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Comportement sexuel non autonome et risque à  l'infection au VIH/sida


par Joseph Delouis Dutreuil
Université D'Etat D'Haà¯ti / Faculté des Sciences Humaines (FASCH) - Licence en Psychologie 2007
  

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Chapitre 8

VÉRIFICATION DES HYPOTHÈSES

8.1.- VÉRIFICATION DE L'HYPOTHÈSE PRINCIPALE 

« L'adoption d'un comportement sexuel non autonome constitue un facteur de risque à l'infection au VIH/SIDA ».

En fonction de cette hypothèse, le pourcentage des gens qui courent un risque élevé à l'infection au VIH/SIDA serait plus faible parmi ceux qui adoptent un comportement sexuel très autonome par rapport à ceux qui adoptent un comportement sexuel non autonome. Les données de la figure 1 nous permettront de vérifier cette hypothèse.

Figure 1 -Pourcentage de risque élevé à l'infection au VIH/SIDA par rapport au degré de l'autonomie sexuelle

Avec un pourcentage de 17.4% de risque élevé à l'infection au VIH/SIDA chez les jeunes sexuellement actifs qui font preuve d'un comportement sexuel très autonome contre 40% chez ceux qui font preuve d'un comportement sexuel non autonome, l'hypothèse selon laquelle « L'adoption d'un comportement sexuel non autonome constitue un facteur de risque à l'infection au VIH/SIDA » est confirmée pour l'échantillon des jeunes sexuellement actifs. Mais elle est infirmée pour le cas des PVVIH, car 75% parmi les PVVIH ayant eu un comportement sexuel très autonome préalablement à leur séropositivité couraient un risque élevé à l'infection au VIH/SIDA contre 60% de celles qui ont eu un comportement sexuel non autonome.

Ces données nous permettent de constater que le niveau de risque à l'infection au VIH/SIDA n'est pas vraiment dû au degré de l'autonomie sexuelle d'un individu. Car quelqu'un peut se révéler très autonome dans son comportement sexuel tout en courant un risque élevé à l'infection au VIH. D'où on devrait éviter l'utopie qu'un comportement sexuel autonome ou responsable serait synonyme d'un comportement sexuel sécuritaire.

8.2.- VÉRIFICATION DE LA PREMIÈRE HYPOTHÈSE SPÉCIFIQUE

« Les jeunes filles courent un risque plus élevé à l'infection au VIH/SIDA que les jeunes garçons ».

La confirmation de cette hypothèse impliquerait que le pourcentage des sujets de sexe féminin qui courent un risque élevé à l'infection au VIH soit supérieur à celui des sujets de sexe masculin de cette même réalité. Les données de la figure 2 nous permettront de vérifier cette hypothèse.

Figure 2- Pourcentage de risque élevé à l'infection au VIH/SIDA par rapport au sexe

Les données de la figure 2 prouvent que 40.7% des jeunes sexuellement actifs de sexe masculin courent un risque élevé à l'infection au VIH  contre 20% des jeunes sexuellement actifs de sexe féminin; 85.7% des PVVIH de sexe masculin contre 67.7% de celles de sexe féminin couraient un risque élevé à l'infection au VIH.

En fonction de ces données, nous réalisons que les jeunes de sexe masculin courent un plus grand risque à l'infection au VIH que les jeunes de sexe féminin. Par conséquent l'hypothèse selon laquelle « Les jeunes filles courent un risque plus élevé à l'infection au VIH/SIDA que les jeunes garçons » est infirmée pour nos deux échantillons.

8.3.- VÉRIFICATION DE LA DEUXIÈME HYPOTHÈSE SPÉCIFIQUE

« Les adhérents au protestantisme courent un risque plus élevé à l'infection VIH/SIDA que les autres groupes ».

Les données de la figure 3 nous permettront de confirmer cette hypothèse pour nos deux échantillons. La confirmation de cette hypothèse impliquerait que les sujets de nos échantillons qui adhèrent au protestantisme présentent un plus grand pourcentage de niveau de risque élevé à l'infection au VIH/SIDA que les autres sujets. En raison de la sous-représentativité des autres pratiques religieuses, pour vérifier cette hypothèse, nous ne tiendrons compte que des adhérents au protestantisme et des adhérents au catholicisme.

Figure 3 - Pourcentage de risque élevé à l'infection au VIH/SIDA par rapport aux pratiques religieuses

Pour l'échantillon constitué des jeunes sexuellement actifs, nous avons réalisé que 36.4% des adhérents au protestantisme courent un risque élevé à l'infection au VIH/SIDA contre 27.3% de ceux qui déclarent être des adhérents au catholicisme.

75% de l'échantillon des PVVIH pratiquant le protestantisme couraient un risque élevé à l'infection au VIH contre 57.1% qui adhèrent au catholicisme.

