et dynamique.

L'association, tout comme l'école, la famille, l'entreprise économique constitue une institution sociale ayant une place donnée et jouant un rôle précis dans le système social. Le développement d'une association repose en partie sur une division interne et une complémentarité des tâches dévolues à chacune de ses entités. A l'instar d'une équipe de jeu, chaque membre occupe une place précise et joue un rôle bien défini. Jusqu'à nos jours, la définition la plus précise et la plus citée qu'on a du mot association est celle énoncée dans l'article I de la loi du 1er juillet 1901 en vigueur dans le système de droit béninois.

D'après cette loi, une association est définie comme « une convention par laquelle, deux ou plusieurs personnes mettent en commun d'une façon permanente, leurs connaissances ou leurs activités dans un but autre que celui de partager des bénéfices. Elle est régie, quant à sa validité, par les principes généraux du droit applicables aux contrats et obligations »6(*). De cette définition, on peut retenir les éléments suivants :

· pour créer une association, il faut au moins deux (02) personnes,

· Le but ou l'objet de l'association doit avoir un caractère permanent,

· les personnes concernées doivent accepter et décider librement de se mettre ensemble, de mettre en commun leurs activités ou connaissances,

· L'association est une institution à but non lucratif,

· l'association doit être déclarée

Cependant, nous n'avons pas tenu grand compte de ce dernier facteur dans le choix des associations avec lesquelles nous avons travaillées étant entendu qu'en milieu rural les associations sont confrontées à d'énormes problèmes afférents à l'enregistrement des procès verbaux de réunions constitutives et à la conception de statuts ainsi que de règlements intérieurs. Hormis cet aspect, tous les regroupements de personnes de même corporation dont la constitution répond aux critères sus cités sont qualifiés d'Associations ou d'Organisations Professionnelles d'Artisans (OPA) dans le cadre de notre étude.

Si nous établissons donc que l'association est un regroupement hiérarchisé de personnes acquises à la même cause et unifiant toutes leurs énergies, savoirs et savoir-faire afin d'atteindre les objectifs qu'ils se sont fixés, nous pouvons donc considérer l'association comme un système dont les éléments font un tout et sont interdépendants.

Par le concept de dynamique nous désignons le mouvement ascendant qu'engendre une chose sous l'effet de sa propre force. Plus précisément, il s'agit de l'action conjointe d'éléments formant un tout organisé concourant au même résultat et dont l'interaction augmente le potentiel.

Sur la base de ces préalables, nous désignons par dynamique associative, le mouvement, le progrès engendré sur les plans social, économique, politique, culturel, sanitaire, écologique, technologique etc. par les actions concertées et coordonnées de tous les membres d'une association. Il s'agit donc d'un déploiement de forces à l'interne par les membres de l'association eux-mêmes. Cependant, cette définition de la dynamique associative serait incomplète si on l'entrevoyait seulement sur le plan interne. L'association est impliquée par ailleurs dans un réseau de relations avec d'autres associations ou partenaires externes sans lesquels le fruit de ses actions serait presque imperceptible.

Dans le cadre de ce travail, nous n'entrevoyons donc pas étudier la dynamique associative sous un angle quantitatif en procédant par exemple à une étude et explication de l'évolution des effectifs des OPA avec lesquelles nous avons travaillées ou en quantifiant le nombre d'associations créées sur une période donnée.

Contrairement à cette démarche, nous nous occuperons plutôt de l'étude des initiatives que développent ces OPA et les difficultés qu'elles rencontrent dans le sens de la lutte contre la pauvreté aussi bien au niveau des dispositions prévues dans le Document Stratégique de Réduction de la Pauvreté (DSRP) qu'au niveau du Plan de Développement Communal (PDC) de leur localité.

Et c'est précisément à ce niveau qu'apparaît toute l'importance du concept d'enjeu. Car dans ses divers partenariats avec les autres, l'association doit susciter des intérêts. Mais, il est à noter que ces intérêts ne doivent en aucun cas signifier profits pécuniaires ou bénéfices, ce qui serait juridiquement contraire à la nature même de l'association (Article 1er Loi 1901).

Nous désignons donc par enjeu, tout ce que l'association dans ses rapports avec les autres est susceptible de générer en terme d'intérêts à la fois pour les autres et pour elle-même. Ce n'est dans ce contexte d'équilibre mutuel que le développement est possible. En choisissant d'intégrer une association, l'artisan concerné est d'abord conscient de toute la responsabilité du choix qu'il effectue et de sa volonté de participer au développement de son secteur d'activité.

Par le concept de développement, nous entendons, l'extension sur les plans économique, social, politique, environnemental, culturel, technologique etc. que connaît une institution, un pays ou encore une chose. Cette définition appliquée à la commune de Kandi désigne le progrès que connaît ladite commune dans les domaines sus cités par la synergie des actions et stratégies de ses différentes composantes sociales et de ses partenaires au développement. Autrement dit, nous désignons par développement local, le processus traduisant le progrès économique, social et culturel d'une commune ou région. Ce progrès est directement lié à la création de richesse dans la commune, à la gestion de cette richesse et à sa répartition entre tous les acteurs.

Un autre concept très important à définir est celui de conflit. En effet, le concept de conflit est un concept difficile à définir parce qu'il revêt de nombreuses formes et survient dans des cadres différents. Il semble que le conflit soit, par essence, un désaccord, une contradiction ou une incompatibilité. Pour notre part, nous retiendrons dans le cadre de ce travail, que le conflit désigne `'toute situation dans laquelle se trouvent des individus ou des groupes dont les objectifs, les cognitions ou les émotions sont incompatibles et les conduisent à s'opposer''. De cette définition, nous pouvons alors retenir trois types de conflits :

§ les conflits d'objectifs  qui sont des situations dans lesquelles les buts ou les issues préférées par les parties semblent incompatibles.

§ Les conflits cognitifs qui sont des situations dans lesquelles les idées ou les pensées respectives des parties sont perçues comme opposées.

§ Les conflits affectifs qui sont des situations dans lesquelles les sentiments ou émotions respectives des parties sont incompatibles.

II. REVUE CRITIQUE DE LITTERATURE ET ETAT DE LA QUESTION

Il existe des travaux de sociologues, de géographes, d'historiens et d'économistes ayant traité des questions artisanales. Les auteurs de ces différents écrits n'ont cependant pas abordé la question de manière uniforme en ce qui concerne les contenus.

Dans cette partie consacrée à la revue critique de littérature et à l'état de notre sujet de recherche, nous adopterons la démarche ci-après : dans un premier temps, nous exposerons les ouvrages d'ordre général ayant abordé d'une façon ou d'une autre certaines des réalités du monde artisan ou celui des travailleurs et dans un deuxième temps, nous aborderons les ouvrages spécifiques ayant traité de l'artisanat au Bénin. Ce deuxième volet de notre démarche nous servira de transition pour montrer l'insuffisance des différents travaux référencés et en même temps justifier l'originalité et la pertinence de notre travail.

C'est ainsi que dans le cadre des ouvrages généraux lus, se trouve celui de l'historien africain Joseph KI-ZERBO intitulé, A quand l'Afrique ? Cet ouvrage pose et aborde à travers des interviews données par l'auteur, la problématique du réel développement d'une l'Afrique sortie épuisée de la colonisation, en quête de son identité socioculturelle et perpétuellement en proie aux pièges du néocolonialisme et de la mondialisation. La lecture de cet ouvrage présente l'avantage de faire connaître la façon dont les grandes figures de l'histoire africaine posent les problèmes liés au développement du continent.

Toujours dans le cadre des ouvrages généraux, nous avons lu Guy ROCHER, Introduction à la sociologie générale, Tome I. L'action sociale ; Tome II. L'organisation sociale et le Tome III. Le changement social. La lecture de ces trois essais nous a aidé à nous familiariser avec les concepts, théories et démarches courantes de la sociologie. A la suite de ces essais, nous en avons lu un autre de Alain TOURAINE, intitulé, Sociologie de l'action. Cet essai nous a permis de prendre connaissance des grands problèmes auxquels sont confrontées les sociétés industrielles tels que l'organisation du travail, des classes sociales, de la bureaucratie, le mouvement ouvrier, la démocratie, la culture de masse etc. Le choix de cet essai est fait à dessein, car le traitement de nos données doit être assorti de propositions conséquentes. Toujours dans la même veine, nous avons consulté les ouvrages suivants : De la division du travail social de Emile DURKHEIM ; The structure of society de Marion J. LEVY ; Anthropologie structurale de Claude LEVI-STRAUSS, Echantillons de civilisations de Ruth Benedict et enfin, Traité de sociologie générale de Pareto VILFREDO. Ces différents ouvrages présentent l'avantage de nous renseigner utilement sur les notions, théories et concepts clés du fonctionnalisme, du structuralisme, du culturalisme et du système social. Autant de pistes et d'éléments qui nous permettront de mieux appréhender les problèmes théoriques que soulève notre étude.

Cependant, si les ouvrages généraux présentent l'avantage de conférer une certaine ouverture au chercheur, ils ne posent pas les problèmes liés à la recherche dans leur spécificité. C'est donc pour pallier une telle insuffisance que nous avons recouru à des ouvrages spécifiques.

Au Bénin, le secteur de l'artisanat connaît depuis quelques années un regain d'intérêt. A ce titre, le secteur a jouit d'un certain nombres d'actions promotionnelles aussi bien sur le plan institutionnel que financier. La loi n° 98-037 du 22 novembre 2001 portant création du code de l'artisanat en République du Bénin en son article 10 a structuré le secteur de l'artisanat en 11 branches d'activités. L'édition de ce code a non seulement aidé à mieux organiser le secteur mais a également favorisé l'émergence des OPA spécifiques à chaque corps de métiers. De même, l'élaboration du Document de Politique Nationale de l'Artisanat (DPNA) en 2002 a-t-elle permis de doter le secteur d'un instrument officiel de référence.

La question de l'artisanat est aussi au centre des débats et demeure une préoccupation des structures de coopération et institutions internationales. La Coopération suisse de même que celle allemande apportent une contribution non négligeable au secteur notamment, sur les plans organisationnel, associatif, financier, formatif etc. Cet appui peut être perçu comme le fruit d'une série de travaux et rencontres sous-jacentes. Dans ce cadre, on peut citer l'étude commanditée par le BIT en 1991 ; étude réalisée par DOSSOU S. Antonin et TOMETY S. Narcisse. Intitulée Pratique et apprentissage au Bénin : Réalités et perspectives, cette étude révèlera que « l'apprentissage dans les ateliers artisanaux constitue pratiquement une institution dans la mesure où, par la pratique et les coutumes, l'entrée, les conditions de travail et la sortie des apprentis sont pratiquement codifiées, sans tenir compte outre mesure de la réglementation officielle »7(*). C'est aussi dans une perspective semblable que s'inscrit le colloque tenu à Cotonou les 13, 14 et 15 décembre 1994 par l'Université de TOURS (Paul BACHELARD) et l'Université de Cotonou (Denis AMOUSSOU-YEYE et Amédée ODUNLAMI) portant sur le thème, Apprentissage en Afrique Noire francophone et Madagascar : comment améliorer et valoriser les pratiques de transmission des savoirs manuels ? Ce colloque qui revêt une portée à la fois nationale et internationale a étudié à travers des thèmes variés les réalités économiques et sociales de l'apprentissage en Afrique Noire francophone. Les sous thèmes débattus lors de ces assises ont été assortis de recommandations pratiques de sorte à permettre l'amorce dans les différents pays de l'Afrique Noire francophone d'un apprentissage de développement prenant en compte les enjeux de l'emploi et de la modernisation.

