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Le processus électoral au Cameroun

( Télécharger le fichier original )
par Mbassi BEDJOKO
Université Catholique d'Afrique Centrale - Master droit de l'Homme et Action Humanitaire 2004
  

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B. L'accès aux médias

Les atteintes au droit électoral dans la gestion de l'accès des partis politiques aux médias publics sont plus subtiles.

Faut-il rappeler que le temps d'antenne réparti entre les candidats s'est toujours fait sur une base inégalitaire ? L'espace réservé à la propagande partisane est en effet accordé en fonction du nombre de candidats présentés85(*) par chaque formation politique et de celui des circonscriptions dans lesquelles celle-ci présente des candidats. Il en résulte que les plus grands partis s'en tirent avec la part du lion. C'est ce qui ressort des tableaux en annexe l'un concernant l'ordre de passage, l'autre se rapportant à la répartition du temps d'antenne à la télévision et à la radio86(*) lors du scrutin du 30 juin 2002.

A titre d'exemple, le Rdpc et le Sdf ont eu droit à un temps d'antenne journalier (Radio et TV) de 63 minutes 8 secondes et 23 minutes 9 secondes et 34 minutes 29 secondes et 12 minutes 8 secondes contre 0.14 à 5.6 et 0.05 à 2 minutes 10 secondes respectivement pour certains partis plus petits.

On peut reconnaître les efforts réalisés dans le sens de l'ouverture des médias publics à toutes les formations politiques. Les partis ont accès aux médias par rapport à leur poids politique. Sur cette question, l'idée d'inégalité précédemment développée trouve application dans les résultats de notre enquête. La majorité des enquêtés, soit 66,66%, ont affirmé que le mode de répartition actuel ne répond pas au souci d'équité et d'égalité ( voir graphique ci-dessous)

Graphique n°3 illustrant l'équité et l'égalité dans l'accès aux médias publics selon les enquêtés

(Source : graphique établi par l'auteur)

Ce point de vue doit être pris avec respect et nécessite que le Code électoral en cette matière soit complété par une loi qui fixe, une fois pour tout, cette répartition dans des conditions de parfaite égalité , de temps alloué à chaque candidat ainsi que, de programmation dont la mauvaise gestion préjudicie certains. De plus le ministre de la Communication qui doit à chaque élection prendre un arrêté d'application relative à cette loi ne peut justifier d'un maximum de liberté d'action, de neutralité, et d'impartialité. Il aura comme premier souci de favoriser le parti auquel il appartient. Le législateur est en ce sens l'une des meilleures garanties pour fixer la durée de propagande et la programmation des émissions des candidats et des partis politiques en périodes des élections.

Les conditions de production, de programmation et de diffusion des émissions relatives à la campagne électorale obéissent, à cet égard, théoriquement aux principes de liberté, de gratuité, de disponibilité et d'impartialité.

L'Arrêté n°012/Mincom/Cab du 7 juin 2002 portant sur cette question pour les élections du 30 juin 2002 prévoyait en son article 20 que les émissions produites sont diffusées à la télévision de 21 h à 22 h 30 dans un laps de temps n'excédant pas soixante minutes et de 20 h à 22 h 30 à la radio dans un laps de temps n'excédant pas 120 minutes.

Cela étant, la démarche précédemment développée en faveur du transfert dans l'espace parlementaire de toutes les questions soulevées trouve sa justification. En effet, de l'observation de l'ordre de passage dans les tableaux en annexe, on se rend compte que celui-ci est figé. Ainsi le parti au pouvoir est classé chaque jour avant les autres formations politiques.

Des études de psychologie sociale, parmi les plus sérieuses ont montré comment les premières informations reçues influencent notre jugement. La première impression qui nous arrive détermine notre impression d'ensemble. C'est ce que l'on entend par effet de primauté attribué généralement à une diminution de l'attention par rapport à l'information tardive87(*).

Autrement dit, le parti qui est programmé à 20 heures a plus de chance d'être suivi. N'est-ce pas l'heure où les gens sont habitués à suivre le journal parlé ? Alors que 22h30 ne correspond t- elle pas à celle où la fatigue de la journée se fait pesante et celle où dans les campagnes les populations sont déjà endormies ?

Faire cesser les inégalités sur cette question consiste, d'une part, à programmer les émissions des partis, au moins deux heures de temps plus tôt, d'autre part à établir l'ordre de passage des partis de façon aléatoire. Les réformes en ce domaine sont en tout cas nécessaires, comme le sont aussi celles qui doivent tendre à régler le problème épineux des inscriptions et de la distribution des cartes électorales.

* 85 Cf. articles 2,3,4 et 5 de l'arrêté n° 013/Mincom/Cab du 11 juin 2002.

* 86 Cf. annexe n°4, p. 120.

* 87 Les arguments développés dans ce paragraphe s'inspirent largement de : Cours de psyco-social du Dr. J. P Tsala Tsala dispensé à l'Université Catholique d'Afrique Centrale à Yaoundé en 1997 et repris par F. Lucien Toulou, op. cit. p. 20.

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon