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Le processus électoral au Cameroun

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par Mbassi BEDJOKO
Université Catholique d'Afrique Centrale - Master droit de l'Homme et Action Humanitaire 2004
  

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B. L'illettrisme et l'analphabétisme.

L'exercice du droit de suffrage est plus facile pour les personnes dont les ressources intellectuelles sont suffisantes. Ce n'est pas le cas pour les personnes analphabètes ou de celles frappées d'illettrisme. Tandis que l'analphabétisme se définit comme l'état d'une personne, d'une population analphabète, c'est-à-dire qui ne sait ni lire ni écrire100(*), l'illettrisme est l'état des personnes qui, ayant appris à lire et à écrire, en ont perdu complètement la pratique101(*).

Notre propos n'étant pas de faire le rapport entre ces deux notions, c'est l'impact que l'une ou l'autre, fait peser sur le droit électoral qui nous intéresse.

Il importe à cet égard de mentionner que de nombreuses régions au Cameroun, comme les provinces de l'Extrême nord, du Nord, de l'Adamaoua ou encore de l'Est tiennent le record de sous-scolarisation102(*). On y rencontre un nombre encore très élevé d'analphabètes. Ailleurs, dans les autres provinces où ce phénomène a reculé, l'illettrisme reste présent.

Pourtant l'exercice d'un droit présente de réelles difficultés pour toutes les personnes se trouvant dans l'un ou l'autre de ces deux cas. Seuls les initiés ont accès à la connaissance, donc au droit, et donc aux droits de l'homme d'une manière générale et en particulier au droit de vote.

Le préambule de la déclaration des droits de l'homme et des citoyens du 26 août 1789 ne dispose-t-il pas que «  l'ignorance, l'oubli ou le mépris des droits de l'homme sont les seules causes des malheurs publics (...) » ? Ignorance qui justifie que des personnes lésées dans leur droit refusent d'intégrer des recours ?

Quand un citoyen choisit délibérément la résignation lorsque son nom ne figure pas, sur une liste électorale ou lorsque les autorités administratives ne lui ont pas délivré sa carte de vote, cela traduit une grosse ignorance des voies de recours prévues par la loi électorale. C'est vrai que cette ignorance n'est pas la seule caractéristique des personnes frappées d'illettrisme ou d'analphabétisme ; c'est aussi le fait de nombreux autres Camerounais, d'un niveau d'étude satisfaisant qui n'ont jamais pris le soin de lire le Code électoral. Un entretien avec les étudiants de l'université de Yaoundé II à Soa, a révélé des réponses de résignation identiques. On se demande alors à quoi servent les Commissions communales et départementales de supervision ou encore l'Onel chargés concurremment de connaître de toutes les réclamations ou contestations concernant les listes et les cartes électorales ?

Le législateur Camerounais a donné à ces institutions d'importants pouvoirs en vertu desquels, elles ordonnent toutes les rectifications rendues nécessaires à la suite de l'examen, par elles, des réclamations ou contestations dirigées contre les actes de l'autorité administrative concernant les listes et les cartes électorales.

La responsabilité des camerounais eux-mêmes est donc générale en matière de limitation de leur droit de suffrage. Mais on ne saurait négliger celle des partis politiques.

* 100 Cf. Le dictionnaire encyclopédique Le petit Larousse illustré, 1993, p. 64

* 101 Idem, p. 531.

* 102 Selon le ministère de l'Education nationale (Mineduc), « l'analyse de la disparité géographique des élèves relève des disparités très importantes. En 1997/1998, trois provinces (le Centre, le Littoral et l'Ouest) sur dix totalisent plus de 55% des effectifs scolarisés pour une demande potentielle estimée à 35% de la population scolarisable. Par contre, la province de l'Extrême nord, à la même période, avec 17% de la demande potentielle ne scolarise que 10% des effectifs. Les taux de scolarisation de 1999/2000 mettent également en exergue les fortes disparités régionales et ceci pour tous les niveaux d'enseignements. Les provinces du Centre, du Sud, de l'Ouest et du Littoral enregistrent les valeurs les plus élevées ; au contraire les provinces de l'Adamaoua, du Nord et de l'Extrême nord présentent les valeurs les plus faibles » (Cf. Mineduc, Stratégie secteur de l'Education, S. éd., juin 2001, pp. 14-15).

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