Par ailleurs, dans le cadre de la dynamique associative, notre travail n'est pas nouveau. C'est là, une continuité d'autres travaux de recherche qui ont montré l'importance des OPA dans le développement du secteur de l'artisanat.

Ainsi, dans le cadre de notre étude, plusieurs documents nous ont permis d'approfondir nos recherches et nos connaissances. Plusieurs auteurs ont abordé ce sujet. Au nombre de ceux-ci, on peut citer :

Comlan Cyr DAVODOUN, dans son ouvrage intitulé La dynamique associative dans le secteur de l'artisanat au Bénin : Eléments d'informations statistiques, présente le secteur de l'artisanat dans sa généralité et fait le point sur la situation des OPA au Bénin. Le point fait par l'auteur intègre des données statistiques sur les Associations d'artisans affiliées à la Fédération Nationale des Artisans du Bénin (FeNAB), celles qui sont proches de la FeNAB et enfin, celles qui n'appartiennent pas à la FeNAB et qui n'en sont pas proches. Ces données ont été fournies par branches d'activités, par nombre et effectifs des Associations. Toujours dans le même ouvrage, l'auteur fournit des informations sur les Associations du système FeNAB à l'échelle de chaque département et sur les diverses activités que mènent celles-ci.

Dans un autre ouvrage écrit par le même auteur et intitulé Le secteur de l'artisanat au Bénin : développement de Pôles de Solidarité Economique, la dynamique associative a été étudiée sous l'angle des initiatives économiques interprofessionnelles. S'étant basé sur un certain nombre de cas étudiés, l'auteur a successivement mis l'accent sur leur historique, justification, objectifs, activités, impacts, organisation et fonctionnement de même que sur leurs perspectives et contacts.

Un troisième ouvrage toujours du même auteur et intitulé Renforcement des capacités en gestion des Organisations Professionnelles d'Artisans, aborde l'épineuse question des insuffisances et limites liées à la gestion des Associations d'artisans pour aboutir à un développement des profils et fonctions des responsables d'une association à travers les tâches et rôles qui leur sont dévolus. D'autres ouvrages écrits par l'auteur mettront en exergue le rôle économiquement important que jouent les OPA à travers les GMEC.

Cependant, si l'auteur a le mérite d'attirer l'attention du lecteur de façon générale sur l'importance de la dynamique associative dans le secteur de l'artisanat, et de façon spécifique, sur le rôle économique que jouent les artisans à travers leurs différentes initiatives, il n'a pas, à notre avis, su mettre en évidence les vrais enjeux que peut induire cette dynamique. Ces enjeux consistent en la discussion de la dynamique associative en tenant compte de la décentralisation et de la perspective qu'offre un secteur d'activités dont la majorité des auteurs sont encore sous le poids culturel et économique de l'agriculture, en l'occurrence, la culture du coton. L'originalité de notre travail réside donc dans le fait que nous traitons la problématique de la dynamique associative dans le secteur de l'artisanat en référence aux deux aspects précédemment énoncés.

III. JUSTIFICATION DU CHOIX DU THEME ET DU CADRE DE L'ETUDE.

1. Justification du choix du thème.

Le choix de ce thème de recherche se justifie par deux raisons fondamentales : une première qu'on pourrait qualifier de subjective et une deuxième d'objective.

1.1 Raison subjective.

Le choix du présent thème de recherche est motivé par une étude de prospection que nous avions réalisée pour le compte d'une institution de micro-finance dénommée Centre pour la Formation et l'Appui au Développement à la Base (CFAD-BENIN). Cette institution ayant gagné un appel d'offre lancé par le gouvernement béninois dans le cadre du projet Fonds d'Appui aux Artisans en début de l'année 2004, a diligenté une étude de prospection au cours du mois de mars de la même année pour cerner de plus près les réalités socio-économiques et professionnelles du secteur de l'artisanat et les zones d'implantation de ses agences d'octroi de services financiers aux artisans. C'est au cours du déroulement de cette étude de prospection dans les départements du Borgou, de l'Alibori, de la Donga et de l'Atacora, qu'est né cet intérêt que nous manifestons pour le secteur de l'artisanat et plus précisément la dynamique associative.

1.2 Raison objective

La formation reçue en Sociologie- Anthropologie permet de lire la réalité sociale avec une certaine objectivité. Et en vertu de cette capacité, nous ne sommes pas restés indifférents à certains problèmes constatés dans le secteur de l'artisanat. L'abord de ces problèmes d'un point de vue scientifique, pensons-nous, permettra de mieux comprendre le mode de fonctionnement et de gestion des OPA. De plus, la présente étude s'inscrit dans le cadre d'une recherche-action. Les résultats qui en découleront doivent contribuer à une amélioration significative de l'action. Il ne s'agit donc pas d'une recherche fondamentale dont les résultats permettent de nourrir les débats théoriques concernant une discipline scientifique donnée. Ainsi, par la présente étude, nous pensons conférer à ce mémoire une base pratique et mieux nous rapprocher de la sociologie des organisations laquelle peut nous permettre de comprendre davantage les raisons qui poussent les hommes à se mettre en association, comment ils le font, quelle forme de socialisation cela revêt, quels impacts cela a sur l'évolution de leur société etc.

2. Raisons du choix du cadre de l'étude.

La recherche est réalisée dans la commune de Kandi parce qu'au moment où nous réalisions l'étude de prospection pour le compte du CFAD-BENIN en mars 2004, la commune de Kandi était la seule commune où le secteur de l'artisanat présentait un statut particulier. En effet, à notre descente sur le terrain à Kandi, nous avions eu beaucoup de mal à contacter les responsables des associations et du collectif des associations car ils étaient partis dans les champs situés à des dizaines de kilomètres du centre ville pour la culture du champ.

