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Rcherche fondamentale sur le dialogue interreligieux islamo-chrétien

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par Salem (ben lazher)OMRANI
I.S.AJ.EC - Maitrise 2000
  

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4) Difficultés dues à l'intolérance intellectuelle :

Le dialogue interreligieux bénéficie aujourd'hui d'un préjugé généralement favorable fondé sur une volonté de compréhension et d'accueil ou animé par un désir de rencontre et de développements mutuels. On est plutôt devant une diplomatie de façade que devant une réelle envie de dialoguer. On entend parler de paix et de tolérance mais on cesse de semer les grains de l'hostilité et de la haine. le monde ne cesse de se trouver confronté a la politique des deux poids et du deux mesures, à la diplomatie secrète. les riches s'enrichissent, les pauvres s'appauvrissent et les grands ne cesse de pousser les petits d'en suivre leurs politiques sous leurs aspects les plus dissimulés, même si cela peut les conduire a la faillite économique et politique.

Il est vrai que l'intolérance intellectuelle des musulmans et surtout des chrétiens est une pratique courante dans le passé comme de nos jours. On peut la trouver au niveau de la politique, des publications, du cinéma et surtout des média. Suivant «de prés ces derniers mois la presse européenne, américaine, et arabe, ayant eu bien souvent l'occasion d'aborder avec des interlocuteurs fort divers les problèmes politiques et religieux de Proche Orient, nous avant l'impression, à la lumière de ces lectures et de ces rencontres-et même la certitude- qu'un profond malentendu subsiste entre l'opinion européenne et celle des pays arabo-musulmans, encore si mal connu et mal-aimés chez nous »*4(*). Cette affirmation du père Lelong*5(*) montre que les relations entre les deux entités sont régies par des divergences idéologiques et économiques.

En plus elle montre l'impact des préjugés raciaux et culturels sur les rapports actuels.

En effet, les musulmans et «l'Islam» sont confondus avec le fanatisme, l'obscurantisme et a la régression. Pour certains Occidentaux, l'islam a enlevé à «la femme arabe toutes les vertus qui faisaient son charme à l'époque du paganisme» *5(*). On va injustement jusqu'à admettre que l'islam est une religion qui favorise la violence «L'islam passe en effet dans l'opinion courante pour être la religion non du dialogue mais de la violence»*5(*). On oublie presque toujours les atrocités commises de part le monde, surtout lorsque les coupables bénéficient de la bénédiction de telle ou telle puissance barbaresque. Nous pouvons révéler les souffrances quotidiennes des musulmans en Palestine, au Liban, en Tchétchènie.

Bien entendu, il ne saurait être question de justifier ici les violences, agressions et répressions que certains mouvements, gouvernements et opposants ont commises ces dernières années, tout en se réclamant de l'islam. Nombreux d'ailleurs furent les musulmans qui, dans toutes les régions du monde, dénoncèrent fermement l'usage abusif fait du message coranique par certains mouvements, dirigeants ou courants politiques dont les agissements forment en fait une réelle trahison de l'idéal islamique dont pourtant ils se réclament. C'est ainsi que les événements qui tourmentent de part et d'autre le monde musulman est perçu en Occident, tels les cas de l'Algérie ou de l'Afghanistan. Mais de tels maux n'existent pas seulement dans le monde musulman ; on est plutôt devant un phénomène universel. Un simple regard sur le monde entier nous permet de réaliser que le fondamentalisme à caractère «religieux» ou plutôt qui se sert du «religieux», existe partout, des conflits opposant catholiques et protestants en Irlande du Nord .

L'apparition des sectes un peu partout en Occident, de la France aux Etats-Unis en passant par le Canada ou le Japon, etc. Mais il paraît que l'affaire prend l'allure d'un enjeu politique plus grave.

Et il est inacceptable que de tels événement survenant dans le monde musulman soient, souvent, montrés et commentés par les médias, en Europe et aux U.S.A comme si le message coranique était la source de ces abus et excès, alors que précisément, il les prohibe.

On pourrait citer quelques titres dans les médias occidentaux pendant la révolution islamique en Iran, en 1979:

«La révolution islamique commence dans le feu et le sang », titrait un journal provincial, tandis qu'un journal télévisé annonçait sur un ton mélodique: «La guerre sainte est proclamée».

Pendant des mois et des années, on a pu entendre des propos du genre : «L'intégrisme musulman triomphe», «La justice islamique continue à tuer». Plusieurs caricatures sont actuellement consacrées aux musulmans de l'île de Jolo, du Pakistan, aux Talibans faisant ainsi le bonheur d'un public habitué à la généralisation et aux préjugés. Par une sorte de collage arbitraire, les réalités actuelles du monde musulman sont ainsi ramassées dans une sorte de «fresque désolante», l'absolutisme de certains régimes autocratiques où règnent le despotisme et le culte de la personnalité, les outrances révolutionnaires, la montée des courants messianiques d'allure médiévale, tous ces événements aussi importants que le problème palestinien ou la révolution iranienne suffisent à montrer combien les préjugés, la haine à l'égard des musulmans-hérités de l'histoire- donnent lieu actuellement à une forme d'islamophobie, due à l'apparition d'un conservatisme «islamique» à tendance totalitaire et radicalement opposé aux modèles culturels de l'Occident.

Ainsi le monde musulman se trouve-t-il globalement défini en fonction de ce qui paraît le plus contradictoire avec les valeurs de l'humanisme moderne (droits de l'homme, tolérance, ouverture au progrès, émancipation de la femme..)

Les changements actuels dans les sociétés musulmanes ne sont pas toujours appréciés à leur juste valeur. On a trop tendance à percevoir comme des explosions de fanatisme ce qui, dans d'autres contextes, aurait été éventuellement perçu comme une reprise de ferveur religieuse. La réclamation de la souveraineté nationale, la lutte pour la sauvegarde des richesses nationales, voire la légitime résistance aux tentatives hégémoniques «des nouvelles entreprises impérialistes» ou qui se dérobe sous d'autres dénominations telles que la mondialisation, toutes ces attitudes sont très souvent appréciées négativement et imprégnées de réactions carrément fanatiques et xénophobes. Mais«en réalité si trop d'Occidentaux chrétiens ou non comprirent si mal la portée du"réveil islamique"et l'islam d'une manière générale, c'est que leur conscience collective était habitée par des représentations et images tendancieuses de la religion musulmans. C'est aussi parce que l'Occident a plus de peine encore à accepter la décolonisation culturelle, l'indépendance politique des pays naguère dominés*6(*) En contrepartie et dans l'autre camp, les chrétiens se présentent comme des occidentaux, dominateurs, impérialistes, très hostiles à l'islam et éprouvant beaucoup de mépris pour ses valeurs de civilisation.

Tout ces facteurs de méfiance et d'hostilité continuent malheureusement de déterminer les comportements individuels et de fausser les représentations collectives. De telles questions constituent des obstacles majeurs à entretenir un dialogue réel et confiant.

* 4 Michel Lelong, L'islam et l'occident, Editions Albin Michel, Paris, 1982, p 15

* * Michel Lelong, prêtre catholique, docteur des lettres et professeur de théologie l'institut de théologie à Paris, ayant vécu plus de vingt ans en Tunisie

* 5 Collectifs, Cahiers du Sud :L'Islam et L'Occident, éditions Rivages, Marseille, 1982, p215

* 5 Talbi( Mohamed), Islam et Dialogue, maison tunisienne d'édition, Tunis, 1972, p 30

* *6 Michel Lelong : islam et occident, opcit, p17

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