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Déterminants des comportements sexuels à  risque d'infection aux IST/VIH/sida chez les adolescents au Niger

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par Djibrilla MODIELI AMDOU
Université Yaoudé II SOA - Diplome d'Etudes Supérieures Spécialisées en Démographie DESSD 2008
  

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CHAPITRE IV

ESSAI D'IDENTIFICATION DES DETERMINANTS DES COMPORTEMENTS SEXUELS A RISQUE CHEZ LES ADOLESCENTS

IV-1 Variations des comportements sexuels à risque chez les adolescents

Il sera question à ce niveau d'évaluer le degré et le sens des associations entre les caractéristiques des adolescents et leurs comportements sexuels. Il serait capital de ventiler nos résultats par sexe car les comportements sexuels varient beaucoup selon le sexe. Mais à cause du faible effectif constaté après distribution des différentes variables dépendantes, nous ne sommes pas en mesure de présenter ces résultats. Un test de comparaison de proportion pourrait éventuellement être envisagé si ces effectifs n'étaient pas très faibles. C'est une des limites majeures de cette étude.

IV-1-1 Age aux premiers rapports sexuels

L'entrée en vie sexuelle constitue un moment clé de la vie des individus. Elle est porteuse de signification et de risques à la fois sur les plans social, économique, psychologique, biologique et médical. Au-delà de ses implications biologiques (la déchirure de l'hymen par exemple), l'entrée en vie sexuelle expose aux risques de grossesses précoces ou non désirées, d'avortements, de morbidité et mortalité maternelles, de MST/VIH, etc. (Akoto et al., 2000 ; FNUAP, 1999 ; Kuaté-Defo, 1998; Evina, 1998; United Nations, 1995; Kouton, 1992; Rwengé, 1999; 2000; 2004). On remarque qu'au Niger, plus de la moitié des adolescents enquêtés ont déjà eu leurs premiers rapports sexuels à l'âge de 16 ans (51,52%).

IV-1-1-1 Caractéristiques socioculturelles

L'ethnie, le milieu de résidence et le niveau d'instruction sont associés à l'âge aux premiers rapports sexuels.

i) Ethnie

Plus de 80 % des adolescents nigériens, quel que soit le groupe ethnique auquel ils appartiennent commencent leurs premiers rapports sexuels avant l'âge de 16 ans. En effet, 54% des adolescents "Djerma/songhaï" et 49,3% des adolescents "Haoussa" enquêtés qui sont les deux plus grands groupes ethniques du pays ont déclaré avoir eu leurs premiers rapports sexuels avant l'âge de 16 ans et 57,4% des adolescents des "Autres ethnies" ont eu leurs premiers actes sexuels avant cet âge.

ii) Milieu de socialisation

Le milieu de socialisation n'est pas associé à l'âge aux premiers rapports sexuels chez les adolescents. On observe néanmoins que les adolescents qui ont passé leur enfance dans les campagnes et qui ont eu leurs premiers rapports sexuels avant l'âge de 16 ans représentent 58,71% alors que cette proportion n'est que de 53% chez les adolescents ayant passé leur enfance à Niamey la capitale ou dans une autre grande ville du pays. Parmi les adolescents socialisés dans les petites villes, 57,8% d'eux ont déclaré avoir eu leurs premiers rapports sexuels avant l'âge de 16 ans.

iii) Milieu de résidence

La proportion des adolescents ayant eu leurs premiers rapports sexuels avant l'âge de 16 ans est plus élevée en milieu rural (60,2%) qu'en milieu urbain (53,8 %). Ce résultat nous semble infirmer l'idée selon laquelle l'urbanisation entraîne les adolescents à entrer précocement dans l'activité sexuelle.

iv) Niveau d'instruction

Dans le cas du niveau d'instruction, on observe chez les adolescents enquêtés que le niveau d'instruction est négativement associé à l'occurrence précoce des premiers rapports sexuels. Ces résultats confortent ceux mis en évidence au Cameroun par Kuaté-Défo (1999) et Rwengé (1999 ; 2000 ; 2004). En effet, la proportion des adolescents ayant eu leurs premiers rapports sexuels après 16 ans est plus élevée chez ceux du niveau secondaire et plus (51,3%) que chez les sans niveau (40,9%) et chez ceux de niveau primaire (39,4%).

v) Fréquence d'exposition à la radio

La fréquence d'exposition à la radio n'est pas associée à l'âge aux premiers rapports sexuels. Toutefois, on constate que les adolescents qui sont exposés à ce média chaque jour, au moins une fois par semaine et moins d'une fois par semaine entrent plus tardivement en vie sexuelle (respectivement 45,1%, 41,7% et 45,1%) que ceux qui ne sont pas du tout exposés (38,2%).

vi) Fréquence d'exposition à la télévision

Tout comme la variable précédente, la fréquence d'exposition à la télévision n'est pas aussi associée à l'âge aux premiers rapports sexuels. Néanmoins, il ressort que chez les adolescents, les premiers rapports sexuels avant 16 ans surviennent plus tôt chez ceux qui ne sont pas du tout exposés à la télévision (60,3%) et chez ceux qui la regardent moins d'une fois par semaine (47,1%). Ils surviennent plus tardivement chez les adolescents qui regardent la télévision au moins une fois par semaine (59,3%) et ceux qui la regardent chaque jour (52,4%).

IV-1-1-2 Caractéristiques économiques

i) Niveau de vie du ménage

Le niveau de vie du ménage n'est pas associé à l'âge aux premiers rapports chez les adolescents. Cette absence d'associativité entre le niveau de vie des ménages dans lesquels vivent les adolescents et l'occurrence précoce des premiers rapports sexuels semble conforter les résultats obtenus par Talnan et al. (2002) en Cote d'ivoire. On observe que c'est dans les ménages de niveau de vie faible qu'on a la plus grande proportion des adolescents ayant débuté leurs premiers rapports sexuels avant l'âge de 16 ans (61,1%). L'âge aux premiers rapports sexuels est plus tardif dans les ménages de niveau de vie moyen et élevé (respectivement 58,9% et 53,3%).

IV-1-2 Multipartenariat sexuel au cours des douze derniers mois

Le type de partenaires et de relations entre partenaires influent beaucoup sur le processus de diffusion du VIH/SIDA. Ces relations peuvent être ponctuelles, occasionnelles ou régulières, sérielles ou concomitantes. Le multipartenariat multiple les situations à risque et donc accroît le risque d'exposition (Ferry, 1999). Au Niger, on constate que le multipartenariat sexuel est un phénomène répandu. En effet, dans l'ensemble de notre échantillon 44,3% des adolescents enquêtés ont eu d'autres partenaires sexuels "occasionnels" en dehors du partenaire régulier au cours des douze derniers mois ayant précédé l'enquête.

IV-1-2-1 Caractéristiques socioculturelles

Toutes les variables sont associées au multipartenariat sexuel chez les adolescents.

i) Ethnie

L'ethnie est associée au multipartenariat chez les adolescents nigériens au seuil de 1%. Le recours aux partenaires multiples est un comportement plus fréquent chez les adolescents "Haoussa", "Djerma/Songhaï", "Kanouri" et "Peul". En effet, la proportion des adolescents ayant eu d'autres partenaires sexuels en dehors du partenaire régulier est plus élevée dans ces groupes ethniques. Elle est respectivement de 56,0%, 53,5% 52,5% et 51,4% soit un peu au dessus de la moyenne d'ensemble. En revanche, cette proportion est plus faible chez les adolescents des autres groupes ethniques ; elle est de 36,5% chez les adolescents "Touareg" et de 28% chez les "Autres ethnies".

ii) Milieu de socialisation

Le milieu de socialisation est associé au multipartenariat sexuel chez les adolescents nigériens (p<0,01). On observe que cette pratique est plus fréquente chez les adolescents socialisés à Niamey la capitale ou dans les grandes villes (61,6%) et dans les petites villes (52,5%) que ceux ayant été socialisés dans les campagnes (40,2%). Ce résultat semble conforter l'idée selon laquelle l'urbanisation favorise chez les adolescents l'occurrence des relations sexuelles occasionnelles.

iii) Milieu de résidence

Le milieu de résidence est aussi associé au multipartenariat sexuel chez les nigériens (p<0,01). Dans ce cas précis, on observe chez les adolescents enquêtés que le degré d'urbanisation du milieu est positivement associé au multipartenariat sexuel. En effet, 62% des adolescents enquêtés résidant en milieu urbain ont déclaré avoir eu d'autres partenaires en dehors de leurs partenaires réguliers. En revanche, seulement 36% des adolescents vivant en milieu rural ont déclaré avoir adopté ce comportement sexuel, représentant près de la moitié des jeunes urbains ayant eu ce comportement sexuel à risque.

iv) Niveau d'instruction

Le niveau d'instruction influence positivement au multipartenariat sexuel. En effet, la proportion des adolescents qui ont déclaré avoir adopté ce comportement sexuel augmente avec le niveau d'instruction atteint. En dehors de leur partenaire habituel, 31% des adolescents sans niveau ont déclaré avoir eu d'autres partenaires sexuels, 56%de ceux du niveau primaire et 76% de ceux du niveau secondaire et plus l'ont déclaré.

v) Fréquence d'exposition à la radio

Cette variable n'est associée au multipartenariat sexuel chez les adolescents nigériens qu'au seuil de 5%. On voit en elle un facteur de différenciation du multipartenariat sexuel. En effet, ce comportement s'observe plus les adolescents qui écoutent ce media moins d'une fois par semaine (54%) et ceux qui l'écoutent au moins une fois par semaine (55%). Par contre, il est moins fréquent chez ceux qui ne l'écoutent pas du tout (42%) et ceux qui l'écoutent chaque jour (44%).

vi) Fréquence d'exposition à la télévision

Cette variable est associée au multipartenariat sexuel chez les adolescents nigériens au seuil de 1%. Les adolescents qui sont exposés à la télévision au moins une fois par semaine (71%), ceux qui la regardent moins d'une fois par semaine (60%), ceux qui la regardent chaque jour (65%) ont davantage déclaré avoir adopté ce comportement sexuel que ceux qui n'y sont pas du tout exposés (35%).

IV-1-2-2 Caractéristiques économiques

i) Niveau de vie du ménage

Le niveau de vie du ménage est associé au multipartenariat sexuel chez les adolescents nigériens au seuil de 1%. Le niveau de vie influence positivement le recours aux partenaires multiples. On observe à cet effet, que la proportion des adolescents ayant eu d'autres partenaires sexuels en dehors du partenaire régulier augmente en fonction du niveau de vie du ménage. Elle passe de 27% dans les ménages de "niveau de vie faible", à 41% dans les ménages de "niveau moyen " et enfin à 68% pour les ménages de "niveau de vie élevé". Ce résultat montre que les moyens financiers mis à la disposition des adolescents influencent chez eux l'intensité et l'engagement dans l'activité sexuelle à risques.

ii) Connaissances des IST/VIH/SIDA

a) Niveau de connaissance des IST/VIH/SIDA

Le niveau de connaissance des IST/VIH/SIDA est associé au multipartenariat sexuel chez les adolescents nigériens (p<0,01). Paradoxalement, on observe à ce stade que la connaissance de ces maladies n'a pas un effet négatif sur le multipartenariat sexuel chez ces adolescents. En effet, les adolescents n'ayant aucune connaissance des IST/VIH/SIDA s'engagent moins dans les relations sexuelles avec plusieurs partenaires (40,1%). En revanche, ceux ayant une connaissance partielle des ces maladies (50,4%) et celles ayant une connaissance élevée (55,9%) s'engagent plus dans les relations multipartenariales.

b) Connaissance du condom comme moyen de prévention des IST/VIH/SIDA

La connaissance du condom comme moyen de prévention des IST/VIH/SIDA est aussi associée au multipartenariat sexuel chez les adolescents nigériens au seuil de 1%. Conformément à nos attentes, on constate que le fait de connaître le condom a plutôt un effet positif sur le comportement sexuel en question. En effet, la proportion des adolescents ayant eu d'autres partenaires sexuels est plus élevée chez ceux qui savent que le condom est un moyen de prévention des IST/VIH/SIDA (56,7%) que chez celles qui l'ignorent (33,7%).

c) Connaissance de la "fidélité" à un partenaire non infecté comme moyen de prévention des IST/VIH/SIDA

Cette variable n'est pas associée au multipartenariat sexuel chez les adolescents nigériens. Néanmoins, on constate que les adolescents qui savent que la fidélité à un seul partenaire sexuel non infecté est un moyen de prévention des IST/VIH/SIDA recourent moins à d'autres partenaires sexuels occasionnels (46,7%) que ceux qui l'ignorent (56,8%). Ce résultat confirme aussi nos attentes.

d) Connaissance de la transmission sexuelle

La connaissance de la transmission sexuelle est associée au multipartenariat sexuel chez les adolescents nigériens. Les mêmes résultats que ceux décrits précédemment s'observent à ce niveau. En effet, les adolescents qui savent que le SIDA se transmet par voie sexuelle recourent moins à d'autres partenaires sexuels occasionnels (47,6%) que ceux qui ne le savent pas (56,2%)

IV-1-3 Non-utilisation du condom au dernier rapport sexuel

Plusieurs études ont montré que l'utilisation systématique du préservatif n'est pas très répandue en Afrique subsaharienne. Ce résultat est encore plus confirmé au Niger. En effet, seulement 3,8% des adolescents enquêtés ont déclaré avoir utilisé un préservatif lors de leur dernier rapport sexuel.

En dehors de la variable relative à la connaissance de la fidélité à un seul partenaire non infectée comme moyen de prévention des IST/VIH/SIDA, toutes les autres variables sont significativement associées à la non-utilisation du condom au dernier rapport sexuel au seuil de 1%.

IV-1-3-1 Caractéristiques socioculturelles

i) Ethnie

Conformément à nos attentes, l'ethnie est associée à la non-utilisation des condoms aux derniers rapports sexuels au seuil de 1%. On constate que la proportion des adolescents n'ayant pas utilisé les condoms est plus élevée dans les groupes ethniques "Haoussa" (98,3%), "Touareg" (95,9%) et "Peul" (95,1%) que dans les autres groupes ethniques où elle est de (93,0%) chez les "Djerma/songhaï", (90,4%) chez les "Kanouri" et (92,1%) chez les "Autres ethnie"s.

ii) Milieu de socialisation

Le milieu de socialisation est aussi associé à la non-utilisation des condoms aux derniers rapports sexuels au seuil de 1%. Le milieu de socialisation est un facteur de différenciation de la non-utilisation du condom chez les adolescents nigériens. Le degré d'urbanisation du milieu influence positivement l'utilisation des condoms. D'autant plus que, la proportion des adolescents n'ayant pas utilisé les condoms lors de leurs derniers rapports sexuels est plus élevée dans les campagnes (98,9%) que dans les autres milieux (Niamey ou les grandes villes 78,1% ; les petites villes 88,4%).

iii) Milieu de résidence

Le milieu de résidence est aussi associé à la non-utilisation des condoms aux derniers rapports sexuels au seuil de 1%. Ici aussi le degré d'urbanisation influence positivement l'utilisation des condoms. En effet, 98,9% des adolescents vivant en milieu rural ont déclaré n'avoir pas utilisé les condoms lors des derniers rapports sexuels, contre 84,9% en milieu urbain.

iv) Niveau d'instruction

La relation entre le niveau d'instruction et la non-protection des derniers rapports sexuels est significative au seuil de 1%. En effet, le niveau d'instruction influence positivement l'utilisation des condoms aux derniers rapports sexuels chez les adolescents nigériens. En effet, la proportion des adolescents n'ayant pas utilisé les condoms lors des derniers rapports sexuels est plus élevée chez les adolescents sans niveau (99,1%) que chez ceux du niveau secondaire ou plus (69,3%) ; les adolescents de niveau primaire occupent la position intermédiaire (93,1%).

v) Fréquence d'exposition à la radio

Cette variable est associée à la non-utilisation des condoms au dernier rapport sexuel au seuil de 1%. L'influence positive de la modernité sur l'utilisation des condoms en général s'observe aussi à travers l'exposition aux médias, d'autant plus que ce sont les adolescents qui ne sont pas exposés à ces médias qui ont les proportions les plus élevées de la non-utilisation des condoms aux derniers rapports sexuels. Dans le cas de la radio, on observe que la proportion des adolescents n'ayant pas utilisé les condoms au cours de leurs derniers rapports sexuels est plus élevée chez les adolescents qui ne sont pas exposés à ce média (99,8%) et chez ceux qui l'écoutent moins d'une fois par semaine (99,1%). Par contre, cette proportion est moins élevée chez ceux qui écoutent au moins une fois par semaine la radio (95,2%) et chez ceux qui l'écoutent tous les jours (91,8%).

vi) Fréquence d'exposition à la télévision

Cette variable est aussi associée à la non-utilisation des condoms au dernier rapport sexuel au seuil de 1%. Par rapport à la télévision, on constate cette proportion est plus élevée chez les adolescents qui ne sont pas du tout exposées à ce média (99,2%) que chez ceux qui la regardent moins d'une fois par semaine (95,5%). Les adolescents qui suivent chaque jour la télévision (75,0%) et ceux qui la suivent au moins une fois par semaine (89,6%) représentent les proportions les plus faibles.

Ce résultat semble confirmer le rôle joué par les médias dans la sensibilisation et la prévention des IST/VIH/SIDA.

IV-1-3-2 Caractéristiques économiques

i) Niveau de vie du ménage

Le niveau de vie du ménage est associé à la non-utilisation des condoms aux derniers rapports sexuels au seuil de 1%. On observe que la proportion des adolescents n'ayant pas utilisé les condoms lors des derniers rapports sexuels diminue à mesure que s'améliorent les conditions de vie des ménages bien que cette variation est presque nulle entre les ménages de niveau de vie faible et ceux de niveau de vie moyen. En effet, cette proportion est de 99,2% chez les adolescents vivant dans les conditions de vie faible contre 92,8% chez ceux vivant dans les ménages de niveau de vie élevé. Les adolescents qui vivent dans les ménages de niveau de vie moyen occupent la position intermédiaire avec une proportion de 99,8%.

ii) Connaissances des IST/VIH/SIDA

a) Niveau de connaissance des IST/VIH/SIDA

Le niveau de connaissance des IST/VIH/SIDA est significativement associé à la non-utilisation du condom au dernier rapport sexuel au seuil de 1%. Celui ci influence positivement la non-utilisation des condoms aux derniers rapports sexuels. En effet, les adolescents n'ayant aucune connaissance des IST/VIH/SIDA sont proportionnellement plus nombreux à n'avoir pas utilisé les condoms lors de leurs derniers rapports sexuels (98,1%). Par contre, les adolescents ayant une connaissance élevée des IST/VIH/SIDA sont ceux qui ont plus utilisé les condoms au cours de leurs derniers rapports sexuels (90,3%). Ceux ayant une connaissance partielle de ces maladies occupent la position intermédiaire (94,5%).

b) Connaissance du condom comme moyen de prévention des IST/VIH/SIDA

La connaissance du condom comme moyen de prévention des IST/VIH/SIDA est significativement associée à la non-utilisation du condom au dernier rapport sexuel au seuil de 1%. La relation entre la connaissance du condom comme moyen de prévention des ITS/VIH/SIDA et son utilisation aux derniers rapports sexuels va dans le sens attendu. En effet, la proportion des adolescents n'ayant pas recouru aux condoms lors des derniers rapports sexuels est moins élevée chez ceux qui les connaissent (86,0%) que chez ceux qui l'ignorent (98,0%).

c) Connaissance de la "fidélité" à un partenaire non infecté comme moyen de prévention des IST/VIH/SIDA

La connaissance de la "fidélité" à un partenaire non infecté comme moyen de prévention des IST/VIH/SIDA est la seule variable qui n'est pas associée à la non-utilisation du condom au dernier rapport sexuel parmi toutes nos variables retenues. Néanmoins, on observe que ce sont les adolescents qui savent que la fidélité à un seul partenaire non infecté est un moyen de prévention des IST/VIH/SIDA qui recourent moins aux condoms (95,9%) contrairement a leurs confrères ceux qui l'ignorent (95,3%).

d) Connaissance de la transmission sexuelle

La connaissance de la transmission sexuelle est significativement associée à la non-utilisation du condom au seuil de 1%. On voit que ce sont les adolescents qui ne savent pas que le SIDA se transmet par voie sexuelle qui recourent moins au condom (96,2%) par rapport à ceux qui le savent (87,2%).

Tableau 4-1 : Variations des comportements sexuels des adolescents selon les

caractéristiques socioculturelles et économiques

 

Age aux premiers rapports sexuels (%)

Multipartenariat sexuel (%)

Non-utilisation des condoms

aux derniers rapports sexuels (%)

<= 16 ans

> 16 ans

Non

Oui

Non

Oui

Ethnie

***

***

***

- Djerma/Songhai

54,0

46,0

46,5

53,5

7,0

93,0

- Haoussa

49,3

50,7

44

56,0

1,7

98,3

- Kanouri

70,2

29,8

49,5

52,5

9,6

90,4

- Peul

49,3

50,7

48,6

51,4

4,9

95,1

- Touareg

65,9

34,1

63,5

36,5

4,1

95,9

- Autres ethnies

57,4

42,6

72

28

7,9

92,1

Milieu de socialisation

Ns

***

***

- Capitale/grandes villes

53,0

47,0

38,4

61,6

21,9

78,1

- Petites villes

57,8

42,2

47,5

52,5

11,6

88,4

- Campagnes

58,7

41,3

59,8

40,2

1,1

98,9

Milieu de résidence

**

***

***

- Urbain

53,8

46,2

48

62

15,1

84,9

- Rural

60,2

39,8

64

36

1,1

98,9

Niveau d'instruction

***

***

***

- Sans niveau

59,1

40,9

69

31

0,9

99,1

- Primaire

60,6

39,4

44

56

6,9

93,1

- Secondaire et plus

48,7

51,3

24

76

30,7

69,3

Fréquence d'exposition à la radio

Ns

**

***

- Pas du tout

61,8

38,2

58

42

0,2

99,8

- Moins d'1fois/semaine

54,9

45,1

46

54

0,9

99,1

- Au moins 1fois/semaine

58,3

41,7

45

55

4,8

95,2

- Chaque jour

54,9

45,1

56

44

8,2

91,8

Fréquence d'exposition à la télévision

Ns

***

***

- Pas du tout

60,3

39,7

65

35

0,8

99,2

- Moins d'1 fois/semaine

47,1

52,9

40

60

4,5

95,5

- Au moins 1 fois/semaine

59,3

40,7

29

71

10,4

89,6

- Chaque jour

52,4

47,6

35

65

25,0

75,0

Condition de vie du ménage

Ns

***

***

- Faible

61,1

38,9

73

27

0,8

99,2

- Moyen

58,9

41,1

59

41

0,1

99,8

- Elevé

53,3

46,9

32

68

7,2

92,8

Ensemble

51,52

48,48

55,7

44,3

3,8

96,2

Seuil de signification : *** significatif à 1% ; ** significatif à 5% ; * significatif à 10% ; Ns Non significatif

Tableau 4-2 : Variations des comportements sexuels des adolescents selon leurs

Connaissances sur les IST/VIH/SIDA

Variables

 

Age aux premiers rapports sexuels (%)

Multipartenariat sexuel (%)

Non-utilisation des condoms

aux derniers rapports sexuels (%)

<= 16 ans

> 16 ans

Non

Oui

Non

Oui

Connaissance des IST/VIH/SIDA

 

***

***

- Aucune

 
 

59,9

40,1

1,9

98,1

- Partielle

 
 

49,6

50,4

5,5

94,5

- Elevée

 
 

44,1

55,9

9,7

90,3

Connaissance du condom comme moyen de prévention des IST/VIH/SIDA

 

***

***

- Non

 
 

66,3

33,7

2,0

98,0

- Oui

 
 

43,3

56,7

14,0

86,0

Sait que la fidélité est un moyen de prévention du VIH/SIDA

 

**

Ns

- Non

 
 

43,2

56,8

4,7

95,3

- Oui

 
 

53,3

46,7

4,1

95,9

Sait que le VIH/SIDA se transmet par voie sexuelle

 

***

***

- Non

 
 

43,8

56,2

3,8

96,2

- Oui

 
 

52,4

47,6

12,8

87,2

Ensemble

51,52 48,48

55,7 44,3

3,8 96,2

Seuil de signification : *** significatif à 1% ; ** significatif à 5% ; * significatif à 10% ; Ns Non significatif

Source : Traitement des données de l'EDSN-MICS-III, Niger 2006.

IV-1-4 Catégorisation des adolescents selon leurs comportements sexuels

IV-1-4-1 Caractérisation des axes factoriels

Nous allons considérer le premier plan axe factoriel qui explique la plus grande contribution des variables et qui va nous permettre de définir les grands groupes caractérisant les adolescents par rapport à leurs comportements sexuels. Pour mieux caractériser les deux axes factoriels, nous allons utiliser la contribution de l'axe i à la variance du point j (CTR) et sa contribution à la variance expliquée par l'axe i (CTA). Ainsi pour interpréter un axe, on utilisera les modalités pour lesquelles les CTRi sont les plus fortes (ce sont celles ayant joué le plus grand rôle dans son positionnement). A partir de la matrice de configuration (annexe E), nous avons élaboré le tableau 3.3 qui présente la contribution des variables-modalités à l'inertie des axes factoriels.

Tableau 4-3 : Contribution des points-modalités à l'inertie des axes factoriels

Premier axe factoriel

Deuxième axe factoriel

Les variables ayant contribuées au positionnement de l'axe 1

Position de la variable sur l'axe 1

Les variables ayant contribuées au positionnement de l'axe 2

Position de la variable sur l'axe 2

OSEX

+

HAOU

-

SOCC

-

KANU

+

RRAL

-

DJER

-

INS0

-

TOUA

+

INS2

+

AUTN

+

TV0

-

NSEX

-

TV3

+

NFEP

+

NCDM

-

FPAR

-

OCDM

+

SOCG

-

NPAR

-

SOCV

+

OPAR

+

RURB

+

NUNI

+

INSO1

-

OUNI

-

RADO

+

OUTC

+

NUTC

+

Source : Traitement des données de l'EDSN-MICS-III, Niger 2006.

Dans la partie positive du premier axe factoriel, on retrouve les adolescents de niveau d'instruction secondaire ou plus, qui suivent chaque jour la télévision et qui savent que le condom est un moyen de prévention contre les IST/VIH/SIDA. Les adolescents appartenant à ce groupe ne vivent pas en union, ont eu d'autres partenaires sexuels occasionnels en dehors du partenaire régulier, savent que le SIDA se transmet par voie sexuelle et ont utilisé le condom lors de leur dernier rapport sexuel. Dans la partie négative de cet axe, on retrouve les adolescents vivant en milieu rural, ayant passé les douze dernières années de leur vie dans ce milieu, n'ayant pas du tout été exposés à la télévision et qui ne savent pas que le condom est un moyen de prévention contre les IST/VIH/SIDA.

Le deuxième axe factoriel oppose dans sa partie négative les adolescents des groupes ethniques "Haoussa", "Djerma/songhaï", de niveau primaire, qui ne savent pas que le SIDA se transmet par voie sexuelle, qui restent fidèles à un seul partenaire sexuel et qui ont été socialisés dans la capitale Niamey ou dans une autre grande ville. Dans sa partie positive, on retrouve les groupes ethniques "Touareg", "Kanouri" et "Autres ethnies", qui ne sont pas fidèles à un seul partenaire sexuel, résidant en milieu urbain, ayant passé les douze dernières années de leur vie dans une petite ville, qui n'écoutent du tout la radio et qui n'ont aucune connaissance sur les IST/VIH/SIDA.

IV-1-4-2 Profils des adolescents selon leurs comportements sexuels

Le graphique 3.1 ci-dessous permet de mettre en relief trois groupes d'adolescents caractérisés selon leurs comportements sexuels. Le premier groupe est composé des adolescents qu'on retrouve à la partie positive du premier axe et à la partie négative du deuxième axe. Le second groupe est délimité par le côté négatif du premier axe factoriel et le côté positif du second axe factoriel. Le troisième groupe se trouve à l'opposé du deuxième groupe.

Le premier groupe (G-I) est celui des adolescents qui ont eu précocement leurs premiers rapports, qui n'ont pas eu d'autres partenaires sexuels en dehors de leurs partenaires sexuels habituels au cours des douze derniers mois. Ceux-ci ne savent pas que le condom est un moyen de prévention des IST/VIH/SIDA et ne l'ont pas utilisé lors de leurs derniers rapports sexuels. Les adolescents appartenant à ce groupe ne savent pas que le SIDA se transmet par voie sexuelle, résident en milieu rural et ils ont passé les douze premières années de leur vie dans ce milieu. Ces derniers n'ont aucun niveau d'instruction, vivent dans les ménages de niveau de vie faible ou moyen. Ces adolescents ne sont ni exposés à la radio, ni exposés à la télévision. Par conséquent, ils n'ont aucune connaissance des IST/VIH/SIDA. C'est au sein de ce groupe qu'on retrouve la plus grande proportion des adolescents vivant en union et ceux qui appartiennent à la tranche d'age 15-19 ans.

Le deuxième groupe (G-II) est celui des adolescents qui ont eu tardivement leurs premiers rapports sexuels. Ces adolescents sont de niveau primaire, savent que le SIDA se transmet par voie sexuelle, ont passé les douze premières années de leur vie à Niamey, la capitale ou dans une autre grande ville du pays. C'est au sein de ce groupe qu'on retrouve les adolescents qui ont une connaissance partielle des IST/VIH/SIDA. Cependant ils savent que le condom permet d'éviter les IST/VIH/SIDA. Les adolescents de ce groupe écoutent la radio et suivent la télévision moins d'une fois par semaine.

Enfin, le troisième groupe (G-III) est celui qui caractérise les adolescents ayant utilisé le condom lors de leur dernier rapport sexuel et qui ont eu d'autres partenaires sexuels en dehors du partenaire habituel. Ces jeunes adolescentes résident en milieu urbain, sont de niveau d'instruction secondaire ou supérieur, ont une connaissance élevée des IST/VIH/SIDA, et sont âgés de 20 à 24 ans. Ces adolescents suivent régulièrement la télévision et c'est au sein de ce groupe qu'on retrouve les adolescents qui ne vivent pas en union.

Graphique 4.1: Premier plan factoriel de l'analyse des correspondances multiples (EDSN-MICS-III, Niger 2006)

AXE HORIZONTAL (1) -- AXE VERTICAL (2) --TITRE: COMPORTEMENTS SEXUELS A RISQUES DES ADOLESCENTS

NOMBRE DE POINTS : 47 ==ECHELLE : 4 CARACTERE(S) = .118 1 LIGNE = .049

+-----------NFEP------------2+-------------------------------------------+ 0 01

! ! ! 0 01

! ! ! 0 01

! ! ! 0 01

! ! ! 0 01

! ! TOUA ! 0 01

G -III

! ! ! 0 01

! ! ! 0 01

AUTN ! OUTC! 0 01

! ! ! 0 01

! ! ! 0 01

KANU ! ! 0 01

G -I

! ! ! 0 01

! ! ! 0 01

! ! ! 0 01

! ! ! 0 01

! RAD0 ! RURB INS2! 1 01

! ! SOCV TV3 ! 0 01

! ! ! 0 01

! ! ! 0 01

! NCDM ! PEUL TV2 ! 0 01

! ! OPAR ! 0 01

! PREC! AGE2 NUNI NELV ! 0 01

! ! ! 0 01

! INS0 ! RAD3 ! 0 01

1+---------------NMOY--------+-------------------------------------------+ 0 01

! TV0 NUTC! OSEX ! 0 01

NFAI NPAR ! NPRE CELV ! 1 01

G -II

OUNI AGE1 RAD2 ! 1 01

! ! ! 0 01

! ! RAD1CPTL OCDM ! 0 01

! RRAL ! TV1 ! 0 01

! ! ! 0 01

! ! INS1 ! 0 01

! ! ! 0 01

! NSEX ! DJER ! 0 01

! ! SOCG ! 0 01

! ! ! 0 01

! ! ! 0 01

! ! MASC ! 0 01

! ! ! 0 01

! ! ! 0 01

! ! ! 0 01

! ! HAOU ! 0 01

! ! ! 0 01

! FPAR ! 0 01

+---------------------------+-------------------------------------------+ 0 01

NOMBRE DE POINTS SUPERPOSES : 3 CAUC (RAD0) NPAR (SOCC) FEME (RAD2)

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