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Déterminants des comportements sexuels à  risque d'infection aux IST/VIH/sida chez les adolescents au Niger

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par Djibrilla MODIELI AMDOU
Université Yaoudé II SOA - Diplome d'Etudes Supérieures Spécialisées en Démographie DESSD 2008
  

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I-6 Politique sanitaire et lutte contre le VIH/SIDA

Au lendemain des indépendances, la politique sanitaire du Niger était axée essentiellement sur la médecine curative individuelle. Les éléments essentiels de cette politique reposaient sur la gratuité des soins. Les perspectives décennales 1965-1974 préconisaient une médecine décentralisée intégrant l'aspect curatif et préventif.

La politique du programme triennal 1974-1976 a mis l'accent sur une médecine de masse; l'option fondamentale était une médecine globale et intégrée coordonnant les activités préventives, éducatives, curatives et promotionnelles pour toutes les communautés et visant l'autosuffisance sanitaire.

Pour renforcer cette option fondamentale, le Niger a souscrit à plusieurs déclarations régionales et internationales dont la déclaration d'Alma Ata en 1978 ou la stratégie des Soins de Santé Primaires (SSP).

Afin d'accélérer l'application des stratégies des SSP, le Niger a aussi souscrit, depuis 1987 à l'Initiative de Bamako qui a pour but de redynamiser le système de santé en réorganisant son fonctionnement et en impliquant davantage les populations bénéficiaires dans sa gestion.

En juillet 1995, l'Etat a adopté la Déclaration de Politique Sectorielle de Santé. Elle impliquait le développement des activités prioritaires préventives et promotionnelles intégrées aux soins curatifs et aux actions intersectorielles coordonnées dans le cadre d'un processus gestionnaire.

En dépit des efforts consentis, au cours de la mise en oeuvre de ces différentes politiques, les indicateurs sanitaires sont demeurés préoccupants.

Afin d'accélérer la mise en oeuvre de la stratégie des soins de santé primaires et l'objectif universel de la santé pour tous au 21eme siècle, le gouvernement a adopté la Déclaration de Politique Sanitaire en mai 2002.

Dès l'apparition des premiers cas de SIDA en 1987, le gouvernement du Niger s'est organisé pour apporter une réponse nationale à l'épidémie de l'infection à VIH/SIDA par la mise en place d'un Comité National de Lutte contre le SIDA (CNLS). En outre, en collaboration avec l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), un Plan à Court Terme (PCT) a été développé pour la période 1987-1989. Dans un premier temps il s'était agi de mettre sur pied un comité de surveillance du SIDA. Au cours de la mise en oeuvre du PCT, les laboratoires ont été renforcés en vue de pouvoir réaliser les tests et sécuriser les dons d'unités de sang.

Le PCT a été suivi par l'élaboration et la mise en oeuvre de deux Plans à Moyen Terme (PMT I, 1990-1992 et PMT II, 1994-1998). Des plans annuels ont été mis en oeuvre de 1999 à 2002 et ont jeté les bases pour l'élaboration d'un Plan à Moyen terme multisectoriel (PMT III).

Conscient du fait que bien plus qu'un problème de santé, le SIDA est un véritable problème de développement, le gouvernement du Niger a adopté un Cadre Stratégique National de lutte contre les IST et le VIH/SIDA 2002 - 2006. Il se voulait multisectoriel et décentralisé avec l'implication de tous les secteurs d'activités de la nation et a servi de référence en matière d'actions de lutte contre les IST et le VIH/SIDA pendant la période concernée.

En 2002, les visions de la lutte contre le VIH/SIDA pour les 5 ans étaient: « La lutte contre le SIDA est un combat social qui dépasse largement le maintien et le recouvrement de la santé. Dans la lutte qui s'engage, l'ensemble de la société et toutes les structures sont interpellées, toutes les ressources sont mises à contribution par une approche multisectorielle qui veut entraîner des changements de comportements sociaux. Grâce à l'engagement de l'État et à la mobilisation de la société tout entière, il s'agira notamment (i) de briser le silence, (ii) de considérer le SIDA comme une maladie chronique qui doit être soignée et qui peut être maîtrisée, (iii) de dépouiller le SIDA de l'image de honte qui l'entoure et empêche la société de s'y attaquer.»

Ainsi, devant les impacts potentiels du VIH/SIDA et ayant souscrit aux Principes Directeurs de l'ONUSIDA, le Niger a bâti un plan stratégique très ambitieux pour la période 2002-2006 avec pour buts:

ü une baisse très sensible de la propagation du VIH et des IST ;

ü une réduction de la morbidité et la mortalité des enfants nés de mères

séropositives,

ü une amélioration de la qualité de vie des PVVIH et un allongement de leur

espérance de vie,

ü la mise en place d'un cadre organisationnel et institutionnel de la lutte

contre le VIH/SIDA performant.

Pour répondre efficacement à l'épidémie du VIH au Niger, un nouveau cadre stratégique a été élaboré. Il couvre la période 2008-2012. Ca cadre constitue un document de référence pour une politique globale de lutte contre le VIH/SIDA et les IST. Tout comme celui qui a couvert la période 2002-2006, il définit les orientations nationales pour chacun des domaines d'intervention, l'organisation institutionnelle, et se caractérise par la dimension multisectorielle, décentralisée de la réponse.

Ce cadre modifie les grandes options stratégiques pour permettre l'accès universel. Il définit clairement les orientations stratégiques, les rôles et responsabilités des intervenants en vue d'un dispositif institutionnel et organisationnel propice à plus de

rigueur dans la gouvernance de la lutte, à plus d'efficacité et d'efficience dans le fonctionnement des structures qui le composent.

Fruit d'un processus hautement participatif impliquant les acteurs publics, privés, société civile au niveau national, régional et local, notamment les partenaires techniques et financiers, le cadre stratégique national 2008-2012 est pleinement intégré au plan décennal de développement sanitaire du Niger et au Document de Stratégies de la Réduction de la Pauvreté (DSRP) dont le Niger s'est doté en 2002.

Le Cadre Stratégique National définit également les mécanismes nécessaires à une mise en oeuvre efficace des interventions. Il décrit la réorganisation du cadre institutionnel et notamment celle du Conseil National de Lutte contre les IST/VIH/SIDA et des organes politiques et techniques impliqués dans la lutte. La base de cette réorganisation a été impulsée par l'engagement politique au plus haut niveau de l'État (Présidence) et par l'appui des partenaires multi et bilatéraux.

Les principaux axes d'interventions contenus dans le CSN sont notamment :

§ La prévention ;

§ Les soins-conseils ;

§ Le soutien socio-économique ;

§ L'organisation de la lutte.

Au vu des déterminants de la propagation de l'épidémie, les groupes cibles prioritaires du programme sont :

§ Les groupes à risque: Jeunes, Prostituées et leurs clients, Homosexuels, Populations mobiles : (Migrants, Routiers, éléments des FDS, population carcérale, orpailleurs).

§ Les groupes vulnérables: Femmes, Orphelins et Enfants Vulnérables.

L'approche multisectorielle sera renforcée pour les organismes du secteur public avec une priorité pour les secteurs de la Santé, de la Jeunesse, des Transports, des Forces de Défense et de Sécurité, de l'Education (base et supérieure), de la Promotion de la Femme et de l'Action Sociale, du Développement Rural, et du Commerce.

La lutte contre les IST/VIH/SIDA au Niger bénéficie de l'appui politique au plus haut niveau de l'Etat.

ü Le Président de la République préside l'organe d'orientation et de décision

au niveau national : le Conseil National de Lutte contre les IST/VIH/SIDA ;

ü Il existe au niveau de l'Assemblée Nationale, un réseau parlementaire de

lutte contre le SIDA.

ü Au niveau régional et sous régional, les autorités administratives évoquent

dans leurs discours la pandémie du SIDA et sa situation au plan national.