Il nous a fallu attendre longtemps avant de les voir. D'ailleurs, les ateliers pour la majorité étaient fermés. Les apprentis et les patrons ayant rejoint leurs parents au village pour cultiver les champs. Cet état de chose ne nous a pas laissé indifférent. Contrairement aux autres localités visitées, la commune de Kandi présentait un environnement tout particulier. Ces constats constituent autant d'éléments déterminant le choix de notre cadre d'étude. Nous voudrions par ce choix, étudier beaucoup plus en profondeur l'environnement socio-économique, culturel et politique de ce cadre d'étude en relation avec la dynamique associative dans le secteur de l'artisanat.

IV. APPROCHE METHODOLOGIQUE.

La présente étude présente à la fois un caractère qualitatif et quantitatif. Qualitatif, parce que, certaines des données collectées sont d'une nature purement descriptive. Les variables ou les paramètres constituant ces données sont cernés seulement à partir des croyances, des points de vue, des sentiments ou autres éléments d'ordre théorique relatifs aux acteurs concernés. Quantitatif, parce que, l'étude de la dynamique associative suppose la collecte et l'analyse de données relatives au flux des effectifs au sein des OPA, des mutuelles de santé, du Groupement mutualiste d'épargne et de crédit et bien d'autres encore. Il est à noter que ces données permettent de faire une analyse et une interprétation chiffrées des informations disponibles. C'est donc en fonction de la nature de notre étude que nous avons choisi notre approche méthodologique.

Elle nous permettra de présenter les différentes étapes aussi bien théoriques que pratiques qui sous-tendent l'étude. Nous aborderons également les questions relatives à la démarche méthodologique suivie lors de l'enquête ainsi que les phases pratiques de l'enquête sur le terrain. De même, cette partie représente pour nous le lieu d'indiquer et de justifier l'emploi de nos outils de collecte de données. L'ensemble de ces processus se trouve résumés dans la figure ci-après.

Figure 1 : Principales étapes de la démarche méthodologique suivie.8(*)

1. Délimitation du cadre de recherche

La recherche s'est déroulée au Bénin. Elle a eu pour cadre spécifique d'analyse certains des arrondissements urbains et ruraux de la commune de Kandi située dans le département de l'Alibori au nord-est du Bénin.

En effet, la commune de Kandi couvre une superficie de 3.421Km2 et est délimitée au nord par la commune de Malanville, au sud par la commune de Gogounou, à l'est par la commune de Ségbana et à l'ouest par la commune de Banikoara. Elle compte une population totale de 90.640 habitants dont 52.192 habitants en milieu rural soit 58% contre 38.448 habitants en milieu urbain soit 42% d'après les données démographiques contenues dans l'Atlas Monographique des Communes du Bénin édité en 2001. Elle abrite une pluralité d'ethnies parmi lesquelles on note les Adja (0,6%); les Fon (2,3%) ; les Bariba (32,2%) ; les Dendi (10,4) ; les Peulh (30,3) ; les Yoruba (20,4) etc.

On y dénombre la religion traditionnelle (4,6%), le catholicisme (12,2%), le protestantisme (1,3%), l'islam (72,5%) etc. La commune de Kandi compte au total 10 arrondissements dont trois urbains à savoir : Kandi I, Kandi II et Kandi III et sept ruraux que sont : Angaradébou, Bensèkou, Donwari, Kassakou, Sam, Sonsoro, Saah. Elle est caractérisée par des sources d'eau, un sol ferrugineux, la végétation claire et des chaînes montagneuses. Cet environnement a permis le développement d'un certain nombre d'activités notamment : la chasse, la fonte, l'élevage, le commerce, la forge, l'artisanat et surtout l'agriculture (maïs, coton, arachide, mil). La recherche a eu lieu respectivement dans les arrondissements urbains et ruraux suivants qui ont été retenus sur la base d'un choix probabilisé afin de donner à tous les arrondissements d'avoir la même chance d'être tiré:

Arrondissements urbains : Kandi I et Kandi II.

Arrondissements ruraux : Angaradébou- Kassakou- Sonsoro et Saah.

La situation géographique de la commune de Kandi et de ses arrondissements se trouve présentée sur les cartes ci-après.

KANDI

SOURCE : ATLAS MONOGRAPHIQUE DES COMMUNES DU BENIN (2004)

2.

SOURCE : ATLAS MONOGRAPHIQUE DES COMMUNES DU BENIN (2004)

CARTE GEOGRAPHIQUE DE LA COMMUNE DE KANDI

2. La recherche documentaire.

Il est devenu une pratique courante de recourir à une revue de littérature dans le cadre de la rédaction du document de recherche d'un mémoire ou d'une thèse. Le caractère routinier que revêt une telle pratique empêche parfois de percevoir la portée combien significative qu'elle possède. Cependant, l'exigence d'une telle pratique tient au fait que la production d'un travail de recherche sérieux et scientifique participe de l'utilisation adéquate des oeuvres scientifiques d'autres chercheurs que l'on complète par ses propres idées et rend exploitables à d'autres personnes. Dans cette optique, « faire la recension des écrits, c'est faire le bilan critique de ce qui a été produit dans le domaine de recherche concerné....La recherche documentaire est donc nécessaire pour l'exploration du sujet. En se situant dans l'ensemble des études et travaux antérieurs sur un sujet donné, le chercheur se donne les moyens de circonscrire et de délimiter son problème de recherche et de cerner les concepts à l'étude ».9(*)

2.1 Les sources de documentation.

Commencée depuis mai 2004, la recherche documentaire a consisté en une étude des ouvrages dans les bibliothèques et centres de documentation. Ainsi, à la Direction Nationale de l'Artisanat (DNA), nous avons pu lire : le Document de Politique Nationale de Développement de l'Artisanat au Bénin. Bien qu'étant à sa phase provisoire, ce document qui apparaît comme un outil très important, présente le secteur de l'artisanat dans sa généralité, ses forces et faiblesses de même que les différentes stratégies que l'Etat béninois entend mettre en oeuvre pour mieux le structurer et le promouvoir. Toujours à la DNA, nous avons lu le Document provisoire du Code de l'artisanat. Ce document-ci, définit ce que c'est que l'artisanat, précise les normes et les termes en lesquels il peut s'exercer et énumère les différents corps de métiers qui le composent.

Au Bureau d'Appui aux Artisans (BAA), nous avons étudié certains ouvrages dont la richesse nous a permis de mieux circonscrire notre thème de recherche. Il s'agit notamment de l'ouvrage du socio-économiste Comlan Cyr DAVODOUN, intitulé Renforcement des Capacités en Gestion des Organisations Professionnelles d'Artisans au Bénin. Toujours au BAA, nous avons pu lire aussi du même auteur, Le Secteur de l'artisanat au Bénin : développement de pôles de solidarité économiques.. Notre recherche documentaire s'est achevée au BAA par la consultation d'un dernier ouvrage toujours du même auteur et intitulé, La Dynamique associative dans le secteur de l'artisanat au Bénin. La lecture de cet ouvrage nous a permis d'avoir une idée plus large de ce que c'est que la dynamique associative et la façon dont elle se manifeste notamment dans le milieu artisan.

A la bibliothèque du Centre Culturel Français (CCF), nous avons lu l'ouvrage de l'historien africain Joseph KI-ZERBO intitulé, A quand l'Afrique. Cet ouvrage d'ordre général pose et aborde à travers des entretiens faits par l'auteur, la problématique du réel développement d'une Afrique sortie épuisée de la colonisation, en quête de son identité socioculturelle et perpétuellement en proie aux pièges du néocolonialisme et de la mondialisation.

Toujours dans le cadre des ouvrages généraux, nous avons lu Guy ROCHER, Introduction à la sociologie générale, Tome I. L'action sociale ; Tome II. L'organisation sociale  et le Tome III. Le changement social. La lecture de ces trois essais nous a aidé à nous familiariser avec les concepts, théories et démarches courantes de la sociologie. A la suite de ces essais, nous en avons lu un autre de Alain TOURAINE intitulé Sociologie de l'action. Cet essai nous a permis de prendre connaissance des grands problèmes auxquels sont confrontés les sociétés industrielles tels que le travail, les classes sociales, la bureaucratie, le mouvement ouvrier, la démocratie, la culture de masse etc.

Notre recherche documentaire s'est achevée par la consultation du sens de certains mots clés de notre étude dans le Dictionnaire critique de la sociologie de Raymond Boudon et François Bourricaud et par la lecture des ouvrages méthodologiques suivants : Quivy (R.), et Van Campenhoudt (L.), Manuel de recherche en sciences sociales; Caplow (T.), L'enquête sociologique; Paul N'DA, Méthodologie de la recherche (De la problématique à la discussion des résultats).

Cependant, les sources d'information auxquelles nous avons eues recours ne sont pas que documentaires, elles sont aussi orales.

2.2 Les sources orales.

Nos sources orales sont constituées d'entretiens que nous avons eus avec des personnes ressources s'occupant à divers niveaux du secteur de l'artisanat. Ces personnes sont entre autres, le Coordonnateur du Bureau d'Appui aux Artisans (BAA), le Directeur national de l'artisanat, le Président du Collectif des Associations de Kandi, le Chef d'Arrondissement (CA) de Kandi I, le deuxième adjoint au Maire de la commune de Kandi chargé des affaires culturelles et sportives, certains membres des associations étudiées ainsi que les Gérants des Caisses Locales de Crédits Agricoles Mutuels (CLCAM) de Gogonou, Kandi I et Banikoara.

A partir de leurs expériences et connaissances, ces personnes nous ont fourni des éléments d'information sur la pertinence, les enjeux et les problèmes que soulève le thème que nous avons choisi d'étudier.

3. La population d'étude

La présente étude vise à cerner les contraintes de tout genre qui entravent une réelle dynamique des OPA à Kandi et les opportunités qu'exploitent ces dernières pour mieux contribuer au développement de leur commune. Pour cette raison, nous avons estimé intéressant que soient interviewés tous les acteurs qui, d'une manière ou d'une autre, interviennent dans le secteur de l'artisanat et qui sont en mesure de se prononcer utilement sur la question.

Les artisans quant à eux, ont été choisis en fonction de leur degré de d'apprentissage dans le secteur et de leur capacité à pouvoir apporter des éclairages significatifs sur les problèmes mis en cause. Les critères qui nous ont permis de constituer notre population sont les suivants :

a. La qualité d'artisan,

b. L'appartenance à une association pour certains artisans,

c. La reconnaissance comme un acteur intervenant dans le secteur,

d. La capacité à pouvoir fournir des informations pertinentes.

e. Avoir la charge ou être impliqué dans la gestion d'un service afférent au secteur.

3.1 Le groupe cible

Définir le groupe cible, c'est « sélectionner les catégories de personnes que l'on veut interroger et à quel titre, déterminer les acteurs dont on estime qu'ils sont en position de produire les réponses aux questions que l'on pose ».10(*)

Fort de cette affirmation, nous nous sommes basée sur la recherche de la qualité des réponses aux questions sur notre thème et notre objectif principal pour choisir notre groupe cible.

Ainsi, nous distinguons cinq (5) catégories de groupes cibles que sont :

· Les autorités municipales. Il s'agit de ceux qui, dans les structures formelles décentralisées ont en charge la gestion des arrondissements composant la mairie. Dans le cadre de notre étude, nous en avons enquêté trois (03).

· Les agents ministériels. Il s'agit des fonctionnaires en service dans les directions déconcentrées du pouvoir central. Pour les fins de notre étude, nous en avons enquêté cinq (05).

· Les agents de la FeNAB. Il s'agit du personnel choisi par les artisans eux-mêmes pour administrer leur structure faîtière. Dans le cadre de notre étude, nous en avons enquêté quatre (04).

· Les partenaires au développement. Il s'agit des acteurs externes qui interviennent dans le secteur par le canal de la coopération. Pour la circonstance, nous avons interviewé le Coordonnateur du Bureau d'Appui aux Artisans (BAA) à Cotonou.

· Les artisans eux-mêmes pris individuellement et collectivement. Pour les fins de notre étude, nous avons questionné cent (100) artisans et interviewé trente six (36) lors de nos séances de Focus Group.

· Les responsables du Collectif des artisans de Kandi. Il s'agit des membres du comité de gestion des associations au niveau local. Pour la circonstance, nous en avons enquêté deux (02) et interviewé également deux (02).

· Les responsables des Associations. Il s'agit des artisans élus au sein des Associations et ayant à charge, la direction des Associations. Dans le cadre de notre étude, nous en avons enquêté (02) et interviewé (03).

· Les agents d'Institutions de Micro-finance (IMF). Il s'agit des employés des IMF opérant dans la commune de Kandi. Pour la circonstance, nous avons interviewé le gérant de la Caisse Locale de Crédits Agricole Mutuelle (CLCAM) de Kandi.

Au total, certains de nos outils de collecte de données seront administrés à cent cinquante neuf (159) enquêtés selon une double répartition individuelle et collective.

3.2 L'échantillonnage

La présente étude est à la fois qualitatif et quantitatif. Cela a beaucoup compté dans le choix des individus de l'échantillon. Dans le souci de mieux circonscrire la variété des données à recueillir, il a été procédé à un choix raisonné des différents individus de notre échantillon.

Les artisans questionnés ont été choisis en fonction de leur corps de métiers, leur appartenance à une association et aussi leur qualification (métier).

La population des Associations étudiées a été divisée en deux (02) groupes à savoir : les Associations affiliées à la FeNAB, donc déclarées et celles non affiliées. Ce choix est important parce que dans le milieu rural, la plupart des Associations ne sont pas déclarées. Au total, nous avons enquêté cent cinquante huit (158) individus répartis comme suit : cent six (106) au cours de la première phase de l'enquête proprement dite et cinquante deux (52) au cours de la deuxième phase de l'enquête proprement dite. La répartition de l'ensemble des individus se présente ainsi qu'il suit.

Au cours de la première phase de l'enquête proprement dite, nous avons dénombré à Kandi I, plus d'une dizaine d'associations d'artisans, mais avons précisément travaillé avec huit (08) d'entre elles. A Kandi II, nous avons travaillé avec deux (2) associations. Au cours de cette phase, nous avons seulement utilisé des questionnaires.

Quant aux autres arrondissements ruraux, le nombre d'associations y est très faible. Pour la plupart, les artisans se regroupent en une seule association souvent non déclarée sans distinction des corps de métiers. Ainsi, dans chaque arrondissement rural, nous n'avons dénombré qu'une seule Association avec laquelle nous avons travaillée. Nous avons pu questionner cent six (106) artisans issus de quatorze (14) Associations réparties sur l'ensemble des arrondissements choisis pour l'enquête

Le détail de notre échantillon se présente comme suit :

Tableau N°I : Récapitulatif de l'échantillon d'étude (Enquête proprement dite : phase n° 1 ; Outil utilisé : questionnaire).

Liste des associations

Effectifs questionnés

Pourcentages

Kandi I

Association des Techniciens, Electriciens et Informaticiens de Kandi (ATEIK)

12

11,32%

Association des Electriciens, Rebobineurs de Kandi (ASERK)

10

09,43%

Association des Dessinateurs de Kandi (ADK)

05

05%

Association Montagne des Couturières de Kandi (AMCK)

09

08,49%

Association des Couturiers, Couturières et Brodeurs de Kandi (ACCK)

05

05%

Association des Constructeurs Bâtiments de Kandi (ACBK)

06

06%

Association des Menuisiers de Kandi (AMK)

05

05%

Union des Mécaniciens Motos de Kandi (AMMK)

06

06%

Kandi II

Association des Tôliers et Peintres de Kandi (ATPK)

04

04%

Association des Soudeurs de Kandi (ASK)

12

11,32%

Kassakou

Association des Artisans de Kassakou (AAK)

10

09,43%

Sonsoro

Association des Artisans de Sonsoro

08

08%

Angaradébou

Association des Artisans de Angaradébou

07

06%

Saah

Association des Artisans de Saah

07

07%

TOTAL

106

100%

Au cours de la deuxième phase de l'enquête proprement dite, nous avons

interviewé à l'aide de guides d'entretien, les membres du bureau directeur du Collectif des Associations, le deuxième adjoint au Maire de la commune de Kandi chargé des affaires culturelles et sportives, le Chef d'arrondissement de Kandi II, certains présidents d'association et Agents du Ministère de l'artisanat.

De plus, nous avons tenu des séances de Focus Group Discussion avec les membres de certaines associations. Les tableaux présentés ci-dessous indiquent la composition de cet échantillon.

Tableau II : Récapitulatif de l'échantillon d'étude (Enquête proprement dite : phase n° 2 ; Outil utilisé : guide d'entretien).

Groupes cibles

Effectifs enquêtés

Pourcentage

Membres du Collectif des Associations

04

25%

Agents de la mairie

02

12,5%

Présidents d'Associations

05

31,5%

Agents du MCAT

05

31,5%

TOTAL

16

100

Tableau III : Récapitulatif de l'échantillon d'étude (Enquête proprement dite : phase n° 2 ; Outil utilisé : guide d'entretien).

Liste des Associations

Effectifs enquêtés

Pourcentage

Association Montagne des Couturières de Kandi (AMCK)

09

25%

Union des Mécaniciens Motos de Kandi (AMMK)

09

25%

Association des Techniciens, Electriciens et Informaticiens de Kandi (ATEIK)

09

25%

Association des Artisans de Sonsoro

09

25%

TOTAL

36

100%

3.3 Les méthodes et techniques utilisées.

Le choix des méthodes et techniques utilisées pour la collecte des données brutes sur le terrain a été fait en tenant compte de la nature de notre étude.

Ainsi, du point de vue quantitatif, nous avons collecté les données à l'aide de questionnaires adaptés à chaque cible.

Il est à remarquer que l'étude de la dynamique associative n'est pas que d'ordre quantitatif. La dynamique associative s'explique aussi par certains facteurs socio-culturels voire environnementaux qui sont eux qualitativement mesurables. A ce titre, des guides d'entretiens ont servi à recueillir des données relevant de croyances, de pratiques ou de logiques paysannes qui sont autant d'éléments qui ne se cernent que par des explications ou comparaisons très souvent d'ordre théorique. La nature très sensible de ces facteurs a requis l'usage de guides d'entretiens. Dans ce cas, il aurait été inadéquat et difficile de collecter les informations par un questionnaire.

Comme technique, nous avons également choisi l'observation participante. Elle nous a permis d'observer quelques faits importants tels que le travail dans les ateliers, l'animation des réunions d'association, le vécu de l'artisanat, l'attitude des artisans en période de culture du coton etc.

Rappelons ici que nos travaux sur les Associations se sont déroulés aussi à l'aide de focus group discussion; ce qui a permis de lever quelques équivoques relatives aux conflits internes aux associations et à l'influence prépondérante de l'agriculture sur le secteur de l'artisanat.

4. Durée de l'enquête

Les investigations concernant le terrain se sont déroulées en deux (02) phases : la phase de pré-enquête, celle de l'enquête proprement dite

4.1 La pré-enquête

La pré-enquête s'est déroulée du 14 septembre au 13 octobre 2004 soit pendant un mois. Durant cette période, nous avons dans un premier temps, pris rendez-vous avec les enquêtés identifiés. Ensuite, nous avons eu des entretiens avec ces derniers et observé des faits qui nous ont permis d'éprouver la pertinence, la clarté et la faisabilité de notre sujet de recherche.

Cette phase a été pour nous l'occasion de commencer la rédaction de notre problématique, de prendre connaissance des divers acteurs impliqués dans le processus de dynamisation des associations d'artisans et par conséquent de diversifier notre échantillon. Elle nous a également permis de confectionner une grille d'observation, des questionnaires et guides d'entretien afférents à chaque catégorie d'enquêtés et enfin de préciser nos hypothèses.

4.2 L'enquête proprement dite

Elle s'est déroulée de manière discontinue et en deux phases que sont :

- Première phase : 20 avril au 25 mai 2005

- Deuxième phase : 15 mai au 17 juin 2006.

En effet, du 20 avril au 25 mai 2005 a eu lieu la première phase de notre enquête. Pendant cette période, nous avons collecté des informations uniquement avec des questionnaires respectivement à :

Arrondissements urbains : Kandi I et Kandi II.

Arrondissements ruraux : Kassakou- Sonsoro- Angaradébou et Saah.

La collecte des données à ce niveau s'est faite suivant l'itinéraire ci-après :

· Kandi I vers Kandi II.

· Kandi I vers Kassakou.

· Kandi I vers Sonsoro.

· Kandi I vers Angaradébou.

· Kandi I vers Saah

A l'issue de cette phase, nous avons collecté des données intéressantes qui nous ont permis de faire le premier jet de la phase rédactionnelle de notre mémoire.

Quant à la deuxième phase, elle a eu lieu du 15 mai au 17 juin 2006. Au cours de cette phase, nous avons approfondi certains aspects des informations collectées à la première phase. A l'aide de guides d'entretien spécifiques, nous avons eu des interviews directes avec certaines personnes ressources et organisé des séances de focus avec certaines Associations.

Au total, les travaux de collecte de données se sont déroulés en soixante neuf (69) jours.

5. Traitement et analyse des données

Ici, une question se pose qui est celle de l'authenticité des résultats obtenus. D'une part, il s'agit pour nous de comparer les résultats obtenus à ceux attendus de nos hypothèses et d'autre part, de les comparer aux résultats d'autres études. Et ceci, en tenant compte des circonstances de notre étude.

Sur un autre plan, le traitement que nous avons fait de nos résultats de terrain n'a pas seulement eu pour but de vérifier significativement ou non les hypothèses que nous avions émises. La question de la généralisation de nos résultats est aussi entrée en ligne de compte dans le processus de discussion de nos résultats. La validité externe de notre travail réside donc dans le fait que nos travaux effectués sur un échantillon limité d'Associations et d'Artisans peuvent être généralisés et permettrent de mieux comprendre le secteur de l'artisanat notamment, sous l'angle de la dynamique associative. Pour ce faire, nos résultats ont été traités en fonction des données recueillies mais aussi en fonction de la méthode ou de la technique de collecte utilisée.

En ce qui concerne les séances de focus avec les Associations, certaines des données recueillies ont été enregistrées sur des bandes magnétiques avant d'être transcrites par la suite sur papier, d'autres ont été directement prises sous forme de notes manuscrites.

Les données recueillies sur la base de guides d'entretien ou de questionnaires ont été elles, directement transcrites sur papier tout en restant fidèle aux exigences en matière de traduction. Ces données ont été regroupées par thèmes et traitées comme telles. Le dépouillement a suivi trois (03) étapes :

1) La constitution des groupes thématiques,

2) Le regroupement des interviews transcrites par groupe thématique sous la forme de corpus,

3) L'analyse et l'interprétation du corpus à partir d'indicateurs et de références spécifiques tels que les conditions socio-économiques, politiques, environnementales, culturelles et les éléments tirés de la recherche documentaire etc. qui ont servi de support à la rédaction du rapport final d'enquête.

6. Difficultés.

Au cours de l'étude, nous avons rencontré de multiples difficultés qui sont à la fois d'ordre théorique et pratique.

Sur le plan théorique, l'une des difficultés rencontrées est liée au choix de notre thème de recherche, plus précisément à son adéquate formulation. En effet, si les problèmes liés à l'artisanat et plus spécifiquement aux associations sont facilement identifiables, leur formulation de sorte à mettre en évidence le rôle prépondérant que jouent ces associations, n'a guère été facile. Il nous a donc fallu nous entretenir à maintes reprises avec des personnes ressources et nous servir d'une documentation spécifique avant de pouvoir choisir en dernier ressort le présent thème.

Sur le plan pratique, nous avons rencontré des difficultés relatives à la dispersion et l'accès difficile aux sites d'enquête.

Par ailleurs, la période au cours de laquelle la pré-enquête a été menée coïncidait avec la saison des champs, ce qui a rendu les premières rencontres un peu difficiles. Cependant, ce fait a été pris en compte dans la suite du travail lorsqu'il a s'agit de mener l'enquête proprement dite.

La plus grande difficulté, mise à part celle de la dispersion de certains sites de recherche, réside dans la quasi indisponibilité d'informations statistiques relatives à l'artisanat par les acteurs eux-mêmes. Le secteur souffre d'une carence en données statistiques, ce qui rend très difficiles toutes analyses ou traitements chiffrés des informations.

Néanmoins, grâce à notre détermination, nous avons pu surmonter ces difficultés et aboutir aux résultats présentés dans la suite de notre travail suivant le plan ci-après.

PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS

V- LE PLAN

La présentation et l'analyse des résultats s'articulent autour de trois parties. Dans la première partie, nous déterminerons en quoi les Organisations Professionnelles d'Artisans (OPA) participent au développement de la commune de Kandi. Cette partie est intitulée : « PARTICIPATION DES ORGANISATIONS PROFESSIONNELLES D'ARTISANS AU PROCESSUS DE DEVELOPPEMENT A KANDI » et comporte deux chapitres.

Dans une deuxième partie, nous aborderons les différents problèmes auxquels sont confrontées les OPA à Kandi. Cette partie intitulée LIMITES DE LA PARTICIPATION DES OPA AU PROCESSUS DE DEVELOPPEMENT SOCIAL ET ECONOMIQUE A KANDI comporte également deux chapitres.

Enfin, dans la troisième partie de notre présentation, nous étudierons les tenants et aboutissants de l'exercice à temps partiel de l'activité artisanale à certaine période de l'année. Cette partie intitulée IMPACT DE L'ABANDON DES ATELIERS PAR LES ARTISANS EN PERIODE DE CULTURE DU COTON SUR LE SECTEUR DE L'ARTISANAT comporte également deux chapitres.

PREMIERE PARTIE 

PARTICIPATION DES OPA AU PROCESSUS

DE DEVELOPPEMENT A KANDI

L'artisanat est à la fois un fait de culture et une profession. Au Bénin, il existe trois types d'artisanat d'après la classification retenue dans le code de l'Artisanat : l'artisanat d'art, l'artisanat de production et l'artisanat de service. En tant que fait de culture, l'artisanat est appréhendé comme un vaste champ de productions matérielles et symboliques diverses, étant entendu que, c'est au travers de la culture que les artisans façonnent leurs oeuvres. A ce titre, certaines oeuvres artisanales prennent diverses significations selon les modes de pensée, d'action, de représentation et d'interprétation des acteurs sociaux qui les créent.

Mais en tant que profession, l'artisanat offre à tout individu la possibilité d'apprendre un métier, d'avoir une qualification et de pouvoir exercer le métier appris. Il est un secteur d'activité qui ne doit sa forte représentativité qu'aux multiples associations qui l'animent. En effet, c'est le souci de se développer davantage qui amène les artisans à se constituer en association. L'Association, à priori, apparaît comme un cadre offrant aux artisans la possibilité de se réunir pour défendre et sauvegarder leurs intérêts, assurer la promotion de leurs activités, chercher des opportunités de formation, de recyclage et d'acquisition de nouvelles technologies etc. Dans le souci de mieux appréhender la contribution de ces Organisations Professionnelles Artisanales au processus de développement de la commune de Kandi, nous étudions dans le premier chapitre de ce travail, les OPA en tant qu'acteurs de développement. Ce chapitre est composé des sections suivantes :

Section 1 : La création et la gestion du Groupement Mutualiste d'Epargnes et de Crédits (GMEC) des artisans de la commune de Kandi.

Section 2 : La genèse et la gestion de la mutuelle de santé des artisans de la commune de Kandi

* 1 - Document de partenariat bénino-danois_ Stratégie de la coopération de 2004 à 2008, Deuxième version p.6

* 2 -Document de partenariat bénino-danois_ Stratégie de la coopération de 2004 à 2008, Deuxième version. p 6

* 3- Comlan Cyr DAVODOUN, Renforcement des capacités en gestion des Organisations Professionnelles d'Artisans au Bénin, Cotonou, Editions ruisseaux d'Afrique, 2003, p11.

* 4 -Comlan Cyr DAVODOUN, op. Cit. p. 11

* 5 - Comlan Cyr DAVODOUN, op. Cit. p.12

* 6 - Claude VALLON, Associations : Mode d'emploi, DUNOD, Paris, 2001, p. 5.

* 7 - Antonin S. DOSSOU ; Narcisse S. TOMETY, La pratique de l'apprentissage au Bénin : réalités et perspectives, BIT, Cotonou, 1991, p.5

* 8 - Guy NOUATIN, Cours de méthodologie de la recherche non publié, Institut International de Management, Cotonou, 2006, p.37

* 9 - Paul N'DA, Méthodologie de la recherche : de la problématique à la discussion des résultats. Comment réaliser un mémoire, une thèse en Sciences sociales et en Education, Côte d'Ivoire, PUCI, 2000, p.39

* 10 - Blanchet, Alain et Gotman, Anne, L'enquête et ses méthodes : l'entretien, Ed. Nathan, Paris, 1992, p50.

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