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Déterminants des comportements sexuels à  risque d'infection aux IST/VIH/sida chez les adolescents au Niger

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par Djibrilla MODIELI AMDOU
Université Yaoudé II SOA - Diplome d'Etudes Supérieures Spécialisées en Démographie DESSD 2008
  

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I-7 Le VIH/SIDA dans le monde et au Niger

I-7-1 Définition du VIH/SIDA

Les médecins concluaient dès 1981 à l'apparition d'une nouvelle maladie jusque-là inconnue. C'est en mai 1982 qu'une définition formelle du SIDA a été donnée par le centre américain chargé du contrôle des maladies.

Le SIDA (syndrome d'immunodéficience acquise) est un syndrome ; c'est un ensemble de maladies et de symptômes résultant d'une déficience immunitaire humaine, causée par le VIH. Notons que l'appellation VIH (virus d'immunodéficience humaine) a été adoptée en mai 1986 par le Comité International de la Taxonomie. On distingue 2 principaux types de virus VIH : le VIH1, le plus répandu, et le VIH2.

I-7-2 Modes de transmission

On note à l'heure actuelle trois (3) modes de transmission du virus du SIDA :

ü la transmission sexuelle;

ü la transmission materno-infantile ;

ü et la transfusion sanguine.

I-7-2-1 La transmission sexuelle

La transmission hétérosexuelle est la principale voie d'infection au VIH. Elle semble être à l'origine d'environ 80% des infections en Afrique (Mann et al., 1993). Les femmes sont davantage sujettes à la contamination par le VIH que les hommes; on observe une plus forte probabilité de transmission d'un homme infecté à une femme saine que l'inverse (Rwengé, 2002).

Selon l'ONUSIDA (1999), les personnes souffrant d'autres maladies sexuellement transmissibles (MST) sont aussi à haut risque, en particulier dans le cas d'ulcère des organes génitaux, de gonorrhée, et d'infection par chlamydia et par trichomas ; ces maladies peuvent faciliter la transmission du VIH. Toujours selon l'ONUSIDA (1999), une personne souffrant d'une MST non soignée est de 6 à 10 fois plus susceptible de transmettre le VIH ou d'être infectée par celle-ci au cours des rapports sexuels.

Toutefois, les rapports sexuels entre hommes constituent aussi l'un des facteurs importants de transmission du VIH.

I-7-2-2 La transmission materno-infantile

La transmission materno-infantile est le second mode d'infection du VIH par ordre de fréquence en Afrique (Garenne et al., 1995). Il s'agit de l'infection de l'enfant par sa mère. Plus de 90% des 3 millions de nouveaux-nés infectés par le VIH à travers le monde depuis le début de l'épidémie sont nés en Afrique (UNAIDS, 1996). Aux Etats-Unis et en Europe, le taux d'infection est de 20%. Lorsque la femme infectée contracte une grossesse, elle peut transmettre le virus à l'enfant pendant l'accouchement par le placenta.

I-7-2-3 La transfusion sanguine

La transfusion sanguine est le troisième mode important de transmission du VIH. Elle est fréquente en obstétrique, ainsi que chez les enfants anémiés, en particulier dans les cas d'anémie falciforme. Le premier cas de SIDA parmi les patients affectés par l'anémie falciforme recevant des transfusions sanguines a été rapporté en République Centrafricaine en 1984. Par exemple, en Côte d'ivoire 20% des 67 cas d'anémie falciforme ayant reçu plusieurs transfusions étaient séropositifs et au Zaïre ( actuel République Démocratique du Congo), 47% des enfants hospitalisés pour paludisme avaient reçu des transfusions et risquaient d'être infectés par le VIH (Garenne et al., 1995).

Les transmissions par les aiguilles ou autres objets usés sont aussi des voies de transmission sanguine, de même que les objets déjà utilisés par des personnes infectées.

I-7-3 Situations épidémiologiques

En 2006, ONUSIDA estimait à 40 millions le nombre de personnes porteuses du VIH dans le monde. Pour l'année 2007, l'organisation revoit ses estimations à la baisse : 33,2 millions. Ce chiffre reflète les nouvelles méthodes d'estimation utilisées offrant des données plus précises qui ont d'ailleurs donné lieu à d'importantes révisions des estimations antérieures.

70% de la différence entre les estimations 2006 et 2007 proviennent de corrections effectuées dans six pays : l'Angola, l'Inde, le Kenya, le Mozambique, le Nigeria et le Zimbabwe. En Inde, par exemple, grâce à de nouvelles méthodes de collecte d'informations, le nombre de personnes affectées par le virus initialement évalué à 5,7 millions a été revu fortement à la baisse : 2,5 millions. « Ces statistiques améliorées nous offrent une vision plus claire de l'épidémie en en révélant à la fois les défis et les opportunités », explique le directeur exécutif d'ONUSIDA Peter Piot.

Les jeunes d'aujourd'hui constituent la génération la plus importante numériquement de notre histoire: près de la moitié de la population mondiale a moins de 25 ans (UNFPA, 2003). Et ils n'ont pas connu un monde sans SIDA.

Les jeunes de 15 à 24 ans sont les plus menacés- la moitié des nouvelles infections dans le monde se déclarent chez eux- et représentent en même temps le plus grand espoir d'inverser le cours de la pandémie. Ce sont leurs actes qui forgeront l'avenir. L'expérience le prouve: les rares pays qui ont réussi à faire baisser leur prévalence nationale du VIH sont ceux qui ont convaincu leur jeunesse d'adopter des comportements plus sûrs.

Les jeunes sont exposés au VIH de diverses façons. Dans l'Afrique subsaharienne- qui connaît une forte prévalence- la transmission s'opère principalement lors de rapports hétérosexuels. Cette région abrite près des deux tiers des jeunes vivant avec le VIH- environ 6,2 millions dont 75% sont de sexe féminin (ONUSIDA, 2003).

Le Rapport des Nations Unies de l'année 2001 a révélé que dans le monde, les adolescents et jeunes de 15 à 24 ans représentent près du tiers de la population avec un effectif absolu de 1,7 milliard parmi lesquels la grande majorité provient des pays en développement dont l'Afrique au sud du Sahara. Ces jeunes enregistrent les taux les plus élevés des IST dans le monde : avec plus de tiers des cas signalés, cette proportion est plus élevée an Afrique au Sud du Sahara. L'ONUSIDA estime par ailleurs le nombre de jeunes atteints du VIH/SDIA à près de 12 millions parmi lesquels les femmes sont majoritaires. Dans les pays de l'Afrique au sud du Sahara, au moins 5 % des jeunes femmes sexuellement actives sont infectées par le VIH.

L'exposition aux IST/VIH/SIDA quant à elle s'accentue d'année en année alors que l'amélioration de la santé de la reproduction des adolescents et jeunes est indispensable au bien-être social et économique futur du monde. Dans la plupart des pays de l'Afrique au sud du Sahara, la faiblesse du niveau de communication entre adultes, adolescents et jeunes sur les questions liées à la sexualité, et l'absence des services de soins appropriés et adéquats pour les adolescents et jeunes sont, entre autres, des barrières à la santé sexuelle de cette couche importante de la population.

Le tableau ci-dessous présente pour certains pays d'Afrique la prévalence du VIH chez les adolescents et jeunes de 15 à 24 ans selon le sexe. Il montre que quel que soit le pays considéré, la prévalence des adolescentes et des jeunes filles est nettement plus élevée à la valeur enregistrée par leurs pairs du sexe masculin. Comme le montre les statistiques générales sur ce phénomène, les pays de l'Afrique australe sont les plus touchés par le VIH pour ce qui concerne les adolescents et jeunes.

Tableau 1.1 : Prévalence (%) du VIH chez les jeunes de 15 à 24 ans selon le sexe en 2003

Pays

Prévalence (%) du VIH/SIDA en 2003

Adolescents et jeunes de 15 à 24 ans

Hommes

Femmes

Afrique du Sud

10,65

25,65

Burkina Faso

4,00

9,75

Burundi

4,95

11,05

Cameroun

5,40

12,65

Côte d'Ivoire

2,90

8,35

Ghana

1,38

3,00

Kenya

6,00

15,55

Ouganda

2,00

4,65

Rwanda

4,90

11,20

Sénégal

0,19

0,54

Soudan

1,10

3,10

Swaziland

15,25

38,50

Zimbabwe

12,40

33,00

Source : Rapport sur l'état de la population mondiale UNFPA 2003 tiré de la thèse de TOLNO Fassa Daniel, 2007.

Graphique 1.1 : Distribution des jeunes de 15-24 ans vivant avec le VIH-SIDA en fin 2003

'

Divers facteurs8(*) rendent les jeunes plus vulnérables au VIH. Parmi ceux-ci le manque d'information, d'éducation et de services sur le VIH, les paris fous qu'ils doivent souvent faire pour survivre et les risques que leur font courir la curiosité et le besoin d'expérimentation propres à leur âge.

La plupart des jeunes sont actifs9(*) sexuellement à l'adolescence, souvent avant leur quinzième anniversaire. L'urbanisation croissante, la pauvreté, les conflits d'opinion sur les valeurs et les comportements liés au sexe, le rejet des canaux d'information traditionnels sur la sexualité et la reproduction encouragent chez les adolescents l'activité sexuelle avant le mariage.

La recherche montre que les adolescents qui commencent tôt leur vie sexuelle active ont plus de chances d'avoir plusieurs partenaires sexuels et parmi eux des personnes déjà exposées au risque de VIH. Il n'est guère probable qu'ils utilisent un préservatif (OMS, 2000). A Kisumu, au Kenya, 25% des jeunes garçons sexuellement actifs et 33% des jeunes filles déclaraient n'avoir pas utilisé de préservatif lors de leur première expérience sexuelle ni lors des suivantes (Glynn et al., 2001).

« C'est en accordant une priorité spéciale aux jeunes que l'on parviendra à influer sur le cours de l'épidémie. Le changement des comportements et des attentes à un jeune âge permettra d'obtenir des avantages pendant toute la vie, à la fois pour prévenir le VIH. Le défi consiste à promouvoir des programmes efficaces qui encouragent les jeunes à faire face au VIH/SIDA de toutes les manières possibles... Dans tous les pays où la transmission du VIH a reculé, c'est parmi les jeunes que les progrès les plus spectaculaires ont été enregistrés. », (Carol Bellamy, Directrice générale de l'UNICEF 2004).

« Les succès remportés dans le monde pour lutter contre le SIDA doivent se mesurer par leur impact sur nos enfants et nos jeunes. Reçoivent-ils l'information dont ils ont besoin pour se protéger du SIDA ? Les filles ont-elles les moyens d'assumer leur sexualité ? Telles sont les questions difficiles que nous devons nous poser. C'est à la réponse qu'ils y apporteront que l'on pourra juger nos dirigeants. Nous ne pouvons laisser le SIDA dévaster une nouvelle génération. » (Peter Piot, Directeur général, ONUSIDA 2004)

Le Niger fait partie de l'un des pays ouest africains où l'épidémie VIH est caractérisée de faible prévalence comme le montre les données de l'EDSN-MICS III de 2006. Depuis la notification du premier cas de VIH/SIDA en mars 1987, l'épidémie au Niger évolue de façon constante, différemment selon certains groupes cibles.

L'enquête nationale de séroprévalence réalisée en 200210(*), a révélé un taux de

séroprévalence de 0,87 % avec un nombre moyen estimé de 40.000 personnes infectées. La séroprévalence était plus élevée en milieu urbain (2,08%) qu'en milieu rural (0,64 %). En outre, des taux élevés de séroprévalence ont été observés au niveau de certains groupes à savoir : enseignants (1,4%), routier (1,7%), détenus (2,8%), militaires (3,8%) et

professionnelles du sexe (25,4 %). Ces dernières semblaient constituer le noyau de diffusion de la maladie notamment à partir de leurs clients.

Les résultats du volet VIH de l'Enquête Nationale de Démographie et de Santé à Indicateurs Multiples réalisée en 2006, montrent une tendance à la stabilisation de l'épidémie avec une séroprévalence de 0,70 % et toujours une disparité en milieu rural (0,5 %) et milieu urbain (1,5 %).

Graphique 1.2 : Distribution du taux de séroprévalence de l'infection à VIH selon les tranches d'âge et le sexe au Niger en 2006

Graphique 1.3 : Taux de prévalence selon les catégories d'âge

Tableau 1.2 : Situation épidémiologiques des cas du SIDA au Niger de 1987 à 200611(*).

ANNEES

NOUVEAUX CAS

CAS CUMULES

1987-1991

-

505

1992

304

809

1993

453

1262

1994

467

1729

1995

621

2350

1996

652

3002

1997

217

3219

1998

425

3644

1999

940

4584

2000

1014

5598

2006*

1664

7262

Source : PNLS/ IST Niger 2000

* Données issues de l'EDSN- MICS-III

Etant donné que peu d'enfants infectés au VIH survivent jusqu'à l'adolescence, l'infection chez les jeunes fournit une indication des infections récentes et peut fournir, indirectement, une estimation de l'incidence de nouveaux cas. La prévalence moyenne du VIH chez les jeunes de 15-24 ans est de 0,4%, soit 0,5% chez les filles et 0,1% chez les hommes. Le tableau 1-3 nous présente la prévalence du VIH parmi les jeunes de 15-24 ans selon certaines caractéristiques sociodémographiques.

Tableau 1.3 : Prévalence du VIH parmi les jeunes de 15-24 ans selon certaines caractéristiques sociodémographiques

Caractéristiques sociodémographiques

Femmes

Hommes

Ensemble

Pourcentage

Effectif

Pourcentage

Effectif

Pourcentage

Effectif

Groupe d'âges

15-17

0,0

507

0,0

373

0,0

880

18-19

0,0

303

0,0

206

0,0

509

20-22

0,4

542

0,1

321

0,3

863

23-24

2,2

281

0,9

142

1,8

423

15-19

0,0

810

0,0

579

0,0

1389

20-24

1,0

823

0,3

463

0,8

1286

Milieu de résidence

Urbain

0,5

374

0,0

362

0,3

736

Rural

0,5

1259

0,2

680

0,4

1939

Région

Niamey

1,0

186

0,0

171

0,5

357

Agadez

0,0

54

0,0

37

0,0

91

Diffa

3,1

33

1,1

27

2,2

60

Dosso

0,5

245

0,0

133

0,3

379

Maradi

0,5

285

0,0

171

0,3

456

Tahoua

0,5

335

0,0

206

0,3

541

Tillaberi

0,5

212

1,0

121

0,7

333

Zinder

0,0

283

0,0

176

0,0

459

Etat matrimonial

Célibataire

0,1

425

0,2

877

0,2

1302

A déjà eu rapports sexuels

*

14

0,0

195

0,3

209

N'a jamais eu rapports sexuels

0,0

411

0,2

682

0,1

1093

En union

0,4

1170

0,0

159

0,3

1328

Divorcé(e)/séparé(e)/veufs/veuves

(9,3)

38

*

7

7,8

45

Ensemble 15-24 ans

0,5

1633

0,1

1042

0,4

2675

Source : EDSN-MICS -III, Niger 2006 ( ) Basé sur un faible nombre de cas non pondérés * Basé sur trop peu de cas non pondérés

* 8 Rapport ONUSIDA 2004

* 9 Rapport de la santé sur les jeunes OMS-2004

* 10 Rapport enquête nationale de séroprévalence dans la population générale âgée de 14 à 49 ans et dans 6 groupes cibles au Niger

* 11 Il serait souhaitable de présenter ces résultats par âge, mais nous ne disposons pas de ces données

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