En fait l'hypothèse selon « Les adhérents au protestantisme courent un risque plus élevé à l'infection VIH/SIDA que les autres groupes » est confirmée dans les deux cas.

8.4.- VÉRIFICATION DE LA TROISIÈME HYPOTHÈSE SPÉCIFIQUE

«Les jeunes vivant dans une famille sans la présence des deux parents courent un risque plus élevé à l'infections au VIH/SIDA».

La confirmation de cette hypothèse sous-entend que le pourcentage de jeunes provenant des familles biparentales qui courent un risque élevé à l'infection au VIH/SIDA serait plus faible que celui des jeunes provenant des autres structures. En fonction de la sous-représentativité des familles irrégulières, la vérification de cette hypothèse se fera à partir des données relatives aux familles biparentales et aux familles monoparentales. Les données de la figure 4 nous permettront de vérifier cette hypothèse.

Figure 4-Pourcentage de risque élevé à l'infection au VIH par rapport à la structuration de la famille de provenance.

Les données de la figure 4 prouvent que l'hypothèse selon laquelle « Les jeunes vivant dans une famille sans la présence des deux parents courent un risque plus élevé à l'infections au VIH/SIDA » est infirmée. Car selon les résultats obtenus, les jeunes qui évoluaient dans des familles biparentales courent un risque plus élevé à l'infection au VIH que ceux évoluant dans d'autres structures familiales. Ainsi, 37.5% de jeunes sexuellement actifs qui proviennent des familles biparentales courent un risque élevé à l'infection au VIH contre 23.8% chez ceux qui proviennent des familles monoparentales.

C'est encore le même cas de figure pour les PVVIH, car 81.8% de ces sujets qui provenaient des familles biparentales étaient l'objet d'un risque élevé à l'infection au VIH/SIDA préalablement à leur séropositivité contre 50% qui provenaient des familles monoparentales.

En outre les données recueillies nous révèlent qu'une éducation familiale à la sexualité n'est pas vraiment un indicateur d'un comportement sécuritaire en matière de la sexualité.

Car 40% des jeunes sexuellement actifs qui ont eu la chance d'aborder des sujets d'ordre sexuel à leurs parents contre 30.8% pour l'ensemble de cet échantillon courent un risque élevé à l'infection au VIH/SIDA. Pour ce qui concerne les PVVIH, le pourcentage de 75% de risque élevé à l'infection au VIH/SIDA préalablement à leur séropositivité est constant pour la population générale de cet échantillon et pour celles qui ont eu la possibilité d'aborder des sujets d'ordre sexuel à leurs parents.

D'où, le fait pour les jeunes d'avoir la possibilité d'aborder des sujets relatifs à la sexualité à leurs parents n'est pas une garantie excluant la possibilité de leur risque à l'infection au VIH/SIDA.

8.5.- VÉRIFICATION DE LA QUATRIÈME HYPOTHÈSE SPÉCIFIQUE

« Autant que l'individu a eu des relations sexuelles avec un partenaire de niveau d'étude supérieur au sien autant qu'il court un risque plus élevé à l'infection au VIH/SIDA».

Cette hypothèse sera vérifiée à partir des données de la figure 5. Nous ne tenons pas compte du niveau d'étude réel du sujet. Il n'est pas question ici qu'un universitaire encourrait un plus faible risque à l'infection au VIH/SIDA qu'une personne de niveau d'étude secondaire ou fondamental. Pour nous, l'écart entre le niveau d'étude de l'individu et de son partenaire sexuel serait un facteur déterminant du niveau de risque à l'infection au VIH/SIDA. Voyons les données de la figure 5 afin de pouvoir tirer une conclusion. Faute des données représentatives se rapportant au niveau d'étude inférieur du partenaire sexuel, la vérification de cette hypothèse se fera à partir des données relatives au même niveau d'étude et au niveau d'étude supérieur.

Figure 5 - Pourcentage de risque élevé à l'infection au VIH/SIDA par rapport au niveau d'étude

Figure 5 - Pourcentage de risque élevé à l'infection au VIH/SIDA par rapport au niveau d'étude

Cette hypothèse est confirmée pour l'échantillon des jeunes sexuellement actifs et infirmée pour l'échantillon des PVVIH. Nous réalisons que 25% des jeunes sexuellement actifs qui ont eu des relations sexuelles avec des partenaires de niveau d'étude supérieur au leur courent un risque élevé à l'infection au VIH/SIDA contre 28.6% de ceux-là qui ont eu un partenaire de même niveau d'étude. Pour ce qui concerne les PVVIH, 75% de celles qui ont eu des partenaires de niveau d'étude supérieur au leur couraient un risque élevé à l'infection au VIH/SIDA contre 62.5% de celles qui ont des partenaires de même niveau d'étude.

A partir de cette constatation, nous nous rendons compte que le fait d'avoir un niveau d'étude supérieur à celui de son partenaire sexuel n'est pas toujours une garantie d'être à l'abri de l'infection au VIH/SIDA.

8.6.- VÉRIFICATION DE LA CINQUIÈME HYPOTHÈSE SPÉCIFIQUE

« Autant que l'individu a eu des relations sexuelles avec une personne de niveau économique supérieur au sien autant qu'il court un risque plus élevé à l'infection au VIH/SIDA ».

Nous ne tenons pas compte ici de la situation économique réelle de nos sujets. Nous tenons compte seulement de l'écart qui existe entre leur situation économique et celle de leurs partenaires sexuels. La vérification de cette hypothèse sous-entend que le pourcentage des sujets qui courent un risque élevé à l'infection au VIH est plus élevé pour les sujets qui ont des relations avec des partenaires de situation économique plus favorisée qu'eux. Le rapport sera établi à partir des données relatives au même niveau économique et au niveau économique supérieur du partenaire sexuel. La vérification de cette hypothèse se fera à partir des données de la figure 6.

Figure 6-Pourcentage de risque élevé à l'infection au VIH/SIDA par rapport au niveau économique

Au niveau de l'échantillon de la population des jeunes sexuellement actifs, 36.4% des jeunes qui ont eu des relations sexuelles avec des partenaires de même niveau économique qu'eux courent un risque élevé à l'infection au VIH/SIDA contre 27.6 de ceux qui ont eu des relations sexuelles avec des partenaires de niveau économique supérieur au leur.

La tendance est renversée au niveau de la population des PVVIH, car 62.5% de ces sujets qui ont eu des relations sexuelles avec des partenaires de même niveau économique qu'eux couraient un risque élevé à l'infection au VIH contre 75% de celles qui ont eu des relations sexuelles avec des partenaires de niveau économique supérieur au leur.

En fonction de ces données l'hypothèse selon laquelle « Autant que l'individu a eu des relations sexuelles avec une personne de niveau économique supérieur au sien autant qu'il court un risques plus élevé à l'infection au VIH/SIDA » est infirmée pour l'échantillon des jeunes sexuellement actifs et confirmée pour l'échantillon des PVVIH.

Toutefois, notre recherche a confirmée l'évidence selon laquelle les jeunes qui ont des relations sexuelles qui s'expliquent par des motifs économiques courent de sérieux risques à l'infection au VIH/SIDA. Car le risque élevé à l'infection au VIH est à 42.8% pour les jeunes sexuellement actifs qui ont eu des relations sexuelles qui s'expliquent à partir des motifs économiques contre 30.8% pour l'ensemble de cet échantillon.

Pour ce qui concerne les PVVIH, il est à 75% dans les deux cas pour ceux qui couraient un risque élevé à l'infection au VIH, ce qui revient à dire que le fait d'avoir eu des relations sexuelles pour des motifs économique avait vivement exposé ces sujet au risque à l'infection au VIH/SIDA. D'ailleurs, il faut rappeler que 50% des PVVIH ont eu des relations avec un partenaire sexuel qui s'explique par des motifs économiques.

8.1.- LIMITES ET REMARQUES

Tenant compte des divers obstacles rencontrés, nous nous rendons compte que notre recherche ne nous a pas nous permis de faire des généralisations. Les limites de notre recherche s'expliquent à plusieurs niveaux. D'abord le fait de donner à des sujets un questionnaire à remplir ne nous garantit pas la fiabilité des données recueillies. De plus, il serait important pour que l'on ait eu certaines entrevues avec les sujets. Malheureusement le dispositif que nous avons prévu ne nous a pas permis de procéder ainsi. En dernier lieu, nous devons souligner que la complexité de notre sujet nous a rendu le travail de terrain un peu ardu. Car la sexualité revêt encore un aspect tabou dans notre société. Aborder des sujets d'ordre sexuel avec des jeunes sexuellement actifs n'a pas été une chose aussi facile, voire de chercher à comprendre le comportement sexuel des PVVIH préalablement à leur infection. Voilà pourquoi nous avons choisi d'administrer des questionnaires anonymes, ce qui à notre avis pourrait mieux nous permettre de compiler les données qui nous seraient utiles dans le cadre de notre recherche.

Nous estimons que les résultats de cette recherche ne serviront qu'à titre indicatif pour d'autres recherches qui devraient se réaliser dans le domaine de la sexualité, notamment sur les facteurs liés au risque à l'infection au VIH/SIDA. Ce qui nous a orienté tout au cours du cheminement de notre travail c'était d'arriver à vérifier empiriquement certaines évidences par rapport au comportement sexuel de manière globale, au risque à l'infection au VIH/SIDA de manière particulière.

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"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon