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Développement financier et croissance économique au Tchad de 1982 à  2007

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par Ahamat Djabre Genson
Université de Douala - DEA 2008
  

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SECTION 2: Evolution du sécteur financier et monétaire tchadien

C'est dans un environnement international relativement favorable que s'inscrivent les activités économiques et financières tchadiennes. D'une manière générale, au cours des ces dernières années, les perspectives économiques se sont caractérisées principalement par une croissance économique soutenue qui s'est accompagnée d'une maîtrise de l'inflation, d'une consolidation des finances publiques, d'une bonne tenue des comptes extérieurs courants, et le renforcement du système bancaire

2- 1: Evolution de l'inflation

Sur le front des prix, les poussées inflationnistes de 8,1 % en 2006 ont fait place à une déflation de 4,0 % en 2007 et ce, en dépit de la hausse des prix importés d'environ 2,7 %. En effet, l'indice des prix des produits locaux a reculé de 11,4 % sous l'effet de la baisse de 13,3 % des prix des produits alimentaires, bien que ceux des biens manufacturés et des services se soient accrus respectivement de 0,4 % et de 0,8 %. Selon l'INSEED, les principales causes de cette déflation tiennent essentiellement à (i) l'abondance résultant de la bonne campagne agricole 2006/2007 des produits alimentaires, notamment les céréales, sur les différents marchés, (ii) aux vicissitudes des relations entre la Cotontchad et les cotonculteurs en début d'année 2006, ayant contraint certains de ces derniers à abandonner la culture du coton au profit de produits alimentaires tels que le céréales et les oléagineux, (iii) aux bitumages de certains axes routiers ayant contribué positivement à l'écoulement des produits alimentaires des régions productrices vers les grands centres de consommation.

2 - 2: Situation des finances publiques.

Les recettes budgétaires provisoires à fin décembre 2007 sont ressorties en hausse de 34,4 %, s'établissant à 760,3 milliards, contre 565,8 milliards un an plus tôt et de 150,4 millards en 1982. Elles représentent 98,4 % des prévisions de l'année 2007 (772,4 milliards). Cette évolution a été rendue possible par la progression de 67,9 % des recettes fiscales, grâce notamment au recouvrement efficace des impôts sur les revenus et les sociétés (+79,6 %), suite à la perception de l'impôt sur les sociétés pétrolières (425,8 milliards). Les taxes sur les biens et services et celles sur le commerce international ont également augmenté de 41,9 % et de 14,5 % respectivement, pour se situer à 33,4 milliards et à 46,6 milliards. Les recettes en capital ont, en revanche, baissé de 27 %, revenant de 2,9 milliards à fin décembre 2006 à 2,1 milliard à fin décembre 2007.

Cependant, les recettes non fiscales ont diminué de 26,8 % au cours de la même période, se situant ainsi à 144,7 milliards contre 197,6 milliards un an plus tôt. Ce déclin est lié à la chute de 23,6 % des redevances pétrolières qui sont retombées de 173,4 milliards en décembre 2006 à 132,5 milliards un an plus tard, à cause du recul de la production de pétrole brut.

Prenant en compte les droits constatés, les recettes à imputer et les variations de créances, les recettes, base encaissement, sont estimées à 764,8 milliards à fin décembre 2007, en hausse de 33,8 % par rapport au même mois de l'année 2006.

Dans le même temps, les dépenses totales ont progressé de 60,3 %, pour se fixer à 558,9 milliards (87,9 % des prévisions de l'année 2007), contre 348,6 milliards un an auparavant. Les dépenses courantes ont augmenté de 53,6 %, entraînées par les hausses conjuguées des salaires et traitements des agents de l'Etat (+78,4 %), des achats de biens et services (+49,3%), des dépenses de transferts et subventions (+38 %), ainsi que du service de la dette (+104,5 %). Les dépenses en capital se sont également accrues de 84,6 %, passant de 75,8 milliards en décembre 2006 à 139,9 milliards à fin décembre 2007.

En intégrant dans les dépenses totales les charges à imputer, qui s'élèvent à 26,5 milliards, ainsi que celles relatives au règlement des arriérés qui se chiffrent à 22,4 milliards, les dépenses totales, base caisse, se sont situées à 607,9 milliards à fin décembre 2007.

Au total, la gestion des finances publiques s'est soldée, au 31 décembre 2007, par un excèdent, base caisse, de 155,2 milliards, contre 130 milliards un an plus tôt et par un deficit en 1982.

2-3: Situation de la balance des paiements et de la dette

Les données en volume du commerce extérieur, recueillies auprès de l'administration, font ressortir une évolution mitigée des exportations et des importations des biens et services non facteurs à fin décembre 2007, par rapport à la même période de l'année 1982. En ce qui concerne les importations, celles des hydrocarbures, des biens de consommation alimentaires et des matériaux de construction ont baissé respectivement de 4,1 %, de 6,6 % et de 3 %. Parallèlement, celles des équipements industriels et de transport chutaient de 47,8 %. En revanche, les entrées des autres produits ont progressé. S'agissant des exportations, elles ont baissé de 28,8 % pour la coton fibre, de 7,5 % pour le pétrole brut, de 78,5 % pour les cigarettes et de 4,8 % pour les biens de consommation alimentaires tandis que celles des produits divers progressaient de 251,8 %.

S'agissant de la dette extérieure, l'encours s'est contracté en 2007, en rapport avec la dépréciation des cours du Dollar américain et du DTS par rapport à l'Euro et, les remboursements enregistrés pendant la période.

2-4: Au niveau de la masse monetaire

En relation avec la hausse observée au niveau de toutes ses composantes, la masse monétaire (M2) est passée de 63454 millions de franc Cfa en 1990 à 367703 millions de francs en fin juin 2007.

L'analyse de la structure de la masse monétaire met en exergue une augmentation de la part de la monnaie scripturale( de 13728 millions en 1982 à 135600 millions en 2007), de même que la quasi monnaie a augmenté malgré des fluctuations de hausse et baisse pour atteindre 18782 millions en fin juin 2007 au lieu de 2746 millions en 1982. La part de la monnaie fiduciaire malgré les mouvements de baisse a connu une augmentation presque constante sur la période.

2-5: Le systeme bancaire tchadien

            Le système bancaire tchadien compte 7 banques la BAC (ex-BAST), la BCC, la CBT (ex-BDT), l'Ecobank Tchad (éx- BIAT), BSIC, la Financial Bank Tchad et la SGTB en decembre 2007 contre 2 en 1982. Le marché bancaire tchadien est dominé par trois banques, en termes de crédit et de dépôts.

            En dépit d'un environnement extérieur favorable marqué par la hausse des cours mondiaux de pétrole, les résultats globaux de l'économie connaissent une baisse avec un taux de croissance du PIB réel de 3,6% en 2007 (contre 33,7% en 2004). Cette performance économique s'explique notamment par le recul de l'activité pétrolière resultant de la chute de l'extraction de brut, la baisse des cours mondiaux de coton, malgré la relance de la production vivrière dans des conditions climatiques favorables et la poursuite des grands travaux de l'Etat. Le taux d'inflation est mieux contenu à 4,0% en 2007 (contre 7,2% en 1982).  Par ailleurs, le programme conclu avec le FMI, objet de l'accord FRPC (Facilité pour la réduction de la pauvreté et la croissance), semble se réaliser de manière satisfaisante pour permettre une accession à brève échéance au point d'achèvement de l'initiative PPTE renforcée.

Dans ce contexte économique très favorable, le système bancaire tchadien a connu, à fin juin 2007, une légère croissance, qui ne reflète pas suffisamment la forte augmentation de l'activité de collecte des dépôts et de distribution des crédits.

Tirant avantage de la bonne évolution du cadre macro économique du pays, en 2007 le système bancaire tchadien a établi une bonne performance, marquée par une impulsion des dépôts collectés qui font un bond à 186 milliards et des crédits distribués qui s'établissent à 148 milliards nettement supérieur à ceux de 1982, année ou le Tchad venait juste de sortir d' une grande instabilité politique qui ne favorise pas le climat des affaires.

Le secteur bancaire tchadien se deploie dès lors dans une économie en forte croissance, une inflation sous contrôle, mais avec des contraintes importantes au niveau des infrastructures. Le système bancaire tchadien est exposé à plusieurs risques liés principalement à la forte concentration des dépôts et des crédits dans le portefeuille des banques, à la volatilité des cours du coton et à la qualité de l'appareil judiciaire qui n'apporte pas aux banques le soutien dont elles ont besoin dans le respect des contrats de recouvrement des créances. Les établissement de crédit font en outre face à des problèmes de gestion opérationnelle et financière inadéquate et leur offre de produits est limitée, bien que le secteur commence à être secoué par la concurrence.

            Au plan du respect des normes prudentielles, la quasi-totalité des banques tchadiennes est apparue liquide et bien capitalisée pour assurer la couverture de leurs risques.

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"Le don sans la technique n'est qu'une maladie"