WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Le droit international de l'environnement face aux enjeux liés à  la conservation de la biodiversité

( Télécharger le fichier original )
par Yannick Alain TROUPAH
Université de Limoges - Master II Droit International de l'Environnement 2010
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

Paragraphe 2. La nature et la portée de ses obligations

En analysant méthodiquement les dispositions de la Convention, il ressort que l'option consistant à prescrire des mesures et obligations contraignantes aux Etats parties a été écartée au profit de celle proposant aux Etats, des obligations souples, flexibles, et cela conformément au principe de souveraineté des Etats.

Il s'agira ici d'entrevoir successivement la nature, puis la portée des obligations assignées aux Etats par la Convention sur la diversité biologique dans le cadre de la conservation et la gestion durable de biodiversité.

A. La nature juridique des obligations

De prime abord, il convient de rappeler que les obligations relatives à la conservation et à l'utilisation durable de la biodiversité, au partage juste et équitable des ressources génétiques sont des obligations prises dans le cadre d'une Convention Internationale parce qu'engageant plusieurs Etats. Il s'agit donc d'obligations dites conventionnelles15 dans la mesure où elles émanent de la volonté commune des sujets de droit international qui ont décidé de s'y soumettre. La

vivants modifiés résultant de la biotechnologie moderne qui peuvent avoir des effets défavorables sur la conservation et l'utilisation durable de la diversité biologique, compte tenu également des risques pour la santé humaine, en mettant plus précisément l'accent sur les mouvements transfrontières ».

15 Les traités-cadres : une technique juridique caractéristique du droit international de l'environnement Alexandre Kiss.

20

particularité des obligations prévues dans la CDB, découle du fait qu'elles sont pour une large part conditionnelles 16. En effet, lorsqu'on procède à une lecture des dispositions relatives à la conservation et à l'utilisation durable de la biodiversité notamment les articles 5, 7, 8, 9, 10, 11 et 14, on remarque l'expression utilisée en début de chaque article est la suivante : « chaque Partie, dans la mesure du possible et selon qu'il conviendra ». Le recours à cette expression s'explique par le fait que l'objectif recherché par la Convention est de confier directement aux Etats parties la responsabilité de la gestion durable de la biodiversité. Cela illustre bien l'influence incontestable du principe de souveraineté. Cette méthode a certes le mérite de responsabiliser directement les Etats, cependant elle n'est pas nécessairement efficace quand on sait que l'essentiel de la biodiversité provient de pays en développement dépourvus de moyens suffisants pour respecter intégralement les mesures et obligations de protection de la biodiversité.

B. La portée des obligations

Il convient à juste titre de revenir sur l'environnement qui a prévalu avant l'adoption de la CDB, les oppositions d'idées et d'intérêts entre pays en développement et pays développés d'une part sur les questions de souveraineté et d'autre part sur celles relatives au libéralisme économique. Les rédacteurs de la Convention dans le souci d'aboutir à un accord concerté et acceptable par toutes les parties, ont opté pour un cadre juridique moins restrictif et plus souple. Ainsi, les obligations assignées aux Etats parties à la Convention en plus d'être conditionnelles comme indiqué plus haut, sont souples17 car nulle part dans le texte de la Convention, des expressions contraignantes ne sont utilisées à l'effet d'inciter les Etats à s'acquitter de leur part d'obligations dans le cadre de la protection et la conservation de la biodiversité. En effet, L'article 3 de la Convention bien que mettant en avant un « Principe » qui insiste sur la souveraineté des États, limite considérablement la portée des dispositions adoptées. Par conséquent, pour parvenir à de résultats probants, il faudrait que les États acceptent de s'obliger eux-mêmes, en intégrant dans leurs législations nationales, des règles juridiques établissant d'une part des mesures de

16 Cours n°5 la biodiversité (complément 2011 - actualisation du cours) Jean-Marc Lavieille, Maître de conférences à la faculté de droit et des sciences économiques de Limoges.

17 La souplesse de ces obligations n'est pas de nature à entretenir l'espoir d'une protection véritable de la biodiversité, voir HERMITTE Marie-Angèle, Pour un statut juridique de la diversité biologique, Revue Française d'Administration Publique, janvier-mars 1990, n°53, pp.33-40.

conservation efficaces et d'autre part les conditions et modalités de leur mise en oeuvre effective. Il est vrai que dans le souci de pourvoir à de telles mesures, la CDB, conformément au principe de responsabilités communes mais différenciées, a prévu en son article 20 relatif aux mécanismes financiers, que les Parties s'engagent à fournir des ressources financières nouvelles et additionnelles pour permettre aux Parties généralement les pays en développement de faire face à l'ensemble de leurs obligations. En réalité la mise en oeuvre de cette disposition n'est pas toujours évidente ce qui rend alors hypothétique les efforts et la volonté des pays riches en biodiversité, généralement peu outillés financièrement et scientifiquement en la matière.

En somme, on peut déjà estimer que les difficultés concernant la protection et la conservation de la biodiversité trouvent notamment leur explication, dans le cadre juridique encadrant la gestion durable de la biodiversité. Néanmoins, nous ne devons pas ignorer la relation conflictuelle qui prévaut au niveau des nombreux enjeux liés à la conservation de la biodiversité.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Tu supportes des injustices; Consoles-toi, le vrai malheur est d'en faire"   Démocrite