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Opinion publique et géopolitique

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par Daouda GUEYE
Cheikh Anta Diop de Dakar (Sénégal) - Diplome d'Etude Approfondie (D.E.A) 2004
  

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CONCLUSION

Malgré les progrès significatifs accomplis par l'humanité dans tous ses domaines d'activité, le monde continue encore aujourd'hui d'être caractérisé par les inégalités, l'exploitation d'une majorité de personnes par une minorité, les conflits géopolitiques, les conflits latents ou réels entre cultures et civilisations différentes, l'effritement du critère éthique qui, en principe, doit servir de référence à l'action humaine sous toutes ses coutures etc. Des caractéristiques qui, en fin de compte, mettent l'humanité hors du chemin qui mène à la paix durable. On peut sans risque d'errer parler avec Raymond Aron des « désillusions du progrès ».

Ce que l'on qualifie de vieux problème de l'humanité, la guerre, continue aujourd'hui encore de poser un problème ; et ce, nonobstant tous les efforts et tous les rêves mobilisés dans le but de la voir définitivement éradiquée. Les progrès effectués, notamment dans le domaine de la techno science, sont tels que, les moyens dont dispose l'humanité pour vivre heureux, libérée de sa servitude vis à vis de la nature, sont énormes. C'est là ce que l'humanité a toujours espéré, dans le progrès ; le progrès n'est jamais une fin en soi, mais un moyen ; le moyen, comme nous l'avons déjà dit, idéal pour se doter de commodités nécessaires à une existence heureuse et paisible. En voyant le contraste entre les capacités dont dispose l'humanité pour faire le bien et la quantité de maux qu'il y a dans le monde, on ne peut évoquer le progrès sans parler des désillusions qu'il a engendrées.

Sur le plan politique, c'est presque le statu quo. Les relations internationales restent dominées par la « dialectique de l'ami et de l'ennemi » ; les Etats continuent de s'affronter pour des raisons géostratégiques et géopolitiques. Et en dépit des traités et des organisations internationaux, ceux-ci, brandissant l'argument de la souveraineté inviolable demeurent encore dans un état de conflit ouvert ou latent. Au plan intérieur, on a pensé qu'avec la faillite du communisme, nous allions assister à l'universalisation de la démocratie, préalable à un contrôle total sur les relations inter-étatiques. Eh bien, avec l'accueil réservé à ce modèle politique dans certaines parties du monde, ainsi que le dépérissement qu'il souffre au niveau de son épicentre, il ne serait pas exagéré d'affirmer que le monde est toujours « out of control » comme l'a si bien vu Brzezinski.

Dans une toute autre perspective, mais toujours par rapport au même objet, nous sommes aujourd'hui confrontés non seulement à la menace, mais aussi, et surtout, à la réalité d'un conflit inter-civlisationnel. Nous avons pu constater au cour de notre réflexion sur le choc des civilisations théorisé par Huntington dans l'ouvrage qui porte ce nom que la conflictualité, en raison de la forme sous laquelle elle existe aujourd'hui, selon ce dernier, mais aussi en raison surtout de la base sur laquelle elle s'établit, revêt un caractère vraiment mondial. Chacun ayant une identité, donc une culture et par conséquent appartenant à une civilisation, tout le monde est au plus profond de lui-même concerné par ce conflit.

Sur le plan économique, on est pas mieux lotis. En effet, outre le libéralisme sauvage fondé sur une confiance aveugle dans la capacité du marché à s'autoréguler, ce qui entraîne des dysfonctionnements, avec des conséquences désastreuses du point de vue moral et humain, dans les mécanismes de ce secteur du marché et même en dehors de ce secteur, on a vu dans la première partie de ce travail la nouvelle forme, économique, que revêtent les conflits internationaux, surtout ceux qui opposent les pays avancés.

Après avoir montré la situation explosive dans laquelle la dialectique de ces trois logiques, politique, civilisationnel, et économique met l'humanité, nous nous sommes essayés à montrer en quoi il est nécessaire que l'opinion publique internationale se mobilise pour parer aux conséquences que peut générer cette situation, pour l'humanité dans son entièreté. Dans ce cadre, nous avons d'abord exposé quelques conceptions qui ont été développées par rapport à cette notion d'opinion publique, pour voir quelle est sa nature et ses traits de caractère.

L'opinion publique, c'est le constat auquel nous sommes parvenus, constitue une véritable force de pression, capable de jouer le rôle de contrepoids à l'action des politiques. Mais ensuite, nous avons été obligés de reconnaître quelques unes de ses faiblesses dont sa suggestibilité qui en fait une proie presque facile pour la propagande des politiques et aussi celles des médias. Manipulée constamment par les hommes politiques à des fins électoralistes ou autres, par les médias aussi bourreaux, parfois aussi « victimes coupables », l'opinion publique peine et tarde à se doter d'une maturité du jugement propre à lui permettre un jugement lucide, au moment opportun, et alors se mobiliser en vue d'analyser et de contribuer à la résolution des problèmes.

Mais pour ce faire, l'opinion a certainement besoin d'être formée et éclairée. D'où est-ce qu'elle peut obtenir cette formation et cet éclairage ? Nous répondrons des médias.

L'opinion a vraiment besoin d'être éclairée ; le cas échéant, seulement alors elle pourra transcender le conflit dont elle est le lieu d'expression, « entre patriotisme et cosmopolitisme »44(*), et, du coup, préférer et promouvoir le dernier terme du conflit. Seul ce cosmopolitisme est à même de lui permettre une mobilisation transnationale. Opinions publiques de tous les pays, mobilisez-vous !

* 44 Victor Goldschmidt, Anthropologie et politique, Les principes du système de Rousseau, Paris, Vrin, 1983, p.624.

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"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway