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Rcherche fondamentale sur le dialogue interreligieux islamo-chrétien

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par Salem (ben lazher)OMRANI
I.S.AJ.EC - Maitrise 2000
  

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VI°Les Règles ou les conditions du dialogue :

Le dialogue interreligieux ne déroge point en effet aux règles de tout dialogue vrai .

Il s'agit tout d'abord de respecter l'altérité de l'interlocuteur. s'accompagne d'un intérêt pour ses propres convictions, d'autant plus qu'elle nous sont culturellement et religieusement différentes et étrangères.

Il faut donc chercher à se défaire de ses propres préjugés historiques et surtout essayer d'identifier ce qui peut déjà présenter quelques ressemblances avec ses croyances et son mode de penser.

En second lieu, on doit même se définir a partir d'une certaine identité culturelle et religieuse .

Si sous prétexte d'ouverture et d'universalité tel que le dit le philosophe «Je ne suis nulle part », il n'y aura pas de dialogue, surtout dans le contexte actuel «de mondialisation ». On risque d'aboutir à des consensus qui ne sont que des leurres, celui qui se réclame d'une religion «mondiale», alors qu'il n'est enraciné nulle part, ne peut aspirer a la qualité d'interlocuteur. Ainsi dans le cas du dialogue interreligieux, la fidélité et le dévouement à soi même, c'est à dire a son propre engagement de foi, est la condition même d'une vraie rencontre.

Encore un vrai dialogue suppose une certaine égalité entre les partenaires .C'est sans doute là que réside la difficulté majeure du dialogue interreligieux puisque chaque interlocuteur religieux prétend détenir la vérité c'est-à-dire la religion vraie qui dépasse et intègre toutes les autres. Comme l'affirme "Mikel de Epalza " « Les religions réclament un certain monopole du salut »*12(*). Pour ouvrir les voies du dialogue qu'implique l'ouverture à la vérité des autres et pour vivre la foi à l'âge du pluralisme religieux et donc de la pluralité des vérités, il faut apprendre à penser à l'absolu comme un absolu«relationnel» et non comme un absolu d'exclusion ou d'inclusion. L'Islam et le christianisme n'échappent pas à cette règle. Dans le passé, les chrétiens comme les musulmans ont souvent confondu la question de la vérité de leur religion avec l'idée de sa supériorité .

Sans compromettre l'engagement absolu inhérent à la foi, il est permis de considérer le christianisme à titre d'exemple comme une réalité relative mais pas dans le sens où relatif s'oppose à absolu mais au sens d'une forme relationnelle. quelques penseurs le décrivent ainsi comme suivant :

La vérité dont témoigne le christianisme n'est ni exclusive ni inclusive de toute autre vérité, elle est «relative» à ce qu'il y a de vrai dans les autres religions, puisque croyance exprime tendance à l'absolutisation, si nous avons à emprunter ce vocabulaire de Stanislas Breton*13(*)

La foi réclame toujours un engagement subjectif absolu de la personne croyante cette compréhension doit conduire chaque interlocuteur à une «pratique cordiale de l'altérité » dans le dialogue avec les autres membres des autres religions.

Il faut aussi se témoigne respect et amitié et trouver le langage que l'autre peut entendre et qui peut conduire à dépasser progressivement et peu à peu la méfiance et les préjugés dans un esprit de confiance partagé. Faudrait-il commencer par réviser l'apologétique séculaire des chrétiens à l'égard de l'islam et des musulmans à l'égard du christianisme sans dissimuler ni nier les divergences qui les divisent le dialogue, pour être authentique, ne cherche pas à occulter les différences et cela ne peut se faire que par la recherche à connaître l'autre tel qu'il est et tel qu'il se veut être . Cela implique que l'on renonce à donner du chrétien et du musulman une image dans laquelle ni l'un ni l'autre ne se reconnaîtraient jamais.

Il ne s'agit pas de faire des concessions réciproques mais de chercher à avoir une forme de reconnaissance intellectuelle, de penser et de réagir comme son interlocuteur. Il ne lira donc pas le Coran dans l'esprit de la Bible ni la Bible dans l'esprit du Coran, il faut vivre et concevoir les choses chacun dans la peau de l'autre, lire le Coran dans l'esprit du Coran et la Bible dans l'esprit de la Bible et de là ils doivent renoncer aux tentatives de conversion par des moyens fâcheux abusifs et chercher à respecter rigoureusement la liberté des consciences.

Ce qui est sollicité à chacune des parties au dialogue, c'est qu'elle ait pour unique objectif d'exprimer ce qui lui paraît être un droit, que ce soit dans les choses de la vie ordinaire ou dans les questions de la foi ( les biens de l'au delà ), que chaque camp s'impose la noble règle qui est venue sur les lèvres du christ «Dis ce que tu as à dire et va-t-en »et se souvienne des nobles versets du Coran : «si ton seigneur l'avait voulu, tous ceux qui sont sur terre, tous, croiraient. Est -ce toi qui vas contraindre les hommes à croire ? » (Coran 10/99).

Il faut se rappeler que la tolérance est un principe admis par les deux plus grandes religions monothéistes.

Le Coran dit : «A vous, votre religion, et à moi ma religion (chap. 106/verset 6), l'Evangile dit «Il y a plusieurs demeures dans la maison de mon père». Ces deux principes doivent commander les rapports entre les deux religions sans oublier ce qui unit tous les humains, nous vivons une même vie, notre valeur primordiale, mais chaque homme, chaque société la vit autrement, dans des formes différentes qui expriment toutefois une même vie humaine mais qui ne se réalise que dans chaque individu et dans chaque culture singulière, il vit de son langage et de ses institutions particulières mais dans cet univers propre à lui, il fait l'expérience fondamentale de la vie, qui est commune à tous les hommes dans des sociétés et des expression linguistiques et culturelles tout aussi particulières et distincts les uns les autres.

L'honnêteté et la sincérité du dialogue exigent un certain engagement de la part des partenaires, Le problème sur lequel il faut attirer l'attention dans le dialogue ici et ailleurs, comme le montrent bien plusieurs auteurs, réside dans le refus de ces tendances hégémoniques qui proclament leur «respect »à l'égard de l'islam, tout en adoptant des attitudes contraires par la suite. Tous ceux qui critiquent l'islam, et qui lui dénient son caractère universel, gagneraient à mieux s'imprégner du texte coranique, tout en sachant qu'il s'agit d'une parole divine.

L'islam est tolérant et modéré par sa nature mais la tolérance et la modération ne signifient pas soumission, résignation, capitulation, manque de détermination face à l'injustice la brutalité, à l'atteinte aux droits des musulmans et à la domination étrangère.

Dans ce contexte, nous pourrons trouver la voie d'un dialogue entre des différentes religions, respectueuses les unes des autres dans leurs différences, car la valeur de tolérance est en principe la marque de toutes les religions.

Ces conditions ou règles, de tout dialogue étant posées, il faut rappeler que le dialogue interreligieux ne peut être réussi qu'en fonction des applications et des pratiques et non en fonction des paroles et des discours. le dialogue interreligieux va-au delà des rencontres des conversations quotidiennes. Ce dialogue consiste à mener ensemble une réflexion approfondie sur la foi, sur Dieu, sur le Coran et la Bible. Il est autre chose que ce que nous appelons tolérance. Le mot "tolérance" peut signifier accepter l'autre parce qu'il me laisse indifférent ou je le tolère parce que je suis obligé de l'accepter. Dialogue suppose silence et écoute de l'autre, en un mot, respecter l'autre ce qui signifie tout simplement le reconnaître.

* 12 Mikel de Epalza, opcit, p 26

* 13 St. Breton, Unicité et monothéisme, Ed. du cerf, Paris, 1981, p 56

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"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard