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Sacerdoce du Christ comme sacrement de la miséricorde divine

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par Joseph TEMGA
Grand Séminaire de Maroua - Fin cycle deThéologie 2006
  

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II.2.3.3. Le sacrifice de communion

Le sacrifice de communion consiste à immoler sur l'autel de Yahwé un animal destiné à être mangé au devant de Yahwé . En effet, il signifie une véritable communion avec Dieu et entre les convives. Les parties grasses sont offertes à Yahwé en holocauste et le reste est partagé entre les convives dans le temple. La manducation de la chair par les convives est une occasion de joie et de paix comme il est dit : « tu immoleras des sacrifices de communion, tu les mangeras là et tu te réjouiras en présence du Seigneur ton Dieu » (Dt 27,7). Les sacrifices de communion sont les plus souvent ceux qui accompagnent les sacrifices de réparation, d'expiation. Ils sont le signe visible de la communion rétablie et de la réconciliation d'Israël avec Dieu.

II.2.3.4. Les sacrifices pour les péchés

Le rôle du grand prêtre est d'offrir des « sacrifices pour les péchés » (He5,1). Le péché est ce qui perturbe la relation de l'homme avec Dieu et avec ses semblables. En effet, le péché atteint l'homme dans ses entrailles, dans ses profondeurs. Il l'avilie et le sépare de Dieu. Le péché rend l'homme petit et faible ; l'âme basse et petite selon les mots d'Origène29(*). Le péché nous prive de la gloire de Dieu (cf. Rm3,23) et nous entraîne dans la mort (Rm5,12), dans les affres du Hadès (Ac2,24). Il rend l'homme malheureux, frustré comme s'exclame St Paul en découvrant en lui la loi du péché qui lui fait faire ce qu'il hait (Rm7,15-17) « Malheureux homme que je suis ! qui me délivrera de ce corps qui appartient à la mort ? » (Rm7,24). Être délivré du péché est le désir éternel de tout homme. Il revient au grand prêtre, établi en faveur des hommes pour les rapports avec Dieu, d'y trouver remède et des voies de réconciliation, de communion avec Dieu. Le sacrifice est ainsi l'un des moyens pour expier les péchés.

Les sacrifices pour les péchés sont de trois ordres dans l'Ancienne alliance et ne concernent que les péchés commis par ignorance ou par inadvertance. Le sacrifice de réparation consistait en une purification rituelle. L'impureté n'est pas automatiquement un péché. Le sacrifice pour le péché individuel ou communautaire vise à rétablir une relation avec Dieu compromise par les péchés involontaires(Lv 4,2) ou par un état d'impureté (lèpre par exemple). Tous ces deux sacrifices se soldent dans celui du Yom Kippour.

Le jour du Grand Pardon est un jour de la redevance et de l'épiphanie de la miséricorde de Dieu. Il est l'unique occasion où « le culte sacerdotal pouvait aboutir, d'une certaine manière, à un contact direct avec Dieu »30(*). C'est une solennité annuelle, qui primitivement, était une grande expiation d'Israël de toutes les impuretés contractées du fait des nécessités de la vie ou par ignorance. Elle est devenue une liturgie du pardon des péchés proprement dit dans laquelle Israël exprime sa vive conscience d'être pécheur et sa foi en un Dieu qui pardonne.31(*)

La liturgie de ce Grand Jour met tout spécialement en exergue le rôle primordial du grand prêtre. Plus que dans les sacrifices quotidiens, le grand prêtre doit s'y préparer d'une manière exceptionnelle. Il est d'abord soumis à un rite de purification consistant à un bain du corps, des pieds et des mains, le revêtement des habits sacerdotaux et l'accueil des offrandes pour le sacrifice. Puisqu' « il est lui aussi atteint de tous les côtés par la faiblesse, et à cause d'elle, il doit offrir, pour lui-même aussi bien que pour le peuple les sacrifices pour les péchés » (He5,2b-3).

L'auteur souligne ainsi la nécessité pour le grand prêtre de se rendre propice, de s'accréditer auprès de Dieu pour pouvoir intercéder pour les autres. Dés lors, il doit d'abord faire des sacrifices pour ses propres péchés et ceux de sa famille car son péché rend coupable tout le peuple (cf. Lv 4,3). Lui et sa maison portent le poids des fautes commises envers le sanctuaire (Nb18,1a). Et comme le sacerdoce aaronique a un rôle expiatoire, son service au sanctuaire pourra ainsi adoucir la colère de Yahwé contre son peuple (cf. Nb 18,1.5). Le grand prêtre doit ainsi faire trois confessions semblables : d'abord pour ses péchés et ceux de sa famille ; ensuite pour l'ensemble des prêtres et enfin pour tout le peuple. Pour lui et pour sa maison, il dit : « De grâce, YHWH, j'ai commis l'iniquité. Je me suis révolté, j'ai péché devant toi, moi et ma maison. De grâce, YHWH, pardonne les iniquités, les révoltes et les péchés par lequel je me suis rendu inique, révolté, pécheur devant toi, moi et ma maison comme il est écrit dans la loi de Moïse ton serviteur : « car en ce jour, il fera l'expiation sur vous et tous vos péchés, vous serez purifiés, en présence de YHWH » (Lv16,30) »32(*). Le rite d'expiation pour ses péchés achevé, le grand prêtre peut, après avoir tiré au sort le bouc « pour le Seigneur » et l'autre bouc pour « Azazel », entrer dans le Saint des saints, lieu rempli de la présence de Dieu. Il y accomplit les rites prescrits : encensement, aspersion du propitiatoire et du voile de la tente avec le sang du taureau et du bouc. Il peut faire la confession pour tous le péché du peuple. Après l'holocauste de bouc «  pour Dieu », il envoie dans le désert le bouc émissaire « azazel » qui porte les péchés du peuple. Le peuple peut ainsi légalement bénéficier du pardon de Dieu et des faveurs divines. Il est toutefois à remarquer que ce pardon est un acte gratuit de Dieu. Il est accueilli de manière légaliste, formaliste et ritualiste. Ce qui montre que la réconciliation reste seulement verticale sans être horizontale.

Le peuple extérieurement purifié et pardonné pourrait recevoir les bénédictions de Dieu à travers le grand prêtre. Mais l'aspect ritualiste et formaliste des cérémonies religieuses, les comportements indignes du corps sacerdotal a suscité de l'intérieur du judaïsme des réactions critiques. Les prophètes ont stimulé certaines personnes à prendre conscience de la superficialité de l'exercice du sacerdoce pour s'orienter vers un Messie prêtre qui accomplirait avec fidélité et honneur le dessein de Dieu.

* 29 Cf. ORIGÈNE, Op. cit., p.169

* 30 VANHOYE, Op. cit., P.53

* 31 Bible TOB, version intégrale, Paris, cerf, 1994, note titre de Lv16

* 32 MASSONNET, op. cit., p 9

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