Mis en place par Décret du Président de la République, Chef de l'Etat, le CNLS a pour missions de (i) Veiller à l'application de la Politique nationale de lutte contre le SIDA, (ii) apprécier les impacts de la lutte contre les IST/VIH/SIDA ; (iii) faire le plaidoyer pour la mobilisation des ressources.

Comme attributions le CNLS est chargé de :

ü Approuver les orientations et les stratégies de lutte contre les IST/VIH/SIDA,

ü Approuver le Plan National Multisectoriel,

ü Assurer le plaidoyer pour la mobilisation des ressources nécessaires à la lutte

contre les IST/VIH/SIDA.

Tous les ministères sont dans le CNLS, l'Assemblée nationale est représentée également au sein du conseil.

La Coordination Intersectorielle de Lutte contre les IST/VIH/SIDA est l'instance de coordination des programmes et des actions des différents secteurs. Rattachée au Cabinet de la Présidence de la République, la CISLS a pour missions d'assurer la coordination, le suivi et l'évaluation des activités de lutte contre les IST/VIH/SIDA sur toute l'étendue du territoire national. Au niveau régional la Coordination Intersectorielle est représentée par des Coordinations Régionales qui travaillent en étroite collaboration avec les Conseils Régionaux, Sous-régionaux et communaux, sous la supervision de la plus haute autorité du niveau correspondant. Au niveau des secteurs ministériels les activités de lutte contre le SIDA sont coordonnées par des Coordinations Sectorielles.

Etant donné la nécessité de concertations régulières entre les différents acteurs de la lutte contre les IST/VIH/SIDA, d'un suivi rigoureux et d'une évaluation de la mise en euvre du Plan National Multisectoriel, il est prévu la mise en place d'un Comité de Pilotage (CP) par décret du Président de la République.

Le Niger a adhéré à la Déclaration d'Abuja d'avril 2001 qui a recommandé d'allouer 15% du budget national à la santé. Il s'est doté d'un Plan de Développement Sanitaire (PDS) 2005-2009. L'objectif général du PDS est de contribuer à la réduction de la mortalité maternelle infantile en améliorant l'efficience et la qualité du système de santé à partir des potentialités actuelles.

Entre 2002 et 2005, l'allocation des ressources budgétaires au secteur de la Santé a connu une baisse passant de 10,9% du budget national en 2001 à 9% en moyenne sur la période 2002-2005.

Les dépenses nationales de santé7(*) sont couvertes par l'Etat à hauteur de 40% , les ménages pour 28%, les partenaires techniques et financiers pour 27% , le secteur privé pour 4%, les ONG nationales pour 0,2% et la Caisse nationale de Sécurité Sociale pour 0,2%. Aucun ministère ne dispose d'une inscription budgétaire spécifique pour la lutte contre les IST/VIH/SIDA.

Pour le fonctionnement de la CISLS, le trésor public prévoit chaque année 30 millions de francs CFA. Ce montant correspond à la contrepartie du don de la Banque Mondiale accordé au Niger en 2003. L'Etat prend en charge également les salaires des personnels de santé, fournit et entretient les infrastructures sanitaires.

Le processus de planification stratégique du cadre stratégique 2002-2006 achevé en 2003 a abouti à l'élaboration de 42 plans sous-régionaux, 8 plans régionaux et 24 plans sectoriels de lutte contre les IST/VIH/SIDA. Le plan national multisectoriel qui en a résulté a nécessité la mobilisation d'importantes ressources financières réparties entre l'Etat et les partenaires internationaux. Ces dépenses n'ont pu être ventilées par domaine que partiellement.

La mise en oeuvre d'une politique cohérente de lutte contre les Infections Sexuellement Transmissibles et le VIH/SIDA s'allie harmonieusement à la volonté politique du Gouvernement de mettre en place un système de santé décentralisé selon l'approche de l'initiative de Bamako et une prise en compte du VIH/SIDA dans les politiques et les programmes de développement.

* 7 Source : Stratégie de Développement Accéléré et de Réduction de la Pauvreté 2007

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